
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
23 décembre 2010
Les agences de notation

11 décembre 2010
Où sont les hommes d’État ?

08 décembre 2010
Pauvre Afrique

03 décembre 2010
La Transparitude

30 novembre 2010
L’affaire Karachi-enlit

1 – En 1988, a lieu la réélection de François Mitterrand à la Présidence de la République.
2 – En Mai 1989 débute l’affaire des frégates de Taiwan.
3 – En Août 1991, signature du contrat de vente de 6 frégates militaires pour 16 milliards de Francs.
4 – En 1994, sévit la cohabitation. Édouard Balladur est alors Premier Ministre et Nicolas Sarkozy est Ministre du Budget. La signature d’un contrat de vente de 3 sous-marins au Pakistan a lieu en Septembre. Alors que le contrat semble bouclé, E.Balladur impose deux intermédiaires, Ziad Takieddine et Abdulrahman El Assir, avec versement de 33 millions de Francs de commission. Il est impossible de croire que cela s’est fait sans l’aval de François Mitterrand.
5 – En Mai 1995, pendant la campagne électorale qui verra l’élection de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy est porte-parole d’Édouard Balladur tandis que Nicolas Basile est son directeur de campagne. Après l’élection de J. Chirac, Dominique de Villepin est nommé Secrétaire Général à l’Élysée. Le Conseil Constitutionnel, avec la voix prépondérante de Roland Dumas alors Président du Conseil, valide les comptes de campagne des deux candidats, malgré l’opposition des quatre membres de gauche et la présence de 13 millions de Francs en espèces et d’origine inconnue sur les comptes d’E. Balladur.
6 – En 1996, Jacques Chirac suspend le versement des commissions. La véritable raison n’en est pas connue.
7 – En Mai 2001 s’ouvre le procès des frégates de Taiwan à la suite d’une enquête entreprise par le juge Éva Joly.
8 – En Juin 2001, la France vend 3 sous-marins à l’Inde, au moment de tensions fortes entre ce pays et le Pakistan.
9 – En Mai 2002 a lieu la réélection de Jacques Chirac et le 8 Mai se produit l’attentat de Karachi, provoquant la mort de onze français appartenant à la DCN.
10 – En Janvier 2004, Dominique de Villepin demande au juge Van Ruymbeck le lancement d’une enquête sur la vente des frégates de Taiwan pour connaître les détails des conditions de cette vente.
11 – Au mois de Mai 2004, le juge Van Ruymbeck reçoit anonymement des listings de comptes secrets de Clearstream sur lesquels apparaissent des personnalités politiques dont Nicolas Sarkozy qui sont soupçonnées d’avoir reçu des rétro commissions.
12 – En 2006, Nicolas Sarkozy se porte partie civile et porte plainte au mois de Décembre.
13 – En Mai 2007, Nicolas Sarkozy est élu Président de la République.
14 – En Juillet 2007, Dominique de Villepin est mis en examen.
15 – En Septembre 2009, débute le procès Clearstream au cours duquel il est démontré que les listings Clearstream sont des faux. En Octobre, Dominique de Villepin est relaxé, mais le procureur fait appel du jugement.
16 – En Novembre 2010, Villepin, Million, Giscard d’Estaing font état de fortes suspicions portant sur des rétro commissions dans la vente des sous-marins au Pakistan.
À l’examen de ces faits, On peut alors identifier deux affaires distinctes. La première porte sur l’existence de rétro commissions ayant servi, peut-être, à financer des partis politiques, voire la campagne d’Édouard Balladur en 1995. Cette affaire pourrait alors être l’occasion saisie par Dominique de Villepin pour assouvir sa haine viscérale et se venger de Nicolas Sarkozy, à la suite du procès Clearstream associé lui aussi à des soupçons de rétro commissions. Pour l’instant, tous les accusateurs, politiques ou médiatiques, ne parlent que de fortes suspicions sans apporter la moindre preuve.
La seconde affaire porte sur les raisons de l’attentat de Karachi. Sur celle-ci on peut alors faire quelques hypothèses, sans qu’aucune d’elles ne puisse également être étayée par des preuves. Première hypothèse : l’attentat est la conséquence de l’arrêt du versement des commissions dues au contrat des sous-marins. Cela suppose que les intermédiaires aient des accointances avec le terrorisme. Dans ce cas, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé Édouard Balladur à les mettre dans le circuit. Seconde hypothèse : l’attentat est l’œuvre d’Al Qaida, mais cette organisation ne l’a jamais revendiqué, ce qui est en contradiction avec tous les autres attentats dont elle est l’instigatrice. Troisième hypothèse : l’attentat est l’œuvre des services secrets pakistanais en répression de la vente de trois sous-marins à l’Inde, ce qui, compte tenu de l’attitude pour le moins ambiguë du Pakistan vis-à-vis du terrorisme, est plausible.
Reste à comprendre l’attitude du gouvernement et de l’Administration au sujet du secret Défense dont ils ont entouré tout ce qui touche à la vente des frégates de Taiwan, des sous-marins au Pakistan et à l’attentat de Karachi. Que chacun se fasse une opinion sans oublier que des suspicions n’ont jamais fait une preuve.
26 novembre 2010
Incertitude ?

