La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
15 décembre 2009
Une société bimodale
La Sainte loi de l’offre et de la demande exige un certain nombre de conditions pour qu’un marché existe, fonctionne et perdure. Tout d’abord, il est nécessaire que la demande soit réelle, d’origine endogène (c’est-à-dire exprimée par le consommateur) ou exogène (c’est-à-dire créée de toutes pièces par l’offreur comme ce fut le cas pour le téléphone portable). Ensuite, il faut que le demandeur soit dans les conditions économiques adéquates lui permettant d’acquérir le produit ou le service proposé. C’est ainsi que Henri Ford expliquait qu’il fallait absolument que les ouvriers soient correctement payés pour avoir les moyens d’acheter ses voitures. C’est ce que les économistes appellent l’adéquation de l’offre et de la demande. Ainsi, pour que le marché de la demande croisse, il faut généralement que les conditions économiques et sociales des acheteurs s’améliorent. Lorsque ce n’est pas le cas, l’État est fortement sollicité pour mettre en œuvre une politique dite de relance de la consommation par modification de la redistribution, incitation à l’augmentation des salaires, pénalisation des entreprises qui licencient, primes « à la casse», etc … Depuis quelques mois, l’État encourage le développement d’un marché nouveau, appelé services à la personne, censé créer un nombre important d’emplois. Pour que l’adéquation de l’offre et de la demande existe, il faut alors qu’il y ait le plus grand nombre de personnes ayant besoin de ces services. C’est-à-dire qu’il faut qu’il y ait de plus en plus de pauvres et de malades ! Généralement, les PDG fringants et gagnant plus d’un million d’Euros par an n’ont guère besoin de ces services ! Doit-on voir dans la volonté gouvernementale de développer ce marché, l’aveu que le pays est sur la voie inéluctable de la paupérisation ? Doit-on comprendre que l’avenir du pays est d’être constitué pour moitié par une population en état de pauvreté ou de maladie accentuées et pour moitié par une population qui passera son temps à aider les déshérités ? Que l’on se rassure, il restera toujours des banquiers qui spéculeront et des footballeurs et autres acteurs du monde « people » qui placeront leur argent en Suisse. La médaille aura toujours deux faces…
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