Les déchirements, petites phrases assassines, les faux-semblants, les réconciliations hypocrites et éphémères, mais surtout les hésitations doctrinales du Parti Socialiste montre, à l’évidence, que ce dernier est à bout de souffle. La raison essentielle de cette dégringolade tient dans le fait que ce Parti n’a pas su tenir compte du fait que la lutte des classes est une notion du XIXème siècle et qu’elle est, dans un monde ouvert et en compétition féroce pour des ressources de plus en plus rares, devenue complètement obsolète. Des voix s’élèvent de temps en temps , au sein du Parti, pour réclamer un renouvellement de la doctrine, aussitôt contredites par d’autres voix qui se réclament des valeurs socialistes du Front Populaire. Manifestement, il est temps pour les socialistes de prendre conscience du fait que le Parti tente, de plus en plus difficilement, de maintenir une unité de façade entre deux courants absolument contradictoires. C’est d’ailleurs une posture que les socialistes cultivent depuis Jaures et Blum. Ce n’est donc pas d’hier, même si, aujourd’hui, la contradiction devient insupportable. Il est urgent que le Parti Socialiste se sépare de sa composante gauchiste, dont le leader opportuniste (du moins le croit-il) est Laurent Fabius, accompagné des J.L. Mélanchon, X.Emanuelli et leurs semblables pour que celle-ci fonde, avec les restes d’un parti Communiste moribond et d’un parti des Verts en voie de disparition, un nouveau parti à gauche de la gauche. N’oublions pas, en passant, que Laurent Fabius restera le fossoyeur de la position de la France en Europe et du Parti Socialiste en France. Ce qui restera du parti Socialiste, libéré alors d’un tropisme archaïque gauchiste, pourra alors faire sa révolution idéologique, comme l’a fait le Part Travailliste anglo-saxon. Ce faisant, il ne fera que prendre enfin en compte ce que les électeurs lui ont dit en réduisant à la portion congrue les partis d’extrême gauche lors des élections présidentielle et législatives. Débarrassé enfin de doctrinaires d’un autre temps, le Parti Socialiste pourra construire une doctrine rénovée et ancrée dans la réalité d’aujourd’hui, qui tiendra compte de faits incontournables comme la mondialisation des échanges, l’économie de marché, la compétition internationale, les changements démographiques. Nous assisterons alors à la naissance attendue d’un véritable centre gauche. Faute de quoi, il est prévisible que les échecs successifs que vient de subir le parti Socialiste ne soient pas les derniers.
Les récentes élections confirment autre chose : la résistance au changement est incontournable chez les Français. Ces élections étaient l’occasion de renouveler les têtes politiques et de se débarrasser de nombre de personnalités plus représentatives du passé que de l’avenir, mais, finalement elles ont pratiquement toutes été reconduites – à part J.P. Chevènement (ce qui est une bonne chose) et A. Juppé (ce qui est dommageable pour le pays) et deux ou trois autres beaucoup moins emblématiques. Comment le changement du Parti Socialiste pourrait-il avoir lieu avec les mêmes individus ?
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