22 juin 2010

Spleen

« Celui qui se bat peut perdre, mais celui qui ne se bat pas a déjà perdu » (B.Brecht). C’est ce que l’on aurait dû rappeler aux joueurs (?) de football de l’équipe de France. Lorsque l’on voit ces coffres-forts ambulants, dopés aux millions d’Euros, se comporter en dilettantes sur le terrain de la compétition, on ne peut ressentir qu’écœurement pour le monde footballistique, où l’argent a pris la place de l’effort et de la volonté de réussir. Le football amateur a sa grandeur, le football professionnel n’est plus que morgue et suffisance (savez-vous que Ribery va gagner 10 millions d’Euros par an au Bayern de Munich !! Si, si !!). Décidément, je ne m’intéresserai plus jamais à ce soi-disant « sport ».
Le journal Libération a organisé une réunion mondaine à Grenoble, appelée États généraux du renouveau, avec des sommités intellectuelles pour déterminer les attentes de la société française d’aujourd’hui. Belle et grande idée ! L’institut Médiascopie a choisi un échantillon de 300 personnes, qu’il a qualifié de représentatif ce qui, sur le plan statistique, paraît déjà douteux. Ces personnes ont été « coachées » et interrogées pendant une semaine pour leur faire exprimer leur vision de la société présente et celle de la société souhaitée. Il en ressort que les finalités les plus attendues sont, quelle surprise ! une société « du bien-être » ! Tiens, tiens … il me semble que j’ai déjà entendu ce concept, il n’y a pas longtemps au sein de discours politiques. Une telle société est jugée importante et positive. Le contraire eut été étonnant. Une société du mal-être aurait-elle quelques chances de séduire ? On se demande à quoi peut bien servir une telle étude pour déboucher sur de telles évidences. La protection et le progrès social, la réduction des inégalités et l’amélioration des services publics accompagnent cette société du bien-être. Je ne crois pas que cela va bouleverser l’idée que l’on pouvait se faire des attentes des Français. Par contre, on découvre dans les résultats de cette étude que les partis politiques et les syndicats, toutes tendances confondues, sont jugés plutôt négativement. Ainsi, si l’on veut résumer cette magistrale étude, on peut dire que les Français sont des adeptes du « tous pourris » et de l’État protecteur (le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux est jugé comme ayant un impact important et négatif, au même titre que la perte des acquis sociaux !). On a beaucoup de mal à distinguer ce qu’il y a de nouveau !
Les villages du Var ont été dévastés à cause de la furie de la nature mais aussi de l’inconscience humaine. Les habitants sont sonnés, dépouillés, en perdition. Et voilà qu’une horde de touristes abominables et voyeuristes, appareils photo en bandouillère, viennent respirer l’odeur du désespoir et de la dévastation. Le malheur des uns a toujours fait le bonheur des autres.
Le parti socialiste s’est rangé derrière son coupeur de tête, Monsieur Montebourg. Ce dernier a oublié le sort de Robespierre !
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tout d’un coup un sentiment de spleen.

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