Mon métier de consultant m'a permis de regarder le cœur des entreprises. Il m'a permis d'analyser les changements dans leur fonctionnement. Et ce que j'ai constaté n'est pas de nature à susciter l'optimisme. Jusque dans les années 70, ce que l'on appelle la culture d'entreprise se construisait par le bas, c'est-à-dire que l'état général des esprits se formait petit à petit par les échanges entre les salariés. Les espaces de liberté, aussi restreints étaient-ils, permettaient ces échanges grâce auxquels des idées s'échangeaient et des philosophies du travail dans l'entreprise se constituaient. Aujourd'hui, dans une recherche obsessionnelle de la productivité, contrepartie nécessaire des réductions de personnel et de la recherche du profit, le management d'entreprise a investi ces espaces d'autonomie et les a instrumentalisés pour tourner à son bénéfice les réflexions et échanges entre les salariés. Les espaces de liberté sont ainsi récupérés par le management au nom de la motivation et sont investis par les outils de contrôle. Cette perte d'autonomie rend la position du salarié plus difficile aujourd'hui qu'elle ne l’était dans les années 70-80. Le management se confond avec l'utilisation d'outils qui oublient totalement la dimension humaine. Quant à la culture d'entreprise, le management la remplace par un discours confus, technocratique et changeant en fonction des modes importées par les consultants et des circonstances. La confusion du discours lui sert de prétexte pour noyer le conflit traditionnel patron-salarié. Le management se perd dans un discours guerrier valorisant l'implication permanente du salarié, instrumentalisé par toute une batterie d'outils d'évaluation et de contrôle de l'activité. Cela permet au management de pallier son manque de connaissance profonde du métier, ce qui était l'apanage de l'encadrement jusque dans les années 70 (on pourrait dire la même chose des ministres qui nous gouvernent !). Le formalisme méthodologique a remplacé la compétence professionnelle du cadre. Ce comportement crée une fracture entre le patronat et les salariés beaucoup plus profonde que celle qui existait lorsque les conflits patron-salariés partageaient la même expérience du métier. La gestion des hommes s'est transformée en gestion "des ressources humaines", gestion d'une ressource consommable au même titre que les autres. La "communication", expertise du management actuel, a remplacé le dialogue.
Trois acteurs principaux interviennent dans le fonctionnement de l'entreprise : le manager, le salarié, l'actionnaire. Jusqu'au début des années 90, l'actionnaire n'avait que peu de pouvoirs et sa participation aux conseils d'administration était souvent symbolique. Ceci pour une raison bien simple, c'est que l'actionnaire est souvent, en même temps, le manager d'une autre entreprise et, pour éviter tout conflit dans la gestion de sa propre entreprise, il a tout intérêt à se montrer conciliant au sein du conseil d'administration de son collègue ! Les actionnaires et les managers d'entreprises forment une caste qui cherche à fonctionner de la meilleure façon possible.
Aujourd'hui, un nouvel actionnaire a fait son apparition : le fond de pension anglo-saxon. En effet, dans les pays anglo-saxons, les retraites sont constituées, non par un système par répartition, mais par capitalisation. C'est le salarié qui confie une part de son salaire à un investisseur chargé de faire fructifier cette épargne. Cet investisseur place cet argent en bourse, c'est-à-dire achète des actions ; il devient ainsi actionnaire d'entreprises choisies pour leurs performances. Ce système s'est élargi aux fonds purement spéculatifs. Ce nouveau type d'actionnaire a pris une importance considérable. Le pouvoir des fonds de pension et des fonds spéculatifs se traduit par une nouvelle conception du pouvoir dans l'entreprise : le "gouvernement d'entreprise" (la « corporate governance », pour être à la mode !). Le manager est sous le contrôle des actionnaires et il est demandé à ce dernier de tout faire pour augmenter la valeur de l'action à court terme. Ce faisant, les actionnaires exercent un chantage sur le manager, consistant en la possibilité de vendre la totalité des actions de l'entreprise qu'ils possèdent, provoquant une chute de leur valeur boursière (exemple fameux : le retrait des fonds de pension lorsque Alcatel a annoncé (en 1998) que ses bénéfices ne seraient pas à la hauteur des prévisions : en une journée, l'action Alcatel a perdu 35 % de sa valeur !). Or, pour augmenter la valeur de l'action à court terme, le manager n'a pas beaucoup de solutions : ou bien racheter lui-même ses propres actions pour en diminuer le nombre et augmenter la valeur de celles qui restent en bourse (ce qui est rare est cher !) et, ce faisant, l'argent dépensé à ce type de rachat vient en déduction des investissements productifs ; ou bien réduire les dépenses, c'est-à-dire licencier (c'est pourquoi toutes les fusions s'accompagnent de licenciements massifs, afin d'assurer une augmentation de la valeur des actions). Ce phénomène de prise de pouvoir par les fonds spéculatifs a été facilité par la mondialisation du marché des capitaux et leur libre circulation (sans aucun contrôle). Un petit nombre d'investisseurs institutionnels détient aujourd'hui une part croissante du capital des entreprises (50 % en France au début de ce siècle). La France est l'un des pays où la progression des investissements étrangers, spécialement des fonds de pensions américains, a été la plus rapide en profitant des opérations de privatisation. Ces investisseurs imposent peu à peu leurs règles de management des entreprises, règles dans lesquelles les collaborateurs ont peu de poids et peu de place. Le slogan de la démocratie moderne est : Liberté, Egalité, Fraternité ! Liberté de détruire, Egalité dans la précarité, Fraternité du profit …
Le vocabulaire commun remplace souvent le mot de salarié par celui de collaborateur. Doit-on y voir une volonté de rapprochement des intérêts ou, plus vraisemblablement, de démagogie dirigée vers le salarié ? Le mot collaborateur veut dire "qui partage le même travail" (cum-labor). La stricte acception du mot ne s'applique donc qu'entre des acteurs effectuant les mêmes tâches ou participant à un même travail, c'est-à-dire coopérant pour l'atteinte d'un même objectif. Or, le travail du manager n'est pas celui du subordonné. Le manager n'effectue que des tâches fonctionnelles de gestion, le collaborateur effectue des tâches de nature opérationnelle. L'expression "petit chef" montre bien que le travailleur ne considère pas son supérieur hiérarchique comme partageant un même destin. Le fait que le travailleur attende, comme reconnaissance de son travail, le versement, par le manager, d'un salaire crée une dépendance matérielle qui exclue, le plus souvent, toute possibilité de coopération. Aujourd'hui comme toujours, le manager évalue la contrepartie en travail qu'il attend du salarié pour le versement d'une certaine quantité d'argent. Le travailleur accomplit ce travail et reçoit un dû. Ce type d'échange est de nature purement contractuelle. La collaboration n'est que le strict respect des termes du contrat. La tendance actuelle du manager est de proposer un contrat qui le lie le moins possible, d’où la prolifération des contrats à durée déterminée et à temps partiel, rendant ainsi plus précaire la situation du salarié.
