Tout le monde connaît le fabricant sud-coréen Hunday. Ce fabricant a décidé de pénétrer le marché européen en proposant des véhicules à bas prix tout en respectant des critères de qualité suffisants. Lorsque l’on cherche à fabriquer à coûts réduits dans cette industrie, deux voies sont possibles : automatiser la production et trouver une main d’œuvre bon marché. Or, s’il est toujours possible d’automatiser la fabrication (et la conception), le coût de la main d’œuvre est une contrainte endogène. Hunday a donc décidé d’ouvrir une usine dans un pays à coût de main d’œuvre extrêmement concurrentiel et relativement proche du marché convoité, c’est-à-dire en Turquie. Dans ce pays, la main d’œuvre non spécialisée est abondante et peu chère. Mais il y a un autre avantage à choisir la Turquie : compte tenu de la politique des petits pas de l’Europe envers ce pays, il n’y a actuellement pas de taxe à l’importation entre l’Europe et la Turquie. Ce fait réduit donc le coût des produits importés en Europe en provenance de la Turquie. La construction automobile est une industrie à haute technicité qui demande généralement une main d’œuvre spécialisée et formée. Hunday a donc résolu cette contradiction apparente en conservant et en automatisant la plus grande partie de la fabrication des pièces détachées (70%) en Corée du Sud et en ouvrant une usine de montage en Turquie où se réalise la fabrication des pièces les plus simples (30%) et l’assemblage final des pièces détachées. À partir de la Turquie, Hunday est ainsi en mesure de proposer en Europe des automobiles extrêmement compétitives. Cette organisation résulte d’une analyse sans complexe et opportuniste du marché mondial et de la maîtrise du choc culturel que les méthodes de management coréennes ont provoqué dans l’usine Turque.
Mais l’analyse de Hunday ne s’est pas arrêtée là. En effet, l’Ukraine est un grand pays, voisin de la Turquie, mais qui ne fait pas partie de l’ensemble européen et qui impose donc des taxes à l’importation des produits finis. Pour contourner cette difficulté, les véhicules assemblés en Turquie et destinés à l’Ukraine, sont alors démontés (!) en partie (le bloc-moteur, le volant, les pneus, …) après essais du véhicule complet et expédiés comme pièces détachées en Ukraine, évitant ainsi les taxes à l’importation, et où les voitures sont rapidement remontées pour être vendues sur le marché local.
Ce que fait la Corée, d’autres pays en voie de développement le font également. Ces pays regardent le monde comme un marché unique que l’innovation en matière d’organisation leur permet de conquérir. Les Sud-Coréens ne craignent pas les délocalisations lorsqu’elles leur ouvrent de nouveaux marchés.
La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
31 décembre 2007
28 décembre 2007
Le miroir aux alouettes
Le pouvoir d’achat est devenu l’étendard de la politique gouvernementale et de la revendication de l’opposition. Il a été une promesse récurrente du candidat à la présidence de la République, il est la hantise du gouvernement. Il y a deux manières d’augmenter le pouvoir d’achat : l’augmentation des salaires ou l’utilisation de l’épargne. Le pays est en état de faillite, la dette est colossale, la balance commerciale est déficitaire, le pays paye chaque année 50 milliards d’intérêts de la dette. Il n’y a donc pas moyen d’augmenter les salaires sans risquer de mettre en danger les entreprises et donc de voir le chômage reprendre à la hausse. Il ne reste apparemment que l’utilisation de l’épargne. Préoccupé du court terme, c’est le choix qu’a fait le gouvernement. Utiliser l’intéressement prématurément revient à dépenser une épargne. Payer des jours de RTT revient à « liquidifier » une épargne-temps qui a sa valeur monétaire. Réduire à un mois au lieu de deux la caution des locataires revient à réduire l’épargne potentielle des propriétaires. Or, l’épargne c’est l’investissement à moyen terme et l’investissement est le seul chemin pour moderniser l’offre industrielle et de services pour équilibrer enfin la balance commerciale. C’est aussi la seule voie pérenne pour que les entreprises se trouvent dans un cycle de croissance, donc d’augmentation de la production et, finalement, utilisent la possibilité proposée par le gouvernement d’augmenter le nombre d’heures supplémentaires. Il est absolument nécessaire que la France travaille plus (elle est le pays occidental où le nombre d’heures travaillées est parmi les plus faibles). Mais, pour cela, il faut qu’il y ait matière à travailler. Ouvrir les magasins le Dimanche, par exemple, permet de créer un chiffre d’affaires supplémentaire du fait des achats des touristes qui dépensent leurs devises sur le sol français. Favoriser les heures supplémentaires ou inciter au rachat des RTT sont des mesures qui, contrairement aux 35 heures, ne comportent pas en elles-mêmes le risque d’une diminution globale de la quantité de travail. Il faut impérativement que la France gagne des parts de marché dans le monde pour équilibrer enfin la balance commerciale et pour que le pays s’enrichisse réellement, ce qui permettrait d’augmenter les salaires, seule voie pérenne pour améliorer durablement le pouvoir d’achat. Il est donc nécessaire que l’offre soit renouvellée, donc que l’investissement soit relancé vigoureusement. C’est pourquoi les mesures du gouvernement, qui poussent à l’utilisation à court terme de l’épargne, est une mauvaise solution. Dans le meilleur des cas, ces mesures auront un impact limité dans le temps et dans leur ampleur. Si l’on assiste à une amélioration du pouvoir d’achat, celle-ci sera de courte durée et au détriment de mesures favorisant l’investissement. Le moyen terme est sacrifié au profit du court terme. Les constantes préoccupations électorales sont le talon d’Achille des démocraties. La situation ne peut que s’aggraver. Nous n’échapperons pas à une politique de rigueur, limitant les dépenses et les salaires, entraînant une augmentation temporaire du chômage. J’en prends le pari à l’aube d’une année que je crains difficile.
