Il faut, comme le disait Charles De gaulle, aborder les problèmes complexes avec des idées simples. Et si la France connaît un problème complexe, c’est bien celui du chômage. Voilà plus de trente ans que les différents gouvernements n’arrivent pas à résoudre ce problème majeur. Depuis plusieurs décennies, le taux de chômage oscille autour de 10%. Et toutes les mesures prises tant par la gauche que par la droite n’ont pas réussi à diminuer significativement ce chiffre, même en imaginant toutes les combines statistiques possibles. Où se créent les emplois ? Dans les entreprises (je laisse de côté les emplois de fonctionnaires qui ne créent pas de richesse nationale). Que constate-t-on en France ? Une entreprise quitte le pays chaque jour pour des raisons fiscales ou de succession. À quoi servent les impôts prélevés sur le citoyen et les entreprises ? À faire fonctionner les services publics dont il n’est pas douteux que l’efficacité est problématique pour la plupart d’entre eux. Donc, si on améliore fortement l’efficacité des services et de la dépense publics, on dégage une marge de manœuvre qui permet de réduire la fiscalité des entreprises. Si la France devient fiscalement attractive pour les entreprises, celles-ci vont venir de l’étranger pour s’implanter en France et créer des emplois. C’est exactement ce qui s’est passé en Irlande par exemple où se sont multipliées en quelques années les implantations d’entreprises étrangères. Pourquoi ne le faisons nous pas ? Aurait-on peur des syndicats et de leur comportement réactionnaire ? En résumé, si l’on veut créer des emplois par des incitations fiscales envers les entreprises, il est impératif de diminuer fortement la dépense publique et d’évaluer en permanence son efficience. Cela demande du courage, c’est le problème principal.
Quels sont les risques ? La guerre fiscale entre pays européens. Mais que vaut-il mieux ? Rester le pays où la fiscalité d’entreprise est la plus pénalisante et donc un frein à l’arrivée d’entreprises étrangères ou française ? Lorsqu’on mélange une certaine quantité de liquide à une température donnée avec une autre quantité de liquide à une température différente, on obtient finalement un mélange à température homogène et intermédiaire entre les températures d’origine. À quoi aboutira une éventuelle « guerre fiscale » ? À l’obtention d’un équilibre entre les pays européens, ce qui sera un mieux par rapport à la situation actuelle où la France reste pénalisée et se plaint de ses voisins sans rien faire. Bien entendu, cet équilibre ne peut s’obtenir si subsistent des obstacles à la libre circulation des entreprises, comme celle-ci est nécessaire au mélange des liquides. On peut rêver et imaginer que cette « guerre » poussera les Européens à s’entendre enfin sur le domaine fiscal. De plus, une remise à plat de la fiscalité permettrait de supprimer les quelques 2650 subventions différentes accordées à certaines entreprises.
Certes, en économie, les circularités sont la norme. C’est-à-dire que chaque variable dépend directement ou indirectement de toutes les autres. Ceci permet de construire le raisonnement qui convient le mieux à la doxa du moment. Par conséquent, le courage politique consiste à choisir un cycle et à mettre en œuvre les mesures et moyens pour que ce cycle s’enclenche… et savoir reconnaître que l’on s’est trompé si cet enclenchement ne se produit pas.
La situation est tellement grave qu’il faut un courage tel qu’il est douteux que l’on trouve l’homme ou la femme politique animé(e) d’une telle volonté désintéressée.
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