27 janvier 2013

Ignorance quand tu nous tiens !

Il y a deux catégories d’individus : ceux qui veulent savoir et qui cherchent à comprendre et ceux qui, dans l’ignorance voire le refus de savoir, ferment les volets et trouvent une protection contre l’inconnu. Mais la plupart, des hommes cherchent à comprendre et cette recherche, pour eux, est une nécessité. Nous avons besoin de savoir mais nous sommes soumis à la terrible impossibilité de tout connaître. En effet, les connaissances ne cessent d’apporter de nouvelles questions qui, une fois résolues, révèlent de nouveaux questionnements. La recherche de la connaissance est comme le Mont St Michel de la famille Fenouillard : elle s’éloigne au fur et à mesure que nous avançons et reste nimbée dans la brume de l’ignorance. Mais notre hubris est le plus fort et nous nous épuisons à vouloir savoir et comprendre. L’Univers est sans fin et le monde est d’une infinie complexité. Depuis des siècles, l’homme cherche à comprendre le monde à trois dimensions dans lequel il passe son existence : l’infiniment grand, l’infiniment petit et l’infiniment complexe. Depuis qu’il existe, l’homme soulève un coin du voile pour découvrir de quoi ce monde est fait. Mais chaque réponse s’accompagne de nouvelles questions de plus en plus redoutables. Nous ne ferons toujours que chercher à voir dans le brouillard sans que, jamais, nous n’ayons une vision globale et claire du monde qui nous entoure et dont les lois les plus profondes nous échapperons toujours. Nous ne comprenons pas l’infiniment grand, nous ne comprenons pas l’infiniment petit, l’infinie complexité du cerveau nous rend le comportement de ce dernier incompréhensible, le fonctionnement du génome reste mystérieux ainsi que celui des cellules souches. Le comportement des enseignants est une vaste énigme. L’origine de l’Univers nous est cachée à jamais et l’origine de la vie reste inexpliquée. L’évolution cache encore bien des mystères. Le temps est un être mystérieux qui pose plus de questions qu’il n’aide à en résoudre. Nous ne connaissons de l’autisme que ses effets, restant totalement ignorant de ses causes profondes. Il en est de même pour certaines pandémies et pour ce que l’on appelle pudiquement les maladies orphelines. L’économie, faute d’être réellement comprise, reste bavarde. On ne sait toujours pas expliquer le mystère du changement d’état des corps, on ne sait pas résoudre le problème de Syracuse. L’étendue de nos ignorances est sans limite. Ainsi la raison de notre présence ici-bas, restera un perpétuel mystère et une angoisse permanente. La question « pourquoi quelque chose plutôt que rien » restera à jamais sans réponse. Alors se pose une autre question : « pourquoi chercher à savoir ? ». L’explication est simple : parce qu’une réponse, même partielle, permet de se construire en essayant de donner un sens à sa vie alors que l’ignorance et la bêtise conduisent aux pires excès comme nous le montre à l’envi l’Histoire contemporaine.

23 janvier 2013

Enseignants irresponsables

Malgré la concertation préalable menée par le ministre de l’Education Nationale, les enseignants sont massivement en grève pour manifester leur opposition au retour à la semaine de cinq jours. Cette grève nous laisse interloqué et scandalisé. Les arguments avancés pour refuser cette modification du rythme scolaire sont exactement les mêmes que ceux entendus, il y a quelque dizaine d’années, lors du passage de la semaine de cinq à quatre jours. Il n’y a pas un seul ministre de l’Education Nationale qui ne se soit heurté aux syndicats et au corps enseignant lors de propositions de modifications du fonctionnement d’un système archaïque et à bout de souffle. Le système scolaire français est caractérisé par un taux d’échec scolaire scandaleusement élevé. En effet, 17 % des élèves, soit 140 000 par an en moyenne sortent aujourd’hui sans diplôme du secondaire. Parmi l’ensemble des élèves sortant du système éducatif, 9 % possèdent seulement le brevet des collèges qui n’est plus un diplôme suffisamment reconnu par le marché du travail. Le classement international de l’enseignement français ne cesse de reculer d’année en année et nos résultats s’effondrent de façon continue, comme le montre toutes les études internationales. Parmi les pays de l’OCDE, les élèves français subissent à la fois le plus grand nombre d’heures de cours annuelles, la journée la plus longue et le plus petit nombre de semaines de semaines de cours. Enfermés dans leurs bunkers dogmatiques, les enseignants refusent toute idée de réforme. Savent-ils pourtant que c’est en Finlande que le volume d’enseignement annuel est le plus bas parmi les pays de l’OCDE ? Ce qui n’empêche pas les écoliers finlandais d’arriver en tête de toutes les évaluations ! Enfermés dans une revendication salariale et corporatiste extrême et une mauvaise foi invraisemblable, ils refusent une soi-disant augmentation du temps de travail sans augmentation de salaire, oubliant qu’ils sont passés de la semaine de cinq jours à celle de quatre jours sans aucune diminution de salaire ! Qui croit-on leurrer ? Depuis trente ans, l’Education Nationale est une organisation corporatiste étriquée, sclérosée et contreproductive. Cette grève est massive et l’indignation qu’elle soulève est massive également.

