Le débat et le discours sur le nucléaire sont toujours tronqués parce qu’idéologiques ou partisans. Il est relancé aujourd’hui par la mise en chantier des générateurs de troisième génération. En effet, qu’entend-on ? Les « anti-nucléaires » parlent, à juste titre, de démarche non démocratique, au prétexte que le « peuple » n’est pas consulté avant toute décision à ce sujet. Peut-on un instant croire qu’un tel sujet peut être soumis à la décision du « peuple » ? Qui possède les informations nécessaires pour décider en ce domaine ? Qui possède assez de connaissances sur les solutions éventuelles de remplacement ? Qui connaît les chiffres indispensables pour toute prise de décision ? Imagine-t-on un gouvernement organiser un référendum pour décider de l’utilisation de l’armée ? La démocratie directe ne peut pas être systématique et la délégation de pouvoir, base de la démocratie, reste la seule organisation sociétale envisageable. L’avenir énergétique de la planète est au cœur du problème et toute attitude démagogique en la matière est irresponsable. Le développement des sociétés occidentales s’est construit sur l’utilisation du pétrole. Et il n’y a pas de progrès social sans développement économique. Le pétrole est ainsi le carburant de ce progrès et,sans lui, il ne peut plus y avoir d’amélioration de la condition humaine et sociétale. Or, quelle est la situation ? L’arrivée sur le marché mondial de nouveaux compétiteurs, tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud, le Sud-est asiatique qui s’ajoutent aux gros consommateurs que sont les USA et l’Union Européenne, fait que la demande énergétique est plus élevée que l’offre. La différence est telle que le prix du baril passe de 5 à 10$ à l’extraction pour atteindre plus de 70$ à la vente. Et, bien entendu, les spéculateurs se sont emparés de la situation, ce qui pousse les prix à la hausse. C’est ce qui explique que les 5 plus grandes compagnies pétrolières ont réalisé un bénéfice de plus de 100 milliards de $ par an depuis 2000. Et le mouvement à la hausse ne peut que se poursuivre, les réserves ne dépassant pas 80 ans d’utilisation. Les seules alternatives crédibles sont les économies d’énergie et le nucléaire. Encore faut-il préciser ces points. La moitié de la consommation de pétrole est consacrée aux transports et, seulement, 10% à la fabrication d’électricité. Il est possible, pour les transports, d’envisager l’utilisation de carburants alternatifs provenant de l’agriculture. Mais, à moins de consacrer la presque totalité des surfaces agricoles à la production du carburant vert, ce dernier sera toujours marginal et sa plus grande utilité sera de fournir un revenu complémentaire aux agriculteurs. Les émissions de CO2 sont de l’ordre de 25 milliards de tonnes par an. Le remplacement du pétrole par le charbon, dont les réserves sont extrêmement importantes, ne peut qu’aggraver ce volume de ces émissions … et les canicules de 2003 et 2006, la violence des cyclones et des pluies, nous rappellent que les conséquences en sont devenues visibles. En Allemagne, où « la sortie du nucléaire » est en cours (pour des raisons purement électorales), le charbon a repris de l’importance créant une augmentation préoccupante des pluies acides, ce qui n’est pas vraiment une amélioration de l’environnement. Où sont donc les solutions ? D’abord dans la recherche à long terme, car, même si la disparition du pétrole est éloignée (80 ans n’est pas si long), elle est inéluctable … et gouverner c’est prévoir non pas uniquement à l’horizon des prochaines échéances électorales ! Pour l’électricité, le remplacement du pétrole par les énergies alternatives dites renouvelables relève du phantasme. On a déjà vu ce qu’il en était du « pétrole vert ». Pour obtenir par l’énergie éolienne l’équivalent de la consommation électrique française, il faudrait couvrir le territoire de tours éoliennes !! On ne peut pas dire que l’environnement en serait amélioré. Cette énergie ne peut être qu’une énergie d’appoint pouvant servir à écrêter les pointes de consommation, rien de plus. L’énergie des marées ne pourra pas non plus être autre chose qu’un appoint localisé dans les endroits favorables qui ne sont pas nombreux. L’énergie solaire restera une solution de niveau individuel et ne pourra s’implanter ni dans