Les échanges commerciaux n’ont pas de frontière, et ceci depuis toujours (surtout depuis qu’existe la navigation marchande maritime). L’internationalisation des marchés n’est donc pas une caractéristique particulière de ce début du XXIe siècle. Ce qui a fondamentalement changé est la circulation sans contrôle des capitaux grâce aux technologies modernes informatiques et l’existence de zones de « non-droit » économique (les banques off-shore dans les « paradis » fiscaux). Cette circulation dite « libre » des capitaux crée une économie de spéculation entièrement déconnectée de l’économie réelle (de production de biens et services). Elle ne peut, évidemment profiter qu’aux possesseurs de capitaux importants, c’est donc une économie qui enrichit les riches (et donc qui pénalisent les moins fortunés). Si l’on a un peu le sens de la justice et de la moralité, on ne peut que souhaiter une circulation des capitaux moralisée en menant des actions visant à supprimer les paradis fiscaux (création d’une liste « noire » des banques ouvrant des guichets dans ces places financières – institution d’une taxe sur les mouvements de capitaux non directement liés à l’économie réelle – moralisation du fonctionnement des organismes financiers luxembourgeois Clearstream et Euroclear).
Le commerce mondial repose sur la non-protection douanière des pays. L’Europe fonctionne plus ou moins en respectant cette règle. Mais tout le monde ne joue pas ce jeu-là et il devrait exister un véritable contrôle au niveau mondial sur le respect de cette règle par tous les acteurs. Encore faut-il que ce contrôle fonctionne de façon démocratique et ne soit pas la « propriété privée » des plus puissants, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’OMC, le FMI et la Banque Mondiale, soumis au lobbying des multinationales. Une redéfinition des missions de ces organismes est nécessaire, ainsi qu’une modification de leurs règles de fonctionnement. Cependant, l’ouverture douanière ne peut être une obligation, les pays en développement devant pouvoir protéger pendant un temps leur économie d’une concurrence à laquelle ils ne peuvent résister. Il est immoral d’imposer aux pays fragiles des règles de fonctionnement qui favorisent ouvertement les multinationales des pays développés qui ne respectent pas, eux-mêmes, ces règles en créant des protections déguisées de leur marché.
La mondialisation repose sur les échanges. En ce domaine, comme dans tous les autres, la nature humaine étant fondamentalement prédatrice, il est nécessaire d’instaurer des règles garantissant l’équité.
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