La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
29 juillet 2015
Tragédie grecque
La Grèce est le pays qui a inventé la Démocratie, cette organisation politique qui fait, aujourd’hui, la fierté des pays européens. Nous ne devrions jamais l’oublier. C’est pourtant ce qui a bien failli arriver lors des dernières négociations sur l’aide à apporter à ce pays en ruine. La seconde guerre mondiale a plongé effectivement ce pays dans le chaos administratif, mis en place un régime qui a porté la concussion et la corruption au rang de sport national. Au moment de son entrée dans l’Union Européenne et dans la zone euro, le gouvernement a honteusement menti aux européens sur la sincérité de ses comptes. Il a dilapidé les fonds européens en embauchant massivement des fonctionnaires pour faire artificiellement baisser le niveau de chômage et pallier au fait que personne ne payait ses impôts. En fait, l’Europe le savait pertinemment mais a lâchement fermé les yeux. Lorsque la situation est devenue insupportable, les plans d’aide se sont multipliés, portés par l’Europe, le FMI et la BCE. Ces plans n’avaient qu’un seul objectif : faire entrer la Grèce dans les rangs de l’austérité. L’objectivité consiste à admettre que la Grèce est un pays sans aucune production industrielle, qui ne vit que grâce à ses importations. Les seules activités économiques du pays sont le tourisme et la consommation. Les armateurs ont depuis longtemps émigré à Londres pour éviter de payer l’impôt national. Le travail au noir est une calamité économique. Telle est la situation d’un pays avec une dette de près de 180% du PIB. Depuis que la Grèce va de plan d’austérité en plan d’austérité, son PIB a chuté de 25%. L’aide à apporter à un pays dans une telle situation n’est sûrement pas de la punir en la plongeant dans la décroissance. Or, c’est la conséquence inévitable du dernier projet de soutien apporté par les européens. Le plan de « sauvetage » ou d’austérité qui augmente fortement la TVA va faire chuter la consommation et l’augmentation des prix aura un impact négatif sur le tourisme. Le PIB ne peut que diminuer et la récession perdurer. Le prêt accorder par l’Europe ne servira, dans sa plus grande part, qu’à rembourser le FMI et les banques européennes. Sans impact sur la production nationale. Le véritable objectif du plan est de permettre à la Grèce de rembourser les banques européennes qui ont « acheté » de la dette Grecque à un taux supérieur à celui utilisé par la BCE envers les banques européennes pour acheter une partie de cette dette. C’est donc une escroquerie monétaire, voulue par l’Allemagne qui a cherché à faire un exemple de rigueur budgétaire, oubliant que la Grèce a accepté en 1953 l’effacement d’environ 50% de la dette de guerre allemande. La Grèce ne peut s’en sortir que si elle crée, pratiquement de toute pièce, une production industrielle, ce qu’elle ne peut faire seule et sans investissement. Ce n’est pas d’un prêt dont elle a besoin, mais d’investissements étrangers. Il faut donc annuler tout ou partie de la dette grecque, rééchelonner le reste pour donner du temps, que les européens investissent dans l’industrie grecque. Parallèlement, il faut que le gouvernement grec rétablisse la justice fiscale en faisant la chasse aux fraudeurs (principalement l’Eglise, les armateurs, le travail au noir). Unité d’action : la paupérisation, unité de lieux : la Grèce, unité de temps : les deux ans qui viennent …
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