23 septembre 2006

L’évaluation est-elle un crime ?

Au sein d’une entreprise, chacun est soumis à l’évaluation de ses supérieurs hiérarchiques et de ses pairs, parfois même de ses subordonnés dans ce qui s’appelle la pratique du trois cent soixante degrés. Et cette pratique est considérée comme normale, même si elle est parfois porteuse d’angoisse. Être évalué est le moyen de connaître sa situation, le jugement que l’on porte sur soi, le degré d’appréciation de ses performances, la qualité du regard que les autres portent sur vous. On a toujours l’impression de se connaître, mais le regard des autres apporte toujours une objectivité plus grande … la plupart du temps. Le fait qu’un supérieur hiérarchique porte un jugement sur vous est considéré comme normal, même si la chose est parfois difficile. Un jugement porté par un subordonné est riche d’une possibilité de remise en cause personnelle beaucoup plus intéressante. Je veux dire qu’il est plus gratifiant d’être apprécié par un subordonné que félicité par un supérieur. Pourquoi ce qui est une pratique courante dans le secteur privé est-il impossible dans le secteur public ? Pourquoi lorsqu’un jugement est porté sur l’Education Nationale par quelqu’un qui ne fait pas partie du corps professoral, ce jugement est considéré comme une injure par tous les enseignants ? Pourquoi, lorsqu’une critique est portée sur un juge, toute la magistrature s’insurge en criant que l’on commet un crime contre l’indépendance de la justice ? Pourquoi ces corporations ne supportent-elles pas un jugement extérieur ?

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