La Tunisie, l’Algérie, l’Égypte, le Yémen … la révolte des peuples sous le joug des dictatures arabes se répand comme une traînée de poudre. L’inquiétude règne dans tous les ces pays parmi leurs dirigeants. L’Occident regarde ce vent de protestation et d’exigence de liberté avec circonspection, ce qui peut paraître paradoxal de la part de ceux qui brandissent le drapeau de la démocratie en toutes occasions. Pourquoi une telle perplexité ? L’explication tient dans la crainte de l’Occident face à l’islamisme et à ses impardonnables dérives. Les dictatures arabes, en muselant toute opposition, en emprisonnant les protestataires, en truquant les caricatures d’élections, apparaissent aux occidentaux comme un rempart face à la montée de l’islamisme. Depuis longtemps, Al Qaida a déclaré la guerre à ces régimes dictatoriaux, jugés impies et violant les lois coraniques, traites aux musulmans à cause de leurs relations avec les occidentaux. Muselées dans leur expression, paralysées dans leur action, les oppositions ne peuvent espérer que le renversement de ces dictatures. Dans le même temps, pour les islamistes, ce renversement est le point de passage obligé pour créer l’occasion d’une prise de pouvoir. Ainsi, les révoltes actuelles dans certains pays arabes sont une divine surprise pour les extrémistes musulmans. Conscients de ce danger, les pays occidentaux se trouvent hésitants entre la nécessité de soutenir ces révoltes populaires qui réclament la chute des dictatures et la crainte d’une prise de pouvoir par les islamistes à l’aune d’une vacance du pouvoir. Il est, en effet, à craindre que les oppositions modérées, complètement désorganisées par des années de répression, soient incapables d’assurer une réelle transition démocratique et laissent ainsi la voie ouverte aux islamistes pour remplacer une dictature par une autre, encore plus répressive.
Le devoir des démocraties occidentales est donc clair. Il faut qu’elles apportent, sans réserve, leur aide aux oppositions modérées pour que celles-ci s’organisent et assurent une transition évitant toute vacance du pouvoir. Ceci est certainement plus facile à dire qu’à faire. Ben Laden est à l’affût !
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