Non à la flexibilité, non à la mondialisation, non au plombier polonais, non aux OGM, non à la constitution européenne, non à la réforme de l’Education Nationale, non au service minimum garanti, non à la réforme de la Sécurité Sociale, non au gouvernement, non aux licenciements, non au CPE, non à la réforme de la Justice, non à la sélection dans les universités, non à la réforme de l’Etat, non à la réforme de l’Unedic, …
Il est vrai qu’ils ont dit non à De Gaulle … mais oui à Pétain !
De qui s’agit-il ? Des Français, bien sûr.
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
31 mars 2006
30 mars 2006
Le ridicule tue
Lorsque j’écoute les protagonistes de l’affaire du CPE, je ne peux m’empêcher de faire le rapprochement avec l’attitude des Israéliens et des Palestiniens dans le conflit du
Moyen-Orient. La même attitude figée sur un amour-propre monstrueusement mal placé qui interdit toute discussion avant que l’autre ne soit terrassé et humilié. L’intransigeance du gouvernement répondant à celle, tout aussi bornée, de ceux qui réclament le retrait de la loi sur l’Egalité des chances, est comme un écho de la guerre qui se déroule en Palestine. Les Israéliens ne veulent pas se retirer des territoires occupés avant que les Palestiniens n’aient renoncé au terrorisme, les Palestiniens ne veulent pas stopper leurs actions meurtrières avant qu’Israël n’ait évacué les territoires. En France, les syndicats et les partis de gauche n’acceptent aucune discussion avant que le gouvernement n’ait retiré sa loi, le gouvernement ne veut rien changer tant que les syndicats n’auront pas accepté de discuter. Cette intransigeance a mené le Moyen-Orient à la catastrophe humanitaire, la même intransigeance conduit la France à la faillite. Cette intransigeance est le signe que l’aveuglement a pris la place de l’intelligence. La folie humaine envahit la planète en prenant de multiples visages. Arrafat est décédé et Sharon est plongé dans un coma irréversible, laissant derrière eux les hommes s’entretuer. Le ridicule tue.
Moyen-Orient. La même attitude figée sur un amour-propre monstrueusement mal placé qui interdit toute discussion avant que l’autre ne soit terrassé et humilié. L’intransigeance du gouvernement répondant à celle, tout aussi bornée, de ceux qui réclament le retrait de la loi sur l’Egalité des chances, est comme un écho de la guerre qui se déroule en Palestine. Les Israéliens ne veulent pas se retirer des territoires occupés avant que les Palestiniens n’aient renoncé au terrorisme, les Palestiniens ne veulent pas stopper leurs actions meurtrières avant qu’Israël n’ait évacué les territoires. En France, les syndicats et les partis de gauche n’acceptent aucune discussion avant que le gouvernement n’ait retiré sa loi, le gouvernement ne veut rien changer tant que les syndicats n’auront pas accepté de discuter. Cette intransigeance a mené le Moyen-Orient à la catastrophe humanitaire, la même intransigeance conduit la France à la faillite. Cette intransigeance est le signe que l’aveuglement a pris la place de l’intelligence. La folie humaine envahit la planète en prenant de multiples visages. Arrafat est décédé et Sharon est plongé dans un coma irréversible, laissant derrière eux les hommes s’entretuer. Le ridicule tue.