22 novembre 2010
L’Univers a-t-il une origine ?

La théorie quantique décrit les phénomènes du monde de l’infiniment petit, la relativité générale décrit les phénomènes gravitationnels de l’infiniment grand. La mécanique quantique définit les interactions par échange de particules (bosons) entre les particules constituant la matière (fermions). La relativité générale, quant à elle, attribue la force de gravité à une déformation géométrique de l’espace due à la présence de la matière, ce qui fait disparaître le paradoxe d’une interaction qui se propagerait instantanément, c’est-à-dire plus vite que la lumière. Il s’agit de deux visions incompatibles du monde. Le modèle standard du monde des particules élémentaires décrit trois des quatre interactions fondamentales (électromagnétique, nucléaire faible, nucléaire forte) en délaissant la gravité. Dans le monde qui est le nôtre, ces deux domaines sont bien distincts, ce qui permet de les traiter séparément. Mais il n’en est pas de même lorsque les dimensions spatiales de l’Univers sont de l’ordre de la longueur de Planck (10 puissance (-35) cm), la matière et l’espace-temps étant alors tellement enchevêtrés qu’aucune méthode de calcul ne sait traduire cette situation qui consisterait à prendre en compte simultanément les quatre interactions fondamentales. Lorsque l’Univers est réduit à ces dimensions, c’est-à-dire à 10 puissance (-43) seconde avant le « temps » zéro (temps de Planck), les équations dégénèrent, l’espace-temps se dissout. Tant que l’Univers n’a pas atteint l’âge du temps de Planck, le temps et l’espace tels que nous les connaissons n’existent pas. En deçà du temps de Planck, la Relativité Générale et la physique quantique deviennent incompatibles car les quatre forces fondamentales sont du même ordre de grandeur et il n’est plus possible d’en négliger une seule. Donc, en-deça du temps de Planck, on ne sait pas ce qui se passe, le prétendu temps zéro n’a pas de sens. Pour essayer de mettre en équation cette « durée » de Planck, les physiciens ont essayé d’élaborer des hypothèses. D’où une floraison de théories (les supercordes, les branes, les multivers, …) , débouchant sur un « événement » initial donnant naissance à notre Univers, qui font disparaître la singularité et, du même coup, l’instant zéro ce qui signifie que l’Univers n’a pas d’origine, au sens temporel du mot. L’inconvénient majeur de ces théories est qu’elles sont invérifiables (au sens de Karl Popper) et qu’elles ne sont donc, à ce jour, que des conjectures et risquent bien de le rester. De plus, aucune théorie n’est et ne sera capable de répondre à l’ultime question : POURQUOI y a-t-il quelque chose plutôt que rien.
Cf. l’ouvrage d’E. Klein : Discours sur l’origine de l’Univers (Éditeur Flammarion)
17 novembre 2010
Colère