l’industrie, ni dans les transports. Il reste donc le nucléaire. Fission et fusion sont les deux aspects du problème. Seule, la fission est aujourd’hui maîtrisée. Elle fonctionne avec de l’Uranium U235 dont les réserves représentent environ 2 siècles. L’inconvénient majeur de ce processus est la création de déchets dont on ne sait trop que faire. De plus, les centrales actuelles vont arriver en fin de vie et la question se pose donc de savoir par quoi les remplacer. En effet, l’utilisation de la fission de l’Uranium U238 dans un nouveau type de centrale appelé surgénérateurs permet un meilleur rendement, fournit des produits de combustion qui peuvent être réintroduits dans le réacteur, des déchets moins difficiles à traiter et dont le combustible possède plusieurs centaines d’années de réserve. La difficulté principale provient du fluide de refroidissement qui, aujourd’hui, se trouve être du sodium liquide particulièrement corrosif. Mais, que se soit l’uranium 235 ou 238, les réserves sont nécessairement limitées et les deux procédés produisent des déchets radioactifs. Il n’en est pas de même pour la fusion nucléaire qui ne produit que de l’eau et consume de l’hydrogène, substance illimitée … à l’horizon de l’espèce humaine. Mais le procédé est très loin d’être maîtrisé et nécessite de très longues recherches qu’il est temps d’entreprendre (ITER). À moyen et long terme, la production d’énergie à partir de l’hydrogène permettra de répondre aux besoins énergétiques et du transport. Il n’y a pas d’alternative crédible.
Les chiffres
1 – Pétrole
• dmede>offre ‡ Chine,Inde, Brésil, Corée, E.S Asiatique, USA, UE
• bénéfices des 5 + grandes cies pétrolières : 100 milliards $ en 2000
• prix du baril : 5 à 10 $ à l’extraction ‡ 50 à 80 $ à la vente
• utilisations du pétrole : 50%->transport, 25%->chauffage, 10%->électricité
15%->chimie+agriculture+pharmacie
• économies possibles : environ 50%
• réserves : 40 à 50 ans voire 80 ans
• émission de CO2 = 25 milliards de tonnes/an ‡ 40% = électricité, 22% = transports
25% = sidérurugie+cimenterie
En Allemagne-> abandon du nucléaire‡ charbon ‡ CO2 ‡ pluies acides
2 – Nucléaire
• 2 siècles de réserve de U235
• accidents potentiels : nouveaux = Corée, Pakistan, Iran, Inde
anciens = Ukraine (Tchernobyl), Bielaruss, Russie
• surgénérateurs : plusieurs milliers d’années de réserve de U238 (en France : 400 ans)
• ITER : 100 ans de recherche
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
28 août 2006
24 août 2006
Une petite histoire de tomate
Ce fruit, car c’en est un, est originaire d’Amérique du Sud, mais il s’est rapidement répandu dans le monde jusqu’à compter près de 15.000 variétés différentes. Différentes par la couleur, la taille, le poids du fruit et surtout, par le goût.
Mais voilà : est apparue la Grande Distribution, grande organisatrice de nos habitudes (inculquées) alimentaires. Il fallait que l’on puisse acheter les tomates aux endroits les plus reculés parce que les moins chers. Il fallait donc que les tomates supportent, sans « broncher », de longs transports tout en conservant la seule couleur qui, d’après les experts marketing de la même Grande Distribution, est la seule acceptée par les consommateurs, c’est-à-dire le rouge. Les semenciers se sont alors mis à l’œuvre avec l’acharnement et l’imagination qu’on leur connaît lorsqu’il s’agit de faire de l’argent « à tout prix » ! Le guide du savoir-faire de la sélection génétique en main, ils proposèrent très vite une espèce de tomate supportant très bien des voyages de trois semaines et rouge à souhait… et tant pis si ces tomates n’avaient plus de goût ! L’important était de susciter l’acte d’achat du consommateur devant une tomate bien ronde, bien rouge, bien ferme. Il est vrai que le goût ne se découvre qu’après l’achat ! Le résultat est que les 15.000 espèces naturelles ont été remplacées par une dizaine d’espèces industrielles. Mais le jeu n’est pas fini. Il faut aussi, pour rentabiliser les coûts marketing exorbitants investis par les semenciers, que le rendement à l’hectare soit le plus élevé possible. Donc : suppression de la culture de plein champ, dont le rendement est d’une vingtaine de tonnes à l’hectare, par les cultures hors sol en serres, dont le rendement peut atteindre (au Canada) 400 tonnes à l’hectare ! Il faut, cependant, encore