Il faut, comme le disait Charles De gaulle, aborder les problèmes complexes avec des idées simples. Et si la France connaît un problème complexe, c’est bien celui du chômage. Voilà plus de trente ans que les différents gouvernements n’arrivent pas à résoudre ce problème majeur. Depuis plusieurs décennies, le taux de chômage oscille autour de 10%. Et toutes les mesures prises tant par la gauche que par la droite n’ont pas réussi à diminuer significativement ce chiffre, même en imaginant toutes les combines statistiques possibles. Où se créent les emplois ? Dans les entreprises (je laisse de côté les emplois de fonctionnaires qui ne créent pas de richesse nationale). Que constate-t-on en France ? Une entreprise quitte le pays chaque jour pour des raisons fiscales ou de succession. À quoi servent les impôts prélevés sur le citoyen et les entreprises ? À faire fonctionner les services publics dont il n’est pas douteux que l’efficacité est problématique pour la plupart d’entre eux. Donc, si on améliore fortement l’efficacité des services et de la dépense publics, on dégage une marge de manœuvre qui permet de réduire la fiscalité des entreprises. Si la France devient fiscalement attractive pour les entreprises, celles-ci vont venir de l’étranger pour s’implanter en France et créer des emplois. C’est exactement ce qui s’est passé en Irlande par exemple où se sont multipliées en quelques années les implantations d’entreprises étrangères. Pourquoi ne le faisons nous pas ? Aurait-on peur des syndicats et de leur comportement réactionnaire ? En résumé, si l’on veut créer des emplois par des incitations fiscales envers les entreprises, il est impératif de diminuer fortement la dépense publique et d’évaluer en permanence son efficience. Cela demande du courage, c’est le problème principal.
Quels sont les risques ? La guerre fiscale entre pays européens. Mais que vaut-il mieux ? Rester le pays où la fiscalité d’entreprise est la plus pénalisante et donc un frein à l’arrivée d’entreprises étrangères ou française ? Lorsqu’on mélange une certaine quantité de liquide à une température donnée avec une autre quantité de liquide à une température différente, on obtient finalement un mélange à température homogène et intermédiaire entre les températures d’origine. À quoi aboutira une éventuelle « guerre fiscale » ? À l’obtention d’un équilibre entre les pays européens, ce qui sera un mieux par rapport à la situation actuelle où la France reste pénalisée et se plaint de ses voisins sans rien faire. Bien entendu, cet équilibre ne peut s’obtenir si subsistent des obstacles à la libre circulation des entreprises, comme celle-ci est nécessaire au mélange des liquides. On peut rêver et imaginer que cette « guerre » poussera les Européens à s’entendre enfin sur le domaine fiscal. De plus, une remise à plat de la fiscalité permettrait de supprimer les quelques 2650 subventions différentes accordées à certaines entreprises.
Certes, en économie, les circularités sont la norme. C’est-à-dire que chaque variable dépend directement ou indirectement de toutes les autres. Ceci permet de construire le raisonnement qui convient le mieux à la doxa du moment. Par conséquent, le courage politique consiste à choisir un cycle et à mettre en œuvre les mesures et moyens pour que ce cycle s’enclenche… et savoir reconnaître que l’on s’est trompé si cet enclenchement ne se produit pas.
La situation est tellement grave qu’il faut un courage tel qu’il est douteux que l’on trouve l’homme ou la femme politique animé(e) d’une telle volonté désintéressée.
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
30 janvier 2007
22 janvier 2007
Les vautours
Henri Grouès est mort ce matin. À peine l’abbé Pierre s’est-il éteint que, tel un chien sur un gros os, les médias se sont emparés avec voracité de l’événement. Événement qui n’a, en soi, rien de surprenant : l’abbé Pierre avait plus de quatre vingt quatorze ans et était malade. Comme on pouvait l’entendre sur les ondes, « son état s’est brusquement aggravé cinq minutes avant sa mort »(sic). Immédiatement se sont élevées des voix, restées par ailleurs bien silencieuses sur le problème de la misère grandissante en France. C’est ainsi que nous avons été aspergé de l’onctuosité larmoyante d’un Albert Jacquard, toujours prompt à venir prêcher sur les ondes, ou des considérations attristées d’un Bernard Kouchner, tenté par l’aventure présidentielle. Mais ils ne furent pas les seuls. Les politiques, les « associatifs », les humoristes bon teint, les « sondagistes », les économistes, les sociologues, les journalistes ont déversé sur les ondes un flot d’émotion hypocrite et convenue. L’abbé Pierre aurait sûrement préféré qu’on parle de lui et de son action avec autant d’intérêt et d’émotion de son vivant, tout au long d’un combat où il fut bien solitaire. Les politiques de tous bords se sont bousculés toute la journée pour venir témoigner de leur sollicitude attristée, poussés par la nécessité impérieuse de soigner leur image médiatique. Que ne les a-t-on entendu plus souvent pendant les cinquante ans de combat solitaire de l’abbé Pierre.
