La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
09 février 2013
Attention, danger !
Il faut bien constater que la France fonctionne de plus en plus lentement. Tout ralentit. Les délais s’allongent, l’innovation s’endort, les services publics se traînent, les trains sont en retard. Il faut aujourd’hui un temps infini pour faire aboutir un projet, pour conduire un chantier, pour traiter un dossier, pour obtenir une commande. Le problème est le même au sein de l’administration. La complexité des démarches, les délais invraisemblables de traitement des dossiers, l’impossibilité de trouver un interlocuteur fiable ralentit la France qui marche d’un pas de plus en plus lent. Pourquoi ? La crise mondiale est-elle la seule raison ? On peut en douter. Nous sommes submergés de messages pour nous mettre en garde contre les dangers de l’existence. Le gouvernement, les agences pléthoriques de toutes sortes, les hautes autorités, les conseils et les associations divers et variés, les structures ad’hoc et éphémères n’arrêtent pas de diffuser des alertes, des mises en garde, des conseils péremptoires. On ne sait plus quoi faire sinon rester frileusement chez soi et ne plus bouger. Tout est devenu dangereux. On nous met en garde contre le tabac, l’alcool, la moitié des médicaments, la vitesse, la sécheresse, le vent, la pluie, le sucre, le sel, le gras, les OGM, le soja, le maïs, les nanotechnologies, les ondes du téléphone portable, les déchets et les centrales nucléaires, le chanvre, les drogues, la viande, les pesticides, les engrais, les insecticides, les UV, les inondations, le CO2, les particules fines, le diesel, la pollution atmosphérique, le cancer du colon, le réchauffement climatique, les dates de péremption, les menaces terroristes. A ces peurs multiples naissant des alertes exogènes qui se déversent sur les citoyens, il faut ajouter les inquiétudes récurentes comme la peur du licenciement, du patron, du grand méchant loup, des embouteillages, les résultats des examens médicaux, de la grève des transports publics et des enseignants, etc, etc …
Comme si ce n’était pas suffisant, à ces mises en garde se superposent toutes les peurs que nous nous faisons à nous-même et qui nous accompagnent tout au long des jours et des nuits : le boulot des enfants, plus ou moins d’hypocondrie, le chômage, la santé des petits-enfants, l’Alzheimer de la grand-mère, l’apopathodiaphulatophobie, la peur du noir, les fins de mois, la piscine des petits-enfants, le temps qui passe, les effets secondaires, la rédaction de la feuille d’impôts, les œufs sur le gaz, l’iatrophobie, le vertige, la claustrophobie, etc, etc …
Pascal disait que tout le malheur du monde venait du fait que l’homme ne savait pas rester tranquillement dans sa chambre. Eh bien, nous sommes sur le chemin de la sagesse !!
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