La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
09 mai 2008
Les contresens du Parti Socialiste
Le Parti Socialiste a entamé sa longue marche de rénovation qui doit le conduire à redécouvrir et formaliser ses idéaux politiques et rénover son organisation. Manifeste(s), congrès, livres multiples sont autant de bornes jalonnant ce chemin. Il est à craindre, cependant, que tous ces efforts soient vains, entachés qu’ils sont par une erreur fondamentale : le parti a choisi une tactique consistant à construire un programme et à l’imposer au futur candidat à la présidentielle. C’est prendre le problème à l’envers. Tous les grands hommes d’État n’ont jamais eu besoin de la béquille d’un parti pour se construire une vision politique et l’incarner aux yeux du peuple : Louis XIV, Napoléon, Léon Blum et Jean Jaurès, Charles De gaulle. C’est autour du leader que se construit la dialectique et non l’inverse. C’est le leader qui doit prendre le parti et non le parti qui doit adouber le candidat. L’homme d’État, candidat à la Présidence de la République, est habité par une ambition nationale qui ne demande rien aux partis politiques. Tant que le candidat à la Présidence se permettra d’essayer de soudoyer le leader d’un autre parti pour tenter de ratisser plus large, comme le pitoyable essai de S.Royal tentant de persuader F. Bayrou de devenir son Premier Ministre, cela signifiera que le candidat sacrifie sa vision à l’opportunisme électoral et n’est donc pas digne de la fonction. Les éléments d’une vision comportent obligatoirement une doctrine économique cohérente (Keynes, Friedman, Prescott). C’est encore un travail à faire au sein du Parti Socialiste. Ce dernier proclame que le socialisme s’incarne dans l’économie sociale de marché. Cela ne veut strictement rien dire et ressemble étrangement aux fameuses synthèses socialistes. Le seul but d’une économie est d’avoir une croissance économique qui permette à chacun de trouver un travail, seul outil de valorisation de l’homme. La question est donc : quelle politique économique pour obtenir cette croissance, compte tenu des contraintes du monde actuel (mondialisation, écologie, paupérisation, spéculation, …). Malheureusement, le Parti Socialiste souffre de la néfaste habitude de la synthèse. À vouloir à tout prix construire un programme qui recueille un consensus sincère ou forcé, le parti construit en nivelant par le bas et en éliminant ainsi tout enthousiasme en ne faisant que des frustrés. Décidément, les socialistes ne sont pas prêts d’avoir un nouveau Mitterrand, capable de faire de la France l'inspiration d'une Europe qui retrouve enfin son rayonnement scientifique et culturel.
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