La Grèce a menti. Elle a contourné les critères européens de gestion. Certes, ce n’est pas le seul pays à avoir joyeusement piétiné les critères de Maastricht. Mais c’est le seul pays à avoir dissimulé ce fait en présentant des comptes truqués. Comme la vérité finit toujours par être connue et que la réalité des faits s’impose, ce pays est, aujourd’hui, menacé de faillite. De la même façon qu’une entreprise en difficulté attire les rapaces, les « hedge funds » se précipitent en spéculant sur la faillite de la Grèce. Si ces rapaces de la finance gagnent la partie, ils joueront alors contre les autres pays les plus exposés, c’est-à-dire (dans l’ordre) l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, la France. Or, si la Grèce ne pèse pas beaucoup dans l’économie européenne, il n’en est pas de même pour l’Espagne. Et si ce pays se trouve menacé à son tour par la spéculation mondiale, alors, c’est l’Europe tout entière, et plus particulièrement la zone Euro, qui se trouvera menacée d’éclatement. La situation est donc grave. Et pourtant, les dirigeants européens, réunis soi-disant pour trouver les moyens de stopper ce danger, n’ont pas eu le courage d’annoncer des mesures concrètes propres à décourager les spéculateurs. Il eut été pourtant suffisant qu’ils se portent garants des emprunts que la Grèce va devoir lever pour faire face à ses obligations. Ce qu’ils ont fait, chacun de leur côté, pour les banques de leur pays, ils n’ont pas osé le faire ensemble pour un pays européen. Une fois de plus, les égoïsmes nationaux et les préoccupations locales ont été prédominants. Le « gouvernement économique » de l’Europe est renvoyé aux calendes grecques (c’est le cas de le dire !). L’Europe reste sans moyens devant la mondialisation qui s’impose à elle sans qu’elle ne puisse en maîtriser les effets. Avec des gouvernements nationaux aveuglés par leurs préoccupations électorales, une Commission européenne qui se préoccupe des OGM au lieu de s’occuper de la crise la plus grave que l’Europe ait connu depuis qu’elle existe, un soi-disant Président de l’Europe qui brille par son absence, l’avenir est sombre. L’égoïsme n’est certes pas une spécificité européenne. Copenhague ou le simulacre de G20 ont bien montré que « le chacun pour soi » reste la règle de tous les pays. Cela laisse le champ libre et un bel avenir à tous les fieffés coquins, les trafiquants, les mafias, les spéculateurs du monde entier.
On a cru Obama thaumaturge, il n’est qu’un Président américain. Oui, l’avenir est sombre.
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