27 janvier 2010

Contradiction

L’Église chrétienne se prépare à accorder la sanctification à Jean-Paul II. La récente révélation de la pratique de la mortification de l’ancien pape est devenu un argument supplémentaire pour lui accorder cette distinction. La mortification est ainsi élevée au rang de justification de la sanctification à venir. S’infliger des souffrances physiques serait le signe indéniable d’un comportement chrétien exemplaire. Sans être adhérent au dogme de l’Église catholique, on ne peut, cependant, qu’être surpris par cette argumentation. Pour tout humaniste, la souffrance physique infligée à quiconque se dénomme torture, quel que soit celui qui l’inflige. De même que la suppression de l’être physique, qu’il s’agisse de meurtre ou de suicide, est formellement condamnée par cette Église, il devrait en être de même pour la torture. Blesser physiquement le corps est injurier ce qui est regardé par l’Église comme l’œuvre de Dieu. L’homme n’a-t-il pas été créé à son image ? La mortification physique n’est-elle donc pas une profanation ? N’est-ce pas identique à la détérioration volontaire de tout objet sacré ? L’auto-flagellation n’est pas une pratique thaumaturge, elle est une déviation psychologique pour tout homme normal. Elle ne pourrait se justifier que pour un marcionite pour qui le monde et l’homme sont l’œuvre d’un démon. Les chrétiens devraient s’interroger sur cette contradiction. Mais il faut bien avouer que ce problème reste dérisoire devant les souffrances infligées par l’homme lui-même à ses semblables à travers le monde entier. L’espèce humaine s’auto-flagelle depuis des siècles et on ne peut pas dire que le monde soit peuplé de saints !

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