La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
26 février 2011
L’Europe n’existe pas
Le Maghreb s’embrase et les dictateurs assassinent leur peuple. Ils enrôlent des mercenaires sans foi ni loi pour commettre les pires exactions afin de défendre leurs prébendes, leurs avantages, leur enrichissement indu et leur pouvoir usurpé pour beaucoup d’entre eux. Le pire n’étant jamais bien loin, parmi ces mercenaires sanguinaires, se trouvent des Européens, des Serbes en l’occurrence. Et devant ces épouvantables massacres, l’Europe « envisage la possibilité d’éventuelles » sanctions envers un dictateur qui bombarde sa propre capitale et dont les éructations médiatiques ressemblent, à s’y méprendre, aux vociférations hitlériennes! Mille morts plus tard, l’Europe continue de tergiverser. Elle se noie dans une mascarade immonde, si ce n’est dans un ridicule achevé. Nous avons aujourd’hui la preuve que l’Europe n’a pas d’existence autre qu’un club de marchands dont la seule préoccupation est de faire des affaires sur le dos des peuples ! Sans morale et sans courage. Le rêve des initiateurs de l’Europe est bel et bien enterré. L’Europe sombre … dans la honte et la pusillanimité. Rappelez-vous Munich !! Indignez vous devant une telle hypocrisie froussarde. Nous n’avons pas, décidément, des responsables qui soient à la hauteur des évènements qui changent le monde.
24 février 2011
Scénario catastrophe
Un collectif anonyme de fonctionnaires du Quai d’Orsay s’élève vigoureusement, et à juste titre, dans la presse contre la politique étrangère de Nicola Sarkozy. Si la critique est sévère, elle n’en reste pas moins insuffisante. En effet, au regard des évènements violents qui secouent le Maghreb et le Moyen-Orient, on ne peut passer sous silence l’attitude de l’ensemble des pays occidentaux depuis des années et sous des gouvernements divers envers ces dictateurs qui, aujourd’hui, révèlent leur vrai visage en faisant tirer sur leur peuple. Pendant des décennies, ces gouvernements ont fermé les yeux et courtisé ces tyrans, assoiffés de richesses et de pouvoir, pour vendre leurs armements qui, aujourd’hui, se retournent contre les citoyens. Le réveil risque d’être difficile. En effet, les conséquences des évènements actuels risquent d’être dévastateur. Une déstabilisation des pouvoirs dictatoriaux des pays du Moyen-Orient peut donner à l’Iran les moyens de semer le désordre dans les monarchies pétrolières et mettre ainsi en péril l’approvisionnement énergétique des pays occidentaux. L’Arabie Saoudite, le premier producteur pétrolier mondial, n’est pas à l’abri de la contagion libératrice qui secoue cette partie du monde. Croit-on, alors, que les USA vont rester l’arme aux pieds ? Quelles seront les réactions chinoise et russe dans un tel scénario ? Un blocage du détroit d’Ormuz peut avoir des conséquences immenses sur l’approvisionnement et le prix du pétrole et, en conséquence, sur les économies occidentales. Dans le même temps, Al Qaïda fait le pari de la division de la Libye et de l’instauration d’un état islamique dans la partie sécessionniste du pays. Un état islamique assis sur les plus amples réserves pétrolières de l’Afrique ne pourra laisser les pays occidentaux (et la Chine ?) indifférents.