21 janvier 2013

Les couleurs

Les couleurs du monde, pendant longtemps, ont fasciné ceux qui s’y intéressaient. Pendant des siècles, la couleur a été considérée comme une propriété naturelle des objets comme l’est la forme ou la masse. Ce n’est qu’en 1672 que Newton apporta une première théorie de la lumière et des couleurs après avoir expérimenté la décomposition de la lumière blanche à travers un prisme de verre. La conclusion qu’il en a tiré, encore valable aujourd’hui, est que la lumière blanche n’est que la superposition de sept couleurs (rouge, orange, jaune, vert, bleu, indigo, violet), chacune d’elles ayant un indice de réfraction différent dans le verre. Si une tomate paraît rouge, c’est qu’elle absorbe toutes les couleurs sauf le rouge qu’elle diffuse. Dés la publication de ces travaux et jusqu'à nos jours, sont nées d'âpres discutions autour de cette théorie de la lumière et des couleurs, voire une franche opposition à la démarche scientifique inaugurée par Newton. Ses contempteurs, depuis le XVIIème siècle, ont été nombreux : des physiciens comme Hooke et Huygens, des philosophes comme Schopenhauer ou Hegel, des peintres comme Turner, Klee ou Kandinsky. Mais cette opposition a surtout été portée, dès 1810, par Johann Wolfgang von Goethe avec la parution du Traité des Couleurs. Ce traité de plus de 2000 pages a été écrit entre 1790 et 1823. Il développe la notion de polarité (sans aucune relation avec la notion de polarisation actuelle de la lumière). Ce traité se fonde sur le contraste naturel entre le clair et le foncé et sur le fait que seuls le jaune et le bleu sont perçus par nous comme des couleurs entièrement pures. Le jaune est l’entrée dans la lumière (« tout proche de la lumière ») et le bleu est, quant à lui, très apparenté à l’obscurité (« tout proche de l’ombre »). Ce sont les deux pôles opposés (polarité), un pôle positif et un pôle négatif, entre lesquels toutes les autres couleurs se laissent ordonner. Goethe met le jaune, couleur prestigieuse, en relation avec « Savoir, clarté, force, chaleur ». Le bleu est en relation avec « dépouillement, ombre, obscurité, faiblesse, éloignement, attirance », il induit un sentiment d’inquiétude, de nostalgie et de froid. C’est grâce à Goethe qu’on a remarqué qu’une même lumière (par exemple visible grâce à une fumée) avait une dominante jaune devant un fond blanc, puis une dominante bleutée devant un fond noir. Contrairement à la démonstration de Newton, il affirme que le blanc est une couleur naturelle. Pour les philosophes mentionnés plus haut, le jaune est la couleur de la vie (il rappelle le soleil), le bleu est la couleur de la paix (il évoque le ciel, la mer). Dans son poème Voyelles, A. Rimbaud affecte des couleurs aux voyelles : a noir, e blanc, i rouge, o bleu, u vert. Aujourd’hui, la chromothérapie prétend que les couleurs ont une influence sur notre bien-être. Le rouge améliore la performance, le blanc provoque la détente et renforce les défenses naturelles. Toutes ces théories ont en commun de considérer que les couleurs sont bien plus que de simples propriétés de la matière. La théorie moderne de la lumière est basée sur l’existence de « quanta » de lumière, appelés photons. Les photons possèdent une certaine énergie qui se mesure par leur longueur d’onde, caractéristique de la couleur perçue. Cette énergie est transmise aux cellules de la rétine qui réagissent à cet apport et que le cerveau interprète. Voilà pour l’objectif. Mais qui peut prétendre que toutes les cellules rétiniennes de chacun réagissent de la même manière ? L’énergie se mesure, mais la couleur se nomme. Je regarde un objet et je dis : « cet objet est vert ». A mon enfant qui regarde le même objet, je lui dis : « cet objet est vert ». L’enfant associe donc le mot vert à sa sensation rétinienne personnelle. Chaque fois qu’il ressentira cette sensation, il dira « vert ». Mais rien ne permet de dire que, lui et moi, voyons la même chose ! Puis l’éducation, la lecture, l’enseignement lui feront associer à certaines couleurs des sentiments comme le dynamisme, la nostalgie, … , qui lui seront ainsi transmises come l’a été la dénomination des couleurs. Mais rien ne dit encore que nous voyons la même chose. Posons-nous la question de savoir s’il n’en est pas de même pour les sons ? En d’autres termes, est-ce que ce qui est dit ci-dessus pour les couleurs ne serait pas vrai pour toutes nos sensations physiques ? Si oui, chacun de nous vit dans un monde différent sans que les autres n’aient le moyen de le savoir. Voilà pour le subjectif.

