26 février 2013

Ils nous trompent

Depuis le début de 2013, le gouvernement prend des décisions et fait des annonces qui plongent le peuple français dans une perplexité irritée et désabusée. Les contradictions entre ces annonces et les impérieuses nécessités d’une amélioration de la situation économique et sociale n’ont jamais été aussi nombreuses et profondes. En effet, en quoi le gel des retraites va-t-il diminuer le chômage ? En quoi le gel des tranches d’imposition, qui augmente mécaniquement l’impôt payé par TOUS les français (contrairement au discours récurrent gouvernemental), relance-t-il la ré-industrialisation ? En quoi l’augmentation de la CSG va-t-elle améliorer la compétitivité de la France ? En quoi la taxation à 66% de la transmission des entreprises empêche-telle les délocalisations ? En quoi la « re-taxation » des heures supplémentaires a-t-elle augmenté le pouvoir d’achat des ouvriers qui perdent ainsi entre 200 et 400 € par an ? En quoi l’annulation du jour de maladie non payé appliqué fonctionnaires va-t-elle améliorer le climat social, diminuer les injustices et réduire les dépenses de l’Etat ? A qui peut-on faire croire que la renégociation du pacte de compétitivité européen a été un succès, alors que pas un mot n’en a été changé par rapport à sa version « sarkozienne », et peut améliorer la croissance ? En quoi l’insulte récurrente envers les patrons étrangers va-t-elle améliorer nos exportations ? Comment croire en la compétence d’un gouvernement qui annonce une prévision de croissance de 0,8% le 1er Janvier et de 0,1% le 23 Février ? Incompétence ou mensonge ? Comment ne pas se sentir berné lorsque l’on entend le ministre du budget informer que le gouvernement recherchera 6 milliards d’Euros de recettes fiscales nouvelles en 2014 après avoir juré que 2014 serait à l’abri de telles augmentations (« ni prévues ni prévisibles, ni envisagées ni envisageables ») ? Quelle différence pour le citoyen entre une diminution de sa retraite et une augmentation d’impôts équivalente, l’un comme l’autre rognant son pouvoir d’achat ? De qui se moque-t-on lorsque le gouvernement affirme qu’il ne s’agit pas d’augmentation d’impôts mais « d’efforts justifiés » ? Enfin, pour accroître le doute profond qui anime le peuple français (au moins une partie), comment ne pas être frappé par le manque de stature du Président ? De Gaulle s’occupait de la filière nucléaire, du TGV, de l’aérospatiale, des autoroutes, de la reconnaissance de la Chine, du vote des femmes, Giscard d’Estaing s’occupait de l’âge de la majorité et de l’IVG, Mitterrand s’occupait de la suppression de la peine de mort et de l’introduction de l’Euro. François Hollande s’occupe, quant à lui, de l’étiquetage des boites de conserve ! Comment analyser le fait que le seul ministre qui ait une vraie vision de l’avenir de son secteur d’activité, c’est-à-dire le ministre de l’Education Nationale, ne soit soutenu dans son entreprise ni par le Président de la République ni par le Premier Ministre qui n’ont pas un seul mot de soutien pour ce ministre courageux … peut-être un peu kamikaze quand on sait la quasi-impossibilité de faire évoluer le monde des enseignants ? Préoccupations électorales à court terme ou pusillanimité ? Sûrement, mais surtout purs mensonges.