Mais enfin, il faut bien trouver du boulot…
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
30 novembre 2005
28 novembre 2005
La Mondialisation
Le discours politique est un hymne à l'économie de marché qui nous est présentée comme la garantie du bonheur. Et c'est au nom de l'économie de marché que l'on assiste à de multiples fusions, acquisitions, regroupements, mises en commun d'activités. Cela pose la question suivante : à chaque fusion de deux entreprises, se produit nécessairement la disparition d'un concurrent. Ce qui va à l'encontre de la loi fondamentale de l'économie de marché, la concurrence parfaite qui sous-tend la loi de l'offre et de la demande. En fait, la loi du marché devient la loi de l'offre seule qui s'impose à un marché indifférencié et sans défense. La demande n'a plus d'influence, le consommateur est sommé de se nourrir chez MacDonald, d'acheter ses meubles chez Ikea, de regarder des films américains de série B. La force de vente est devenue bien supérieure à la force d'achat des consommateurs : 90 % des produits vendus dans la grande distribution en France proviennent de 5 centrales d'achats seulement. Ces centrales des enseignes de la grande distribution imposent pratiquement le prix qu'elles veulent aux fournisseurs. Les économistes justifient ces fusions en arguant de la loi de la maximisation du profit (imposée par les actionnaires) par les coûts marginaux décroissants. Ils oublient de parler de l'économie d'échelle qui permet de produire davantage avec moins de ressources, c'est-à-dire moins d'hommes. Ce qui explique plus justement ces licenciements de masse qui accompagnent toutes les fusions d'entreprises, comme au plus fort de la crise des années quatre-vingt.
Les adversaires de la mondialisation des multinationales, dont on ne voit encore que les prémices, disent qu'elle met l'homme au service de l'économie et non l'économie au service de l'homme. Au-delà du slogan, c'est une formule qui demande une explication.
Préliminaire : l'organisation du monde doit tendre à rendre l'homme (tous les hommes) plus heureux. Si l'on n'est pas d'accord avec cela, inutile d'aller plus loin et tout se justifie, même l' insupportable. Si ce principe est admis, alors :
- aujourd'hui, il est visible que le vrai pouvoir est de moins en moins dans les mains des hommes politiques et des gouvernements et qu'il appartient de plus en plus à quelques milliers de financiers et de spéculateurs. Ce sont eux qui imposent les PDG, les fusions, les réorganisations au service de la valeur de
l' action. Ils réorganisent les entreprises par fusions et reventes successives. A titre de boutade on pourrait dire que le risque est qu'il n'existe plus qu'une seule entreprise pour chaque type d'activité économique … et il n'y aura plus de concurrence ! La mondialisation des multinationales rend arbitraire la valeur des actions à partir du moment où la concurrence n'existe plus. Ainsi, quelques milliers de financiers font la véritable loi, mais ne font pas la majorité des hommes. Il n'y a qu'à regarder le comportement des grands laboratoires pharmaceutiques qui se construisent des fortunes avec des molécules extrêmement coûteuses (donc vendues très chères) et qui refusent de s'engager dans des recherches qui permettraient de découvrir des molécules beaucoup moins onéreuses et donc accessibles aux malades du tiers-monde. Ou encore qui refusent d'engager des recherches dans les domaines où … il n'y a pas assez de malades ! Rien ne peut garantir – et j'aurais tendance à penser le contraire – que les décisions de ces capitalistes de l'extrême soient dictées par la recherche du bonheur du plus grand nombre qui subit, plus qu'il ne demande, les fusions et restructurations. C'est en ce sens qu’on peut dire que l'homme est mis au service de l'économie.
- la mondialisation des multinationales n'est, en fait, qu’une mac-donnaldisation, une cocacolisation, une dysneylandisation. Pourquoi ces entreprises devraient-elles être une référence ? L'histoire a montré abondamment que les sociétés et leurs cultures n'étaient pas éternelles et que d'autres sociétés se bâtissaient sur leurs décombres avec de nouvelles règles. Pourquoi une société où les riches sont toujours plus riches et plus pauvres les démunis serait-elle un parangon de réussite ? La généralisation de cette société conduit à diviser la planète en deux : ceux qui possèdent et ceux qui survivent (mal).
- la mondialisation des multinationales tend à l'uniformité. Celle des économies, celle des comportements, celle des cultures. Peut-être même, à terme, celle des religions et des croyances. A moins que l'uniformisation de ce qui s'échange ne laisse de côté justement ce qui ne s'échange pas, c'est-à-dire les religions, les ethnies, les régionalismes. Les communautés vont ainsi se replier sur des valeurs qui vont devenir conflictuelles car souvent passionnelles. Et la mondialisation va ainsi s'accompagner d'un régionalisme intégriste dangereux. Une alternative est que la mondialisation, envahissant le domaine de la culture et poussée à l'extrême, gomme et efface toute l'histoire des hommes. Or, nier et effacer l'histoire revient, en fait, à nier toute différence entre les nations d'aujourd'hui et, à terme, entre chacun d'entre nous. La seule différence qui existera sera celle persistant entre les nantis et les autres, sans aucune possibilité de correction car cela irait à l' encontre d'une valorisation maximale de la valeur de l'action de la société "monde". Oublier l' Histoire, c'est oublier ses parents, c'est nier le devoir de mémoire, c'est accepter que l'on dise "Hitler, connais pas !".