21 janvier 2007
Que le monde est beau !
La Terre existe depuis 4 milliards d’années environ. L’homme est apparu il y a à peine 10 millions d’années. Si on ramène les 4 milliards d ‘années d’existence de la Terre sur une durée de 24 heures, l’homme n’est présent que depuis 3 minutes et 30 secondes ! Il n’est donc pas très étonnant qu’il soit resté à l’état sauvage ! Et les preuves en sont nombreuses :
- La Corée du Nord est soumise à une dictature glaciale qui a transformé toute la population en zombies ;
- La Chine est encore sous la férule d’une dictature qui supprime la liberté d’expression, qui fait fonctionner des camps de « rééducation » et qui détruit sans état d’âme la civilisation tibétaine ;
- La Somalie voit sévir la loi des milices islamiques et des chefs de guerre avec tout ce que l’islam a de pire ;
- En Palestine, le Hamas tire sur des enfants qui vont à l’école sous des prétextes politiques et de différences religieuses ;
- En Irlande du Nord, la guerre de religion perdure depuis des siècles avec son cortège d’assassinats et d’horreurs ;
- En Russie, les assassinats politiques existent encore, la corruption et les pratiques mafieuses sont reines, les organes gouvernementaux sont corrompus, il faut payer clandestinement un juge pour pouvoir adopter un enfant abandonné, les exactions de l’armée en Tchétchénie restent impunies, voire encouragées, l’environnement est dévasté ;
- En Arabie Saoudite, la femme a les mêmes droits que les chiens ;
- Dans les pays africains sub-sahariens, la corruption et le détournement de fonds d’Etat sont la loi générale, laissant les populations dans un état de dénuement complet ;
- La Birmanie pratique l’esclavage sous le nom de travail forcé et emprisonne un prix Nobel de la paix ;
- L’Iraq a inventé la guerre civilo-religieuse qui tue cinquante civils par jour ;
- La Colombie tolère sur son sol des factions rebelles qui pratiquent la prise d’otages de masse et qui retiennent des civils innocents durant des années ;
- La Syrie détruit le Liban et assassine ses hommes de bonne volonté pour la seule raison qu’ils désirent un pays libre ;
- Le chef du gouvernement rwandais est sous l’inculpation de responsabilité de génocide du peuple de son propre pays ; le Soudan organise un génocide au Darfour ;
- Au Chili, un dictateur sanguinaire meurt tranquillement dans son lit avec la complicité des juges ;
- Les pays d’Europe de l’Est sont gangrenés par des réseaux mafieux pratiquant la traite des femmes et des enfants ;
- Les gouvernements des pays du Maghreb sont des dictatures camouflées sous des apparences de démocratie, avec suppression de la liberté de la presse et d’expression ;
- Le peuple iranien est aux mains d’un pouvoir psychopathe qui finance le terrorisme dans le monde ;
- Le Turkménistan, soumis à une dictature médiévale démentielle où le culte de la personnalité mis en place avait atteint, avant la mort du tyran, une dimension telle que Staline apparaît comme un petit garçon.
On croirait être embarqué sur la Nef des fous.
