La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
06 novembre 2012
La politique pour les nuls
Voilà déjà longtemps que nous avions diagnostiqué que la véritable nature de la crise que traverse la France est, avant tout, une crise de compétence des politiques. Le spectacle que nous offrent le gouvernement et les partis politiques nous montre que ce diagnostic est, hélas, une réalité ! François Hollande se conduit comme un politicien préoccupé par les élections, comme ce qu’il était lorsqu’il était secrétaire du parti socialiste, obnubilé par la synthèse et tergiversant sur tout ce qui pourrait compromettre les futures élections municipales. Lorsqu’il clamait « le changement c’est maintenant », obnubilé par l’anti-sarkozysme, il voulait dire uniquement « le changement de président, c’est maintenant ». Ecartant les problèmes fondamentaux français, comme la compétitivité des entreprises, la rénovation du système fiscal ou la rénovation des structures de l’Etat, il se comporte comme Monsieur Bricolage et se complait dans des réformes périphériques à la crise et dans la recherche frénétique de nouveaux impôts. C’est ainsi que la gauche ne parle que de faits sociétaux (mariage gay, vote des étrangers, suppression des peines plancher, non cumul des mandats, …) et de taxes exotiques supplémentaires (sur la bière, sur les sodas, sur le tabac …) alors que le pays sombre dans des problèmes économiques tels qu’une crise d’une extrême gravité s’annonce à court terme. C’est ainsi que le ministre de l’économie est inaudible et invisible alors qu’il devrait être sur tous les fronts et être la source de propositions novatrices pour favoriser l’innovation dans les PME et sécuriser les relations entre celles-ci et les grandes entreprises dont elles sont souvent les sous-traitantes. Par ailleurs, le ministre « du redressement productif» ne s’occupe que des plans sociaux et passe son temps à injurier les chefs d’entreprises à l’image de la gauche de la gauche qui traite les patrons des grandes entreprises de « bons à rien » ! L’Allemagne représente 32% des exportations de la zone euro alors que la France n’en représente plus que 13% après avoir perdu 4 points depuis l’an 2000. Si Monsieur L. Gallois est considéré comme un spécialiste des problèmes de compétitivité, que n’a-t-il été nommé à la place de Mr. Montebourg qui n’a aucune compétence dans le domaine industriel ! Dans ce jeu de dupes, la droite n’est pas en reste. Elle aussi ne parle que de faits sociétaux (racisme dit anti-blanc, nourriture halal, mariage homosexuel …) et ne fait aucune proposition sur les mesures à prendre pour empêcher la désindustrialisation galopante de la France. Les français n’ont aucune idée de vers quoi on les emmène. Ni la droite ni la gauche n’ont été capables de construire une vision de l’avenir du pays et un chemin pour y parvenir, unique moyen pour obtenir la confiance du peuple et des acteurs économiques. La compétitivité relève de peu de critères fondamentaux. Le premier est le coût du travail qui impacte le prix des produits qui perdent leur attractivité à l’exportation, n’en déplaise à B. Hamon et aux syndicalistes dogmatiques, chantres de la doxa socialiste obnubilée par une économie pilotée par la seule demande. A cause de sa désindustrialisation, la France devient un pays de services dont les entreprises sont des entreprises de main d’œuvre qui, grâce aux moyens modernes de communication, n’échappent pas à la délocalisation (les centres d’appel, le développement informatique) pour cause de coûts trop élevés. Le second est l’innovation, industrielle essentiellement. C’est une différenciation qui peut améliorer les parts de marché à l’international, mais qui demande du temps, des investissements, de la formation et la valorisation de la formation professionnelle qui conduit à la diversification des élites. Le troisième critère est l’organisation du marché du travail qui, par ses rigidités excessives, empêche les entreprises de s’adapter rapidement aux fluctuations du marché. Voilà un certain nombre de problèmes extrêmement importants dont on ne comprend pas que le gouvernement ne s’en soit pas préoccupé depuis plusieurs mois maintenant. La France se noie pendant que les politiques tergiversent dans l’anecdotique. La classe politique française, droite et gauche confondues, est « la plus bête et la plus dogmatique du monde » ! Doutons que F. Hollande prendra les mesures impopulaires nécessaires mais qui compromettront sa réélection.
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