- la mondialisation des multinationales est celle du droit du marché mondial qui se constitue indépendamment des droits de l'homme. La mondialisation du marché a une vitrine, l'O.M.C. et une armée, les entreprises internationales. Celles-ci, en grande majorité américaines et bientôt chinoises, recherchent, par la délocalisation de leurs productions, les états où la réglementation sociale leur est la plus favorable, c'est-à-dire où elle est le plus en décalage avec les droits de l'homme. C'est ainsi que, grâce au travail – à l'esclavage – des enfants, il leur est possible de fabriquer des boissons, des vêtements et des chaussures de sport à des coûts de fabrication les plus bas possible, ce qui garantit l'importance de leurs profits et donc des dividendes à verser aux actionnaires, véritables maîtres du jeu, que sont les investisseurs institutionnels comme les fonds de pension anglo-saxons.
- la mondialisation des multinationales n'empêchera pas les guerres qui deviendront des guerres de religion, seule possibilité restante, dont l'histoire, justement, a montré – et montre encore aujourd'hui – combien elles peuvent être meurtrières et résistantes aux interventions des gouvernements. Pourquoi en serait-il autrement avec un gouvernement "mondial" ? Rien n'est moins sûr. D'autant que la mondialisation pourrait entraîner celle de ces guerres religieuses. Peut-on concevoir ce qu'auraient été les croisades à l'échelle mondiale et l'hécatombe qu'elles auraient provoquée au nom de Dieu? Imagine-t-on ce que serait une guerre islamique organisée, au nom d'Allah, à l'échelle mondiale ?
Mais, l'immoralité ne s'arrête pas là. Novartis, Mosento, Unilever, sont les grands pirates du XXIème siècle. Qui pourra certifier que les cultures resteront biologiques alors que les spores et les graines génétiquement modifiées peuvent voyager sur de grandes distances ? Aujourd'hui, nous servons de cobayes inconscients parce que non informés, ignorants que nous sommes de savoir si ce que nous mangeons a été manipulé. De même, comment fera-t-on lorsque les multinationales de la santé cesseront de fabriquer un médicament parce que jugé non rentable et condamnant à mort un grand nombre de malades ? Le ministère de la santé en France, estime que 2% seulement des médicaments mis sur le marché sont réellement utiles, les autres ne sont que des opérations commerciales. Comment sera-t-on certain que les multinationales de l'agroalimentaire n'utiliseront pas le gène "terminator" qui, implanté dans le génome des plantes transgéniques, rend les graines stériles obligeant les agriculteurs à racheter chaque année leurs semences auprès de ces entreprises, détruisant d'un coup ce qui fait le cœur du métier d'agriculteur, semer avec les semences de sa propre culture ?
Les adversaires de la mondialisation des multinationales, dont on ne voit encore que les prémices, disent qu'elle met l'homme au service de l'économie et non l'économie au service de l'homme. Au-delà du slogan, c'est une formule qui demande une explication.
Préliminaire : l'organisation du monde doit tendre à rendre l'homme (tous les hommes) plus heureux. Si l'on n'est pas d'accord avec cela, inutile d'aller plus loin et tout se justifie, même l' insupportable. Si ce principe est admis, alors :
- aujourd'hui, il est visible que le vrai pouvoir est de moins en moins dans les mains des hommes politiques et des gouvernements et qu'il appartient de plus en plus à quelques milliers de financiers et de spéculateurs. Ce sont eux qui imposent les PDG, les fusions, les réorganisations au service de la valeur de
l' action. Ils réorganisent les entreprises par fusions et reventes successives. A titre de boutade on pourrait dire que le risque est qu'il n'existe plus qu'une seule entreprise pour chaque type d'activité économique … et il n'y aura plus de concurrence ! La mondialisation des multinationales rend arbitraire la valeur des actions à partir du moment où la concurrence n'existe plus. Ainsi, quelques milliers de financiers font la véritable loi, mais ne font pas la majorité des hommes. Il n'y a qu'à regarder le comportement des grands laboratoires pharmaceutiques qui se construisent des fortunes avec des molécules extrêmement coûteuses (donc vendues très chères) et qui refusent de s'engager dans des recherches qui permettraient de découvrir des molécules beaucoup moins onéreuses et donc accessibles aux malades du tiers-monde. Ou encore qui refusent d'engager des recherches dans les domaines où … il n'y a pas assez de malades ! Rien ne peut garantir – et j'aurais tendance à penser le contraire – que les décisions de ces capitalistes de l'extrême soient dictées par la recherche du bonheur du plus grand nombre qui subit, plus qu'il ne demande, les fusions et restructurations. C'est en ce sens qu’on peut dire que l'homme est mis au service de l'économie.
- la mondialisation des multinationales n'est, en fait, qu’une mac-donnaldisation, une cocacolisation, une dysneylandisation. Pourquoi ces entreprises devraient-elles être une référence ? L'histoire a montré abondamment que les sociétés et leurs cultures n'étaient pas éternelles et que d'autres sociétés se bâtissaient sur leurs décombres avec de nouvelles règles. Pourquoi une société où les riches sont toujours plus riches et plus pauvres les démunis serait-elle un parangon de réussite ? La généralisation de cette société conduit à diviser la planète en deux : ceux qui possèdent et ceux qui survivent (mal).
- la mondialisation des multinationales tend à l'uniformité. Celle des économies, celle des comportements, celle des cultures. Peut-être même, à terme, celle des religions et des croyances. A moins que l'uniformisation de ce qui s'échange ne laisse de côté justement ce qui ne s'échange pas, c'est-à-dire les religions, les ethnies, les régionalismes. Les communautés vont ainsi se replier sur des valeurs qui vont devenir conflictuelles car souvent passionnelles. Et la mondialisation va ainsi s'accompagner d'un régionalisme intégriste dangereux. Une alternative est que la mondialisation, envahissant le domaine de la culture et poussée à l'extrême, gomme et efface toute l'histoire des hommes. Or, nier et effacer l'histoire revient, en fait, à nier toute différence entre les nations d'aujourd'hui et, à terme, entre chacun d'entre nous. La seule différence qui existera sera celle persistant entre les nantis et les autres, sans aucune possibilité de correction car cela irait à l' encontre d'une valorisation maximale de la valeur de l'action de la société "monde". Oublier l' Histoire, c'est oublier ses parents, c'est nier le devoir de mémoire, c'est accepter que l'on dise "Hitler, connais pas !".