21 février 2011
Madame la Marquise
Nos hommes politiques, le regard fixé sur l’horizon des présidentielles, passent leur temps à leur jeu préféré, celui des petites phrases, des anathèmes, des attaques personnelles. Le discours politique s’enlise dans l’anecdotique et l’invective. Jaures est mort une deuxième fois. Il faut dire qu’il n’y a rien de plus urgent que ces petits jeux ! En effet jamais le pays ne s’est si bien porté, jamais le monde n’a été aussi paisible, n’est-ce pas ? L’économie française sombre peu à peu dans les profondeurs de la récession : la balance des paiements continue d’être déficitaire et de faire grossir la dette déjà abyssale du pays, le chômage reste obstinément collé au niveau des 10% de la population active malgré les contorsions statistiques. Le nombre de pauvres et d’exclus augmente inexorablement tandis que l’enrichissement immoral de quelques-uns continue de faire scandale. La désindustrialisation du pays a fait disparaître 500.000 emplois en l’espace d’une vingtaine d’années, avec la disparition pratiquement totale de secteurs entiers comme les constructions navales, la manutention portuaire (merci aux syndicats !), la machine-outil, les industries électronique, textile, sidérurgique, du jouet, la conception et la fabrication de motos et d’instruments de musique, etc … Le système judiciaire n’a jamais aussi mal fonctionné, les services publics sont malades et l’administration reste inefficace et anonyme. L’Éducation Nationale continue de laisser 20% des élèves sortir du système scolaire sans aucune qualification, les élèves de plus en plus nombreux abordent le secondaire sans maîtriser la lecture et l’écriture, encore moins la grammaire et le vocabulaire. Dans le même temps, l’enseignement supérieur et la recherche sombrent dans les profondeurs des classements internationaux. La culture disparaît dans le règne du dérisoire et de l’éphémère consumériste. D’échecs en échecs, la gestion de l’immigration est passée de l’assimilation à l’intégration, puis à la lutte contre le communautarisme, signant par là sa capitulation. Malgré une succession incessante de mesures opportunistes, l’insécurité grandit et les zones de non-droit perdurent. La politique étrangère de la France reste inaudible et se décrédibilise par manque de vision et de compréhension du monde. Il n’y a vraiment pas de quoi s’inquiéter, n’est-ce pas messieurs les politiques ? Tout va très bien, Madame la Marquise …
18 février 2011
La chèvre de Mr. Séguin
Quel enfant ne connaît pas l’histoire de la chèvre de Monsieur Séguin, conte des Lettres de mon moulin d’Alphonse Daudet ? Quel parent n’a pas raconté cette triste histoire ? Comment faire comprendre aux enfants le choix de cette petite chèvre ? Préférant la liberté à la sécurité de son enclos, l’animal choisit le danger mortel d’affronter le loup auquel elle ne pourra finalement pas échapper. En renonçant à la sécurité que lui offre son berger, elle a choisi son destin. Ce choix n’est pas sans rappeler celui que la Genèse nous raconte. Comme la chèvre de Monsieur Séguin, Adam fait le choix de passer outre à l’interdiction du fruit défendu. Ce faisant, il choisit d’avoir un destin plutôt que de jouir de l’éternité. Comme la chèvre choisit de succomber dans les mâchoires du loup, l’homme choisit sa propre mortalité. À l’éternité protectrice, l’homme a préféré un mortel destin, mais libre … de penser que Dieu n’existe pas.
16 février 2011
Internet et Révolution
Les évènements récents éclairent crûment le rôle des techniques actuelles de communication et d’échange, Internet, les smartphones, les réseaux sociaux. Les révoltes actuelles du Maghreb auxquelles nous venons d’assister doivent à l’évidence une grande part de leur succès à l’utilisation massive de ces nouveaux moyens par les citoyens. Aucun des gouvernements concernés par ces mouvements de révolte n’a pu empêcher la mobilisation en masse des individus qui communiquent entre eux en temps réel malgré les obstacles levés par les États, qui diffusent les mots d’ordre et qui s’informent sur les évènements et les moyens de contourner ces obstacles. Chaque manifestant peut, en permanence, se mettre en relation avec un nombre considérable de citoyens, créant presque instantanément un mouvement de foule que les gouvernements peuvent interdire mais sont incapables d’entraver. Les barricades empêchent les véhicules policiers et les chars de circuler, mais rien n’empêche les citoyens de s’informer mutuellement. Les levées de protestations ne sont plus uniquement confinées à l’espace restreint d’une ville, mais sont instantanément nationales, voire internationales. La propagation des revendications s’étale comme une immense tache d’huile qu’aucun barrage policier ou militaire ne peut arrêter. Ce qui vient de se passer en Tunisie et en Égypte, ce qui se passe au Yémen, en Jordanie, en Algérie, ce qui va se passer ailleurs (les Émirats, l’Arabie Saoudite, la Libye, l’Iran forcément, …), est une conséquence de l’utilisation massive des nouveaux moyens de communication. Qui aurait pu le prévoir ? Aucun gouvernement, aucun gourou de la communication, aucune société de conseil n’a imaginé le rôle sociétal de ces techniques. Un champ de réflexion vient de s’ouvrir. Espérons que la démocratie née de la volonté d’un peuple sera plus réussie que celle imposée par les armes, comme en Irak et en Afghanistan.
