Le lancement récent du LHC de Genève a mis les projecteurs de l’actualité sur la physique fondamentale. Or, celle-ci se trouve aujourd’hui dans un état proche de la confusion. Il y a près d’un siècle, les physiciens croyaient avoir expliqué le monde. Aujourd’hui, ils n’y comprennent plus rien et se contentent d’appliquer des règles dont ils ne comprennent pas la signification. En cosmologie, seule une infime partie du contenu de l’Univers nous est perceptible, 90% de ce contenu étant un incompréhensible mystère : il existe mais on ne sait pas de quoi il s’agit. Dans le monde microscopique, le comportement des particules subatomiques est, lui aussi, devenu incompréhensible. Ces particules ont des comportements étranges que la physique arrive à décrire mais dont elle est incapable d’expliquer la raison et la cause. Par exemple, la physique quantique se contente de décrire la dualité onde/particule sans pouvoir expliquer les raisons de ce phénomène. Il en est de même pour la non-localité ou « l’effondrement de la fonction d’onde ». Ces comportements n’existent pas dans le monde macroscopique qui est le nôtre sans que l’on sache vraiment pourquoi. Cela conduit les physiciens à des manipulations mathématiques, telle la « renormalisation », pour que le résultat de leurs équations coïncide avec les observations. C’est un peu ce qu’avait fait Einstein lorsqu’il introduisit sa constante cosmologique dans ses équations de la Relativité Générale. Mais il eut la lucidité de reconnaître que c’était là « la plus grande erreur de sa vie ». Cela conduit au mieux les physiciens à accepter sans comprendre et au pire à sombrer dans un ésotérisme qui ressemble davantage aux élucubrations de la science-fiction et qui ne convainc pas grand monde, comme de déduire « mathématiquement » que le monde que nous connaissons n’existe que parce que nous le regardons (c’est l’explication donnée à l’effondrement de la fonction d’onde). Ces physiciens tombent dans un jeu pervers qui consiste à avancer des hypothèses qui resteront à jamais invérifiables. Devant de tels comportements, Einstein doit se retourner dans sa tombe ! Enfin, comme la physique ne sait pas expliquer pourquoi ces particules (dites élémentaires) sont ce qu’elles sont, les physiciens ont « inventé » une théorie dite des cordes (ou des supercordes) qui restera non falsifiable et non vérifiable. Or une vraie théorie doit être falsifiable, c’est-à-dire que l’on doit avoir la possibilité de démontrer qu’elle est éventuellement fausse ; elle doit être vérifiable, c’est-à-dire qu’elle doit permettre de faire des prévisions susceptibles d’être testées par l’expérience. Tout ce que la théorie des cordes ne permettra jamais. La situation est donc la suivante : nous ne comprenons pas l’Univers, nous ne savons pas clairement comment se comporte un atome, nous ne comprenons pas le monde subatomique. Dans l’infiniment grand comme dans l’infiniment petit s’installe la confusion. Le LHC ne supprimera pas cette confusion. Tout ce qu’on peut en attendre est la vérification d’une hypothèse de la physique des particules sur la façon dont celles-ci acquièrent leur masse. Peut-être aura-t-on quelques lumières sur les raisons qui ont donné la priorité à la matière sur l’anti-matière. Rien de plus.
Au 19ème siècle et au début du 20ème siècle, la science triomphante a obligé la religion à abandonner sa propre explication du monde pour accepter celle des physiciens. L’Église acceptait enfin Galilée. Et c’est au moment où la science perd pied et où son interprétation du monde devient hésitante, voire confuse, que l’on voit ressurgir le fondamentalisme dans pratiquement toutes les religions avec un retour aux anciennes croyances, tels le créationnisme ou l’hypothèse du « dessein intelligent » aux Etats-Unis ou l’islamisme radical musulman. Ce n’est vraisemblablement pas un hasard.
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