- la mondialisation des multinationales est celle du droit du marché mondial qui se constitue indépendamment des droits de l'homme. La mondialisation du marché a une vitrine, l'O.M.C. et une armée, les entreprises internationales. Celles-ci, en grande majorité américaines et bientôt chinoises, recherchent, par la délocalisation de leurs productions, les états où la réglementation sociale leur est la plus favorable, c'est-à-dire où elle est le plus en décalage avec les droits de l'homme. C'est ainsi que, grâce au travail – à l'esclavage – des enfants, il leur est possible de fabriquer des boissons, des vêtements et des chaussures de sport à des coûts de fabrication les plus bas possible, ce qui garantit l'importance de leurs profits et donc des dividendes à verser aux actionnaires, véritables maîtres du jeu, que sont les investisseurs institutionnels comme les fonds de pension anglo-saxons.
- la mondialisation des multinationales n'empêchera pas les guerres qui deviendront des guerres de religion, seule possibilité restante, dont l'histoire, justement, a montré – et montre encore aujourd'hui – combien elles peuvent être meurtrières et résistantes aux interventions des gouvernements. Pourquoi en serait-il autrement avec un gouvernement "mondial" ? Rien n'est moins sûr. D'autant que la mondialisation pourrait entraîner celle de ces guerres religieuses. Peut-on concevoir ce qu'auraient été les croisades à l'échelle mondiale et l'hécatombe qu'elles auraient provoquée au nom de Dieu? Imagine-t-on ce que serait une guerre islamique organisée, au nom d'Allah, à l'échelle mondiale ?
Mais, l'immoralité ne s'arrête pas là. Novartis, Mosento, Unilever, sont les grands pirates du XXIème siècle. Qui pourra certifier que les cultures resteront biologiques alors que les spores et les graines génétiquement modifiées peuvent voyager sur de grandes distances ? Aujourd'hui, nous servons de cobayes inconscients parce que non informés, ignorants que nous sommes de savoir si ce que nous mangeons a été manipulé. De même, comment fera-t-on lorsque les multinationales de la santé cesseront de fabriquer un médicament parce que jugé non rentable et condamnant à mort un grand nombre de malades ? Le ministère de la santé en France, estime que 2% seulement des médicaments mis sur le marché sont réellement utiles, les autres ne sont que des opérations commerciales. Comment sera-t-on certain que les multinationales de l'agroalimentaire n'utiliseront pas le gène "terminator" qui, implanté dans le génome des plantes transgéniques, rend les graines stériles obligeant les agriculteurs à racheter chaque année leurs semences auprès de ces entreprises, détruisant d'un coup ce qui fait le cœur du métier d'agriculteur, semer avec les semences de sa propre culture ?
25 novembre 2005
Langue de bois
Une des grandes déclarations du dernier congrès du Parti Socialiste, destinée à affirmer sa coloration de gauche, est la « renationalisation » d’EDF !
Or, cela veut dire : racheter les actions de 5 millions de petits porteurs, entre autres.
Alors, de deux choses l’une : ou bien la valeur de l’action en 2007/2008 est inférieure à 32 € (prix d’achat de l’action en 2005) et 5 millions de Français auront l’impression de se faire voler par l’Etat. Ou bien la valeur de l’action est supérieure aux 32 € et l’on ne peut croire un seul instant que l’Etat, en faillite de trésorerie, trouvera prioritaire de faire cette mauvaise affaire économique ! La conclusion s’impose : ce discours est un parfait exemple de langue de bois…
Or, cela veut dire : racheter les actions de 5 millions de petits porteurs, entre autres.
Alors, de deux choses l’une : ou bien la valeur de l’action en 2007/2008 est inférieure à 32 € (prix d’achat de l’action en 2005) et 5 millions de Français auront l’impression de se faire voler par l’Etat. Ou bien la valeur de l’action est supérieure aux 32 € et l’on ne peut croire un seul instant que l’Etat, en faillite de trésorerie, trouvera prioritaire de faire cette mauvaise affaire économique ! La conclusion s’impose : ce discours est un parfait exemple de langue de bois…
23 novembre 2005
histoire d'un rat
Histoire du rat – 23 Novembre 2005
Le cerveau humain possède trois étages. Le premier étage, le cerveau reptilien, est le siège des besoins primaires, comme manger pour vivre, se reproduire, fuir ou se battre. Seul, il fonctionne de façon purement instinctive. Le second étage, le cerveau mammalien, est le siège de la mémoire. C'est le cerveau des mammifères. Il permet de conserver l'histoire des expériences et de guider ainsi les fonctions du cerveau reptilien. Enfin, le troisième étage est le cortex. C'est l'apanage de l'homme. Il permet de faire des associations, il guide l'intuition, il organise les processus du comportement.
Il serait faux de croire que nous ne fonctionnons que grâce à ce troisième étage. Ecoutez cette expérience instructive du professeur Laborit.
Première partie : prenez un rat, blanc de préférence. En fait, la couleur a peu d'importance, mais les rats blancs sont moins répugnants à manipuler. Mettez-le dans une cage à deux compartiments, séparés par une cloison comportant une ouverture. Le sol de la cage est fait de lattes métalliques, de sorte qu'il vous est possible d'envoyer un courant électrique dans le plancher d'un compartiment ou de l'autre et que le rat ressentira.
Faites retentir une sonnerie avant de faire passer le courant. Recevant le choc électrique, le rat s'agite et finit par passer de l'autre coté de la cloison. Son cerveau reptilien réagit à la punition et à la douleur par la fuite. Recommencez l'expérience autant de fois que nécessaire et ne vous laissez pas attendrir pas les pleurs du rat qui ne sont que des larmes de crocodile. Au bout d'un certain nombre d'expériences, le rat finit par comprendre qu'il faut passer de l'autre coté de la cloison au moment où il entend la sonnerie, avant de recevoir la décharge. Si vous faites l'expérience en respectant un rythme constant, vous verrez bientôt le rat changer de côté juste avant la sonnerie. C'est son cerveau mammalien qui guide son comportement. De plus, le rat reste en parfaite santé physique et morale, si tant est qu'on puisse parler de moralité du rat.
Deuxième partie : fermez l'ouverture entre les deux cotés de la boîte. Le rat ne peut plus s'enfuir comme un lâche pour éviter la punition du courant électrique. Il ne peut rien faire, il doit subir. Vous allez le voir entrer peu à peu dans un état léthargique, dû à une inhibition totale. Il reste prostré comme un con. Et puis, il va tomber malade. Son poil ternit, il va faire de l'hypertension, un ulcère à l'estomac, de la neurasthénie ; tout ce que son organisme peut faire contre lui-même.