26 mars 2006
La connerie est sans limites
Qu’est-ce donc que cette société qui a remplacé la discussion et l’imagination par l’affrontement ? Qu’est-ce que cette société qui recherche l’humiliation de l’autre plutôt que la solution ? On aurait envie de rire en écoutant les discours des différents protagonistes de l’affaire du CPE, mais les comportements sont tellement accablants de bêtise que l’on n’est pas loin de pleurer ! Les ultimatums, les refus de réunion, la démagogie, les discours irresponsables, les attitudes de bravaches, rien dans ce que l’on voit et que l’on entend ne permet de penser que les « responsables » de tous bords, qu’ils soient politiques, syndicaux ou seulement citoyens, possèdent un minimum de bon sens. Comment se fait-il qu’ »ils » n’aient pas encore compris ou expliqué que nous venons d’entrer dans une phase générale de décroissance et d’appauvrissement par le fait incontournable que des milliards d’hommes sont en train d’accéder à la société dite de consommation ? Comment ne pas comprendre qu’une partie de nos privilèges, que nous avons acquis en pillant les ressources de la planète avant les autres et à leur détriment, est irrémédiablement remise en cause par une redistribution des richesses à l’échelle de la planète ? L’affrontement auquel nous assistons, s’il peut s’expliquer par un réflexe d’autodéfense inconscient, n’en reste pas moins un combat de nantis ! À quoi sert cet affrontement stérile alors que la situation n’a jamais été aussi grave pour tous les pays développés en général, et pour la France en particulier, qui a toujours pris les trains en retard ?
La société française est peureuse, pleurnicharde, envieuse, irresponsable (« tout va péter !! » entend-on répéter avec jouissance !) ; les syndicats sont sclérosés et réactionnaires et ne représentent qu’eux-mêmes ; les politiques n’ont pas de vision et n’ont que des préoccupations de carrière. Et tous clament à qui veut l’entendre que la responsabilité de la situation ne leur incombe pas ! Nous sommes décidément en grand danger.
La société française est peureuse, pleurnicharde, envieuse, irresponsable (« tout va péter !! » entend-on répéter avec jouissance !) ; les syndicats sont sclérosés et réactionnaires et ne représentent qu’eux-mêmes ; les politiques n’ont pas de vision et n’ont que des préoccupations de carrière. Et tous clament à qui veut l’entendre que la responsabilité de la situation ne leur incombe pas ! Nous sommes décidément en grand danger.
25 mars 2006
Combien vaut la vie d’un homme ?
C’est une question à laquelle on croyait qu’il était difficile de répondre. Mais, grâce à l’armée américaine en Irak, on a maintenant la réponse. Pour avoir tuer (assassiner ?) par erreur une quinzaine de civils désarmés, l’armée américaine a versé 15.000 dollars par tué aux familles !! Vive la démocratie lorsqu’elle s’exporte de cette façon !
20 mars 2006
Les syndicats sont ridicules et dangereux
À la recherche désespérée d’une légitimité mal en point, les syndicats ont enfourché le cheval du combat contre le CPE. Ne devrait-on pas rire de voir ces organisations, qui ne représentent véritablement que les fonctionnaires – quoi qu’ils en disent – bénéficiant de la garantie de l’emploi, dénoncer la « précarité » d’un projet de contrat de travail qui ne les concerne pas ?
On pourrait en rire. Mais lorsque ces mêmes syndicats, entraînés dans une surenchère non maîtrisée, posent un ultimatum au gouvernement, le rire s’efface au détriment de la stupéfaction !
Si, par malheur, le gouvernement cède à cet ultimatum, le pouvoir sera définitivement (ou presque) dans la rue et la démocratie sera mortellement atteinte !
On pourrait en rire. Mais lorsque ces mêmes syndicats, entraînés dans une surenchère non maîtrisée, posent un ultimatum au gouvernement, le rire s’efface au détriment de la stupéfaction !
Si, par malheur, le gouvernement cède à cet ultimatum, le pouvoir sera définitivement (ou presque) dans la rue et la démocratie sera mortellement atteinte !
17 mars 2006
L’internationalisation des marchés et les instances internationales
Les échanges commerciaux n’ont pas de frontière, et ceci depuis toujours (surtout depuis qu’existe la navigation marchande maritime). L’internationalisation des marchés n’est donc pas une caractéristique particulière de ce début du XXIe siècle. Ce qui a fondamentalement changé est la circulation sans contrôle des capitaux grâce aux technologies modernes informatiques et l’existence de zones de « non-droit » économique (les banques off-shore dans les « paradis » fiscaux). Cette circulation dite « libre » des capitaux crée une économie de spéculation entièrement déconnectée de l’économie réelle (de production de biens et services). Elle ne peut, évidemment profiter qu’aux possesseurs de capitaux importants, c’est donc une économie qui enrichit les riches (et donc qui pénalisent les moins fortunés). Si l’on a un peu le sens de la justice et de la moralité, on ne peut que souhaiter une circulation des capitaux moralisée en menant des actions visant à supprimer les paradis fiscaux (création d’une liste « noire » des banques ouvrant des guichets dans ces places financières – institution d’une taxe sur les mouvements de capitaux non directement liés à l’économie réelle – moralisation du fonctionnement des organismes financiers luxembourgeois Clearstream et Euroclear).
