La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
27 juin 2009
L’immoralité dans les crampons
Un grand nombre de salariés ont perdu leur emploi, tous les autres ont perdu le sommeil. La crise économique est devenu si profonde qu’elle s’est transformée en crise sociale. L’angoisse du lendemain devient le pain quotidien du plus grand nombre. En face, les émoluments mirobolants de certains patrons de grandes entreprises ont provoqué, à juste titre, une indignation légitime, ont été ressentis comme une provocation et un scandale insupportables. Mais il existe un plus grand scandale encore : le pourrissement du monde du football par l’argent. Il circule, dans ce milieu, des sommes tellement considérables qu’elles en perdent toute signification aux yeux du commun des mortels. Comment accepter que les salaires mensuels de certains joueurs atteignent plusieurs millions d’Euros, pour simplement taper du pied dans un ballon !! Cette situation est un vrai scandale et devrait soulever la même indignation populaire que celle due aux parachutes dorés patronaux. Or curieusement, il n’en est rien. Les médias en général et la télévision en particulier en sont les complices objectifs. Le nombre invraisemblable d’articles, de reportages télévisés, d’émissions radiophoniques, impriment dans les esprits un message subliminal qui donnent aux acteurs de ce sport (il n’est pas sûr que le mot soit adapté) le statut de vedettes extra-terrestres auxquelles tout est permis. Le football a remplacé les jeux du cirque et les réactions du public y sont tout aussi violentes, allant de l’invective raciste à l’imbécillité mortelle. Tout spectateur qui entre dans un stade pour assister à un match, laisse son cerveau au vestiaire et se transforme soudain en une brute épaisse, prête à toutes les injures et toutes les violences, conforté par l’anonymat que fournit à bon compte la foule. Le plus curieux, dans cette affaire, est que ces spectateurs qui s’enthousiasment pour les coffres-forts qui courent sur la pelouse, sont ceux-là même qui s’indignent des salaires patronaux.
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