16 novembre 2010
Continuité

15 novembre 2010
La différence

12 novembre 2010
La guerre monétaire

La seconde guerre mondiale a fait naître les accords de Bretton Woods qui ont organisé le système monétaire mondial autour du dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l'or. Toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or. Ce système servira de cadre aux Trente Glorieuses de 1945 jusqu’au premier choc pétrolier de 1974. Aucun contrôle n’ayant été instauré sur la quantité de dollars américains émis par rapport à la quantité d’or possédée, les États-Unis ont la possibilité de ne pas respecter leurs engagements envers les comptes extérieurs. La République Fédérale d’Allemagne, très sensible en matière d'inflation depuis l’hyper-inflation conséquence de la première guerre mondiale (en 1923, les prix doublaient toutes les 48 heures !), mettra fin aux accords de Bretton Woods en cessant de mettre en œuvre ses dispositions provoquant des demandes de remboursements des dollars excédentaires en or. Les États-Unis, qui ne veulent pas voir disparaître leur encaisse-or, suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 Août 1971. Le système des taux de change fixes s'écroule définitivement en Mars 1973 avec l'adoption du régime de changes flottants, c'est-à-dire que les monnaies deviennent des marchandises comme les autres, créant un marché monétaire sans régulation. L’économiste Milton Friedman s’est fait le chantre de ce système des changes flottants. Les États européens chercheront cependant à maintenir une certaine stabilité entre leurs monnaies en inventant le Serpent Monétaire Européen dans les années 1970. De leur côté et depuis les années 1950, les pays asiatiques, dont la Chine, maintiennent leurs taux de change sous-évalués, afin d’encourager la croissance par les exportations, au détriment de la demande intérieure. La Banque Centrale Européenne est une institution indépendante (ne relevant pas de l’autorité des gouvernements) qui a pour mission d’éviter l’inflation dans la zone Euro, ce qui l’incite à maintenir des taux d’intérêt élevés. À l’inverse la Fed, banque centrale américaine, joue la dévaluation du dollar en injectant de la monnaie papier pour relancer la consommation intérieure en augmentant la masse monétaire et en dopant les exportations par la dévaluation du dollar. C’est ainsi qu’elle vient de faire fonctionner la planche à billets à hauteur de 600 milliards de dollars, provoquant une dévaluation de fait de la monnaie américaine entraînant à sa suite celle de la monnaie chinoise. Il s’agit d’un dumping financier qui ne dit pas son nom et l’Europe en est la première victime. Ainsi, les deux plus grandes puissances économiques actuelles ont lancé une guerre monétaire dont l’Europe et les pays en développement seront les victimes. Il est à craindre que naissent des tentations protectionnistes dont les conséquences seront dévastatrices. Comme prévu, hélas, le G20 (vain ?) se termine sur un communiqué ronflant et creux, sans aucune mesure réelle et renvoyant à plus tard (aux Calendes Grecques ?) toute évolution en matière de régulation financière et monétaire. Les égoïsmes nationaux sortent sans surprise grands vainqueurs de ce sommet (de la médiocrité).
10 novembre 2010
Un monde incompréhensible