17 janvier 2013

Hypocrisie

Les voyous terroristes, djihadistes et islamistes extrémistes de tous bords, cherchent à s’implanter au cœur du Sahel afin de pouvoir étendre leur malfaisance sur toute l’Afrique sahélienne et sur le Maghreb. A partir de là, leur menace s’étend au continent européen, juste de l’autre côté de la Méditerranée. Pour établir cette base arrière du terrorisme et de tous les trafics, il suffisait que ces terroristes envahissent la capitale malienne Bamako. La prise récente de 400 otages en Algérie, sur le site pétrolier d’In Amenas, prouve, s’il en était besoin, la réalité de cette menace. Les frontières n’existent pas pour ces meurtriers, d’autant moins qu’elles ne sont pas surveillées. Les pays limitrophes du Mali, la Mauritanie, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Burkina Faso, la Guinée, l’Algérie, sont maintenant directement menacés. Les terroristes ont bien failli faire main-basse sur Bamako. Ce désastre a pour origine le putsch imbécile d’un petit « capitaine » de la soi-disant armée malienne qui, reculant en déroute devant les islamistes du Nord-Mali, a préféré se retourner contre son propre gouvernement. C’était tellement plus simple et moins dangereux ! Le désordre complet qui s’est installé au Mali, à la suite de ce putsch manqué, a permis aux islamistes de menacer très directement Bamako. Le monde entier est conscient de la gravité de cette menace. C’est pourquoi, la communauté internationale s’est sentie soulagée par l’intervention immédiate française et de son entrée en guerre contre le terrorisme apatride. Même la Russie et la Chine n’ont pas protesté ! Mais c’est un lâche soulagement. Depuis des mois, les états africains promettaient d’intervenir … dans quelques mois. Or les armées africaines sont des rassemblements d’amateurs, mal armés, mal formés, d’origine douteuse, coupables d’exactions, toujours prêts au coup d’Etat. Cela explique leur peu d’empressement à intervenir. Mais il y a pire ! Bien que cette implantation terroriste menace l’Europe toute entière, aucun pays européen n’est prêt à apporter une aide opérationnelle autre que symbolique, à la guerre menée par la France. Mme Ashton, en charge de la politique étrangère européenne, reste complétement silencieuse devant l’hypocrisie généralisée des membres de l’Union Européenne. La politique de défense européenne est définitivement morte. Ce n’est pas l’envoi de quelques camions allemands qui changera la donne. Qu’attend donc Mme Ashton pour démissionner ? Enfin, il y a, comme toujours, des voix françaises qui diffusent insidieusement leurs doutes sur la légitimité, voire l’efficacité, de l’armée française. Il est tellement plus agréable de cracher dans la soupe que de prendre ses responsabilités : cela permet de ne pas y gouter tout en restant à table ! Il est tellement facile d’oublier les attentats perpétrés en France en 1958 ! L’incompréhension du présent nait de la méconnaissance du passé.

