La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
12 avril 2011
Polémiques indécentes
Il existera toujours des esprits alambiqués pour chercher toutes les occasions de critiquer leur propre pays, leur volonté polémique l’emportant sur la raison et le bon sens. L’arrestation de l’usurpateur Gbagbo est à peine réalisée que déjà des voix s’élèvent pour critiquer, voire condamner, la France sur son rôle dans la tragédie ivoirienne. Car il s’agit bien d’une tragédie qui a fait des milliers de morts et dont les traces vont se dévoiler dans les fosses communes que l’on ne va pas tarder à découvrir. Les dernières élections ivoiriennes ont été organisées et chèrement payées par la communauté internationale et ont été imposées à Gbagbo qui avait prolongé indûment et illégalement son pouvoir pendant cinq ans après la fin légale de son mandat. Ces élections ont été surveillées par la même communauté internationale pour s’assurer de leur bon déroulement et valider leurs résultats. Ces bons esprits qui critiquent la France oublient facilement que Laurent Gbagbo a été l’inventeur du concept d’ivoirité qui rappelle étrangement celui d’identité nationale combattue violemment par ces mêmes esprits critiques lorsqu’il est évoqué dans leur propre pays. C’est en utilisant ce concept raciste que le président ivoirien déchu a éliminé ses adversaires lors de sa première élection. C’est le même homme qui a refusé les résultats des dernières élections et s’est lui-même intronisé Président de la Cote d’Ivoire. C’est le même homme qui, sous l’influence de sa femme transformée en véritable gourou fanatique, n’a pas hésité à armer de kalachnikov des voyous sans scrupule qui ont semé meurtres et exactions dans la capitale ivoirienne et dans tout le pays. Il faut, de temps en temps, raison garder et faire passer en priorité des arguments humanistes et de simple bon sens avant des arguties polémiques et pleines d’arrière-pensées. La France est intervenue dans le cadre d’une résolution de l’ONU qui lui demandait de protéger la population. Quel meilleur moyen de protéger la population que d’empêcher de nuire celui qui sème le désordre et les assassinats ? Certes, la situation reste compliquée car nombre d’Ivoiriens vont se sentir frustrés. N’oublions pas que Gbagbo a recueilli 46% des voix lors des élections. La réconciliation nationale, indispensable, risque d’être difficile et longue. Souhaitons que le Président élu soit à la hauteur. La communauté internationale ne devra pas lui lésiner son aide.
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