Les temps changent, mais les français restent … immobiles! La société est profondément malade, mais toute tentative de changement soulève des protestations corporatistes ou idéologiques : changer sans rien modifier, tel est la doxa populiste et syndicale. Pourtant, il est facile d’imaginer les grandes lignes des modifications à mettre en œuvre pour tenter (car rien n’est sûr) de sortir de l’impasse mortelle dans laquelle se trouve le pays. Les contraintes essentielles auxquelles est confrontée la société française sont, d’une part, l’adaptabilité rapide de son outil de production aux modifications (tout aussi rapides) de l’environnement économique et, d’autre part, le besoin de sécurité du monde salarié. Il faut pouvoir concilier flexibilité (certains disent précarité) et sécurité. Le pari semble impossible … et pourtant !
Pour entrevoir la solution, il suffit de comprendre qu’il n’est pas grave de perdre un travail si l’on en retrouve un autre rapidement et si, entre temps, les conditions d’indemnisation du chômage sont satisfaisantes.
Tout d’abord, il faut constater que les gisements d’emploi se trouvent beaucoup plus dans les PME que dans les grandes entreprises. En effet, ces dernières sont entrées dans le jeu de la mondialisation et, par le biais des délocalisations, elles trouvent des conditions de production moins coûteuses et elles se rapprochent de leurs nouveaux marchés. Elles créent donc des emplois ailleurs qu’en France. Par contre, les PME (souvent sous-traitantes des grandes entreprises) restent localisées et les créations d’emplois sont alors au bénéfices des salariés nationaux.
Pour retrouver un travail rapidement, il faut donc augmenter l’offre de travail. Pour cela, il faut que les entreprises aient la possibilité d’adapter leurs effectifs aux besoins économiques, sans entraves excessives et coûteuses : un entrepreneur n’embauche pas s’il sait qu’un licenciement lui coûtera très cher au moment même où il se trouve en difficulté, surtrout s’il s’agit d’une PME, particulièrement fragile. Par contre, si le licenciement se fait facilement (ce qui impose de modifier le code du travail), l’entreprise pourra adapter sans risque (en plus et/ou en moins) le volume de ses ressources humaines aux demandes de son marché. La flexibilité supprimera la réticence à embaucher. Il faut, bien entendu, que les syndicats changent profondément leur idéologie du fonctionnariat. C’est une première difficulté.
Bien sûr, les facilités de licenciement ne doivent pas pénaliser les salariés. Pour cela, il est nécessaire de les accompagner correctement pendant la (courte) période où ils se retrouvent sans travail. Il faut donc que les indemnisations soient correctes (de l’ordre de 80% du salaire perdu) et qu’un accompagnement de formation performant réoriente le chômeur vers les secteurs d’activité qui recherchent de la main d’œuvre. Les impôts sont là pour ça ! Mais c’est la seconde difficulté. Car cela demande un changement de mentalité des français qui, aujourd’hui, n’aspirent qu’à passer toute leur vie dans la même entreprise.
Encore une fois, le temps n’est plus où un salarié peut imaginer passer toute sa vie dans la même entreprise et dans le même emploi. De profonds bouleversements économiques vont se produire, dont nous ne voyons aujourd’hui que les prémisses. Pratiquement, toutes les entreprises de main d’œuvre des pays développés sont destinées à disparaître au bénéfice des pays en voies de développement où les conditions sociales sont moins avancées (pour longtemps encore !) et les coûts de main d’œuvre beaucoup moins élevés.
Donc, les évolutions du modèle social, évoquées ci-dessus, ne sont possibles qu’à une condition : réorienter la création de richesse vers les activités à haute valeur ajoutée. Il faut donc investir massivement dans la recherche publique et privée, dans les synergies entre l’enseignement, la recherche et l’industrie. Encore une fois, les impôts sont là pour ça ! Et la France est, comme d’habitude, en retard par rapport à ses voisins européens.
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