Le commerce mondial repose sur la non-protection douanière des pays. L’Europe fonctionne plus ou moins en respectant cette règle. Mais tout le monde ne joue pas ce jeu-là et il devrait exister un véritable contrôle au niveau mondial sur le respect de cette règle par tous les acteurs. Encore faut-il que ce contrôle fonctionne de façon démocratique et ne soit pas la « propriété privée » des plus puissants, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale, soumis au lobbying des multinationales. Une redéfinition des missions de ces organismes est nécessaire, ainsi qu’une modification de leurs règles de fonctionnement. Cependant, l’ouverture douanière ne peut être une obligation, les pays en développement devant pouvoir protéger pendant un temps leur économie d’une concurrence à laquelle ils ne peuvent résister. Il est immoral d’imposer aux pays fragiles des règles de fonctionnement qui favorisent ouvertement les multinationales des pays développés qui ne respectent pas, eux-mêmes, ces règles en créant des protections déguisées de leur marché.
La mondialisation repose sur les échanges. En ce domaine, comme dans tous les autres, la nature humaine étant fondamentalement prédatrice, il est nécessaire d’instaurer des règles garantissant l’équité.
Le commerce mondial repose sur la non-protection douanière des pays. L’Europe fonctionne plus ou moins en respectant cette règle. Mais tout le monde ne joue pas ce jeu-là et il devrait exister un véritable contrôle au niveau mondial sur le respect de cette règle par tous les acteurs. Encore faut-il que ce contrôle fonctionne de façon démocratique et ne soit pas la « propriété privée » des plus puissants, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale, soumis au lobbying des multinationales. Une redéfinition des missions de ces organismes est nécessaire, ainsi qu’une modification de leurs règles de fonctionnement. Cependant, l’ouverture douanière ne peut être une obligation, les pays en développement devant pouvoir protéger pendant un temps leur économie d’une concurrence à laquelle ils ne peuvent résister. Il est immoral d’imposer aux pays fragiles des règles de fonctionnement qui favorisent ouvertement les multinationales des pays développés qui ne respectent pas, eux-mêmes, ces règles en créant des protections déguisées de leur marché.
La mondialisation repose sur les échanges. En ce domaine, comme dans tous les autres, la nature humaine étant fondamentalement prédatrice, il est nécessaire d’instaurer des règles garantissant l’équité.
11 mars 2006
Le modèle social à la française
Les temps changent, mais les français restent … immobiles! La société est profondément malade, mais toute tentative de changement soulève des protestations corporatistes ou idéologiques : changer sans rien modifier, tel est la doxa populiste et syndicale. Pourtant, il est facile d’imaginer les grandes lignes des modifications à mettre en œuvre pour tenter (car rien n’est sûr) de sortir de l’impasse mortelle dans laquelle se trouve le pays. Les contraintes essentielles auxquelles est confrontée la société française sont, d’une part, l’adaptabilité rapide de son outil de production aux modifications (tout aussi rapides) de l’environnement économique et, d’autre part, le besoin de sécurité du monde salarié. Il faut pouvoir concilier flexibilité (certains disent précarité) et sécurité. Le pari semble impossible … et pourtant !
Pour entrevoir la solution, il suffit de comprendre qu’il n’est pas grave de perdre un travail si l’on en retrouve un autre rapidement et si, entre temps, les conditions d’indemnisation du chômage sont satisfaisantes.