- La Corée du Nord est soumise à une dictature glaciale qui a transformé toute la population en zombies ;
- La Chine est encore sous la férule d’une dictature qui supprime la liberté d’expression, qui fait fonctionner des camps de « rééducation » et qui détruit sans état d’âme la civilisation tibétaine ;
- La Somalie voit sévir la loi des milices islamiques et des chefs de guerre avec tout ce que l’islam a de pire ;
- En Palestine, le Hamas tire sur des enfants qui vont à l’école sous des prétextes politiques et de différences religieuses ;
- En Irlande du Nord, la guerre de religion perdure depuis des siècles avec son cortège d’assassinats et d’horreurs ;
- En Russie, les assassinats politiques existent encore, la corruption et les pratiques mafieuses sont reines, les organes gouvernementaux sont corrompus, il faut payer clandestinement un juge pour pouvoir adopter un enfant abandonné, les exactions de l’armée en Tchétchénie restent impunies, voire encouragées, l’environnement est dévasté ;
- En Arabie Saoudite, la femme a les mêmes droits que les chiens ;
- Dans les pays africains sub-sahariens, la corruption et le détournement de fonds d’Etat sont la loi générale, laissant les populations dans un état de dénuement complet ;
- La Birmanie pratique l’esclavage sous le nom de travail forcé et emprisonne un prix Nobel de la paix ;
- L’Iraq a inventé la guerre civilo-religieuse qui tue cinquante civils par jour ;
- La Colombie tolère sur son sol des factions rebelles qui pratiquent la prise d’otages de masse et qui retiennent des civils innocents durant des années ;
- La Syrie détruit le Liban et assassine ses hommes de bonne volonté pour la seule raison qu’ils désirent un pays libre ;
- Le chef du gouvernement rwandais est sous l’inculpation de responsabilité de génocide du peuple de son propre pays ; le Soudan organise un génocide au Darfour ;
- Au Chili, un dictateur sanguinaire meurt tranquillement dans son lit avec la complicité des juges ;
- Les pays d’Europe de l’Est sont gangrenés par des réseaux mafieux pratiquant la traite des femmes et des enfants ;
- Les gouvernements des pays du Maghreb sont des dictatures camouflées sous des apparences de démocratie, avec suppression de la liberté de la presse et d’expression ;
- Le peuple iranien est aux mains d’un pouvoir psychopathe qui finance le terrorisme dans le monde ;
- Le Turkménistan, soumis à une dictature médiévale démentielle où le culte de la personnalité mis en place avait atteint, avant la mort du tyran, une dimension telle que Staline apparaît comme un petit garçon.
On croirait être embarqué sur la Nef des fous.
15 janvier 2007
Que les choses soient claires !
Le même jour, j’ai discuté (sans être entendu) de la différence entre « barbarisme » et « néologisme » et j’ai entendu Nicolas Sarkozy, candidat à la Présidence de la République Française, dire que la France et l’Europe sont « indiciblement » liées en lieu et place d’ « indissociablement » !
Il n’est pas un jour où l’on n’entende une faute de français, qu’elle soit de vocabulaire, de grammaire ou de syntaxe, sur les ondes radiophoniques ou à la télévision. Comment s’étonner du « sabir » utilisé par une partie de la jeunesse lorsque leurs aînés ne savent plus parler correctement leur langue. Pourquoi s’insurger de l’intrusion envahissante de l’anglais dans la langue française si ceux qui ont la responsabilité de s’adresser au peuple français, ne savent plus parler correctement notre langue ?
Qu’est-ce qu’un barbarisme ? C’est un mot qui n’existe pas dans la langue et utilisé à la place d’un autre (par exemple « bravitude » au lieu de « bravoure »). C’est le cas de « transférement »(au lieu de transfert), de « l’isolation des USA »(au lieu de l’isolement), de « bandement » (au lieu de bandage), de « dictatorisme » (au lieu de dictature), tous barbarismes entendus à la radio. Qu’est-ce qu’un néologisme ? C’est un mot nouveau créé parce qu’il n’y a pas de correspondant dans la langue (par exemple ce fut le cas du mot « télématique », créé dans les années 1980 lors de l’expansion des moyens de communication informatiques).
Je maintiens donc que Madame Royale a créé un barbarisme en utilisant le mot de bravitude, ce qui n’est pas digne d’un candidat à la Présidence de la République, et que l’utilisation de l’adverbe « indiciblement » en lieu et place « d’indissociablement » par Nicolas Sarkozy, ce qui est soit une catachrèse soit une métonymie, n’est pas excusable non plus. Il est profondément choquant que des candidats à la plus haute fonction de la magistrature fassent des fautes de français de ce type. Jamais cela n’est arrivé au Général De Gaulle !