Troisième partie : recommencez l'expérience avec deux rats en bonne santé et fermez l'ouverture entre les deux parties de la boîte. Les deux rats subissent les chocs électriques. Mais, au lieu de rester prostrés, comme ils ont un congénère sous la patte, ils vont se battre comme des chiffonniers. Et alors, direz-vous ? Et bien, le fait de pouvoir décharger leur hargne de ne pouvoir se défendre contre l'électrocution, de pouvoir répondre aux sollicitations du cerveau reptilien, va les conserver en parfaite santé ! Pas d'hypertension ni de neurasthénie. La forme, quoi !
Qu'en conclure, vous demanderez-vous ? Remplacez les rats par les humains, qui ne sont pas nécessairement blancs, et vous comprendrez pourquoi un homme agressé, qui n'a pas la possibilité de fuir, cherche d'abord à se retourner contre un semblable en répondant à l'agression par une autre, en répondant à une attaque par la guerre. C'est son cerveau reptilien qui le pousse à agir de la sorte. Et vous comprendrez aussi pourquoi il développe des maladies psychosomatiques, de l'hypertension, des ulcères à l'estomac, des coliques néphrétiques, si les règles de la société, imprimées dans son cerveau tout au long de sa vie, lui interdisent toute action violente envers un congénère !!! Il est comme le rat dans sa cage sans possibilité de fuite. L'homme possède, par malheur, ce cerveau supplémentaire, le cortex que ne possède pas (ou si peu) le rat. C'est là que s'incrustent, dès le premier jour et peut-être même avant, les influences externes qui vont façonner les liaisons nerveuses et créer les interdits qui vont fermer la porte de la cloison. Le cortex va créer lui-même les conditions qui vont interdire au cerveau reptilien d'imposer ses décisions.
Le choix est simple : la guerre ou le suicide, telle est la question. L'homme est fait comme un rat.
Le cerveau humain possède trois étages. Le premier étage, le cerveau reptilien, est le siège des besoins primaires, comme manger pour vivre, se reproduire, fuir ou se battre. Seul, il fonctionne de façon purement instinctive. Le second étage, le cerveau mammalien, est le siège de la mémoire. C'est le cerveau des mammifères. Il permet de conserver l'histoire des expériences et de guider ainsi les fonctions du cerveau reptilien. Enfin, le troisième étage est le cortex. C'est l'apanage de l'homme. Il permet de faire des associations, il guide l'intuition, il organise les processus du comportement.
Il serait faux de croire que nous ne fonctionnons que grâce à ce troisième étage. Ecoutez cette expérience instructive du professeur Laborit.
Première partie : prenez un rat, blanc de préférence. En fait, la couleur a peu d'importance, mais les rats blancs sont moins répugnants à manipuler. Mettez-le dans une cage à deux compartiments, séparés par une cloison comportant une ouverture. Le sol de la cage est fait de lattes métalliques, de sorte qu'il vous est possible d'envoyer un courant électrique dans le plancher d'un compartiment ou de l'autre et que le rat ressentira.
Faites retentir une sonnerie avant de faire passer le courant. Recevant le choc électrique, le rat s'agite et finit par passer de l'autre coté de la cloison. Son cerveau reptilien réagit à la punition et à la douleur par la fuite. Recommencez l'expérience autant de fois que nécessaire et ne vous laissez pas attendrir pas les pleurs du rat qui ne sont que des larmes de crocodile. Au bout d'un certain nombre d'expériences, le rat finit par comprendre qu'il faut passer de l'autre coté de la cloison au moment où il entend la sonnerie, avant de recevoir la décharge. Si vous faites l'expérience en respectant un rythme constant, vous verrez bientôt le rat changer de côté juste avant la sonnerie. C'est son cerveau mammalien qui guide son comportement. De plus, le rat reste en parfaite santé physique et morale, si tant est qu'on puisse parler de moralité du rat.
Deuxième partie : fermez l'ouverture entre les deux cotés de la boîte. Le rat ne peut plus s'enfuir comme un lâche pour éviter la punition du courant électrique. Il ne peut rien faire, il doit subir. Vous allez le voir entrer peu à peu dans un état léthargique, dû à une inhibition totale. Il reste prostré comme un con. Et puis, il va tomber malade. Son poil ternit, il va faire de l'hypertension, un ulcère à l'estomac, de la neurasthénie ; tout ce que son organisme peut faire contre lui-même.
Troisième partie : recommencez l'expérience avec deux rats en bonne santé et fermez l'ouverture entre les deux parties de la boîte. Les deux rats subissent les chocs électriques. Mais, au lieu de rester prostrés, comme ils ont un congénère sous la patte, ils vont se battre comme des chiffonniers. Et alors, direz-vous ? Et bien, le fait de pouvoir décharger leur hargne de ne pouvoir se défendre contre l'électrocution, de pouvoir répondre aux sollicitations du cerveau reptilien, va les conserver en parfaite santé ! Pas d'hypertension ni de neurasthénie. La forme, quoi !
Qu'en conclure, vous demanderez-vous ? Remplacez les rats par les humains, qui ne sont pas nécessairement blancs, et vous comprendrez pourquoi un homme agressé, qui n'a pas la possibilité de fuir, cherche d'abord à se retourner contre un semblable en répondant à l'agression par une autre, en répondant à une attaque par la guerre. C'est son cerveau reptilien qui le pousse à agir de la sorte. Et vous comprendrez aussi pourquoi il développe des maladies psychosomatiques, de l'hypertension, des ulcères à l'estomac, des coliques néphrétiques, si les règles de la société, imprimées dans son cerveau tout au long de sa vie, lui interdisent toute action violente envers un congénère !!! Il est comme le rat dans sa cage sans possibilité de fuite. L'homme possède, par malheur, ce cerveau supplémentaire, le cortex que ne possède pas (ou si peu) le rat. C'est là que s'incrustent, dès le premier jour et peut-être même avant, les influences externes qui vont façonner les liaisons nerveuses et créer les interdits qui vont fermer la porte de la cloison. Le cortex va créer lui-même les conditions qui vont interdire au cerveau reptilien d'imposer ses décisions.