06 novembre 2010
L’argent et les principes

02 novembre 2010
Le Port de Marseille se meurt

31 octobre 2010
N’oublions pas l’Histoire

26 octobre 2010
Le retour de manivelle

Rappelez-vous Dunkerque ! C’est une raffinerie que Total voulait fermer. Les syndicats, dans leur rôle, ont réussi à obtenir une décision judiciaire qui a exigé la reprise du fonctionnement de la raffinerie. En Mars 2010, Total a réaffirmé sa volonté de fermer la raffinerie, la France important de plus en plus de pétrole raffiné. Et puis, les mouvements de grèves sont arrivés et certains leaders syndicaux locaux ont organisé le blocage des raffineries. La conséquence est double : la France a augmenté ses importations de pétrole raffiné et Total profite de ce mouvement pour fermer définitivement quelques unes de ses raffineries, en confirmant celle de Dunkerque et en annonçant celle de Reichstett. Quel retour de manivelle ! Au bout du compte, les grévistes ont scié leur branche ! La culture économique est décidément ce qui manque le plus aux Français. Pendant ce temps, 36 dockers à Marseille bloquent le port qui meurt à petit feu depuis des dizaines d’années, ce qui coûte 36 millions d’Euros par jour à la Ville. Qui va payer ? Le conflit a déjà coûté à la ville 600 millions d’Euros. Le combat des travailleurs pour leurs conditions de travail est légitime et le droit de grève est constitutionnel. Mais le recours systématique à ce dernier le rend inopérant. En France, contrairement à bien des pays européens, le mot « consensus », qui veut dire réelle négociation, est une injure et est traduit comme étant une « compromission » inadmissible. Ceci mesure le chemin à parcourir pour obtenir une gestion du pays où existe une réelle volonté de négociation entre les acteurs économiques.
20 octobre 2010
Indigne ou ridicule ?

Entendre des (ir)responsables syndicaux « jusqu’au-boutistes » appeler au blocage de l’activité économique du pays par des salariés protégés, sachant pertinemment que cela provoquera la fermeture d’entreprises petites et moyennes et donc du chômage pour des salariés non protégés, est absolument stupéfiant et révoltant.
Faire descendre les lycéens dans la rue pour pouvoir claironner que le nombre de manifestants est en augmentation, tout en sachant pertinemment que c’est un appel d’air pour les casseurs et les voyous, est indigne.
Avoir refusé de signer le décret d’application de la loi sur le CPE rend J. Chirac responsable de cette propension des politiques de l’opposition et des syndicats d’en appeler au dictat de la rue, piétinant ainsi sans vergogne la démocratie représentative.
Quoi de plus indigne que d’incendier un établissement scolaire ?
Quoi de plus ridicule que de voir l’agitation déclenchée par ceux qui ne sont pas concernés par la réforme des retraites ?
Quoi de plus indigne que de voir des leaders syndicaux irresponsables avoir fait de Marseille un port de seconde zone pour longtemps, alors que cette ville a été pendant longtemps le second port européen ?
Quoi de plus ridicule que d’entendre tous les syndicats de branches faire de la surenchère et courir après la notion de pénibilité pour leur métier, afin de se mettre à l’abri d’une modification de l’âge du départ en retraite ? N’entend-on pas les salariés du secteur bancaire, toute honte bue, parler de la pénibilité « morale » de leur métier !!!
Quoi de plus ridicule que de voir des lycéens, à l’inculture économique abyssale, reprendre, sans comprendre, des slogans qui portent en eux une contradiction complète avec leurs propres intérêts ?
Quoi de plus indigne que d’entendre les lycéens reprendre les mêmes slogans utilisés contre l’extrême droite lors de la dernière élection de J. Chirac !
Quoi de plus ridicule que cette référence à Mai 1968 ?
Quoi de plus ridicule que cette guerre picrocholine des chiffres entre les syndicats et le ministère de l’Intérieur !
Quoi de plus attristant que de voir un peuple regarder le travail comme un asservissement ?
Quoi de plus consternant que de voir les acteurs responsables de cette situation dangereuse pour tous n’avoir plus qu’une seule préoccupation : comment sortit de là sans « perdre la face » !!
Quoi de plus indigne pour des responsables que le déni de réalité ?
Dans un moment d’accablement, Einstein s’est écrié : « Il n’y a que deux infinis : l’Univers et la bêtise humaine … Et encore, pour l’Univers, je n’en suis pas sûr » !!!
19 octobre 2010
Une société malade

