Le Parti Socialiste entreprend (du moins, on le souhaite) une rénovation de sa doctrine et de sa vision de la société. Il n’est que temps, mais le succès n’est pas garanti. En effet, la condition nécessaire (mais non suffisante) est que les socialistes abandonnent une fois pour toutes leurs anciens démons, à savoir :
• la méfiance (voire la haine) du patron d’entreprise, pour reconnaître que sans entreprise, il n’y a pas de salut car il n’y a pas d’emploi productif ;
• la méfiance viscérale envers le secteur privé et la « déification » du secteur public, alors que le seul secteur privé est en mesure d’enrichir le pays ;
• la condamnation de la richesse (voire de la réussite) au nom de l’égalité revendiquée pour les plus pauvres, faisant ainsi un amalgame mortifère entre égalité et équité ;
• l’État providence, vieille théorie keynésienne qui n’a plus court dans un monde ouvert et mondialisé ;
• les tentations protectionnistes, ce qui revient à rester aveugle aux évolutions du monde.
Cette liste n’est pas exhaustive, car il faudrait y ajouter les rivalités des courants réformiste (Strauss-Kahn, Delanoë, Rocard), gauchiste (Fabius, Mélenchon, Emmanuelli), rénovateur (Valls, Montebourg, Peillon), ségoléniste (qui déjà ?) qui enlise le Parti Socialiste dans le marais des sacro-saintes synthèses sans ambition, sans goût et sans couleur. Le Parti a perdu la confiance populaire. Pour s’en convaincre, il suffit de se souvenir que le grand Ouest, qui est resté à l’abri des invasions guerrières, des traumatismes de désindustrialisation, a voté en majorité pour la gauche aux élections présidentielles et que l’Est français (populaire) qui a connu les souffrances de la reconversion industrielle a voté pour la droite et l’extrême droite. Le temps passé par les socialistes à analyser les raisons de leur échec aux présidentielles est du temps perdu, tellement le diagnostic est facile à faire : la doctrine du Parti Socialiste est vieille de 35 ans !! Le monde a changé et les socialistes ont fermé les yeux. Il est à craindre que l’échec ne soit au bout du chemin, tellement le document actuel dit de Déclaration de Principe et daté du 23 Avril 2008 établi par le Parti est un tissu de banalités, voire de contradictions. Le texte est publié sur Internet (www.fonctionnement.parti-socialiste.fr/declaration-de-principe/). La lecture de ses 22 articles est consternante. Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
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