La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
12 janvier 2015
Vous avez dit fracture sociale ?
Oui, il y a bien une fracture sociale. Mais elle n’est pas celle que l’on croit. Parmi les assassins djihadistes des évènements de Janvier 2015, on ne trouve aucun diplômé de l’ENA ou d’une grande école ! Ce sont des jeunes déstructurés, sans emploi, entourés par des « enrôleurs » qui ne sont que des laveurs de cerveaux, experts en cette matière. Ils ne viennent pas du XVIe arrondissement, mais des quartiers que l’on appelle pudiquement défavorisés pour ne pas dire laissés à l’abandon depuis des années. Là est la fracture. Entre ceux dont la naissance a eu lieu dans un milieu cultivé et relativement aisé et ceux qui naissent au sein d’une famille trop nombreuse, déstructurée, en déshérence, inculte. Entre ceux que l’argent a mis à l’abri des influences mortifères et ouvert des perspectives d’avenir mobilisantes et ceux qui, ayant quitté le milieu scolaire, deviennent des proies faciles pour les enrôleurs du djihad. Il ne s’agit pas du même mode opératoire que celui qui existait à l’époque de Carlos. Ce dernier était un véritable bandit de grand chemin, un représentant du grand banditisme. L’action de ces gens-là était de mettre en œuvre des assassinats anonymes en plaçant des bombes dans des valises ou des poubelles. Ce n’est pas le cas de ces jeunes gens d’une vingtaine d’années qui ne cherchent pas à voler ou violer la société mais qui agissent au nom d’un objectif, voire d’un idéal, que d’épouvantables individus leur ont incrusté dans la cervelle. Ils agissent les armes à la main que d’aucuns leur ont généreusement fournies. Ce sont ces derniers qui ont déclaré la guerre aux démocraties et qui se servent de ces jeunes déstructurés comme chair à canon. Là est la fracture. Ces jeunes ne sont que la main armée de fanatiques, experts en contrebande de drogue, d’armes, en prises d’otages. Ne nous trompons pas dans le diagnostic. Lorsque les démocraties sont combattues, ce sont leurs valeurs que l’on veut détruire. Ce sont donc ces dernières qu’il faut défendre à tout prix. S’il faut, bien sûr, mettre hors d’état de nuire les djihadistes français avec les moyens policiers et judiciaires nécessaires, il faut d’abord que l’éducation devienne une arme de construction massive pour inculquer les valeurs républicaines et démocratiques. Une Education Nationale qui produit chaque année 150.000 jeunes sans culture et en échec scolaire total, porte une responsablilité dans l’augmentation du nombre de ces assassins en puissance. Là est la fracture. Il devient de plus en plus insupportable de constater que, depuis des dizaines années, il est impossible de réformer l’Education Nationale que des soi-disant pédagogues ont conduit dans une impasse, sclérosée par ses syndicats et préoccupée uniquement de statut, de salaire et de temps de travail ! Espérons que les 3 journées sanglantes de Janvier 2015 feront prendre conscience aux hommes politiques de leur responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. La manifestation du 11 Janvier a été voulue et organisée par le Président de la République et son gouvernement. Le peuple français a répondu en masse et dignement, non pas pour défendre un hebdomadaire, mais bien pour défendre une liberté fondamentale démocratique, la liberté d’expression. Cette liberté est tellement fondamentale qu’elle est la première à être supprimée dans les dictatures. C’est donc une responsabilité impérieuse que les gouvernants et autres politiques donnent une vraie suite à la question qui se pose maintenant : et après ?
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