20 février 2013

La France malade de ses syndicats

Il est compréhensible, il est juste que des hommes et des femmes qui vont perdre leur emploi se battent avec l’énergie du désespoir. Il est normal que la peur et la haine les envahissent. Il est naturel que cette colère cherche un objet sur lequel se déverser. Et la facilité désigne immédiatement le « patron » comme objet de cette colère. Il est aussi dans la logique des choses que les syndicats essaient de prendre cette douleur en charge. Il devrait être dans la logique des choses que ces mêmes syndicats essaient de trouver les voies les plus efficaces pour soulager cette peur. Mais il est désespérant de constater que ces derniers sont incapables d’imaginer des façons de faire qui ne soient pas la copie conforme de celles qui prévalaient il y a un siècle. Le monde a changé et il est en pleine crise. Comme si cette crise mondiale n’était pas suffisante pour entraîner la France dans les difficultés graves qu’elle connaît, les syndicats restent figés dans une attitude qui rappelle la France du XIXe siècle, particulièrement la CGT et FO, et essaient désespérément de faire renaître la lutte des classes. La délocalisation des entreprises a de multiples causes, mais l’attitude, le discours et la vindicte des syndicats envers les chefs d’entreprises en font partie. Les patrons sont, d’après eux, des voyous qui utilisent la délocalisation et les restructurations pour « s’en mettre plein les poches ». Toujours d’après eux, les ouvriers sont les seuls à savoir ce qu’il faut faire pour sauver une entreprise ! C’est tout simple, il suffit de nationaliser en espérant la garantie de l’emploi … c’est-à-dire de faire payer les salaires par l’impôt des français, quelle que soit la conjoncture économique ! On comprend que certains de ces patrons cherchent un lieu plus accueillant pour implanter leurs usines !! Le discours syndical, et parfois même les actes, verse dans la violence et l’outrance qui, généralement, ne mènent à rien. Les menaces proférées chez Peugeot d’Aulnay par les représentants de la CGT envers le management et les non-grévistes sont un exemple de cette outrance. Elle est l’image d’un jusqu’au-boutisme qui, finalement, dessert l’intérêt général. Chez Dunlop (Amiens sud), un accord a été trouvé et l’entreprise fonctionne. Chez Goodyear (Amiens Nord), le jusqu’au-boutisme du syndicat CGT aboutira à la fermeture de l’usine, après avoir, à force de provocations, poussé au renoncement un repreneur venu des USA. De même, l’attitude agressive et menaçante du responsable syndical de Florange n’a surement pas incité Mittal à faire de réelles concessions et les hauts-fourneaux fermeront ! L’attitude jusqu’au-boutiste de la CGT de Portalis, entraînant la disparition des kiosquiers et des petits éditeurs de journaux, la destruction à la lance d’incendie des milliers d’exemplaires d’un journal pris comme tête de turc, la mise en place de bouteilles de gaz prêtes à exploser au milieu des installations industrielles (« on va faire tout sauter ! »), encore une fois revendiquée par la CGT, sont des exemples de ce dévoiement du rôle syndical. Les responsables syndicaux, emportés par l’angoisse personnelle de perdre leur propre emploi, se laissent submergés par la colère et oublient que la recherche d’une solution ne se négocie jamais sous les menaces. Que peut-on construire sur la haine, si ce n’est la prospérité du Front National ? La grève est légitime et légale, mais les injures et menaces sont contre-productives, surtout lorsqu’elles sont proférées par les responsables syndicaux. Le syndicalisme français est malade d’une culture jacobine (tout le monde pareil du haut en bas), d’une lutte des classes (confrontation plutôt que négociation), d’une réflexion obscurcie par la lutte électorale intersyndicale, d’une vision marxiste et simpliste du patronat, d’un aveuglement sur les évolutions du monde actuel. Dans tous les secteurs d’activité, la seule explication avancée par les syndicats sur les difficultés de fonctionnement est le manque de moyens, sans jamais vouloir (ou pouvoir) réfléchir sur la première idée qui vient à un esprit non dogmatique : comment faire mieux avec les moyens existants ? Enfermés dans leur dogmatisme, les syndicats ne veulent pas voir que leur attitude ne rencontre pas l’adhésion du monde du travail (excepté dans le monde des enseignants !). La proportion des salariés syndiqués représentait plus de 30 % des actifs en 1950. Depuis cette époque, on assiste à une diminution progressive de ce pourcentage pour atteindre 7 % aujourd'hui dont 13 % environ dans la fonction publique et seulement 3 % à 4 % dans le secteur privé. En comparaison, le taux des travailleurs syndiqués est de près de 20% en Allemagne, de 70 % en Finlande et en Suède ! Il serait temps que les syndicats français fassent leur aggiornamento avant qu’une étude ne soit tentée sur le bilan des actions syndicales en France depuis cinquante ans ! Il est vrai que notre pays n’est pas avare de contradictions stupéfiantes. Ainsi un parti de la majorité vote systématiquement contre les projets de lois du gouvernement tout en revendiquant sans pudeur un accord électoral avec la majorité pour les prochaines élections, ainsi les enseignants s’opposent aux accords signés par leur propre syndicat qui entérinait un retour à une organisation du temps de travail qui prévalait il y a cinq ans en supprimant ainsi les modifications contre lesquelles ces mêmes enseignants s’étaient alors opposés violemment. La France est économiquement malade et l’action syndicale aggrave sa maladie en refusant systématiquement les modifications profondes dont elle a un besoin urgent. Cette maladie a un nom : le refus du changement.