Le choix est simple : la guerre ou le suicide, telle est la question. L'homme est fait comme un rat.
21 novembre 2005
Les Services Publics
Aujourd’hui, je voudrais réfléchir sur le concept de grève. Je ne parle pas d’une étendue de sable, en général au bord de l’eau, mais de l’interruption « volontaire » du travail par les salariés. Et je vais me concentrer sur les grèves organisées par les syndicats. Déjà, cela restreint la réflexion aux seules grèves de fonctionnaires, car il est bien connu que les syndicats français ne représentent qu’une minorité de fonctionnaires. C’est d’ailleurs pourquoi, lorsqu’une grève dite nationale est lancée par un ou plusieurs syndicats, les représentants syndicaux font des efforts désespérés pour faire croire que le secteur privé est partie prenante, ce qui est faux, bien entendu.
Avez-vous remarqué le mot d’ordre à la mode : la défense du service public ? Mais qu’est-ce qu’un service public ? C’est un service rendu AU public. Et le meilleur service que l’on puisse rendre au public est de ne pas le priver du service en question. Ainsi, une grève au nom de la défense du Service Public est un parfait contresens.
Il faut savoir qu’à l’origine un service public était DÊLÊGUÊ à une entreprise qui recevait de l’Etat un dédommagement en contrepartie des contraintes imposées par la mission confiée. Ce dédommagement et la délégation de service public sont assujettis au respect du cahier des charges. Ce n’est que depuis 1945 que Service Public veut dire Entreprise publique + statut particulier des salariés de cette entreprise (statut de fonctionnaire ou assimilé). Aujourd’hui, les syndicats, au nom de la défense du service public, ne cherchent qu’à protéger le statut des fonctionnaires avec les privilèges considérables qui y sont attachés (garantie de l’emploi, montant des retraites atteignant pratiquement 100% du dernier salaire pour certains d’entre eux, age de la retraite avancé, etc…) Le CCAS - comité d’entreprise de l’EDF aux mains de la CGT - possède une richesse considérable qui permet de distribuer de très nombreux avantages aux salariés).
C’est la raison pour laquelle on voit se multiplier des grèves sans enjeux opérationnels comme les grèves à la RTM (Marseille, ville où la majorité des salariés sont fonctionnaires ou assimilés, détient le record national du nombre annuel de grèves), à la SNCF, à la RATP, à La Poste, etc…Dans les mots d’ordre de ces dernières grèves, ont été rajoutées en catastrophe des revendications secondaires à caractère professionnels pour camoufler le vrai caractère politique et corporatiste. Lorsque vous entendez crier le mot d’ordre « sauvez les services publics », il faut entendre « sauvez nos privilèges de garantie de l’emploi et de retraite ». On se demande d’ailleurs quel peut être l’accord recherché par les syndicats qui mettrait fin à la grève, puisqu’un engagement écrit du gouvernement est jugé insuffisant !
Les syndicats de la SNCF présente le projet de réorganisation par activités comme une menace de privatisation. En fait, il s’agit uniquement de mettre en place une organisation qui permette de mesurer l’efficacité de l’entreprise dans chacun de ses métiers. Outre le fait qu’il s’agit là du B-A-BA du management, il n’est pas difficile de comprendre que c’est justement ce contrôle de l’efficacité que craignent les syndicats. Il est certain que l’on se sent plus à l’aise dans un grand foutoir organisationnel où il est impossible d’identifier les gabegies !
Je voudrais faire remarquer que la dénonciation de la « privatisation » de l’EDF s’est accompagnée d’une souscription d’actions par environ 5 millions de particuliers dont les 2/3 du personnel de l’EDF ! Qui a peur de la privatisation ? Qui confond (ou fait semblant de confondre) augmentation de capital et privatisation ?
Il faut également s’interroger sur le fait que la CGT a refusé de signer l’accord sur la dernière augmentation de salaire et réclame aujourd’hui une augmentation du pouvoir d’achat. Les prochaines échéances électorales syndicales ne seraient-elles pas pour quelque chose dans les derniers mouvements de grève ?
On confond sous le vocable de service public des entreprises industrielles comme EDF et des services régaliens comme la police, la justice, l’éducation, la sécurité sociale ‡ tout service que l’usager paie autrement que par l’impôt devrait être soumis à la concurrence. C’est la seule façon d’obtenir une réelle efficacité au moindre coût … et le pays n’a plus d’argent.
Avez-vous remarqué le mot d’ordre à la mode : la défense du service public ? Mais qu’est-ce qu’un service public ? C’est un service rendu AU public. Et le meilleur service que l’on puisse rendre au public est de ne pas le priver du service en question. Ainsi, une grève au nom de la défense du Service Public est un parfait contresens.
Il faut savoir qu’à l’origine un service public était DÊLÊGUÊ à une entreprise qui recevait de l’Etat un dédommagement en contrepartie des contraintes imposées par la mission confiée. Ce dédommagement et la délégation de service public sont assujettis au respect du cahier des charges. Ce n’est que depuis 1945 que Service Public veut dire Entreprise publique + statut particulier des salariés de cette entreprise (statut de fonctionnaire ou assimilé). Aujourd’hui, les syndicats, au nom de la défense du service public, ne cherchent qu’à protéger le statut des fonctionnaires avec les privilèges considérables qui y sont attachés (garantie de l’emploi, montant des retraites atteignant pratiquement 100% du dernier salaire pour certains d’entre eux, age de la retraite avancé, etc…) Le CCAS - comité d’entreprise de l’EDF aux mains de la CGT - possède une richesse considérable qui permet de distribuer de très nombreux avantages aux salariés).
C’est la raison pour laquelle on voit se multiplier des grèves sans enjeux opérationnels comme les grèves à la RTM (Marseille, ville où la majorité des salariés sont fonctionnaires ou assimilés, détient le record national du nombre annuel de grèves), à la SNCF, à la RATP, à La Poste, etc…Dans les mots d’ordre de ces dernières grèves, ont été rajoutées en catastrophe des revendications secondaires à caractère professionnels pour camoufler le vrai caractère politique et corporatiste. Lorsque vous entendez crier le mot d’ordre « sauvez les services publics », il faut entendre « sauvez nos privilèges de garantie de l’emploi et de retraite ». On se demande d’ailleurs quel peut être l’accord recherché par les syndicats qui mettrait fin à la grève, puisqu’un engagement écrit du gouvernement est jugé insuffisant !
