La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
18 janvier 2010
Quel avenir pour Haïti ?
Pour les habitants d’Haïti, il s’agit d’une fin du monde, d’une apocalypse. Pauvres au-delà du raisonnable, les voilà complètement démunis, meurtris, blessés, détruits. Cette île, posée sur la route des cyclones tropicaux, est aussi assise sur une faille importante de la tectonique des plaques. Aux douleurs dues à une Histoire chargée de révoltes humaines, de guerres et de dictatures, les habitants de cette île vivent sous la menace des révoltes de la nature. Déjà en 1751, un séisme détruisit Port-au-Prince. Les tremblements de terre, les ouragans, les inondations, sont récurrents. Depuis toujours, l’île compte ses morts. En 1963, l’ouragan Flora fait 5000 victimes, l’inondation des Cayes noie 20.000 hectares en 1986, l’ouragan Jeanne de 2004 fait 300.000 sinistrés et 3000 morts. La litanie des catastrophes est impressionnante. Le séisme de 2010 fera plus de 200.000 morts. A cette succession de catastrophes naturelles s’ajoute l’incurie des dictatures successives qui ont conduit ce pays aux portes de l’absolue pauvreté. Haïti est un pays détruit à la dérive. La réaction immédiate et importante des USA est à la hauteur de la catastrophe humanitaire qui frappe l’île. Le désordre qui s’est installé et l’incapacité du gouvernement haïtien à maintenir l’ordre justifie l’envoi par les Américains d’une force armée importante pour contenir et empêcher les débordements que crée obligatoirement le désespoir. La prise en main, par les USA, de l’administration de l’île est en cours. Un regard sur la carte du monde montre que Cuba, cette épine dans le pied de la diplomatie américaine, est à mi-chemin entre la Floride et Haïti. Comment ne pas songer que l’idée de faire de cette île le cinquante et unième état des USA n’ait surgi dans l’esprit de l’administration américaine ? Comment ne pas imaginer que les stratèges américains n’aient pas immédiatement vu la possibilité de prendre Cuba en sandwich et, ainsi, de renforcer la pression des USA sur ce « furoncle » communiste qui a poussé au beau milieu de la zone d’influence américaine ? Sans faire à priori un procès d’intention aux USA, la communauté internationale et l’ONU devront, malgré tout, rester vigilants. Les Haïtiens ont chèrement payé dans le passé leur indépendance et ils méritent de la garder.
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