Tout d’abord, il faut constater que les gisements d’emploi se trouvent beaucoup plus dans les PME que dans les grandes entreprises. En effet, ces dernières sont entrées dans le jeu de la mondialisation et, par le biais des délocalisations, elles trouvent des conditions de production moins coûteuses et elles se rapprochent de leurs nouveaux marchés. Elles créent donc des emplois ailleurs qu’en France. Par contre, les PME (souvent sous-traitantes des grandes entreprises) restent localisées et les créations d’emplois sont alors au bénéfices des salariés nationaux.
Pour retrouver un travail rapidement, il faut donc augmenter l’offre de travail. Pour cela, il faut que les entreprises aient la possibilité d’adapter leurs effectifs aux besoins économiques, sans entraves excessives et coûteuses : un entrepreneur n’embauche pas s’il sait qu’un licenciement lui coûtera très cher au moment même où il se trouve en difficulté, surtrout s’il s’agit d’une PME, particulièrement fragile. Par contre, si le licenciement se fait facilement (ce qui impose de modifier le code du travail), l’entreprise pourra adapter sans risque (en plus et/ou en moins) le volume de ses ressources humaines aux demandes de son marché. La flexibilité supprimera la réticence à embaucher. Il faut, bien entendu, que les syndicats changent profondément leur idéologie du fonctionnariat. C’est une première difficulté.
Bien sûr, les facilités de licenciement ne doivent pas pénaliser les salariés. Pour cela, il est nécessaire de les accompagner correctement pendant la (courte) période où ils se retrouvent sans travail. Il faut donc que les indemnisations soient correctes (de l’ordre de 80% du salaire perdu) et qu’un accompagnement de formation performant réoriente le chômeur vers les secteurs d’activité qui recherchent de la main d’œuvre. Les impôts sont là pour ça ! Mais c’est la seconde difficulté. Car cela demande un changement de mentalité des français qui, aujourd’hui, n’aspirent qu’à passer toute leur vie dans la même entreprise.
Encore une fois, le temps n’est plus où un salarié peut imaginer passer toute sa vie dans la même entreprise et dans le même emploi. De profonds bouleversements économiques vont se produire, dont nous ne voyons aujourd’hui que les prémisses. Pratiquement, toutes les entreprises de main d’œuvre des pays développés sont destinées à disparaître au bénéfice des pays en voies de développement où les conditions sociales sont moins avancées (pour longtemps encore !) et les coûts de main d’œuvre beaucoup moins élevés.
Donc, les évolutions du modèle social, évoquées ci-dessus, ne sont possibles qu’à une condition : réorienter la création de richesse vers les activités à haute valeur ajoutée. Il faut donc investir massivement dans la recherche publique et privée, dans les synergies entre l’enseignement, la recherche et l’industrie. Encore une fois, les impôts sont là pour ça ! Et la France est, comme d’habitude, en retard par rapport à ses voisins européens.
Pour entrevoir la solution, il suffit de comprendre qu’il n’est pas grave de perdre un travail si l’on en retrouve un autre rapidement et si, entre temps, les conditions d’indemnisation du chômage sont satisfaisantes.
Tout d’abord, il faut constater que les gisements d’emploi se trouvent beaucoup plus dans les PME que dans les grandes entreprises. En effet, ces dernières sont entrées dans le jeu de la mondialisation et, par le biais des délocalisations, elles trouvent des conditions de production moins coûteuses et elles se rapprochent de leurs nouveaux marchés. Elles créent donc des emplois ailleurs qu’en France. Par contre, les PME (souvent sous-traitantes des grandes entreprises) restent localisées et les créations d’emplois sont alors au bénéfices des salariés nationaux.
