La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
30 mai 2011
No future
Parlons clair : l’avenir est sombre ! Et la sécheresse installée ou la canicule à venir n’ont rien à y voir. Le pourtour méditerranéen est en effervescence, que se soit au Maghreb ou au Moyen-Orient où les islamistes sont à l’affût d’une prise de pouvoir, l’Europe est malade où le populisme fleurit sur les ruines d’une économie en crise. La Tunisie se débat dans une crise économique majeure qui pousse ses citoyens à émigrer au moment où le pays a besoin d’eux. La fureur et le sang ont pris le pouvoir en Libye, en Syrie, en Palestine. La dictature militaire perdure en Égypte. Le chaos terroriste s’est installé en Irak, au Pakistan et en Afghanistan. Une dictature féroce s’accroche en Iran. Le Yémen est à feu et à sang. Pendant ce temps, en Europe, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande sont des pays où l’État a perdu le pouvoir pour le laisser au jugement des agences de notation et aux mains des organismes financiers mondiaux qui imposent aux peuples des contraintes qu’ils ne comprennent pas. Les États européens ont sauvé le système banquier et financier occidental, mais leur pusillanimité les a empêchés d’imposer aux banques les règles du jeu indispensables pour favoriser enfin l’investissement à long terme au lieu de la spéculation dévastatrice à court terme. Ils n’ont pas su interdire une spéculation qui a transformé les entreprises en bandits manchots. Les États sont soumis aux financiers et aux spéculateurs, ont peur des agences de notation et n’offrent aucune perspective, aucune alternative autre que cette soumission. Cette situation provoque un début de révolte des peuples, en Grèce et en Espagne où 45% des jeunes sont diplômés et au chômage. La faute originelle en revient à la génération des adultes d’aujourd’hui qui ont vécu à crédit pendant des décennies de façon irresponsables et sans se préoccuper des générations futures qui auraient à rembourser l’énorme dette accumulée dans tous les pays occidentaux et qui se trouveraient ainsi plongées dans un abîme sans fond. La société occidentale a protégé les possédants au détriment des exclus. Les syndicats ont défendu les salariés sans se préoccuper réellement des chômeurs. La société a perdu de vue les valeurs fondamentales comme le respect de la personne humaine, la solidarité et l’équité pour les remplacer par les concepts de productivité, d’efficacité, de performance qui sont des jugements d’évaluation menant à l’exclusion des plus faibles. Ainsi, les nantis d’hier ont finalement transmis la précarité à leurs enfants. Parce que leurs parents ont triché, les jeunes Grecques se révoltent. Parce que leurs parents ont spéculé dans la bulle immobilière, les jeunes Espagnols se révoltent. Les jeunes Français, accrochant leur wagon au wagon espagnol, en viennent à rêver à un nouveau Mai 68. En 68, les jeunes réclamaient une nouvelle liberté. Aujourd’hui, ils veulent simplement avoir un avenir alors que les politiques et les intellectuels n’ont aucune alternative à leur offrir. Quel jeune l’alternative Sarkozy/Aubry ou Sarkozy/Hollande peut faire rêver ? Les pancartes brandies sur la place de La bastille disent : « Le libéralisme, dégage ! ». Mais personne ne sait par quoi le remplacer. La situation est grave, mais rassurez-vous, le pire est à venir !
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire