Les hommes et femmes politiques de gauche ne cessent de dire que Nicolas Sarkozy est un homme dangereux sans jamais expliciter la raison de ce jugement. Son bilan jugé négatif, voire catastrophique, est apparemment la seule raison objective avancée pour justifier ce qualificatif. Il n’est pas aisé d’identifier le lien entre ces deux faits. Ce n’est pas parce que les résultats obtenus par le ministre de l’intérieur en matière de sécurité publique sont insuffisants qu’il est licite de le qualifier de dangereux. Peut-être les opposants s’appuient-ils sur la politique menée en matière d’immigration pour justifier leur appréciation ? On peut être en désaccord avec cette politique, mais il serait plus juste de dire que celle-ci est immorale ou inhumaine que de la qualifier de dangereuse. S’appuie-t-on alors sur ses choix en matière de sécurité routière ? ou sur les essais entrepris pour assimiler et pacifier l’islam français ? La vraie raison ne serait-elle pas que l’on cherche à amalgamer dans un même opprobre Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen ? Le ministre de l’intérieur étant vu comme le candidat le plus sérieux pour l’opposition, c’est en cela qu’il est jugé dangereux. Faute de pouvoir proposer une critique constructive et alternative claire en matière de sécurité et d’immigration, il est plus simple d’agiter, comme le fait d’ailleurs l’extrême droite, le drapeau de la peur. Donc, cet homme doit être dangereux !
Homme politique jusqu’aux bouts des ongles, peut-on cependant estimer qu’il possède les qualités d’un Président de la République ? L’apparence est-elle un critère important ? Je crois que oui et voilà bien ce qui me gêne dans le personnage : peut-on admettre que le Président de la République Française parle un français approximatif ? Sans dire qu’il parle l’argot, sa grammaire est souvent approchée, voire glissante. Je me souviens de la maîtrise de la langue française de François Mitterrand ou de Charles de Gaulle et la comparaison est assassine. Une maîtrise insuffisante de la langue est un manque de culture flagrant. Je me demande si ce n’est pas incompatible avec le statut de Président de la République.
En contrepartie, lorsque l’opposition crie au scandale devant le cumul de la situation de candidat et de ministre, elle oublie un peu vite que Lionel Jospin était Premier Ministre lors de sa candidature malheureuse de 2001. Pourquoi ce qui était parfaitement admis en 2001 devient-il insupportable en 2006 ?
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