Le libéralisme économique a un credo : tout peut faire l’objet d’un marché. L’argent peut donc faire aussi l’objet d’un marché. Sur un marché, un produit est acheté à un certain prix, il est transformé et revendu à un autre prix. C’est la même chose avec l’argent (ou avec le stockage des matières premières), à ceci près qu’il n’y a aucune transformation : c’est la marque de la spéculation. Les banques ont développé la spéculation financière avec les fonds spéculatifs anglo-saxons et se sont enrichies. Pour augmenter leurs gains, elles ont inventé des produits financiers « pourris » mais à fort rendement (par exemple, la spéculation à la baisse) que les agences de notation ont approuvé sans réserve pour avoir participé à leur création. Elles ont aussi inventé la titrisation qui leur a masqué à elles-mêmes le risque qu’elles encouraient. Finalement, les banques ont fini par être rattrapées par les résultats d’une spéculation frénétique et ont frôler la faillite.
Les banques ayant aussi un rôle majeur dans les transactions commerciales et économiques normales (ce pour quoi elles ont été créées), les États ont été dans l’obligation d’empêcher leur faillite. Les contribuables les ont donc renflouées au détriment de la dette nationale et, donc, du niveau de vie de leurs enfants. Comme des pompiers pyromanes, les agences de notation ont alors montré du doigt les états endettés (la Grèce pour commencer, puis le Portugal et l’Espagne).
Ayant été renflouées, les banques ont aussitôt recommencé à spéculer mais, cette fois, contre les États en difficulté financière et, toujours, avec la complicité des agences de notation moutonnières qui condamnent sans vergogne et avec précipitation. C’est-à-dire que les banques spéculent contre ceux-là même qui les ont sauvées. Les agences de notation dégradent la Grèce, le Portugal, l’Espagne, qui, obligés d’emprunter auprès des banques, voient immédiatement les taux d’intérêt demandés par celles-ci s’envoler, ce qui met les pays endettés dans l’impossibilité d’emprunter et donc de rembourser. Les pays de la zone euro n’ayant pas encore été dégradés par les agences de notation, ils empruntent auprès des banques pour pouvoir prêter eux-mêmes aux pays en difficulté.
Les banques gagnent encore. Les organismes financiers ont inventé le mouvement perpétuel !
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