Pour retrouver un travail rapidement, il faut donc augmenter l’offre de travail. Pour cela, il faut que les entreprises aient la possibilité d’adapter leurs effectifs aux besoins économiques, sans entraves excessives et coûteuses : un entrepreneur n’embauche pas s’il sait qu’un licenciement lui coûtera très cher au moment même où il se trouve en difficulté, surtrout s’il s’agit d’une PME, particulièrement fragile. Par contre, si le licenciement se fait facilement (ce qui impose de modifier le code du travail), l’entreprise pourra adapter sans risque (en plus et/ou en moins) le volume de ses ressources humaines aux demandes de son marché. La flexibilité supprimera la réticence à embaucher. Il faut, bien entendu, que les syndicats changent profondément leur idéologie du fonctionnariat. C’est une première difficulté.
Bien sûr, les facilités de licenciement ne doivent pas pénaliser les salariés. Pour cela, il est nécessaire de les accompagner correctement pendant la (courte) période où ils se retrouvent sans travail. Il faut donc que les indemnisations soient correctes (de l’ordre de 80% du salaire perdu) et qu’un accompagnement de formation performant réoriente le chômeur vers les secteurs d’activité qui recherchent de la main d’œuvre. Les impôts sont là pour ça ! Mais c’est la seconde difficulté. Car cela demande un changement de mentalité des français qui, aujourd’hui, n’aspirent qu’à passer toute leur vie dans la même entreprise.
Encore une fois, le temps n’est plus où un salarié peut imaginer passer toute sa vie dans la même entreprise et dans le même emploi. De profonds bouleversements économiques vont se produire, dont nous ne voyons aujourd’hui que les prémisses. Pratiquement, toutes les entreprises de main d’œuvre des pays développés sont destinées à disparaître au bénéfice des pays en voies de développement où les conditions sociales sont moins avancées (pour longtemps encore !) et les coûts de main d’œuvre beaucoup moins élevés.
Donc, les évolutions du modèle social, évoquées ci-dessus, ne sont possibles qu’à une condition : réorienter la création de richesse vers les activités à haute valeur ajoutée. Il faut donc investir massivement dans la recherche publique et privée, dans les synergies entre l’enseignement, la recherche et l’industrie. Encore une fois, les impôts sont là pour ça ! Et la France est, comme d’habitude, en retard par rapport à ses voisins européens.
02 mars 2006
Des fonds de pension français ?
Les députés de gauche ont refusé par idéologie, les députés de droite ont écarté par pusillanimité la création de fonds de pension « à la française »(c’est-à-dire dont les actionnaires sont français). Avec quelles conséquences ?
Le capital des (grandes) entreprises est souscrit sous forme d’actions. Celles-ci sont négociables sur le marché boursier. En France, une partie importante des actions est souvent détenue par une multitude de petits actionnaires indépendants (c’est ce qui se passe à chaque opération de privatisation, c’est le cas d’Arcélor et de Suez). À l’étranger, notamment aux USA et en Grande-Bretagne, les actionnaires sont regroupés dans un collectif appelés fonds de pension qui se comporte vis-à-vis de l’entreprise comme un actionnaire unique dont l’importance est directement proportionnelle à la part de capital détenu. Ces fonds de pension gèrent le portefeuille d’actions de leurs mandants sur le marché boursier. C’est ainsi que la moitié environ du capital des entreprises françaises du CAC 40 est détenue par des fonds de pension anglo-saxons, ce qui limite sérieusement la pertinence du « patriotisme économique » ! Lorsqu’un spéculateur ou un industriel tente d’acquérir une part du capital d’une entreprise, pour en prendre le contrôle, il lui est beaucoup plus difficile de réussir lorsqu’il a en face de lui un fond de pension organisé que lorsque le capital est dispersé auprès d’une multitude de petits porteurs. Une entreprise qui se trouve dans ce dernier cas est ainsi beaucoup plus exposée à une OPA dite hostile, c’est-à-dire réalisée sans le consentement des dirigeants. La conséquence de l’attitude des députés français est d’exposer les entreprises nationales à ces OPA et de voir ainsi le capital industriel et, ce qui est plus grave, son management, passer dans des mains étrangères. Ainsi, l’avenir de l’industrie française est d’être dirigée par l’étranger. Merci, messieurs les parlementaires !