17 février 2013

La Commission Européenne et le lobbying

Nous supportons, en permanence, le discours des hommes politiques au pouvoir qui tente de nous faire accroire qu’ils sont compétents et sincères ! Et nous assistons sans murmure aux reniements constants de ces derniers. Le gouvernement, au bout d’un mois et demi de réalisation de son budget, remet en cause, l’un après l’autre, les objectifs sur lesquels il s’était engagé avec force rodomontades. Après avoir allègrement piétiner la promesse de ne pas alourdir l’imposition de plus de 80% de la population, le gouvernement abandonne les objectifs du déficit public (3%) et de croissance (0,8%). Comment croire au reste ? Comment croire aux incantations de renverser la tendance du chômage ? En fait, le gouvernement subit, sans pouvoir influer sur les contraintes économiques qui s’imposent à la France et sur les directives de la Commission Européenne. Mais cette dernière n’est guère plus compétente et fonctionne sous influence. Le quartier de Bruxelles du Parlement Européen et de la Commission est envahi par des officines de lobbying de toutes les plus grandes entreprises occidentales. Les couloirs des organismes européens sont arpentés sans cesse par ces hommes de l’ombre qui viennent influencer en permanence les décisions des responsables politiques. Connaissez-vous la Table Rond Européenne ? La Table ronde des Industriels européens (European Round Table, ERT) est un groupe de lobbying créé en 1983 et qui met sous influence la Commission Européenne, le Conseil des Ministres et le Parlement Européen. Il rassemble les 45 plus grandes entreprises européennes, situées dans 18 pays de l’Union Européenne. Ce groupe, en étroite relation avec les lobbyistes de tous poils, s'est donné pour objectif de « stimuler la compétitivité mondiale de l'industrie européenne » en prônant la baisse du salaire minimum, la réduction des dépenses de sécurité sociale et la privatisation des services publics. On reconnaît là les bases du Consensus de Washington ou des fameux plans d’ajustement structurels (PAS) imposés aux pays en voie de développement avec le succès que l’on sait. Ceci démontre clairement que les américains ont des relations intimes avec ce groupe. L’ERT a également nettement influé sur le texte de l’Acte Unique Européen de 1986 et sur le texte du Traité de Maastricht de 1992, traité fondateur de l'Union européenne. Ces faits illustrent de façon flagrante que, par rapport à la masse des citoyens, les lobbies industriels (dont les moyens financiers sont incomparablement plus élevés que ceux des ONG supposées représenter les citoyens) bénéficient d'une relation privilégiée auprès des pouvoirs législatif et exécutif de l'UE. En 2008, Barroso a créé un comité d’experts, à la suite de la crise financière et bancaire, pour le conseiller sur la démarche à suivre pour sortir de cette crise. Or la plupart de ces experts dits « indépendants » avaient des liens étroits avec les banques et les organismes financiers américains, responsables de la crise. Sans surprise, le renflouement des banques avec l’argent des contribuables et la reprise des activités spéculatives et prédatrices des banques a été décidé par la Commission ! Rappelons-nous que, lorsque plusieurs établissements financiers américains fin 2008 se sont trouvés en cessation de paiement, ces mêmes établissements ont été sauvés par la FED. Il s’est passé exactement la même chose en Europe. Les lobbyistes sont venus benoitement expliquer que ce qui est bon pour l’Amérique est bon pour l’Europe… La Commission Européenne s’apprête à permettre à nouveau l’utilisation des farines animales, interdite depuis 1994, pour nourrir les poissons d’élevage (avant les poulets et les porcs), malgré la catastrophe antérieure de la maladie du prion. A qui croyez-vous que nous devons un tel revirement ? Ainsi, il apparaît clairement que ceux qui nous gouvernent sont des hommes de l’ombre qui imposent leur volonté aux hommes politiques élus qui endorment et trompent alors les peuples par des discours sans fondement, et qu’ils savent mensongers, seule arme qui leur reste. Qui nous gouverne ?

09 février 2013

Attention, danger !