polliniser les fleurs femelles. En plein champ, les abeilles et les papillons s’en chargent. Mais dans les serres ? Qu’à cela ne tienne ! Il suffit de construire de petites ruches en carton et d’y introduire des bourdons qui vont se charger de la pollinisation... Résultat : de belles tomates sans aucun goût mais « agréables » à l’œil et résistantes aux chocs et aux manipulations. Il reste cependant un problème : ces tomates « artificielles » ne comportent pas d’oligo-éléments, indispensables à notre santé. Encore une fois, qu’à cela ne tienne : il suffit d’aller acheter, au frais de la Sécurité Sociale, les médicaments contenant les oligo-éléments manquants. C’est pourquoi la même compagnie internationale possède, à la fois, un laboratoire pharmaceutique et une industrie de fabrication de semences industrielles ! La boucle est bouclée…
Nous sommes donc en présence d’un monde où toutes les tomates ont le même goût, c’est-à-dire qu’elles n’en ont plus. Qu’à cela ne tienne, une fois encore : l’INRA se lance dans la recherche de fabrication de goûts artificiels par sélection et manipulations génétiques, pour donner aux tomates industrielles le goût des tomates naturelles disparues !! On croit rêver.
Et, tant qu’à recréer un mode disparu, les semenciers font des recherches pour obtenir hors-sol des espèces de tomates ressemblant aux espèces naturelles disparues. Ces entreprises dépensent ainsi de fortunes pour créer des espèces artificielles ressemblant aux espèces naturelles qu’elles ont fait disparaître !!
Mais voilà : est apparue la Grande Distribution, grande organisatrice de nos habitudes (inculquées) alimentaires. Il fallait que l’on puisse acheter les tomates aux endroits les plus reculés parce que les moins chers. Il fallait donc que les tomates supportent, sans « broncher », de longs transports tout en conservant la seule couleur qui, d’après les experts marketing de la même Grande Distribution, est la seule acceptée par les consommateurs, c’est-à-dire le rouge. Les semenciers se sont alors mis à l’œuvre avec l’acharnement et l’imagination qu’on leur connaît lorsqu’il s’agit de faire de l’argent « à tout prix » ! Le guide du savoir-faire de la sélection génétique en main, ils proposèrent très vite une espèce de tomate supportant très bien des voyages de trois semaines et rouge à souhait… et tant pis si ces tomates n’avaient plus de goût ! L’important était de susciter l’acte d’achat du consommateur devant une tomate bien ronde, bien rouge, bien ferme. Il est vrai que le goût ne se découvre qu’après l’achat ! Le résultat est que les 15.000 espèces naturelles ont été remplacées par une dizaine d’espèces industrielles. Mais le jeu n’est pas fini. Il faut aussi, pour rentabiliser les coûts marketing exorbitants investis par les semenciers, que le rendement à l’hectare soit le plus élevé possible. Donc : suppression de la culture de plein champ, dont le rendement est d’une vingtaine de tonnes à l’hectare, par les cultures hors sol en serres, dont le rendement peut atteindre (au Canada) 400 tonnes à l’hectare ! Il faut, cependant, encore polliniser les fleurs femelles. En plein champ, les abeilles et les papillons s’en chargent. Mais dans les serres ? Qu’à cela ne tienne ! Il suffit de construire de petites ruches en carton et d’y introduire des bourdons qui vont se charger de la pollinisation... Résultat : de belles tomates sans aucun goût mais « agréables » à l’œil et résistantes aux chocs et aux manipulations. Il reste cependant un problème : ces tomates « artificielles » ne comportent pas d’oligo-éléments, indispensables à notre santé. Encore une fois, qu’à cela ne tienne : il suffit d’aller acheter, au frais de la Sécurité Sociale, les médicaments contenant les oligo-éléments manquants. C’est pourquoi la même compagnie internationale possède, à la fois, un laboratoire pharmaceutique et une industrie de fabrication de semences industrielles ! La boucle est bouclée…
Nous sommes donc en présence d’un monde où toutes les tomates ont le même goût, c’est-à-dire qu’elles n’en ont plus. Qu’à cela ne tienne, une fois encore : l’INRA se lance dans la recherche de fabrication de goûts artificiels par sélection et manipulations génétiques, pour donner aux tomates industrielles le goût des tomates naturelles disparues !! On croit rêver.