Les syndicats de la SNCF présente le projet de réorganisation par activités comme une menace de privatisation. En fait, il s’agit uniquement de mettre en place une organisation qui permette de mesurer l’efficacité de l’entreprise dans chacun de ses métiers. Outre le fait qu’il s’agit là du B-A-BA du management, il n’est pas difficile de comprendre que c’est justement ce contrôle de l’efficacité que craignent les syndicats. Il est certain que l’on se sent plus à l’aise dans un grand foutoir organisationnel où il est impossible d’identifier les gabegies !
Je voudrais faire remarquer que la dénonciation de la « privatisation » de l’EDF s’est accompagnée d’une souscription d’actions par environ 5 millions de particuliers dont les 2/3 du personnel de l’EDF ! Qui a peur de la privatisation ? Qui confond (ou fait semblant de confondre) augmentation de capital et privatisation ?
Il faut également s’interroger sur le fait que la CGT a refusé de signer l’accord sur la dernière augmentation de salaire et réclame aujourd’hui une augmentation du pouvoir d’achat. Les prochaines échéances électorales syndicales ne seraient-elles pas pour quelque chose dans les derniers mouvements de grève ?
On confond sous le vocable de service public des entreprises industrielles comme EDF et des services régaliens comme la police, la justice, l’éducation, la sécurité sociale ‡ tout service que l’usager paie autrement que par l’impôt devrait être soumis à la concurrence. C’est la seule façon d’obtenir une réelle efficacité au moindre coût … et le pays n’a plus d’argent.
20 novembre 2005
Incertitude
L'incertitude -
J'ai acquis, au cours de mes études, des certitudes qui se sont évaporées avec le temps. Je veux dire que les vérités d'antan sont devenues aujourd'hui des approximations grossières, voire des erreurs. J'ai appris, par exemple, (on m'a enseigné) que le monde était constitué d'atomes, eux-mêmes fabriqués comme des systèmes solaires en miniature, les électrons tournant sagement en orbite autour de leur noyau-soleil. Cette vision du monde est fausse, on le sait maintenant. Nous sommes imprégnés de ce que nous savons, et ce savoir devient la référence à partir de laquelle nous cherchons à expliquer ce que nous ne comprenons pas encore. Il n'est donc pas étonnant que l'image du monde macroscopique se soit imposé pour décrire le fonctionnement du monde microscopique. De la même manière, j'ai appris, pendant l'exercice de mon métier, que le fonctionnement des systèmes ne s'expliquait que par les échanges entre ses composants et entre le système et l'environnement dans lequel il est plongé. Là encore, il s'agit d'une généralisation du connu. Une machine à vapeur fonctionne par l'échange de chaleur entre le feu et l'eau, mais surtout parce qu'elle reçoit de son environnement le charbon nécessaire au foyer. Elle restitue à cet environnement le travail qui permet à l'engin de se déplacer. Il en est de même pour un programme informatique qui fonctionne grâce aux échanges de valeurs entre les variables et, surtout, grâce aux données qu'il reçoit de son environnement et des résultats qu'il lui restitue. Cette vision devait permettre d'expliquer le monde. Ainsi, le système social fonctionne par les échanges monétaires avec le système marchand, lequel, en contrepartie, fournit des échanges de produits. De même, le système social reçoit du système de production des flux monétaires en contrepartie du travail. Le système de production, quant à lui, fournit des flux de produits au système commercial en échange de flux monétaires. Ces trois systèmes forment un système économique national bouclé. Cependant, ce dernier ne peut fonctionner que s'il existe des échanges avec un environnement plus vaste, constitué des autres systèmes économiques internationaux.
Mais identifier les échanges entre un système et son environnement veut dire que l'on est capable de prendre un point de vue extérieur au système. Il faut, en quelque sorte, le regarder du dehors. C'est grâce à ce point de vue que l'on est capable de décrire ces échanges externes et, donc, de comprendre le "pourquoi" du système, sa raison d'être, sa finalité. Il faut sortir du cadre. Ainsi, la finalité de la machine à vapeur est de transformer le charbon en travail (en déplacement), c'est ce que l'on peut constater en regardant, du bord du quai, la machine se déplacer. De même, la finalité du programme est de transformer les données d'entrée en résultats finaux. De l'intérieur du système, on ne distingue que les échanges entre les composants internes du système, sans en comprendre la finalité ultime. À l'intérieur de la chaudière de la machine, on voit l'eau bouillir et se transformer en vapeur sans comprendre pourquoi. À l'intérieur du programme informatique, on voit les variables s'échanger des valeurs sans comprendre où tout cela mène. Le point de vue extérieur est obligatoire pour comprendre le sens et la finalité d'un système. Or l'Univers est un système qui a une particularité unique : il est impossible de le regarder de l'extérieur puisqu'il est refermé sur lui-même (c'est un système infini qui n'a pas de bords). Tout observateur qui prétendrait regarder l'Univers de l'extérieur ferait nécessairement partie de cet Univers, car il est impossible de se situer dans un environnement inaccessible ou inexistant. Il est ainsi impossible de discerner les échanges entre l'Univers et ce qui serait son environnement. Il est donc également impossible d'en comprendre la finalité. En d'autres termes, si la recherche fondamentale essaie (et y parvient parfois) de trouver une réponse au
"Comment ?", il sera toujours impossible d'apporter une réponse au "Pourquoi" et donc à la question célèbre : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" Les progrès de la science permettent, et permettront, de comprendre "comment" fonctionne l'Univers en cherchant à comprendre la nature des échanges entre ses composants, mais sa finalité ultime nous sera toujours inaccessible. Il existe ainsi une question qui n'aura jamais de réponse, comme le stipule le théorème de Gödel qui énonce que, dans tout système axiomatique, il existe toujours une proposition indécidable, c'est-à-dire non démontrable à l'intérieur du système considéré (par exemple, dans le corps axiomatique de l'arithmétique, il est impossible de démontrer que tout nombre pair est la somme de deux nombres premiers tels 8 = 5+3 ou 26 = 13+13 ou encore 124 = 11 +113).
