La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
04 avril 2012
Au secours !
Jamais campagne électorale présidentielle n’aura été aussi en décalage avec les préoccupations des Français et avec les défis auxquels le pays est confronté. Jamais l’avenir n’a été aussi menaçant, tant sur le plan économique et social que sur le plan environnemental, sans oublier l’instabilité générale du monde au Moyen-Orient, en Afrique, sans oublier non plus que les USA sont plongés dans une dette abyssale qui fait courir un risque majeur au monde entier. Encadrés par des règles du jeu du CSA datant du siècle dernier et en complet décalage avec les besoins d’une campagne efficace, aucun débat sérieux n’est proposé. Alors, les candidats jouent au bonneteau et sortent de leur chapeau électoral des annonces de bateleurs de marchés. A chaque annonce de l’un d’entre eux répond une nouvelle proposition d’un autre candidat, tout aussi opportuniste. Nous aurons, parions-le et dans un proche avenir, un combat des chefs sur le chiffrage des projets, si tant est que ces suites d’annonces sans cohérence d’ensemble forment un véritable projet. Le résultat en est que le plus grand parti de France risque d’être les abstentionnistes puisque plus de 30% des électeurs disent avoir l’intention de ne pas voter. François Mitterrand avait pronostiqué être le dernier « grand » président de la Vème République. Le spectacle que nous offrent les candidats lui donne raison ! A chaque jour sa petite proposition, sa petite phrase, son attaque personnelle. Pendant ce temps, les français s’interrogent sur leur destin et sur celui de leurs enfants. Comment allons-nous échapper au piège allemand qui a imposé à la zone euro une stricte politique budgétaire au prix de sacrifices énormes pour les moins privilégiés et qui s’apprête à tourner le dos à la zone euro pour faire des affaires avec l’Est, pays où ses industries ont délocalisé leurs fabrications ? Comment l’industrie française peut-elle retrouver la voie de la compétitivité et de l’innovation, quelle stratégie de réduction de la dette tout en préservant l’investissement et le modèle social, quelle politique européenne et quelle vision de l’Europe ? Quels sacrifices doit-on consentir pour quel projet d’avenir ? Il est à craindre que nous n’aurons pas de réponse à ces questions, les politiques vivant dans le monde de l’immédiateté et du court-terme alors que les problèmes de fond demandent d’investir dans le moyen et le long terme, seul horizon adapté aux problèmes qui accablent le pays.
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