Mais, plus profondément, ces opérations et les mesures nationales de protection recherchées par les gouvernements (que ce soit en France ou en Espagne, par exemple) posent la question de la réalité du sentiment européen. Les sentiments nationaux sont toujours beaucoup plus forts que celui d’une appartenance à une entité unique et commune (l’Europe) et les égoïsmes nationaux seront toujours (en tout cas pour très longtemps encore) prioritaires sur les projets de construction d’une Europe politique (et donc, économique).
De façon plus particulière, la fusion Suez-Gaz de France, opération protectionniste à n’en pas douter, aura vraisemblablement lieu malgré l’opposition de principe et pavlovienne des syndicats. Le côté positif de cette opération est de doter le pays d’un des plus grands groupes mondiaux dans le domaine de l’énergie, secteur stratégique s’il en est. Il va cependant être instructif de voir comment va se dérouler la cohabitation des fonctionnaires (parmi les plus privilégiés de France) avec des salariés du secteur privé. Combien de temps va-t-il falloir aux syndicats pour réclamer l’alignement du statut des salariés de Suez sur celui des fonctionnaires ? Voilà qui nous promet des lendemains qui chantent !
Le capital des (grandes) entreprises est souscrit sous forme d’actions. Celles-ci sont négociables sur le marché boursier. En France, une partie importante des actions est souvent détenue par une multitude de petits actionnaires indépendants (c’est ce qui se passe à chaque opération de privatisation, c’est le cas d’Arcélor et de Suez). À l’étranger, notamment aux USA et en Grande-Bretagne, les actionnaires sont regroupés dans un collectif appelés fonds de pension qui se comporte vis-à-vis de l’entreprise comme un actionnaire unique dont l’importance est directement proportionnelle à la part de capital détenu. Ces fonds de pension gèrent le portefeuille d’actions de leurs mandants sur le marché boursier. C’est ainsi que la moitié environ du capital des entreprises françaises du CAC 40 est détenue par des fonds de pension anglo-saxons, ce qui limite sérieusement la pertinence du « patriotisme économique » ! Lorsqu’un spéculateur ou un industriel tente d’acquérir une part du capital d’une entreprise, pour en prendre le contrôle, il lui est beaucoup plus difficile de réussir lorsqu’il a en face de lui un fond de pension organisé que lorsque le capital est dispersé auprès d’une multitude de petits porteurs. Une entreprise qui se trouve dans ce dernier cas est ainsi beaucoup plus exposée à une OPA dite hostile, c’est-à-dire réalisée sans le consentement des dirigeants. La conséquence de l’attitude des députés français est d’exposer les entreprises nationales à ces OPA et de voir ainsi le capital industriel et, ce qui est plus grave, son management, passer dans des mains étrangères. Ainsi, l’avenir de l’industrie française est d’être dirigée par l’étranger. Merci, messieurs les parlementaires !
Mais, plus profondément, ces opérations et les mesures nationales de protection recherchées par les gouvernements (que ce soit en France ou en Espagne, par exemple) posent la question de la réalité du sentiment européen. Les sentiments nationaux sont toujours beaucoup plus forts que celui d’une appartenance à une entité unique et commune (l’Europe) et les égoïsmes nationaux seront toujours (en tout cas pour très longtemps encore) prioritaires sur les projets de construction d’une Europe politique (et donc, économique).
De façon plus particulière, la fusion Suez-Gaz de France, opération protectionniste à n’en pas douter, aura vraisemblablement lieu malgré l’opposition de principe et pavlovienne des syndicats. Le côté positif de cette opération est de doter le pays d’un des plus grands groupes mondiaux dans le domaine de l’énergie, secteur stratégique s’il en est. Il va cependant être instructif de voir comment va se dérouler la cohabitation des fonctionnaires (parmi les plus privilégiés de France) avec des salariés du secteur privé. Combien de temps va-t-il falloir aux syndicats pour réclamer l’alignement du statut des salariés de Suez sur celui des fonctionnaires ? Voilà qui nous promet des lendemains qui chantent !
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