Les dangers qui menacent les hommes sont nombreux et variés. L’imagination des hommes et leur « hubris » débridé multiplient à l’envi les risques encourus. Mais parmi tous ceux-ci, il en est quatre principaux : la modification climatique, le terrorisme, le monde des nanotechnologies, l’endettement des pays riches et la financiarisation de l’économie.
Tout d’abord, le réchauffement dû à l’effet de serre. Il ne s’agit plus d’un hypothétique danger, les conséquences de l’élévation des températures se manifestant déjà. Les calottes glaciaires disparaissent, monde fragile s’il en est et tellement vital pour la diversité biologique de la planète. Au rythme actuel, les glaces polaires auront totalement disparu entre 2050 et 2080. La disparition de la glace de mer aura de terribles répercussions sur la faune, la fonte de la glace d’eau douce (les glaciers) alimentera la montée du niveau des océans et perturbera la circulation des grands courants marins. D’autres lieux seront affectés par ce réchauffement, en particulier tous les pergélisols, en Alaska et en Russie. Ce milieu contient du CO2 et du méthane dissous qui seront libérés avec le réchauffement du milieu. Le méthane est un gaz à effet de serre dix fois plus nocif que le dioxyde de carbone. Les fonds marins comportent d’immenses quantités d’hydrate de méthane qui deviendra instable avec l’élévation de la température des océans, libérant le méthane. Ces émissions ne feront qu’augmenter l’effet de serre et le réchauffement, ce qui accentuera celui des océans. Ce réchauffement important aura alors une double conséquence : l’élévation du niveau des eaux et la disparition des algues sous-glacières dans les zones polaires. Or, ces algues sont à la base de l’alimentation du plancton, nourriture du krill, lui-même nourriture des grands mammifères qui vont donc disparaître. La disparition des baleines, dont les cadavres servent de nourriture à toute la faune des abysses, entraînera la disparition de cette dernière. Quant à l’élévation du niveau des océans, elle va provoquer des migrations géantes depuis toutes les zones côtières menacées. Déjà Tuvalu et certaines îles du Pacifique sont sur le point de disparaître, chaque phénomène cyclonique inonde de plus en plus les terres du Bengladesh. À cette migration des peuples inondés s’ajoutera celle des populations soumises à une sécheresse de plus en plus grave. Au total, on peut envisager entre 100 et 200 millions de migrants climatiques. Un tel déplacement de population ne pourra avoir lieu sans avoir de terribles conséquences humaines.
Il y a ensuite le terrorisme. Le terrorisme idéologique se développe aujourd’hui sur un terreau confessionnel et civilisationnel. Le prosélytisme dont il fait preuve, basé sur la frustration et la haine, permet d’envisager, à juste titre, une expansion de son implantation et une radicalisation de son action. De nouveaux 11 Novembre sont à craindre. Le terrorisme mafieux, cherchant généralement une justification hypocrite dans le nationalisme, confond, avec moins d’envergure, ses actions avec celles du terrorisme politique. C’est ce que pratiquent les FARC en Colombie, certains indépendantistes corses, l’ETA en Espagne. Enfin, la raréfaction des matières premières non renouvelables va pousser certains pays propriétaires des gisements à exercer un chantage de plus en plus important sur le reste de la planète, chantage relevant du terrorisme d’Etat.
Il existe aune autre menace, celle que constitue la convergence des NBIC (nanotechnologies, biotechnologies, techniques de l’information, sciences cognitives). Les nanotechnologies forment actuellement trois domaines principaux d’application : la nanobiologie, les nanomatériaux et la nanoélectronique. Ces nanotechnologies vont permettre de fabriquer et de marquer des éléments de plus en plus petits, de la taille de la cellule, permettant à tout moment de communiquer et de traiter des informations sur l’individu. Déjà, un laboratoire américain privé vient d’annoncer la fabrication d’un génome complet d’une bactérie. Cette possibilité ouvre la voie à la création en laboratoire de virus et de bactéries dont il n’est absolument pas certain que l’on soit capable de maîtriser les effets. La fabrication de machines à traiter l’information, de plus en plus rapides et utilisant la physique quantique et ses lois étranges (intrication, non-localité, …) va permettre le traitement d’un volume de plus en plus grand d’informations facilitant le « suivi » d’une population entière et entraînant la disparition progressive de « l’aire privée ». Ces machines seront capables d’utiliser les derniers progrès des sciences cognitives et, de ce fait, de gérer le comportement des humains qui vont y perdre leur libre-arbitre…sans même s’en apercevoir !
Enfin, il reste l’endettement des pays riches. Ces pays accumulent une dette qui prend des proportions effrayantes. Les USA empruntent 800 milliards de dollars par an et leur dette publique atteint les 8000 milliards de dollars. La dette allemande est de 1500 milliards d’Euros, la dette française dépasse les 1200 milliards d’Euros, la dette italienne avoisine les 106% de son PIB , la dette belge atteint 102% du PIB et la dette française représente 77% du PIB. En Europe, la moyenne de l’endettement atteint environ 80% du PIB européen. Comment les actifs futurs pourront-ils payer le service de la dette ? Beaucoup de pays dits développés ont appliqué une politique keynésienne, consistant à emprunter pour relancer la consommation, donc l’activité et la création de richesses. Mais ce processus ne fonctionne que si l’accroissement de richesses est plus grand que l’emprunt additionné des intérêts. Dans le cas contraire, la dette augmente. C’est ce qui s’est passé à cause du laxisme des pays dits développés. Les pays pauvres sont également, et par définition, endettés. Or, ils sont, pour beaucoup, incapables de payer les intérêts de leur dette.
Aggravant encore ce risque de faillite généralisée, l’activité financière est, depuis longtemps, beaucoup plus importante que l’activité industrielle, ce qui veut dire qu’une grande partie de la création de richesses est totalement artificielle. La financiarisation outrancière de l’activité se trouve à la merci d’une baisse du dollar, d’un crash immobilier, d’une baisse boursière (trois évènements qui sont en train de se produire), d’une défiance des banques envers les Etats entrainant un effondrement de la valeur des obligations. Voulant alimenter coûte que coûte (c’est bien le mot !) le marché financier et la spéculation, les organismes bancaires ont mis sur le marché des produits de plus en plus sophistiqués et risqués, sans que ne s’exerce le moindre contrôle ; ce qui a conduit à la crise récente des « subprimes » qui a plongé l’ensemble des économies occidentales dans la tourmente et menace leur population de difficultés importantes. Le monde occidental (des privilégiés) est plongé dans une frénésie de l’argent « à tout prix » qui le pousse à délaisser l’économie réelle pour un jeu qui ressemble de plus en plus à une économie casino. Et, dans un tel jeu, on sait bien que les joueurs sont toujours perdants.
Il est classique de dire que l’avenir est incertain. Il est aussi dangereux. Nous avons connu la crise financière, puis la crise économique, bientôt la crise sociale (la Grèce) et sociétale.
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