Et, tant qu’à recréer un mode disparu, les semenciers font des recherches pour obtenir hors-sol des espèces de tomates ressemblant aux espèces naturelles disparues. Ces entreprises dépensent ainsi de fortunes pour créer des espèces artificielles ressemblant aux espèces naturelles qu’elles ont fait disparaître !!
22 août 2006
Le téléphone portable
Ridicule serait celui qui nierait au téléphone portable la qualité d’avancée technique incomparable. La doxa pare cet instrument de toutes les vertus en transformant l’homme « erectus » en homme « connecticus » ! A l’image d’un banc de dauphins, l’homme est devenu un mammifère connecté en permanence avec ses semblables. Il possédait déjà la liberté de mouvement, il possède aujourd’hui celle d’être localisé à tout moment. L’homo-connecticus a subi les effets de l’évolution et il naît maintenant avec un appendice greffé généralement à sa ceinture, son téléphone portable qui fait désormais partie de son habitus. Cette excroissance lui permet de marcher dans les rues, le nez dans son ustensile, sans un regard pour son environnement ni bien sûr avec ses semblables avec lesquels il se vante pourtant d’être connecté. Il ressemble à ces touristes qui préfèrent regarder à travers l’œilleton de leur appareil photo plutôt que de jouir de la réalité. Tant qu’à être connecté avec ces derniers, l’homo-connecticus n’a plus besoin de leur cacher quoi que se soit et il fait ainsi profiter tous ceux qui l’entourent de ses conversations intimes, toute pudeur disparue. On peut ainsi, aujourd’hui, remarquer dans la rue les effets des mutations de l’espèce. Il arrive souvent de croiser des individus parlant haut et fort en marchant seul ou bien ayant une main solidement accrochée à l’oreille, certains d’entre eux ayant la malchance d’être atteints des deux pathologies en même temps … les pauvres !! C’est ainsi qu’il est devenu courant, dans les transports en commun, de bénéficier de trois ou quatre monologues simultanés.
Qu’on le veuille ou non, l’instrument est l’expression du mépris affiché et assumé. En effet, au cours d’une conversation où l’un des deux protagonistes est affligé de cette pathologie, lorsque le téléphone portable se met à sonner, ou bien le propriétaire de l’appareil décroche au milieu de la conversation et affiche ainsi son mépris pour son interlocuteur, ou bien il ne décroche pas et il signifie ainsi son mépris à son correspondant qui sait pertinemment que celui qu’il appelle est porteur d’un téléphone portable (…justement !). Donc, dans tous les cas, quelqu’un se sent, à juste titre, méprisé.
Les sonneries sont également un point intéressant. Il faut savoir décoder leur signification cachée. La lettre à Elise signifie « je suis un mélomane », un staccato signifie « Voyez comme je suis dynamique », un rire gras signifie « Je suis un rigolo plein d’humour ». La simple sonnerie classique est devenue le signe extérieur d’une ringardise insoutenable.
Les individus les plus atteints par cette addiction sont les jeunes qui ne se rendent pas compte que cet instrument recrée un cordon ombilical qu’ils ont tant voulu coupé ! Les parents peuvent ainsi les joindre partout et tout le temps, leur adresser à tout moment des conseils parentaux ou des injonctions familiales. L’ »homo connecticus » est moins libre qu’avant.
À parler vrai, on peut voir, autour de cette technique, se déchaîner l’esprit inventif d’un marketing agressif et sans scrupule, se développer une industrie d’une rentabilité éhontée, se laisser « plumer » une clientèle sans jugement critique soumise à un effet de mode totalement artificiel. Au Japon et en Corée du Sud, la course aux dernières fonctionnalités à la mode réduit la durée de vie d’un téléphone portable à 6 mois à peine. Les opérateurs ont créé et font fructifier un énorme marché. Et les gogos sont nombreux !
Qu’on le veuille ou non, l’instrument est l’expression du mépris affiché et assumé. En effet, au cours d’une conversation où l’un des deux protagonistes est affligé de cette pathologie, lorsque le téléphone portable se met à sonner, ou bien le propriétaire de l’appareil décroche au milieu de la conversation et affiche ainsi son mépris pour son interlocuteur, ou bien il ne décroche pas et il signifie ainsi son mépris à son correspondant qui sait pertinemment que celui qu’il appelle est porteur d’un téléphone portable (…justement !). Donc, dans tous les cas, quelqu’un se sent, à juste titre, méprisé.
