Quel que soit le type de réforme envisagée pour l’Education Nationale, les syndicats s’opposent en lançant le seul mot d’ordre qu’ils connaissent : augmenter les moyens. Le dernier exemple en est la réforme des zones d’éducation prioritaires. La liste de ces établissements date, en moyenne, de 25 ans (elle fut initiée par A. Savary). Ces établissements sont dotés de moyens supplémentaires parce qu’ils sont placés en zone socialement difficile avec des élèves en difficulté scolaire. Le gouvernement se propose de « revisiter » la liste de ces établissements, conscient du fait que les conditions sociales et économiques ont changé sur le territoire depuis 25 ans (point sur lequel de nombreux rapports insistent, y compris celui de la Cour des Comptes). La seule proposition avancée par les syndicats qui s’opposent à cette réforme est de maintenir en l’état la liste des zones d’éducation prioritaire… en augmentant les moyens ! Tout va bien à l’Education Nationale si rien ne change !! L’échec pédagogique relatif de ces zones particulières incite pourtant à se pencher sur ce problème. Il faut croire que les syndicats craignent par-dessus tout une mise en question de la compétence des enseignants. Cela rappelle l’attitude du Syndicat de la Magistrature qui ne supporte pas que l’on mette en cause la compétence d’un juge d’instruction dans l’affaire d’Outreau. Curieuse coïncidence !.
Personne ne remet en cause, pourtant, les difficultés que les enseignants rencontrent dans ces environnements particulièrement difficiles. Mais pourquoi ne se pose-t-on pas la question de savoir pourquoi les professeurs que l’on envoie dans ces établissements sont, pratiquement toujours, les plus jeunes et les moins expérimentés ? La réponse est simple : parce que les enseignants les plus anciens refusent d’aller dans ces établissements et ont mis au point un système qui leur permet d’échapper à ces affectations. Plus un enseignant possède de points de carrière, plus il est prioritaire dans le choix de son affectation et moins il est volontaire pour les lycées ou collèges difficiles. À ce jeu du mandarinat, les jeunes enseignants sont toujours perdants … et les élèves les moins bien encadrés sont ceux qui ont besoin du meilleur soutien. Encore une fois, la démonstration est faite qu’un système qui fonctionne « à l’ancienneté » est un mauvais système. Il y a longtemps que le secteur privé l’a compris. Mais remplacer critère d’ancienneté par celui du mérite et de la compétence efficace est quelque chose qui rebute profondément les syndicats. Ce refus est une des principales causes de l’inefficacité des organismes publics.
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