12 octobre 2010
Les lycéens et la retraite

Les lycéens et les étudiants sont « descendus » (de quoi, au fait ?) dans la rue pour manifester contre le projet de réforme des retraites. Caressés dans le sens du poil par les organisations syndicales traditionnelles, ils pensent renouveler l’aventure du CPE. Ce mouvement est consternant. Il montre un manque de réflexion objective et un amateurisme atterrant. Et ceci, pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, ces lycéens se sont laissé entraîner par les sirènes syndicales, préoccupées par le succès de la participation aux défilés. Afin d’augmenter le nombre des manifestants, un bon moyen a été de débaucher des jeunes qui demandaient que ça.
Puis ce mouvement montre un amateurisme et une méconnaissance du dossier préoccupant. Le slogan adopté sans réflexion par ces « jeunes » est de combattre une réforme qui, disent-ils en reprenant sans réfléchir un slogan syndical, prolongent des seniors au travail alors que les jeunes sont au chômage. Or, il suffit de regarder un peu plus loin que son nombril pour s’apercevoir que, dans tous les pays occidentaux où le taux d’emploi des seniors est meilleur qu’en France, le taux de chômage des jeunes est aussi plus faible. Ce n’est pas au système de retraite de pallier à un mauvais fonctionnement de l’économie au taux de croissance trop faible et aux comportements condamnables des managers d’entreprises.
Ensuite, il est navrant d’entendre des citoyens d’une vingtaine d’années, encore accaparés par leurs études (ou qui devraient l’être), se dire préoccupés par leur retraite qui aura lieu dans quarante ans. Il est d’une évidence aveuglante que le système des retraites subira bien d’autres modifications d’ici là. Qui peut dire aujourd’hui ce que sera le monde et la place du pays dans ce monde, dans quarante ans ?
Enfin, nous avons l’énorme privilège de vivre dans un pays démocratique. C’est-à-dire un pays dans lequel une majorité de citoyens a confié à des parlementaires le soin d’organiser la vie sociale pendant la durée de leur mandat. Tous les cinq ans, chacun a le droit de remettre en question cette gestion en envoyant au Parlement une majorité différente. Or, le Parti Socialiste a explicitement dit qu’il remettrait sur le tapis des négociations le système des retraites en prenant le pouvoir dans deux ans. Donc, dans deux ans, chacun aura la possibilité de remettre en question ce qui a été aujourd’hui voté par le Parlement. Les jeunes devraient comprendre cela. Mais il faut bien dire que le mauvais exemple vient d’en haut. En effet, les syndicats de la SNCF, des transports urbains, des dockers et autres professions protégées, appellent à cette manifestation pour obtenir le retrait d’un projet gouvernemental démocratiquement voté, alors que la remise en question des systèmes spéciaux de retraite ne sera abordée qu’en 2017, c’est-à-dire après l’échéance électorale majeure de 2012. Il est donc difficile de reprocher aux lycéens la mauvaise action des syndicats.
À quand des syndicats se battant pour l’amélioration de la situation économique ? A-t-on vu un seul syndicat s’indigner des pratiques bancaires et financières avant et pendant la crise qui a plongé le pays dans une crise économique sans précédent ?
Un pays dont les jeunes de vingt ans rêvent de leur retraite est un pays malade.
10 octobre 2010
Pénibilité

