La science économique possède son Saint-Graal : la loi de l’offre et de la demande qui explique (ou tente d’expliquer) la variation des prix en fonction de la variation relative de l’offre et de la demande de produits. Si l’offre augmente, la quantité de produits mis sur le marché augmente et – à demande constante – il y a surproduction entraînant une baisse des prix, tous les produits ne trouvant pas preneur. Au contraire, si la demande augmente à offre constante, il y a pénurie de produits et les prix augmentent. Il faut convenir que cette démonstration relève davantage du bon sens que de la démonstration scientifique. Quoiqu’il en soit, l’analyse peut aller plus loin. En effet, en cas d’une crise de l’offre – c.à d. une offre de produits insuffisante par rapport à la demande potentielle – les produits sont rares et, c’est bien connu, ce qui est rare est cher. Les prix augmentent donc : il y a inflation. On peut ajouter que les plus favorisés gardent un accès au marché des produits malgré son renchérissement, c.à d. que la « fracture sociale » s’aggrave. Si, par contre, on se trouve en présence d’une crise de la demande, il y a alors trop de produits sur le marché, c.à d. que l’on se trouve en état de surproduction. Les prix diminuent (en principe). La surproduction entraîne une surcapacité des ressources de production, donc de main-d’œuvre. L’ajustement des prix s’accompagne ainsi d’une augmentation des licenciements donc du chômage. La « fracture sociale » s’aggrave également dans ce cas ! On débouche ainsi sur la seconde grande loi de la science économique : il faut choisir entre inflation et chômage. J’ajouterai que, dans les deux cas, ce sont les plus faibles qui souffrent le plus.
Ceci permet de comprendre la situation actuelle en Europe. La Banque Centrale Européenne a choisi de maintenir les taux d’intérêt à un niveau élevé ce qui rend l’argent cher, donc ce qui limite le volume des emprunts de consommation qui alimentent la demande. Celle-ci s’affaiblit et, donc, crée une crise de la demande qui limite l’inflation au prix d’un chômage élevé. Inflation faible, chômage élevé, telle est la situation en Europe. La banque Centrale Américaine a fait le choix contraire. Le résultat est une demande croissante grâce à l’endettement important des américains (alors que les européens thésaurisent), au risque d’une reprise de l’inflation.
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