Il faut bien constater que la France fonctionne de plus en plus lentement. Tout ralentit. Les délais s’allongent, l’innovation s’endort, les services publics se traînent, les trains sont en retard. Il faut aujourd’hui un temps infini pour faire aboutir un projet, pour conduire un chantier, pour traiter un dossier, pour obtenir une commande. Le problème est le même au sein de l’administration. La complexité des démarches, les délais invraisemblables de traitement des dossiers, l’impossibilité de trouver un interlocuteur fiable ralentit la France qui marche d’un pas de plus en plus lent. Pourquoi ? La crise mondiale est-elle la seule raison ? On peut en douter. Nous sommes submergés de messages pour nous mettre en garde contre les dangers de l’existence. Le gouvernement, les agences pléthoriques de toutes sortes, les hautes autorités, les conseils et les associations divers et variés, les structures ad’hoc et éphémères n’arrêtent pas de diffuser des alertes, des mises en garde, des conseils péremptoires. On ne sait plus quoi faire sinon rester frileusement chez soi et ne plus bouger. Tout est devenu dangereux. On nous met en garde contre le tabac, l’alcool, la moitié des médicaments, la vitesse, la sécheresse, le vent, la pluie, le sucre, le sel, le gras, les OGM, le soja, le maïs, les nanotechnologies, les ondes du téléphone portable, les déchets et les centrales nucléaires, le chanvre, les drogues, la viande, les pesticides, les engrais, les insecticides, les UV, les inondations, le CO2, les particules fines, le diesel, la pollution atmosphérique, le cancer du colon, le réchauffement climatique, les dates de péremption, les menaces terroristes. A ces peurs multiples naissant des alertes exogènes qui se déversent sur les citoyens, il faut ajouter les inquiétudes récurentes comme la peur du licenciement, du patron, du grand méchant loup, des embouteillages, les résultats des examens médicaux, de la grève des transports publics et des enseignants, etc, etc … Comme si ce n’était pas suffisant, à ces mises en garde se superposent toutes les peurs que nous nous faisons à nous-même et qui nous accompagnent tout au long des jours et des nuits : le boulot des enfants, plus ou moins d’hypocondrie, le chômage, la santé des petits-enfants, l’Alzheimer de la grand-mère, l’apopathodiaphulatophobie, la peur du noir, les fins de mois, la piscine des petits-enfants, le temps qui passe, les effets secondaires, la rédaction de la feuille d’impôts, les œufs sur le gaz, l’iatrophobie, le vertige, la claustrophobie, etc, etc … Pascal disait que tout le malheur du monde venait du fait que l’homme ne savait pas rester tranquillement dans sa chambre. Eh bien, nous sommes sur le chemin de la sagesse !!

04 février 2013

Le ridicule tuera encore

L’ère numérique n’est plus à une invention près. Le traitement numérique permet de tout modifier, ou presque, dans notre environnement. Qui ne connaît les logiciels de retouche d’images ? Qui ne connaît les logiciels de transformation du son ? Voilà que l’on nous propose une nouvelle application de ces techniques qui laisse penser que le marketing n’a pas fini de nous étonner et que rien n’arrête. Certaines marques de véhicules vont posséder bientôt un nouveau gadget basé sur le traitement des sons à l’intérieur de l’habitacle. Il sera, en effet, possible de modifier le son perçu du moteur de son automobile. Propriétaire d’une Clio, vous pourrez, à bon compte (encore que !), vous offrir l’illusion de conduire une Ferrari ! Il suffira pour cela d’appuyer sur un bouton et l’habitacle sera soudain rempli du vrombissement d’un moteur de 12 cylindres avec turbo pour remplacer le bruit poussif des 3 cylindres de votre véhicule ! Vous aurez même la possibilité, en cours de voyage, de vous donner l’impression de conduire successivement des voitures différentes, de la Ferrari à l’Austin-Martin en passant par la Rolls-Royce. Formidable, pensez-vous ? Certes mais alors, pendant que vous serez bercé par le vrombissement hypnotique de votre Bentley, il deviendra impossible de détecter un bruit suspect provenant du vrai moteur et annonciateur d’un problème à venir. Il sera donc possible d’avoir une voiture en panne mécanique avec un moteur devenu silencieux, alors qu’un vrombissement harmonieux continuera à se faire agréablement entendre dans l’habitacle ! A quand la mise sur le marché d’une application numérique qui modifiera la vision à travers le pare-brise devenu écran et qui remplacera les immeubles de banlieue par un paysage bucolique ? Les piétons vont disparaître … et tant pis pour ceux qui seront renversés faute d’être vus !! Plutôt que de conduire une Fiat Punto à Sarcelle, on aura l’impression de conduire une Maserati à Palm Beach ! On n’arrête pas le progrès !! Il est vrai que l’on s’habitue aux comportements ridicules comme celui des syndicats des enseignants qui tue à petit feu l’Education Nationale depuis des décennies …