Les jeux sont (pratiquement) faits, la date légale de départ à la retraite est repoussée de 60 à 62 ans. Rien ne pourra changer ce fait. Tout le monde en est convaincu, malgré les discours rodomonts des syndicats ou des hommes politiques de l’opposition. Les acteurs jouent donc le dernier acte d’une pièce bien connue : comment faire pour ne pas perdre la face ? Comment peut-on imaginer un seul instant que le gouvernement puisse abandonner son projet comme le demandent ces acteurs sans perdre totalement sa crédibilité ? Bien entendu, les syndicats s’engagent dans la seule voie qui leur est ouverte aujourd’hui, celle de la grève, qu’elle soit ponctuelle, reconductible ou générale. La situation économique du pays est grave. Donc, conscients de la gravité de ce choix, ils s’empressent, sans vergogne ni pudeur, de clamer que le gouvernement est le seul responsable, étant eux-mêmes ni coupables ni responsables ! Nous sommes spectateurs d’une pièce jouée maintes fois : trouver un prétexte pour crier victoire malgré tout. Les salariés sont parfaitement conscients que les jeux sont faits et ils s’agrippent à la seule opportunité qu’il leur reste : l’exception pour les travaux pénibles. On assiste ainsi à une course effrénée de chaque salarié aux arguments, plus ou moins fallacieux, pour convaincre que son travail est objectivement pénible. La chaleur, la répétitivité, la pression du management, les intempéries, les charges, les horaires, le stress, le risque d’agression, la pression des objectifs, la dangerosité, les conditions de travail (un vrai fourre-tout) tout est bon pour démontrer la pénibilité de son activité (si son travail est pénible, pourquoi pas le mien ?). On en arrive à se demander s’il existe un emploi quelconque qui ne puisse être qualifié de pénible. Sur ce chapitre également, tout le monde sait parfaitement ce qui va se passer. Il est impossible que le gouvernement enclenche une mécanique infernale en classant les métiers en catégories pénibles ou supportables. Il ne peut que renvoyer aux conventions collectives ou proposer des critères individuels, ce qui veut dire qu’il y aura nécessairement des frustrés. Pour sortir du blocage, il n’y a qu’un seul scénario, dans lequel le gouvernement fait une exception du report de 65 à 67 ans pour une retraite à taux plein pour les femmes ayant eu des interruptions de carrière et pour les salariés entrés dans le monde du travail très tôt. Cela permettra aux syndicats de crier victoire, au gouvernement d’affirmer qu’il n’a pas céder sur l’essentiel … et tout le monde sera content.
06 octobre 2010
Dérive

« Surfant » sur cette vague contestataire, les médias, courant après l’audience et utilisant toutes les ficelles du populisme, sombrent aujourd’hui dans la vulgarité. Faisant appel à des « amuseurs » qui s’intitulent humoristes, on entend sur les ondes, on voit à la télévision, on lit dans les journaux des propos dont la provocation tombe dans l’obscénité. C’est ainsi que l’on entend, sur une radio du Service Public, un humoriste (?) répéter plusieurs fois « j’encule Sarkozy », c’est ainsi qu’on laisse sur une chaîne de télévision du Service Public une chroniqueuse (?) s’exclamer « je souhaite voir crever Sarkozy », c’est ainsi que l’on voit des couvertures de périodiques afficher en gros titre « Sarkozy, un voyou ? », c’est ainsi que les journalistes et hommes politiques font assaut de formules affublant N. Sarkozy de tous les défauts du monde et capable de toutes les vilenies. Les analyses politiques se limitent le plus souvent à la critique systématique se résumant souvent à la « petite phrase » qui caresse l’auditoire dans le sens du poil et s’attirant ainsi l’approbation des contempteurs rigolards. Tout cela ressemble à des signaux faibles d’une société à la dérive où la violence se banalise et se répand et où chacun trouve dans le rejet de l’autre les raisons de sa violence. Violence professionnelle où le salarié devient une variable d’ajustement de l’entreprise ; violence économique où la rapacité au gain pousse les financiers à précipiter la ruine de leurs propres clients, violence judiciaire qui disculpe le banquier Société Générale pour condamner le lampiste Kerviel, c’est-à-dire qui punit la conséquence et absout la cause, qui relâche le récidiviste qui, bien entendu, récidive ; violence terroriste, la plus abjecte, aveugle, monstrueuse, animale, exercée par des individus qui ne méritent pas le nom d’hommes. Cette société de la communication isole plus qu’elle ne rapproche, laissant chacun seul en face de ses angoisses dont certains nourrissent leur violence. La société tout entière, civile, politique, médiatique, a un besoin urgent d’une véritable sédation.
04 octobre 2010
Homicide et spectacle