En résumé, un barbarisme est une erreur, un néologisme est une création, une métonymie est un transfert, une catachrèse est une extension de sens abusive. L’antonomase est la substitution entre un nom propre et un nom commun.
Il n’est pas un jour où l’on n’entende une faute de français, qu’elle soit de vocabulaire, de grammaire ou de syntaxe, sur les ondes radiophoniques ou à la télévision. Comment s’étonner du « sabir » utilisé par une partie de la jeunesse lorsque leurs aînés ne savent plus parler correctement leur langue. Pourquoi s’insurger de l’intrusion envahissante de l’anglais dans la langue française si ceux qui ont la responsabilité de s’adresser au peuple français, ne savent plus parler correctement notre langue ?
Qu’est-ce qu’un barbarisme ? C’est un mot qui n’existe pas dans la langue et utilisé à la place d’un autre (par exemple « bravitude » au lieu de « bravoure »). C’est le cas de « transférement »(au lieu de transfert), de « l’isolation des USA »(au lieu de l’isolement), de « bandement » (au lieu de bandage), de « dictatorisme » (au lieu de dictature), tous barbarismes entendus à la radio. Qu’est-ce qu’un néologisme ? C’est un mot nouveau créé parce qu’il n’y a pas de correspondant dans la langue (par exemple ce fut le cas du mot « télématique », créé dans les années 1980 lors de l’expansion des moyens de communication informatiques).
Je maintiens donc que Madame Royale a créé un barbarisme en utilisant le mot de bravitude, ce qui n’est pas digne d’un candidat à la Présidence de la République, et que l’utilisation de l’adverbe « indiciblement » en lieu et place « d’indissociablement » par Nicolas Sarkozy, ce qui est soit une catachrèse soit une métonymie, n’est pas excusable non plus. Il est profondément choquant que des candidats à la plus haute fonction de la magistrature fassent des fautes de français de ce type. Jamais cela n’est arrivé au Général De Gaulle !
En résumé, un barbarisme est une erreur, un néologisme est une création, une métonymie est un transfert, une catachrèse est une extension de sens abusive. L’antonomase est la substitution entre un nom propre et un nom commun.
14 janvier 2007
On va perdre le Nord
Pas un journal télévisé ou radiophonique qui ne parle du réchauffement climatique. L’élévation anormale de la température est devenue l’incontournable problématique de tout discours politique et écologique. Et l’on nous explique que les conséquences de ce réchauffement sont importantes puisqu’elles impactent les soldes d’hiver ! La télévision nous montre à l’envi des arbres qui fleurissent en plein mois de Janvier. De temps à autre, une voix s’élève pour expliquer les désastres potentiels de la montée du niveau des océans, en se projetant au milieu du vingt et unième siècle. Et tout le monde se soudain sent rassuré par les quelques dizaines d’années qui nous séparent encore d’une remise en cause profonde de notre manière de vivre. On ne dit plus « Après moi, le déluge », mais « Après moi, la canicule ».
Or, les conséquences dramatiques sont déjà sous nos yeux sans que personne n’en parle parce qu’elles mettent en cause des intérêts économiques considérables. La fonte de la banquise du Pôle Nord ne met pas seulement en danger la vie des ours blancs. Elle ouvre un nouveau passage maritime entre les océans Atlantique et Pacifique, le « passage du Nord-Ouest ». Par rapport aux routes maritimes passant par Panama, Suez ou Le Cap, ce passage, qui emprunte la route de « Resolute Bay », permet de raccourcir de 20 à 40% la longueur du trajet entre les ports atlantiques et pacifiques américains ou entre Anvers et Shanghai, c’est-à-dire entre l’Europe et la Chine. Lorsque l’on est attentif aux yeux de Chimène de celle-là pour celle-ci, on comprend la nature des intérêts en jeu. N’oublions pas que 80% du transport mondial des pondéreux se font par voie maritime, que le parc de containers a doublé en vingt ans. La première conséquence de cette modification géographico-climatique est la guerre juridique que se livrent déjà le Canada et les Etats-Unis pour la souveraineté de ce futur passage. Bien entendu, le Canada prétend que les eaux qui entourent l’ensemble des îles du Grand Nord sont canadiennes en vertu des Droits de la Mer de 1983, les Etats-Unis, suivis en cela par l’Europe, soutenant qu’il s’agit d’un détroit international relevant des règles juridiques correspondantes. La bataille fait rage, car les enjeux sont énormes. Tout d’abord, il faut organiser le fonctionnement du futur détroit et assurer sa régulation et sa sécurité. Le bénéficiaire des versements des droits de passage rêve devant une perspective extrêmement lucrative … à tel point que l’Egypte s’inquiète de l’avenir du Canal de Suez et de son économie ! Et Panama est sur le point de s’engager dans un chantier pharaonique consistant à élargir la totalité du canal afin de permettre