10 janvier 2013

2013, année des incertitudes

L’année 2013 commence dans une atmosphère lourde et de grandes inquiétudes ressenties par tous. Plus que des évènements économiques, la crainte vient du sentiment que le pays est gouverné par des amateurs qui n’ont aucune idée sur la stratégie à mettre en œuvre pour endiguer la crise en France. Les discours à la tête de l’Etat n’ont fait qu’augmenter cette crainte. Au cours de ses vœux, le Président de la République s’est, une fois de plus, contenté de dire qu’il avait fait ce qu’il avait promis. Mais qu’a-t-il fait puisque la situation ne fait qu’empirer ? Il insiste lourdement sur la réorientation de la politique européenne qu’on lui devrait, grâce au magique « pacte de croissance ». Mais quel pacte ? Quelle croissance ? Actuellement, le gouvernement ne cesse de revoir à la baisse ses prévisions dans ce domaine. On sait qu’il faut un taux de croissance minimum de 1,5% environ pour créer des emplois et on sait également que le taux de 2013 va varier entre 0,2% et 0,8%. Il est clair que la communication a pris le pas sur la décision stratégique. C’est bien ce que les socialistes reprochaient à N. Sarkozy, non ? Qui peut sérieusement croire à l’engagement présidentiel d’inverser la courbe du chômage « à la fin de l’année » ? Va-t-on attendre le 31 Décembre pour que le gouvernement annonce victorieusement une diminution du chômage de 0,1%, qui ne sera, en fait, qu’une fluctuation saisonnière ? De son côté, le premier ministre est devenu le plus grand expert de la langue de bois. Exemple : « Nous allons mobiliser le gouvernement pour mettre en œuvre toutes les mesures qui permettront le redressement » !! Bravo, mais qu’est-ce que cela veut dire ? Le gouvernement hésite entre la doxa socialiste et syndicale de la politique de la demande et une nouvelle politique de l’offre qui, pour le moment, ne se concrétise que dans le mot compétitivité, répété à l’envi par tous les ministres. La politique de la demande (emplois aidés, contrats de génération) devrait être financée, nous a-t-on dit, par une réduction des dépenses. Mais on ne sait toujours pas, depuis huit mois, de quelles réductions il s’agit. A ce flou, s’ajoute une cacophonie ministérielle accompagnée de monstrueuses maladresses (la taxe à 75%, la nationalisation de Florange, la course au repreneurs de Pétroplus, …). Enfin (last but not the least), le discours de nouvel an du Premier Ministre ne comportait aucun mot sur l’Europe. Le 22 Janvier sera le cinquantième anniversaire du Traité de l’Elysée, signé entre Adenauer et de Gaulle. Il y a donc là une belle opportunité pour relancer un partenariat qui, aujourd’hui, se porte très mal. Parions qu’il ne se passera rien de concret, en dehors de discours creux et sans portée opérationnelle. N’oublions pas non plus les mots du Premier Ministre, martelant avec force, que 80% des Français ne seraient pas touchés par les augmentations d’impôts ! La réalité est, qu’aujourd’hui, la totalité des citoyens subie une pression fiscale accrue, ne serait-ce que par l’augmentation de la TVA, combattue en son temps et vigoureusement par les socialistes lorsque cela avait été envisagé par N. Sarkozy. L’incompétence politique est saisissante. Le politique est incapable de se « voir » dans le long terme ; il se complait donc dans le court terme, c’est-à-dire, nécessairement, dans le populisme, la démagogie ou l’immobilisme, espérant sauver son « emploi ». Le plus bel exemple en est donné par les fractures sociétales que le gouvernement provoque sciemment pour détourner l’attention des difficultés sociales, comme le vote des étrangers, le mariage pour tous, le message « haro sur les riches », ou encore par des réformes anecdotiques comme la non-participation des anciens Présidents de la République au Conseil Constitutionnel. Pendant que les hommes et les femmes politiques au pouvoir s’enlisent dans une communication permanente et tous azimuts, rien de concret ne se passe et la situation se dégrade : le chômage augmente, la désindustrialisation se poursuit. L’incompétence politique est accompagnée par l’irresponsabilité des partenaires sociaux qui refusent toute modification du marché du travail, alors que cela a été fait dans tous les autres pays européens. En Autriche, le licenciement se fait pratiquement sans contrainte et sans coût pour l’employeur, le chômeur est correctement accompagné dans sa recherche d’emploi et retrouve un employeur en moyenne au bout de 3 mois. Le résultat est que l’Autriche a le taux de chômage le plus bas des pays occidentaux, atteignant 4,5% de la population active. Le sage sait qu’il ne sait pas, mais le politique ignore qu’il ne sait rien. Il pense que le peuple ne pense plus, qu’il suffit de lui servir de la communication et du storytelling. Peut-être qu’en fin de compte, le politique rêve d’une nation pourvue un peuple mais sans citoyen. L’opposition n’est pas en reste d’incompétence grave, engluée qu’elle est dans ses luttes internes et son combat contre les pains au chocolat qui la prive de toute proposition sérieuse. Quant aux extrêmes, ils ne s’adressent qu’à la foule, dont on sait qu’elle est, comme le disait si justement Victor Hugo, l’ennemi du peuple. Il ne nous reste que les yeux pour pleurer !

06 janvier 2013

Voir un ami pleurer

La mort d’un enfant est une douleur insupportable pour une mère et un père. Il y a un arrachement d’une infinie douleur que rien ne semble pouvoir apaiser. Une disparition qui est ressentie comme une injustice inexcusable. Quelle que soit la cause de cette disparition, elle écrase par sa permanence qui change les jours en nuits sans fin. Les amis restent impuissants, désarmés devant cette douleur et se sentent coupables de ne pouvoir la soulager. Cette impuissance les rend incapables de trouver les mots justes, portant à la fois la compassion, la compréhension, le ressenti, jusqu’à les rendre parfois muets. Ils restent comme pétrifiés devant les larmes de douleur de la mère et du père, pleurant la perte de leur enfant. Cette douleur est un pays où l’on n’a pas accès, qui vous rejette à l’extérieur. Elle isole tout le monde dans une coquille de silence et de solitude. Et la douleur effraie plus que la mort. Nous sommes toujours seuls dans la douleur. Mais, mais voir un(e) ami(e) pleurer !