Il n’y a que les pécheurs pour contester la disparition de la ressource halieutique ; il n’y a que les industriels pour contester l’impact de l’industrie sur les changements climatiques ; il n’y a que les enseignants et leurs syndicats pour croire que l’Education Nationale est performante ; il n’y a que les fonctionnaires pour refuser l’évolution de carrière au mérite et refuser la critique des 35 heures ; il n’y a que les partis politiques minoritaires pour réclamer le retour aux pratiques de la IVème République ; il n’y a que les grandes fortunes pour contester l’ISF ;
Il n’y a que les salariés des entreprises publiques pour refuser l’économie de marché ; etc … etc … Bref, chacun ne sait et ne veut voir que « midi à sa porte ». C’est-à-dire que personne n’est capable de remettre en question ses intérêts particuliers au bénéfice de l’intérêt général.
Il est alors inquiétant de voir la candidate aux élections présidentielles du Parti Socialiste construire son programme en notant soigneusement sur son petit cahier à spirale les desiderata de ses concitoyens ! Ce petit cahier va bientôt contenir tout et son contraire, dans tous les cas un fatras de réclamations corporatistes. Quel danger pour le pays que d’en faire un programme présidentiel ! Qui pourrait imaginer le Général de Gaulle notant sur son calepin les demandes corporatistes de ses concitoyens pour décider du sort de la France ? Il ne s’agit pas là d’une démocratie participative mais bien de populisme dans ce qu’il a de plus dangereux. La démocratie participative fonctionne grâce aux instances représentatives. Si celle-là ne fonctionne pas, cela vient du fait que celles-ci ne sont pas représentatives et sont donc incapables de prendre en compte l’intérêt général. Généralement, la démagogie populiste s’exprime de manière détournée, presque clandestine. Nous assistons aujourd’hui à l’ascension au statut de mode de gouvernement de ce type de populisme ! C’est sans détour que la candidate nous explique et nous montre que son projet présidentiel se construit en amalgamant les doléances populaires. La démocratie participative consiste à impliquer les citoyens dans un programme, le populisme consiste à construire un programme à partir des revendications contradictoires des citoyens. Dans la démocratie participative, la démocratie est première. Dans le populisme, la démagogie est souveraine.
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