le passage des futurs supertankers. Bien entendu, le développement considérable à prévoir de la circulation maritime dans le Passage du Nord-Ouest, en dehors des considérations purement économiques, aura pour conséquence quasi certaine des pollutions catastrophiques de cet environnement, protégé tant bien que mal jusqu’à aujourd’hui, avec leurs impacts considérables sur la faune halieutique. Sensibilisé par la gigantesque marée noire de l’Exxon Valdes, le Canada tente de résister aux pressions américaines en tentant de faire reconnaître sa législation, mais pour combien de temps ? D’autant plus que viendront s’ajouter les risques attachés à la recherche pétrolière et minière dans une région très prometteuse en la matière, en un moment où la raréfaction du pétrole est à l’ordre du jour. Les Inuits sont en danger de disparition. Cette région, relativement protégée des effets négatifs de la mondialisation, va soudain être confrontée à des problèmes inconnus pour elle jusqu’à ce jour, tel le terrorisme par exemple. Les USA, beaucoup plus sensibles au terrorisme qu’à l’environnement, reproche à juste titre au Canada de n’avoir pas les moyens suffisants de protection et lui dénie donc la possibilité d’une souveraineté exclusive sur ce passage. Extension du terrorisme, pollutions catastrophiques, disparition de populations, les premiers effets du réchauffement climatique ne sont pas ceux que l’on croit. Nous sommes en train de perdre le Nord … mais ne le savions-nous pas déjà ?
Or, les conséquences dramatiques sont déjà sous nos yeux sans que personne n’en parle parce qu’elles mettent en cause des intérêts économiques considérables. La fonte de la banquise du Pôle Nord ne met pas seulement en danger la vie des ours blancs. Elle ouvre un nouveau passage maritime entre les océans Atlantique et Pacifique, le « passage du Nord-Ouest ». Par rapport aux routes maritimes passant par Panama, Suez ou Le Cap, ce passage, qui emprunte la route de « Resolute Bay », permet de raccourcir de 20 à 40% la longueur du trajet entre les ports atlantiques et pacifiques américains ou entre Anvers et Shanghai, c’est-à-dire entre l’Europe et la Chine. Lorsque l’on est attentif aux yeux de Chimène de celle-là pour celle-ci, on comprend la nature des intérêts en jeu. N’oublions pas que 80% du transport mondial des pondéreux se font par voie maritime, que le parc de containers a doublé en vingt ans. La première conséquence de cette modification géographico-climatique est la guerre juridique que se livrent déjà le Canada et les Etats-Unis pour la souveraineté de ce futur passage. Bien entendu, le Canada prétend que les eaux qui entourent l’ensemble des îles du Grand Nord sont canadiennes en vertu des Droits de la Mer de 1983, les Etats-Unis, suivis en cela par l’Europe, soutenant qu’il s’agit d’un détroit international relevant des règles juridiques correspondantes. La bataille fait rage, car les enjeux sont énormes. Tout d’abord, il faut organiser le fonctionnement du futur détroit et assurer sa régulation et sa sécurité. Le bénéficiaire des versements des droits de passage rêve devant une perspective extrêmement lucrative … à tel point que l’Egypte s’inquiète de l’avenir du Canal de Suez et de son économie ! Et Panama est sur le point de s’engager dans un chantier pharaonique consistant à élargir la totalité du canal afin de permettre le passage des futurs supertankers. Bien entendu, le développement considérable à prévoir de la circulation maritime dans le Passage du Nord-Ouest, en dehors des considérations purement économiques, aura pour conséquence quasi certaine des pollutions catastrophiques de cet environnement, protégé tant bien que mal jusqu’à aujourd’hui, avec leurs impacts considérables sur la faune halieutique. Sensibilisé par la gigantesque marée noire de l’Exxon Valdes, le Canada tente de résister aux pressions américaines en tentant de faire reconnaître sa législation, mais pour combien de temps ? D’autant plus que viendront s’ajouter les risques attachés à la recherche pétrolière et minière dans une région très prometteuse en la matière, en un moment où la raréfaction du pétrole est à l’ordre du jour. Les Inuits sont en danger de disparition. Cette région, relativement protégée des effets négatifs de la mondialisation, va soudain être confrontée à des problèmes inconnus pour elle jusqu’à ce jour, tel le terrorisme par exemple. Les USA, beaucoup plus sensibles au terrorisme qu’à l’environnement, reproche à juste titre au Canada de n’avoir pas les moyens suffisants de protection et lui dénie donc la possibilité d’une souveraineté exclusive sur ce passage. Extension du terrorisme, pollutions catastrophiques, disparition de populations, les premiers effets du réchauffement climatique ne sont pas ceux que l’on croit. Nous sommes en train de perdre le Nord … mais ne le savions-nous pas déjà ?