S'il est impossible de comprendre la finalité d'un système, il est, par conséquent, impossible de comprendre le rôle de ses composants dans le grand jeu du système. Si je ne comprends pas pourquoi un programme informatique existe, je ne comprends pas plus à quoi servent ses différents sous-programmes. Si je ne peux pas comprendre la finalité de l'Univers, je suis incapable de discerner les finalités de ses composants. Et nous faisons partie de ces composants…Le sens de l'existence des hommes échappera toujours à leur interrogation.
L'Univers est la globalisation de tous les systèmes, de toutes choses. Sa globalisation interdit le point de vue extérieur. La mondialisation commerciale est, également, une globalisation de tous les systèmes commerciaux. Cette globalisation interdira tout point de vue (commercial) externe. Ceci conduira, inévitablement, à faire perdre toute signification et toute finalité au commerce mondial. Ce qui ouvre la porte à tous les arbitraires, car lorsque le sens se perd, la morale se perd également. Elle perd aussi sa finalité.
J'ai acquis, au cours de mes études, des certitudes qui se sont évaporées avec le temps. Je veux dire que les vérités d'antan sont devenues aujourd'hui des approximations grossières, voire des erreurs. J'ai appris, par exemple, (on m'a enseigné) que le monde était constitué d'atomes, eux-mêmes fabriqués comme des systèmes solaires en miniature, les électrons tournant sagement en orbite autour de leur noyau-soleil. Cette vision du monde est fausse, on le sait maintenant. Nous sommes imprégnés de ce que nous savons, et ce savoir devient la référence à partir de laquelle nous cherchons à expliquer ce que nous ne comprenons pas encore. Il n'est donc pas étonnant que l'image du monde macroscopique se soit imposé pour décrire le fonctionnement du monde microscopique. De la même manière, j'ai appris, pendant l'exercice de mon métier, que le fonctionnement des systèmes ne s'expliquait que par les échanges entre ses composants et entre le système et l'environnement dans lequel il est plongé. Là encore, il s'agit d'une généralisation du connu. Une machine à vapeur fonctionne par l'échange de chaleur entre le feu et l'eau, mais surtout parce qu'elle reçoit de son environnement le charbon nécessaire au foyer. Elle restitue à cet environnement le travail qui permet à l'engin de se déplacer. Il en est de même pour un programme informatique qui fonctionne grâce aux échanges de valeurs entre les variables et, surtout, grâce aux données qu'il reçoit de son environnement et des résultats qu'il lui restitue. Cette vision devait permettre d'expliquer le monde. Ainsi, le système social fonctionne par les échanges monétaires avec le système marchand, lequel, en contrepartie, fournit des échanges de produits. De même, le système social reçoit du système de production des flux monétaires en contrepartie du travail. Le système de production, quant à lui, fournit des flux de produits au système commercial en échange de flux monétaires. Ces trois systèmes forment un système économique national bouclé. Cependant, ce dernier ne peut fonctionner que s'il existe des échanges avec un environnement plus vaste, constitué des autres systèmes économiques internationaux.
Mais identifier les échanges entre un système et son environnement veut dire que l'on est capable de prendre un point de vue extérieur au système. Il faut, en quelque sorte, le regarder du dehors. C'est grâce à ce point de vue que l'on est capable de décrire ces échanges externes et, donc, de comprendre le "pourquoi" du système, sa raison d'être, sa finalité. Il faut sortir du cadre. Ainsi, la finalité de la machine à vapeur est de transformer le charbon en travail (en déplacement), c'est ce que l'on peut constater en regardant, du bord du quai, la machine se déplacer. De même, la finalité du programme est de transformer les données d'entrée en résultats finaux. De l'intérieur du système, on ne distingue que les échanges entre les composants internes du système, sans en comprendre la finalité ultime. À l'intérieur de la chaudière de la machine, on voit l'eau bouillir et se transformer en vapeur sans comprendre pourquoi. À l'intérieur du programme informatique, on voit les variables s'échanger des valeurs sans comprendre où tout cela mène. Le point de vue extérieur est obligatoire pour comprendre le sens et la finalité d'un système. Or l'Univers est un système qui a une particularité unique : il est impossible de le regarder de l'extérieur puisqu'il est refermé sur lui-même (c'est un système infini qui n'a pas de bords). Tout observateur qui prétendrait regarder l'Univers de l'extérieur ferait nécessairement partie de cet Univers, car il est impossible de se situer dans un environnement inaccessible ou inexistant. Il est ainsi impossible de discerner les échanges entre l'Univers et ce qui serait son environnement. Il est donc également impossible d'en comprendre la finalité. En d'autres termes, si la recherche fondamentale essaie (et y parvient parfois) de trouver une réponse au
"Comment ?", il sera toujours impossible d'apporter une réponse au "Pourquoi" et donc à la question célèbre : "Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?" Les progrès de la science permettent, et permettront, de comprendre "comment" fonctionne l'Univers en cherchant à comprendre la nature des échanges entre ses composants, mais sa finalité ultime nous sera toujours inaccessible. Il existe ainsi une question qui n'aura jamais de réponse, comme le stipule le théorème de Gödel qui énonce que, dans tout système axiomatique, il existe toujours une proposition indécidable, c'est-à-dire non démontrable à l'intérieur du système considéré (par exemple, dans le corps axiomatique de l'arithmétique, il est impossible de démontrer que tout nombre pair est la somme de deux nombres premiers tels 8 = 5+3 ou 26 = 13+13 ou encore 124 = 11 +113).
S'il est impossible de comprendre la finalité d'un système, il est, par conséquent, impossible de comprendre le rôle de ses composants dans le grand jeu du système. Si je ne comprends pas pourquoi un programme informatique existe, je ne comprends pas plus à quoi servent ses différents sous-programmes. Si je ne peux pas comprendre la finalité de l'Univers, je suis incapable de discerner les finalités de ses composants. Et nous faisons partie de ces composants…Le sens de l'existence des hommes échappera toujours à leur interrogation.
L'Univers est la globalisation de tous les systèmes, de toutes choses. Sa globalisation interdit le point de vue extérieur. La mondialisation commerciale est, également, une globalisation de tous les systèmes commerciaux. Cette globalisation interdira tout point de vue (commercial) externe. Ceci conduira, inévitablement, à faire perdre toute signification et toute finalité au commerce mondial. Ce qui ouvre la porte à tous les arbitraires, car lorsque le sens se perd, la morale se perd également. Elle perd aussi sa finalité.
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