16 décembre 2007
Le sabre et le goupillon
La morale est-elle soluble dans la politique, ou, autrement dit, la politique peut-elle être morale ? Voilà une question, vieille comme les démocraties, qui se repose avec plus d’acuité depuis le voyage en Chine de N. Sarkozy et la venue en France de Kadhafi (le guide, der Führer en allemand). La Chine détient le record du monde des mises à mort de ses citoyens et le clown libyen a porté la prise d’otages et le terrorisme au rang de méthode de gouvernement. Le président Français est reçu en grandes pompes à Pékin et Kadhafi est invité à passer ses royales vacances en France, tout cela au nom de l’efficacité économique. Doit-on condamner une telle attitude ou se souvenir de ce que dit Créon à Antigone, expliquant que tout le monde ne peut pas dire non et qu’il faut bien que certains acceptent de dire oui si l’on veut que la cité perdure. Dire non est tellement plus facile que de dire oui ! Refuser permet de se préserver de tout doute, de toute mauvaise conscience, de toute responsabilité. Il n’y a qu’un pas entre ce refus et l’aboulie totale. Accepter en sachant que la morale est blessée, en faisant naître un doute qui envahira la conscience, en acceptant d’être l’objet de critiques virulentes et justifiées est plus difficile. Faut-il refuser l’euthanasie quelles que soient les souffrances ? Faut-il refuser la guerre quels que soient les dangers ? Faut-il refuser la prison quelle que soit la faute ? A la Libération, De Gaulle disait : « la France n’a pas besoin de vérité, elle a besoin d’unité nationale ». Il faut des Créon si l’on veut qu’existent des Antigone. La démocratie consiste à permettre à la voix d’Antigone d’être audible, tout en acceptant que Créon se compromette pour qu’Antigone puisse exprimer son désaccord.
13 décembre 2007
Le corporatisme est partout
Le corporatisme est partout
Le ministère de la Justice envisage de simplifier la procédure des divorces par consentement mutuel en remplaçant le passage devant le juge par un simple contrat signé devant notaire. Plus rapide, beaucoup moins cher. Que croyez-vous qu’il arrive ? Le fait de ne plus passer devant le juge supprime la nécessité d’avoir un avocat, parfois deux, pour obtenir un divorce. Et donc, les avocats se précipitent pour décrier ce projet, parfois dans des termes dont la grossièreté rappelle celle de potaches mal élevés. Le nouveau bâtonnier des avocats de Paris justifie cette « bronca » en plaidant (c’est bien le mot !) le fait que la présence du juge est un élément fondamental pour la « réussite » (sic) du divorce !! Permettez-moi de parler en connaissance de cause : lors de mon propre divorce, j’ai rencontré le juge deux fois dix minutes à peine et la seule question qui m’a été posée est : « êtes-vous sûr de vouloir divorcer ? » On a du mal à distinguer l’élément fondamental dans cette prestation. La réaction des avocats n’est qu’une réaction purement corporatiste, surtout lorsque l’on sait que les divorces par consentement mutuel sont les plus nombreux. Ainsi, je n’hésite pas à dire que les justifications alambiquées du bâtonnier lors de l’émission télévisée du 13 Décembre 2007 étaient parfaitement ridicules tellement elles étaient de mauvaise foi.
