La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
10 août 2008
De l’art de compliquer
Avez-vous lu le dernier ouvrage de J.F. Kahn, intitulé « Où va-t-on, comment on y va ? », portant en sous-titre l’amusante formule « Théorie du changement par recomposition des invariances » ! Que dit cet ouvrage avec, faut-il le dire, une assez forte propension à la redite ? Que, finalement, la « rupture » n’existe pas et que ceux qui s’y réfèrent sont des illusionnistes. Tout processus ne peut accepter que des évolutions à la marge qui préservent le corpus de son organisation de base. C’est le sens de l’oxymore du sous-titre de l’ouvrage qui agglomère changement et invariance. Le sens véritable de cet ouvrage est, à la fois, caché et transparent. Personne ne doute, en effet, de l’anti-sarkozysme de l’auteur. Et l’étendard du Président de la République est, précisément, la « rupture ». Voilà donc un ouvrage de trois cent soixante dix pages pour nous dire que Nicolas Sarkozy est un falsificateur. Etait-ce vraiment nécessaire ? Quelqu’un a dit que ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. Voici deux exemples tirés de l’ouvrage en question : « Ce que dit l’évolution c’est la nécessité de rester soi pour devenir autre mais un autre soi qui ne soit pas un autre que soi » ! Ou encore (accrochez-vous bien !) : « La prise de conscience par une œuvre de la nature de la façon dont la nature œuvre indique que ce retour de la conséquence sur la cause et sur elle-même, et donc sur la dynamique qui a permis de passer de la cause à la conséquence, ne saurait permettre à la conséquence de s’émanciper du processus grâce auquel elle s’est découverte comme conséquence d’une cause » !! Tout ça pour dire que l’évolution se fait nécessairement à partir de l’existant et que le discours politique est toujours manichéen. Il doit falloir un certain talent pour être capable de construire des phrases aussi compliquées pour dire des choses aussi simples. C’est ce qui doit faire la différence entre le journaliste et l’écrivain.Que voulez-vous, tout le monde ne s'appelle pas Henri Calet ou François Mauriac !
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