La débâcle financière que l’administration Bush et le capitalisme de casino ont provoquée sur l’ensemble de la planète provoque un torrent de commentaires de la part d’un nombre toujours plus grand de soi-disant experts, commentaires qui varient avec les évènements. Nous les avons entendus, il y a à peine un mois, expliquer que la France était à l’abri de tout désordre financier du fait de la solidité du système bancaire national. Et puis voilà que la banque DEXIA s’est retrouvée au bord du dépôt de bilan à cause de sa filiale spécialisée dans les prêts immobiliers. Cette banque étant le principal organisme de prêts auprès des collectivités locales, l’État Français s’est trouvé dans l’obligation de réaliser une augmentation de capital, de conserve avec le gouvernement belge. Les mêmes soi-disant experts ont mis à peine vingt-quatre heures pour changer radicalement leur discours et, de rassurants, devenir alarmistes en insistant sur le fait que la France n’était pas à l’abri de graves conséquences faisant suite au désastre américain. Décidément, l’économie n’est pas une science, mais un simple métier dont les acteurs cherchent uniquement à préserver leur clientèle et leur renommée usurpée.
Les médias ne peuvent prétendre à plus de professionnalisme et de sérieux. Les émissions de télévisions se multiplient, où l’on entend un salmigondis d’idées mal exprimées, approximatives, confuses qui démontrent la méconnaissance totale du sujet abordé par les journalistes uniquement préoccupés par le sensationnel. Ces idées démagogiques se diffusent dans le public par l’intermédiaire de l’arme absolue de la télévision et de la radio, ce qui est le mal absolu.
Le sectarisme et l’aveuglement idéologiques des syndicats et de l’opposition se manifestent avec éclat dans leur refus indigné d’envisager l’utilisation des excédents du livret A pour pallier aux difficultés éventuelles du secteur bancaire, au simple prétexte qu’il s’agit du secteur privé. Ils sont prêts à refuser, au nom de leur idéologie intégriste, le sauvetage d’un secteur de l’économie absolument indispensable à son fonctionnement. Sans banque et sans épargne, pas de crédit. Sans crédit pas d’investissement. Sans investissement, pas de croissance. Sans croissance, explosion du chômage. C’est avec le même aveuglement sectaire que les élus du fin fond du Wisconsin ont refusé dans un premier temps le plan Paulson américain, refus qui plonge la planète entière dans l’anxiété et la déprime économique.
Au-delà de cette agitation médiatico-politique, il n’en reste pas moins vrai que les responsables des Etats occidentaux ont laissé se développer une économie fictive et irresponsable, donc exagérément risquée, sans prendre la moindre mesure de contrôle au nom d’une idée du libéralisme tout aussi doctrinale. Les mécanismes de base de cette économie de casino ne peut que fabriquer des bulles financières dont le destin est de se dégonfler en faisant nécessairement des dégâts qui frappent toujours plus durement les plus faibles. Il s’agit là d’un aveuglement tout aussi coupable que les agissements des responsables du monde de la finance. Le moins que l’on puisse espérer et attendre est que ces mêmes responsables politiques saisissent l’occasion qui se présente pour moraliser un monde qui a perdu tout repère, sauf celui du profit maximal à court terme. Et cela commence par une lutte sans merci contre les paradis fiscaux quels qu’ils soient et par l’interdiction des produits financiers qui relèvent du pari et non pas de l’investissement dans l’économie réelle.
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