La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
22 avril 2008
Citoyen d’honneur ou citoyen instrumentalisé?
Qui peut croire à la sincérité du geste du maire de Paris consistant à donner une distinction honorifique au Dalaï-Lama ? Qui peut penser une seconde que cette gesticulation n’est pas guidée par un opportunisme de première grandeur ? Après la « bravitude » de Ségolène Royal sur la Grande Muraille, quel meilleur moyen de se positionner comme le leader moral de la gauche ? Dans ce calcul, quelle est la place du peuple chinois (je ne parle pas de ses dirigeants) qui s’est senti insulté par les évènements de Paris ? Comment peut-on donner la priorité à ses ambitions personnelles sur le sentiment de mise à l’index d’un peuple qui représente une des plus vieille civilisation du monde, plus ancienne que la civilisation occidentale de quelques millénaires ? Il est incontestable que les dirigeants chinois sont ulcérés par les évènements de Paris, ce qui n’est pas forcément grave, mais il n’en est pas moins vrai que le peuple chinois est blessé, ce qui est affligeant. Et le geste du maire de Paris n’arrange rien. On ne peut pas en vouloir aux chinois de vivre avec la propagande de leur dirigeants. C’est pourquoi il est inutile de les blesser. Quelle connaissance le maire de Paris a-t-il de la sensibilité et des sentiments de la civilisation chinoise ? De quel droit prend-il le risque d’agir comme il le fait au risque de créer un sentiment d’être insulté dans la population chinoise ? Et enfin, de quel droit la France et ses représentants se donnent-ils le droit de donner des leçons au monde entier ? Ont-ils déjà oublié la guerre d’Algérie ? S’il y avait une faute à ne pas commettre, c’était de donner les jeux olympiques à Pékin. La faute originelle a été de privilégier les aspects financiers au respect des règles morales : il ne fallait pas « donner » les jeux olympiques à un régime autoritaire et sanguinaire.
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