Connaissez-vous la déhydroépiandrostérone ? Ce nom ne vous dit rien et cependant vous savez ce dont il s’agit. Ce mot barbare est celui d’une hormone, bien connue depuis les années 1930 sous le nom de DHEA. Vous voyez que vous connaissiez ce nom ! La pilule-miracle qui empêche le vieillissement. Si vous faites un petit tour sur Internet, vous trouverez des sites de vente de ce produit sous forme de gélules plus ou moins dosées qui, pour cinquante Euros, promettent une amélioration importante et rapide de la vitalité et une stimulation importante du système immunitaire. Comme elle a, semble-t-il, une action sur la production naturelle des hormones sexuelles, la DHEA a été surnommée le nouveau Viagra. Mais rien n’est certain. Ce qui l’est, par contre, ce sont les effets secondaires comme la stimulation du développement de cancers ou l’augmentation des risques cardiovasculaires.
Mais supposons un instant que cette pilule ait un effet positif et retarde le vieillissement. Que peut-on en attendre ? La population vieillit naturellement et la proportion de gens âgés augmente de façon significative. Si cette pilule est efficace, alors les « vieux-jeunes » vont être le plus en plus nombreux. Donc, soumis à l’addiction à la DHEA, ces vieux-jeunes vont consommer cet anti-vieillissement en quantités grandissantes. Comme toutes les autres pilules miracles, le prix de la DHEA n’est pas mince. Aussi, de deux choses l’une. Ou bien la Sécurité Sociale rembourse ce médicament et l’augmentation de son déficit risque bien de devenir abyssal, jusqu’à mettre en péril sa survie. Ou bien, considéré comme un médicament de confort, ce dernier n’est pas remboursé et, compte tenu de son prix, seuls les « vieux-jeunes-riches » pourront en bénéficier. Les « vieux-pauves » resteront vieux … et pauvres.
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