14 février 2011
Révolte ou Révolution ?
L’allumette tunisienne a fait exploser la bombe égyptienne. Nous venons d’assister à une révolution populaire exemplaire, tellement importante que nous devons, nous autres occidentaux et particulièrement nous autres français, l’accompagner avec la plus grande attention. La civilisation égyptienne est vielle de six milles ans d’histoire. Elle a donné au monde quelques-unes de ses plus grandes pages d’histoire. C’est peut-être le poids de cette ancienneté séculaire qui explique la dignité et le courage avec lesquels les Égyptiens ont conduit leur révolution. Les Français devraient être particulièrement frappés et émus par le fait que la foule égyptienne de la place Tahrir a repris en chœur et en français la trilogie révolutionnaire des années 1790, liberté, égalité, fraternité ! Les Égyptiens ont ainsi fait comprendre la filiation de leur révolution avec la Révolution Française. Cela nous donne des devoirs. La France se doit d’être particulièrement attentive à l’évolution de la situation pour que cette révolution débouche, comme celle de 1789, sur une véritable démocratie et, pourquoi pas, sur une vraie République. La non-ingérence à laquelle font référence nos gouvernants, pour expliquer leur effacement pratiquement total durant les évènements, ne doit pas obérer le devoir de la France dans l’accompagnement discret, mais amical et efficace, de l’évolution à venir de la situation. En effet, les dangers existent que cette situation dérive vers des solutions dangereuses. Bien que son comportement fut, jusqu’à présent, exemplaire, il n’en reste pas moins que le pouvoir est aux mains de l’armée. Ce simple fait est déjà un accroc à la démocratie. De plus, cette armée est traversée de convictions très différentes car, comme le peuple égyptien, elle est constituée de citoyens de toutes croyances et nous ne pouvons être sûrs de son comportement à venir. Enfin, n’oublions pas que les Frères Musulmans restent, quoi qu’ils en disent, une hypothèque sur l’avenir. Des pays voyous comme l’Iran espèrent, et le font savoir, que l’islamisation radicale de la société égyptienne trouvera là le moyen de se développer. Il est indispensable que les occidentaux restent vigilants et trouvent les voies et moyens pour éviter ces dangers. Le peuple égyptien mérite de connaître la vraie liberté, celle de la démocratie laïque. Un certain nombre de signes sont inquiétants. Pourquoi des milliers de réfugiés fuient-ils la Tunisie vers l’Italie alors que le dictateur a pris la fuite, si ce n’est que parce que l’économie du pays s’effondre ? Pourquoi le portrait d’Hosni Moubarak a-t-il été remplacé par le nom d’Allah dans la salle de réunion des membres du gouvernement ? Pourquoi faut-il 6 mois aux militaires égyptiens pour rendre le pouvoir aux civils ? Avoir suspendu la constitution, dissous le Parlement et décidé de gouverner par décrets revient à donner les pleins pouvoirs aux militaires. Les jeux ne sont pas faits et il faut rester vigilant sans que le romantisme nous aveugle. Pour le moment, nous venons d’assister à la révolte des peuples. L’avenir dira bientôt s’il s’agit de révolutions.
