Ségolène Royale vient de proposer d’instaurer des jurys populaires pour mettre en accusation les élus qui n’auraient pas respecté leurs promesses ! Voilà sûrement une proposition reprise d’une suggestion trouvée sur son blog et due à un internaute habité par le démon du « tous pourris » ! Décidément, lorsqu’on met un petit doigt dans la démagogie, il est difficile de ne pas y sombrer. Un jury populaire pour juger les parlementaires ? Qui va prendre le rôle du procureur ? Qui sera le nouveau Fouquier-Tinville ? Veut-on instaurer à nouveau des tribunaux révolutionnaires ? Souvenons-nous que ces tribunaux fonctionnaient sans interrogatoire de l’accusé avant la comparution au tribunal, sans audition de témoins, sans preuve matérielle et se contentant de preuves « morales » ? Des tribunaux qui pouvaient inculper absolument n’importe qui, n’importe quand et pour n’importe quoi ! A-t-on oublié que cette période de notre histoire s’appelle « La Terreur » ? À partir de quand va-t-on juger qu’un élu n’a pas tenu sa promesse ? N’importe quand ou à la fin de son mandat ? S’il faut attendre la fin de son mandat, point n’est besoin d’un jury populaire, les électeurs ont la responsabilité de ne pas reconduire son élection. S’il n’est point besoin d’attendre la fin du mandat d’un élu pour le juger, nous nageons (et nous sombrons) en plein arbitraire. Autre question : un président de la République qui ne respecte pas ses promesses électorales risquera-t-il de se retrouver devant un jury populaire ? et quelle peine encourra-t-il ? Mettre en accusation la démocratie représentative devant une démocratie directe est un mauvais coup porté à la première qui est la seule qui vaille.
Je crains que, sous un masque de Madone, Ségolène Royale ne cache un véritable caractère despotique. Elle vient de faire son premier faux-pas dans la campagne présidentielle.
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