30 septembre 2010
Un monde dérisoire

• Le marketing et la publicité nous abreuvent de discours qui se teintent artificiellement d’un vernis scientifique en affichant des pourcentages s’appliquant à n’importe quoi, qui ne veulent absolument rien dire et qui, de toute façon, sont invérifiables mais qui permettent d’échapper à la publicité mensongère en affirmant que les résultats ventés sont « scientifiquement prouvés ». L’apparente neutralité du chiffre renvoie à une fausse autorité scientifique faite, non pas pour démontrer mais pour endormir et tromper. Les messages portant sur les soi-disant effets bénéfiques sur la santé du consommateur sont tout aussi ridicules, car accompagnés de phrases sibyllines, comme « … dans le cadre d’un régime adapté », qui protègent sournoisement leurs auteurs de toute poursuite judiciaire en cas de contestation. Le marketing fonctionne sur le slogan « arnaquer plus pour gagner plus ».
• Le monde du show-biz est envahi par de soi-disant artistes éphémères, encombrant les ondes et la télévision de prestations vocales construites sur des paroles débiles, voire une diarrhée verbale, accompagnées d’un semblant de mélodie construite sur deux notes et un accord. Le paradigme en la matière est le rap, dont la production délirante inonde le marché du disque d’une logorrhée insupportable
• La production télévisuelle est, de plus en plus, encombrée de séries débiles faisant intervenir de jeunes acteurs (?) totalement inconnus et lamentables qui disparaissent de la scène aussi rapidement qu’ils y sont venus. La télé-réalité, qui est tout ce qu’on veut sauf la réalité, est la vulgarité même offerte en pâture aux téléspectateurs voyeuristes.
• Qu’est-ce qu’un monde où la radio diffuse 4 à 5 fois par jour les cours de la Bourse, comme si l’information était d’une importance capitale aux oreilles des millions de chômeurs, des travailleurs précaires et des sans-logis ?
• Il n’y a pas que la production audio-visuelle qui s’étouffe lentement dans le dérisoire. La production littéraire (?) n’est pas à l’abri du phénomène. Les rayons des libraires sont envahis de livres (mal) écrits (ou commandés) par des individus qui n’ont strictement rien à dire, sinon de raconter leur vie qui n’intéresse personne.
• La société est gangrenée par les experts, les gourous, les coachs, les consultants qui assènent dans un jargon abscons leurs vérités du genre « si vous êtes malade, c’est que vous êtes en mauvaise santé » !
• La crise, les guerres, le terrorisme, les catastrophes font fleurir les « experts » de tout poil dans les médias qui viennent étaler leur incompétence et leur ignorance avec aplomb et suffisance. Les champions en la matière sont les experts économistes (ou qui se disent tels) qui assènent avec assurance leurs prévisions associées immédiatement de l’hypothèse contraire (les poules font des œufs ou, peut-être, l’inverse !). Ils utilisent avec dextérité des statistiques leur permettant de prouver tout et son contraire. Ils auront ainsi toujours raison, mais ils ne servent à rien. N’a-t-on pas vu un « spécialiste » des cours de Bourse faire appel à un « voyant » (sic !) pour crédibiliser ses prévisions !! Les aruspices boursiers ont remplacé la lecture des entrailles par l’interprétation des cours de Bourse. Disraeli disait, à juste titre : « Il y a trois sortes de mensonges : le mensonge, le sacré mensonge et les statistiques ». C’est toujours après une crise que pullulent les experts qui disent l’avoir prévue, alors qu’ils sont restés totalement aveugles, allant même jusqu’à assurer qu’elle ne se produirait pas. Le discours des experts varie sans vergogne (et sans excuse) au gré des fluctuations du monde et penche toujours dans le sens de la tautologie. Les experts se comportent comme un banc de sardines dont les individus changent de cap dans un parfait ensemble. Ils se parent des plumes du paon. Ne voit-on pas un ancien présentateur de jeux télévisés se présenter aujourd’hui comme un expert météorologique et contester les travaux du GIEC à la télévision ?! Pourquoi la télévision offre-t-elle une telle audience au dérisoire si ce n’est que parce qu’elle vit du dérisoire ?
• La langue de bois des politiques se pare, elle aussi, d’une apparence de sérieux en utilisant les statistiques et les pourcentages. Il est plus facile de parler d’un taux de chômage que de la souffrance des chômeurs, de l’angoisse de tous ceux qui craignent de perdre leur emploi et de tomber dans la précarité. Qui peut vérifier le chiffre ? … alors que la souffrance se voit jusque dans la rue ! C’est ainsi que le chiffre montre que la richesse du monde s’accroît alors qu’il y a toujours plus de pauvres, de morts de faim et de soif, de pauvres de plus en plus pauvres. Le chiffre permet le « politiquement correct ». Quel homme (ou femme) politique parle de la France ? Aucun. Ils sont tous plus préoccupés de leur destinée que du destin du pays.
• Dans un monde aussi dérisoire, dans un monde où il devient impossible de croire ou d’espérer, la vie sociale se structure par le refus, ce qui fabrique une société où les antagonismes, voire la violence, font flores et prospèrent sur le terreau du mensonge. Cette société du refus est conduite par des meneurs (les riches, les patrons, les financiers, les dictateurs,…) qui perdent tout sens de la moralité et renforcent ainsi le rejet des autres et leur révolte. Le nationalisme et l’égoïsme sont devenus des vertus nationales dans le monde entier. Chaque pays se préserve, coûte que coûte, des autres nations et, dans chaque pays, chaque citoyen se préserve de ses compatriotes.
25 septembre 2010
Le modèle suédois