10 février 2011
Corporatisme indécent
Qui, plus que les magistrats, est censé respecter la loi ? Celle-ci stipule que le droit de grève n’existe pas pour ces deniers. Or, dans un mouvement corporatiste généralisé, un grand nombre de magistrats, faisant fi de la loi, se mettent en grève en refusant de s’occuper de dossiers qu’ils jugent eux-mêmes « non urgents ». Il est à craindre que les justiciables concernés n’aient pas la même appréciation ! La raison de cette forfaiture ? La responsabilité éventuelle des magistrats impliqués a été évoquée par le pouvoir exécutif lors de l’affaire dite « Laetitia » (une jeune fille est horriblement assassinée par un détenu dangereux relâché sans suivi judiciaire). Devant cette attitude irresponsable, deux réflexions viennent à l’esprit. Le pouvoir judiciaire serait-il le seul qui n’aurait aucun contre-pouvoir ? Qui se souvient de sanctions énoncées par le Conseil Supérieur de la Magistrature envers un de ses membres ? Pour mémoire, rappelons quelques « erreurs » qui sont restées sans suite pour la magistrature :
Monique Case : condamnée en 1965 et acquittée le 5 mai 1966 ;
Roland Agret : condamné en 1973, Paris, rejugé et acquitté en 1985 et réhabilité ;
Rida Daalouche : condamné en 1991 puis le 12 avril 1994, rejugé et acquitté le 8 mai 1999 ;
Jean Dehays : condamné en 1949, rejugé et acquitté en 1955.
Jean-Marie Devaux : condamné en 1963, rejugé et acquitté en 1969 ;
PatrickDils :1989, Montigny-lès-Metz (France) rejugé et acquitté en 2002 ;
Ce rappel n’est, certes, pas exhaustif. Enfin, on ne peut passer sous silence la scandaleuse affaire d’Outreau, dans laquelle le procureur Gérard Lesigne confie l’instruction au juge Burgaud, qui détruit la vie d’une quinzaine d’innocents, à jamais pour certains. Malgré une commission parlementaire qui a mis en évidence les manquements de l’instruction, menée uniquement à charge et sous influence, le Conseil Supérieur de la Magistrature n’a pris aucune sanction envers les magistrats en cause. Ces simples rappels devraient inciter les magistrats à plus de retenue dans la manifestation de leur mécontentement. Certes, la Justice manque de moyens. Mais, qui n’en manque pas ? Quand tous ceux qui expliquent leurs défaillances par le sempiternel manque de moyens comprendront-ils que le pays est en voie d’appauvrissement et qu’il devient indécent de refuser toute remise en cause par le seul argument des moyens insuffisants ? Quand comprendront-ils que nous n’avons pas d’autre issue que d’essayer de faire mieux, avant d’être contraint de faire seulement autant, avec moins de moyens ? Quand comprendront-ils que nous devons payer le fait d’avoir, depuis un demi-siècle, vécu au-dessus de nos moyens ? Quand comprendront-ils que nous ne pouvons pas reporter sans cesse et sans vergogne sur les générations futures la charge de payer ? La charge de la dette est de l’ordre de 50 milliards d’Euros, ce qui en fait le deuxième poste budgétaire de l’État après celui de l’Éducation Nationale qui atteint 60,5 milliards d’Euros. Peut-on suggérer au Syndicat de la Magistrature de négocier avec les syndicats de l’Éducation Nationale un transfert de moyens entre les budgets de la Justice et de l’Éducation Nationale ? Le spectacle risque d’être fort intéressant !
Monique Case : condamnée en 1965 et acquittée le 5 mai 1966 ;
Roland Agret : condamné en 1973, Paris, rejugé et acquitté en 1985 et réhabilité ;
Rida Daalouche : condamné en 1991 puis le 12 avril 1994, rejugé et acquitté le 8 mai 1999 ;
Jean Dehays : condamné en 1949, rejugé et acquitté en 1955.
