Il est cinq heures, ce 5 Novembre 2008.
Le monde se réveille différent de ce qu’il était hier. Un noir vient d’être élu Président des États-Unis. La nouvelle est trop récente pour mesurer entièrement la signification de cet événement. Mais une chose est certaine : les américains sont un grand peuple. Quelle preuve plus éclatante peut-on donner d’une démocratie vivante que d’élire au poste suprême du pouvoir un homme dont le père devait subir, il y a cinquante ans à peine, l’infamie de la ségrégation ? Cette élection est une délivrance pour les noirs du monde entier car elle apporte la preuve que tout leur devient possible, sinon facile. Peut-on imaginer la même chose en Europe et en France, alors que nous regardons encore comme une curiosité la présence discrète de représentants des minorités dites « visibles » au sein du gouvernement ? Quelle leçon pour ceux qui manifestent un anti-américanisme viscéral et irréfléchi !
Mais l’avenir n’est pas écrit. Ce Président noir va devoir convaincre ceux qui ont réagi non par adhésion mais par rejet d’une administration républicaine qui a mené l’Amérique et le monde au désastre économique et qui a semé le désordre sur la planète. Il va devoir gérer les contraintes qu’impose la situation américaine et mondiale et faire accepter, comme toujours, qu’il peut y avoir une grande différence entre l’espoir et les rêves qu’il a suscités et l’incontournable réalité. La réaction peut alors être d’autant plus violente qu’il s’agit d’un noir. Croisons les doigts pour qu’il n’en soit pas ainsi.
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