Le monde syndical professionnel et étudiant se mobilise contre le projet de contrat d’embauche dit CPE destiné à la première embauche d’un candidat à un poste salarié.
Quel est l’objectif principal de ce type de contrat ? Il est facile de faire le constat que le frein principal à l’embauche, que ce soit pour une première embauche ou non, est la situation économique qui n’est pas satisfaisante. Le moyen terme est devenu, pour l’entreprise, complètement imprévisible. Dans une telle situation, et sous la pression déraisonnable des actionnaires, les entreprises ont les plus grandes réticences à embaucher compte tenu des coûts induits par les licenciements. Ce frein à l’embauche joue, bien évidemment, pour les jeunes comme pour les moins jeunes, pour les premières embauches comme pour les autres. Mais le chômage des jeunes est plus insupportable et plus scandaleux que le chômage des plus anciens… du moins c’est ce qui est ressenti par l’opinion. Pour faire sauter, dans une certaine mesure, la réticence à l’embauche des entreprises, il faut s’attaquer à sa cause principale, c’est-à-dire aux difficultés et aux coûts des licenciements. En quelque sorte, il s’agit de « troquer » avec les entreprises, une embauche plus importante des jeunes contre une facilité de licenciement en cas de difficultés économiques. Cette façon de voir le CPE entraîne un certain nombre de remarques :
- la facilité de licenciement n’est admise que dans le cadre de difficultés économiques, c’est-à-dire que le licenciement immédiat est un licenciement économique,
- on ne parle donc plus d’un licenciement sans motif,
- tout licenciement pour non-adéquation du salarié à l’essai ne peut se faire que dans le cadre du code du travail, c’est-à-dire pendant une période limitée (1 à 3 mois renouvelables une fois),
- au-delà de la période d’essai traditionnelle, le licenciement ne peut avoir lieu que pour raison économique,
- la facilité accordée aux entreprises tient dans le fait que ce type de licenciement économique se fait sans délai et avec des coûts limités.
On voit donc que la seule différence essentielle avec un CDI ordinaire (qui contient une période d’essai et ne contient pas de garantie d’emploi) est la limitation des coûts de licenciement. C’est la contrepartie donnée aux entreprises contre une augmentation de l’embauche des jeunes. La seule précarité tient dans l’incertitude de la pérennité de l’emploi, ce qui est valable pour tout le monde, CPE, CNE, CCD ou CDI !
Il n’en reste pas moins que le critère principal reste, et restera, la croissance économique et que, si celle-ci est faible ou médiocre, l’embauche des jeunes restera limitée, avec ou sans CPE ! Une fois de plus tout le monde, dans cette affaire, utilise la langue de bois.
Dernières nouvelles :
Je viens d’entendre le secrétaire général de la CGT dire, à propos du CPE, que l’amélioration de l’emploi passe par la croissance économique (ce qui est vrai) et que ce n’est pas en répartissant le travail existant que l’on améliore la situation … c’est-à-dire eactement le contraire de ce qu’il disait au moment de l’instauration des 35 h. où ce même syndicat expliquait avec véhémence que cette mesure allait obliger les entreprises à embaucher !!
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