Jean-Marie Devaux : condamné en 1963, rejugé et acquitté en 1969 ;
PatrickDils :1989, Montigny-lès-Metz (France) rejugé et acquitté en 2002 ;
Ce rappel n’est, certes, pas exhaustif. Enfin, on ne peut passer sous silence la scandaleuse affaire d’Outreau, dans laquelle le procureur Gérard Lesigne confie l’instruction au juge Burgaud, qui détruit la vie d’une quinzaine d’innocents, à jamais pour certains. Malgré une commission parlementaire qui a mis en évidence les manquements de l’instruction, menée uniquement à charge et sous influence, le Conseil Supérieur de la Magistrature n’a pris aucune sanction envers les magistrats en cause. Ces simples rappels devraient inciter les magistrats à plus de retenue dans la manifestation de leur mécontentement. Certes, la Justice manque de moyens. Mais, qui n’en manque pas ? Quand tous ceux qui expliquent leurs défaillances par le sempiternel manque de moyens comprendront-ils que le pays est en voie d’appauvrissement et qu’il devient indécent de refuser toute remise en cause par le seul argument des moyens insuffisants ? Quand comprendront-ils que nous n’avons pas d’autre issue que d’essayer de faire mieux, avant d’être contraint de faire seulement autant, avec moins de moyens ? Quand comprendront-ils que nous devons payer le fait d’avoir, depuis un demi-siècle, vécu au-dessus de nos moyens ? Quand comprendront-ils que nous ne pouvons pas reporter sans cesse et sans vergogne sur les générations futures la charge de payer ? La charge de la dette est de l’ordre de 50 milliards d’Euros, ce qui en fait le deuxième poste budgétaire de l’État après celui de l’Éducation Nationale qui atteint 60,5 milliards d’Euros. Peut-on suggérer au Syndicat de la Magistrature de négocier avec les syndicats de l’Éducation Nationale un transfert de moyens entre les budgets de la Justice et de l’Éducation Nationale ? Le spectacle risque d’être fort intéressant !
09 février 2011
La médiocrité nous gouverne
Le monde est en crise. Les dictatures sont ébranlées, un milliard d’êtres humains meurent de faim, quelques prédateurs s’enrichissent de façon éhontée au détriment du plus grand nombre, les pays occidentaux vacillent sous la poussée des pays émergents, le terrorisme envahit la planète, les dérèglements climatiques la dévastent, les droits de l’homme sont bafoués un peu partout sans vergogne. Pendant le même temps, les politiques et les médias complices nous abreuvent de considérations véhémentes sur les déplacements des membres du gouvernement ! Sans propositions réelles et crédibles, ils s’agitent frénétiquement et de façon ridicule, allant jusqu’à réclamer, en toutes occasions, la démission de tel ou tel membre du gouvernement, espérant faire croire ainsi que le rôle de l’opposition est fermement tenu. En réalité, le vide sidéral de la pensée politique est consternant et inquiétant. Toutes ces fausses indignations sur des faits anecdotiques cachent l’incapacité des politiques à construire une vision et un projet crédible. La chasse aux concepts fumeux et éphémères (le « care », l’égalité réelle, la démocratie participative, le désir d’avenir, la politique de civilisation, l’identité nationale, …) cache le désarroi intellectuel considérable des élites politiques. Rien n’est venu remplacer le marxisme à gauche ou le libéralisme de la main invisible à droite. Le déficit intellectuel se camoufle difficilement derrière une misère intellectuelle inquiétante qui se contente de slogans et de formules incantatoires, d’indignations feintes et faciles. Les intellectuels ne sont d’ailleurs pas en reste de déficit de la pensée. Le show médiatique a pris le pas sur la réflexion et l’immédiateté sur la construction prospective. Aveuglés par leurs ambitions personnelles, inhibés par leur ignorance et leur médiocrité, empêtrés dans leurs rivalités, les hommes politiques ne savent plus ce que le mot « politique » veut dire, ce qu’il contient d’exigeant, ce qu’il nécessite pour construire une vision managériale de la société dans le monde. Faute d’une véritable ambition nationale, ils instrumentalisent des concepts fumeux dont ils espèrent qu’ils cacheront le vide de leur pensée et leur irresponsabilité. Le pays est en manque grave d’hommes politiques capables d’oublier leur ambition personnelle pour s’investir entièrement dans l’intérêt national.
Inscription à :
Articles (Atom)