09 janvier 2007
L’uniforme à l’école
Quelques députés, de droite en général, ont avancé l’idée de rendre obligatoire l’uniforme à l’école. Ce n’est pas une idée neuve. Je me souviens des classes de ma jeunesse où nous portions tous, non pas un uniforme, mais une blouse identique pour tous. Plus tard, lorsque je me suis retrouvé au sein d’une grande école, encore une fois nous avions tous la même blouse, blanche en début d’année, bariolée de graffitis en fin d’année. L’idée n’est pas neuve, donc. Mais les motivations ne sont pas les mêmes. La blouse de ma jeunesse était celle de Jules Ferry qui voulait effacer, dans un souci d’égalité laïque, les différences sociales. Elle permettait de mettre, pendant le temps de l’école, sur un pied d’égalité l’enfant d’ouvrier et l’enfant de notable. Puis, le souffle libertaire de Mai 68 a supprimé cette obligation au nom d’une libération individuelle. Aujourd’hui, il s’agit de toute autre chose. Il s’agit d’empêcher, nous dit-on, l’indécence vestimentaire et l’affichage de croyances religieuses. Là où l’on voulait empêcher la discrimination de la pauvreté, on substitue une démarche sécuritaire. Cela montre l’ampleur des dérives de la société.
02 janvier 2007
La morale et les tyrans
Décidément, le monde ne sait pas se débarrasser des dictateurs avec dignité ou justice ! L’exécution de Saddam Hussein en est le dernier exemple. Comment ne pas être révulsé par une condamnation téléguidée par l’administration Bush, par un simulacre de procès entaché de multiples irrégularités, de consternants assassinats de soi-disants avocats ! Comment ne pas s’insurger contre un procès tronqué qui évite d’aborder les crimes les plus sanglants du dictateur, la raison cachée en étant la crainte de mise en causes des puissances occidentales qui ont prêté armes et bagages au tyran pour qu’il soit en mesure de perpétrer le gazage de 3000 Kurdes (qui a fourni les armes, qui a fourni les gaz ?) ! Comment ne pas être révulsé par l’attitude des bourreaux, tellement ignoble que, par contraste, c’est le tyran qui paraît digne !! Cette exécution rappelle avec force celle de Ceausescu, autre simulacre de procès et autre exemple d’exécution sommaire. Hitler n’a pas été jugé puisqu’on lui a laissé la possibilité de se suicider et Pinochet est mort tranquillement dans son lit, comme le dictateur démiurge du Turkménistan. Franco a reçu des obsèques nationales, tout comme Staline. La justice ne sait pas traiter des grands prédateurs. C’est vrai qu’elle est très efficace pour condamner les simples et les petits. L’équité veut que l’on constate également le silence étourdissant des responsables politiques de tous bords devant de telles exactions. Cela n’a rien de véritablement étonnant lorsqu’on voit comment ces mêmes responsables ménagent des personnages pour le moins douteux comme le Président iranien, le « guide » suprême libyen, ou le dictateur de la Corée du Nord. Personne ne regrette la mort des tyrans et tout le monde applaudit à leur disparition. Mais ceci ne peut justifier cela. La morale n’est décidément pas une vertu politique.
Inscription à :
Articles (Atom)