22 septembre 2010
Neuroéconomie

11 septembre 2010
Le théâtre et la retraite

• Avant que la durée légale ne passe, sous le « règne » de F. Mitterrand, de 65 à 60 ans, les syndicats ne parlaient pas de pénibilité. Si ce qui ne posait pas de problème à 65 ans, pourquoi cela en pose-t-il soudain et avec une telle acuité à 62 ans ?
• La plus grande injustice du système n’est-elle pas la réforme Balladur qui a porté à 25 ans la durée de calcul du montant de la retraite des salariés du privé en laissant à 6 mois cette durée pour les fonctionnaires, alors que le déficit des systèmes de retraite du public est financé par le privé ? On remarquera le silence complice des syndicats et de l’opposition sur cette véritable injustice. Le silence des syndicats n’est pas étonnant puisqu’ils représentent essentiellement, pour ne pas dire uniquement, les fonctionnaires.
• Le projet prévoit que les femmes fonctionnaires ayant eu 3 enfants garderont le bénéfice des 60 ans. Pourquoi cet avantage n’est-il pas offert aux femmes travaillant dans le privé ? Une caissière de supermarché est-elle moins méritante qu’une guichetière des Postes ?
• La gauche met en avant l’injustice faite aux femmes par un âge d’obtention d’une retraite à taux plein porté à 67 ans alors que, pour la plupart d’entre elles, la durée de cotisation minimale est inaccessible du fait des maternités et des emplois à temps partiel. C’est ignorer volontairement (attitude politicienne) que ce problème n’est pas un problème de retraite mais un problème d’iniquité de la vie salariale et sociale et qu’il n’appartient pas au régime de retraite de pallier une injustice économique mais aux entreprises de respecter l’égalité de traitement entre hommes et femmes.
• Crier au loup en disant que le report de 60 à 62 ans de l’âge légal est un véritable séisme ne peut faire oublier le séisme que ce fut pour les entreprises que le report de 65 à 60 ans !
Voilà quelques questions légitimes qui sont étrangement passées sous silence par les différents protagonistes qui font semblant de s’étriper sur des sujets que tout le monde sait réglés.
05 septembre 2010
Le zéro et l’infini

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