Les sonneries sont également un point intéressant. Il faut savoir décoder leur signification cachée. La lettre à Elise signifie « je suis un mélomane », un staccato signifie « Voyez comme je suis dynamique », un rire gras signifie « Je suis un rigolo plein d’humour ». La simple sonnerie classique est devenue le signe extérieur d’une ringardise insoutenable.
Les individus les plus atteints par cette addiction sont les jeunes qui ne se rendent pas compte que cet instrument recrée un cordon ombilical qu’ils ont tant voulu coupé ! Les parents peuvent ainsi les joindre partout et tout le temps, leur adresser à tout moment des conseils parentaux ou des injonctions familiales. L’ »homo connecticus » est moins libre qu’avant.
À parler vrai, on peut voir, autour de cette technique, se déchaîner l’esprit inventif d’un marketing agressif et sans scrupule, se développer une industrie d’une rentabilité éhontée, se laisser « plumer » une clientèle sans jugement critique soumise à un effet de mode totalement artificiel. Au Japon et en Corée du Sud, la course aux dernières fonctionnalités à la mode réduit la durée de vie d’un téléphone portable à 6 mois à peine. Les opérateurs ont créé et font fructifier un énorme marché. Et les gogos sont nombreux !
05 août 2006
Dérives
Un adolescent se fait prendre en photo pendant le viol d’une fille par un téléphone portable et diffuse les photos sur le net. Un serial killer envoie une lettre à la police pour donner des détails de son crime ou laisse volontairement des indices sur le lieu de son crime. Qu’y a-t-il de commun entre ces deux faits ? Qu’est-ce qui les rapproche ?
La télévision passe en boucle des films de violence, les séries policières ayant complètement envahi les écrans. Les jeux vidéo sont, le plus souvent, des jeux violents où l’exploit et la réussite consistent à tuer le plus grand nombre d’individus virtuels (heureusement !?). Qu’y a-t-il de commun avec les faits précédents ?
La télévision met en scène des individus qui viennent exposer, sans pudeur, leur vie et leurs sentiments, leurs problèmes et leurs fantasmes. La télévision grand public permet de voir un garçon et une fille faire l’amour en direct dans une piscine. Le « happy slaping » photographié et diffusé devient une nouvelle norme de comportement.
L’exhibitionnisme ne pourrait exister sans le voyeurisme. Susciter le premier exacerbe le second. Le pornographique s’étale sur tous les écrans (télévision, ordinateurs, consoles de jeux, téléphones portables) à la disposition d’enfants de plus en plus jeunes. On compte plus de 10.000 films pornographiques par an à la télévision, sans compter les DVD. Comment ne pas associer cette avalanche pornographique avec l’augmentation du nombre de viols collectifs ? Lorsque la violence s’ajoute à l’exhibition, alors la dérive sociale devient manifeste et la société devrait s’interroger sur elle-même. Pourquoi permet-elle cette violence permanente sur les écrans de toutes sortes ? Certes, les « blousons noirs », les « skinhead », les marginaux ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est l’exploitation commerciale de cette violence par les médias. Au nom de l’argent facile, la mise en scène de la violence suscite la violence. La société a les médias qu’elle mérite et les médias ont la société qu’ils souhaitent. Entre 2002 et 2006, les actes de violence sur les personnes et sans but crapuleux (la violence pour la violence) ont augmenté de 30%. Les violences de banlieues sont la conséquence d’une société qui perd ses repères, les médias portent leur part de responsabilité. La démission parentale également.
La télévision passe en boucle des films de violence, les séries policières ayant complètement envahi les écrans. Les jeux vidéo sont, le plus souvent, des jeux violents où l’exploit et la réussite consistent à tuer le plus grand nombre d’individus virtuels (heureusement !?). Qu’y a-t-il de commun avec les faits précédents ?
La télévision met en scène des individus qui viennent exposer, sans pudeur, leur vie et leurs sentiments, leurs problèmes et leurs fantasmes. La télévision grand public permet de voir un garçon et une fille faire l’amour en direct dans une piscine. Le « happy slaping » photographié et diffusé devient une nouvelle norme de comportement.
