Quels sont les éléments essentiels de la loi d’autonomie des Universités ? Tout d’abord, le conseil d’administration comprendra des personnalités externes provenant de l’entreprise. Ne devrait-on pas se réjouir de renforcer les liens entre le lieu de formation qu’est l’Université et le monde actif ouvert sur le monde ? N’est-ce pas la meilleure façon d’obtenir l’adéquation entre les savoirs et les compétences recherchées ? La loi prévoit que les Universités pourront se regrouper en établissements afin d’atteindre une taille critique et de mutualiser les moyens. Elle prévoir, ce qui est parfaitement naturel, l’évaluation des enseignants. Elle prévoit d’élargir les compétences de l’administration de l’Université en matière budgétaire et de gestion des ressources humaines, c'est-à-dire de faire du Président de 'Université un homme pleinement responsable. Pour ouvrir davantage l’Université sur le monde extérieur, la loi prévoit un bureau d’aide à l’insertion des étudiants. Elle prévoit également la possibilité d’un partenariat avec des organismes externes pour créer des fondations à but évidemment non lucratif et fonctionnant par donation. Si l'on veut investir dans les universités françaises, il faut bien aller chercher l'argent là où il se trouve puisque les caisses de l'Etat sont complètement vides ! Les Universités ont également la possibilité de devenir, sans frais, propriétaires des biens mobiliers et immobiliers. Étant devenus propriétaires, les établissements ont la possibilité de transfert de droits à un tiers. On distingue difficilement ce qui, dans ce texte, peut susciter une farouche opposition.
L’agitation étudiante actuelle (Novembre 2007) suscite de profondes interrogations. Tout d’abord, l’aspect fourre-tout des revendications qui mélangent sans vergogne la contestation de la loi sur l’autonomie des Universités (dont je suis prêt à parier qu’une minorité des étudiants a pris connaissance !), des régimes spéciaux, du pouvoir d’achat des fonctionnaires, de la réforme judiciaire, des franchises médicales montre à l’évidence qu’il s’agit là d’une manifestation purement politique, c’est-à-dire une contestation non déguisée du Président de la République. Cette agitation est donc anti-démocratique, en ce sens qu’elle conteste le choix de la majorité des Français. Cet aspect non démocratique est renforcé par le fait que le blocage des Universités est le fait d’une toute petite minorité d’étudiants politisés (et manipulés ?) renforcés par des éléments extérieurs à l'université et provenant vraisemblablement de l'extrême gauche et qui refusent le verdict des urnes qui demande de lever le blocage des établissements. Ensuite, si l’on met en parallèle le fait que le refus de la loi sur les Universités (portant essentiellement sur la sélection et la synergie avec les entreprises) avec les motifs avancés par les manifestants axés essentiellement sur des catégories sociales de fonctionnaires ou assimilés, on ne peut que constater la concordance entre la nature de ces revendications et le fait qu’une presque majorité des étudiants ont l’objectif de devenir eux-mêmes fonctionnaires. Quel est l’avenir d’un pays où la jeunesse ne rêve que d’un travail, certes sécurisé, mais qui n’enrichit absolument pas le pays et qui ne peut qu’aggraver ses difficultés ? Déni de démocratie et manque d’ambition, tels sont les caractéristiques de l’agitation estudiantine. Elle est donc inquiétante.
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