L’exhibitionnisme ne pourrait exister sans le voyeurisme. Susciter le premier exacerbe le second. Le pornographique s’étale sur tous les écrans (télévision, ordinateurs, consoles de jeux, téléphones portables) à la disposition d’enfants de plus en plus jeunes. On compte plus de 10.000 films pornographiques par an à la télévision, sans compter les DVD. Comment ne pas associer cette avalanche pornographique avec l’augmentation du nombre de viols collectifs ? Lorsque la violence s’ajoute à l’exhibition, alors la dérive sociale devient manifeste et la société devrait s’interroger sur elle-même. Pourquoi permet-elle cette violence permanente sur les écrans de toutes sortes ? Certes, les « blousons noirs », les « skinhead », les marginaux ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est l’exploitation commerciale de cette violence par les médias. Au nom de l’argent facile, la mise en scène de la violence suscite la violence. La société a les médias qu’elle mérite et les médias ont la société qu’ils souhaitent. Entre 2002 et 2006, les actes de violence sur les personnes et sans but crapuleux (la violence pour la violence) ont augmenté de 30%. Les violences de banlieues sont la conséquence d’une société qui perd ses repères, les médias portent leur part de responsabilité. La démission parentale également.
02 août 2006
Les mains sales
Aucune cause ne justifie l’épouvante muette dans un regard d’enfant qui a peur.
La guerre, la vraie, l’ignoble, perdure au Liban avec l’assassinat de jeunes enfants innocents qui n’ont pas compris pourquoi « les grandes personnes » veulent leur faire si peur et, finalement, si mal. La fureur s’est abattue depuis quatre semaines sur un petit pays qui se trouve, pour son plus grand malheur, être l’enjeu de luttes sans pitié qui le dépassent. Chacun des protagonistes, comme d’habitude, se cache derrière ses supplétifs : l’Iran derrière les chiites partout dans le monde et donc derrière le Hezbollah (la Syrie ne compte pas dans ce conflit, même si elle essaie désespérément de jouer un rôle), les USA sont derrière Israël. Les missiles qui tombent sur les civils en Israël sont iraniens et les bombes qui tombent sur les enfants au Liban sont américaines. L’Iran trouve dans ce conflit une contre-offensive à la pression américaine pour qu’il suspende ses prétentions nucléaires et les USA poursuivent l’offensive contre les chiites qu’ils mènent depuis plusieurs années en Irak. Il s’agit, pour les uns comme pour les autres, d’asseoir leur suprématie au Moyen-Orient par pays interposés.
Et pendant ce temps, la « communauté » internationale palabre dans les palaces et manie avec dextérité une langue de bois diplomatique ridicule qui permet à chacun de mener son jeu personnel sous une apparence de consensus qui ne trompe absolument personne, et sans vouloir regarder le sang des enfants martyrs qui leur salit les mains.
La guerre, la vraie, l’ignoble, perdure au Liban avec l’assassinat de jeunes enfants innocents qui n’ont pas compris pourquoi « les grandes personnes » veulent leur faire si peur et, finalement, si mal. La fureur s’est abattue depuis quatre semaines sur un petit pays qui se trouve, pour son plus grand malheur, être l’enjeu de luttes sans pitié qui le dépassent. Chacun des protagonistes, comme d’habitude, se cache derrière ses supplétifs : l’Iran derrière les chiites partout dans le monde et donc derrière le Hezbollah (la Syrie ne compte pas dans ce conflit, même si elle essaie désespérément de jouer un rôle), les USA sont derrière Israël. Les missiles qui tombent sur les civils en Israël sont iraniens et les bombes qui tombent sur les enfants au Liban sont américaines. L’Iran trouve dans ce conflit une contre-offensive à la pression américaine pour qu’il suspende ses prétentions nucléaires et les USA poursuivent l’offensive contre les chiites qu’ils mènent depuis plusieurs années en Irak. Il s’agit, pour les uns comme pour les autres, d’asseoir leur suprématie au Moyen-Orient par pays interposés.
Et pendant ce temps, la « communauté » internationale palabre dans les palaces et manie avec dextérité une langue de bois diplomatique ridicule qui permet à chacun de mener son jeu personnel sous une apparence de consensus qui ne trompe absolument personne, et sans vouloir regarder le sang des enfants martyrs qui leur salit les mains.
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