Le ministère de la Justice envisage de simplifier la procédure des divorces par consentement mutuel en remplaçant le passage devant le juge par un simple contrat signé devant notaire. Plus rapide, beaucoup moins cher. Que croyez-vous qu’il arrive ? Le fait de ne plus passer devant le juge supprime la nécessité d’avoir un avocat, parfois deux, pour obtenir un divorce. Et donc, les avocats se précipitent pour décrier ce projet, parfois dans des termes dont la grossièreté rappelle celle de potaches mal élevés. Le nouveau bâtonnier des avocats de Paris justifie cette « bronca » en plaidant (c’est bien le mot !) le fait que la présence du juge est un élément fondamental pour la « réussite » (sic) du divorce !! Permettez-moi de parler en connaissance de cause : lors de mon propre divorce, j’ai rencontré le juge deux fois dix minutes à peine et la seule question qui m’a été posée est : « êtes-vous sûr de vouloir divorcer ? » On a du mal à distinguer l’élément fondamental dans cette prestation. La réaction des avocats n’est qu’une réaction purement corporatiste, surtout lorsque l’on sait que les divorces par consentement mutuel sont les plus nombreux. Ainsi, je n’hésite pas à dire que les justifications alambiquées du bâtonnier lors de l’émission télévisée du 13 Décembre 2007 étaient parfaitement ridicules tellement elles étaient de mauvaise foi.
12 décembre 2007
Kadhafi, la honte ?
Parallaxe. Soit un pays dirigé depuis quarante ans par un dictateur ayant pratiqué des abominations comme le terrorisme et la prise d’otages (et qui croira que la France n’a eu aucune relation avec cet homme pendant quarante ans !). Soit un peuple muet soumis à cette dictature qui souffre d’un manque de libertés individuelles, d’un excès de pauvreté et d’un isolement obsidional. Soit un projet national consistant à créer une union économique des pays riverains de la Méditerranée. Quels sont les choix qui s’offrent à la politique étrangère du pays porteur de ce projet ? Il n’y en a que deux. Ou bien exclure le pays en question du projet au nom d’une certaine morale, ou bien profiter de toutes les occasions pour réintégrer ce même pays dans ce que la langue de bois diplomatique appelle « le concert des nations » pour pouvoir l’intégrer dans le projet. En face de cette alternative une conclusion s’impose : l’exclusion signifie l’abandon d’un peuple à son sort difficile. La bonne conscience de ceux qui choisissent cette solution est un peu courte car elle fait l’impasse sur l’avenir de ce peuple. La question qui se pose est la suivante : faut-il préserver sa bonne conscience en prenant des postures indignées et en abandonnant à son sort toute une population ou ne vaut-il pas mieux se « compromettre » avec le dictateur pour faire émerger une chance d’évolution vers plus de liberté et de démocratie en permettant la participation au projet méditerranéen pour le plus grand bénéfice de ce peuple en déréliction ? En quoi consiste cette « compromission » ? À prendre au mot un dictateur qui dit renoncer aux pratiques terroristes et (ce qui n’est pas négligeable) à la bombe. Ne soyons pas naïfs ! La diplomatie est un grand jeu de poker menteur. Prendre au mot ne veut pas dire être convaincu de la sincérité du discours. Prendre au mot ne veut pas dire perdre toute vigilance.
Le voyage du Président de la République en Algérie n’a soulevé aucune polémique en France. Et, pourtant, qui peut croire que le ministre algérien des anciens combattants n’avait pas reçu, au préalable, l’aval du pouvoir pour tenir son discours antisémite ? Or, l’antisémitisme est la marque de fabrique du terrorisme islamique. Le terrorisme officieux et actuel algérien est-il plus acceptable que le terrorisme libyen du passé ?
Ce que l’on peut dire, c’est que Kadhafi en France pendant cinq jours, c’est long, très long, trop long … car l’homme est détestable.
Le voyage du Président de la République en Algérie n’a soulevé aucune polémique en France. Et, pourtant, qui peut croire que le ministre algérien des anciens combattants n’avait pas reçu, au préalable, l’aval du pouvoir pour tenir son discours antisémite ? Or, l’antisémitisme est la marque de fabrique du terrorisme islamique. Le terrorisme officieux et actuel algérien est-il plus acceptable que le terrorisme libyen du passé ?
Ce que l’on peut dire, c’est que Kadhafi en France pendant cinq jours, c’est long, très long, trop long … car l’homme est détestable.
30 novembre 2007
La relance miracle ?
La France s’engage dans une politique de relance du pouvoir d’achat. Un certain nombre de mesures entreront en vigueur au cours de l’année prochaine. Que peut-on en attendre ?
La plus populaire de ces mesures sera, à n’en pas douter, l’indexation des loyers sur l’indice des prix et non plus sur l’indice de la construction. En effet, ce dernier suit une variation homothétique du coût en augmentation des matières premières en général et du pétrole en particulier. L’indice de la construction varie ainsi plus vite que celui des prix, encore que la tendance inflationniste actuelle tend à réduire l'écart. Les locataires vont donc, sinon gagner, du moins préserver une partie de leur pouvoir d’achat.Le pays y gagne-t-il globalement. Certainement pas. Il s’agit d’un transfert de pouvoir d’achat des propriétaires vers les locataires. C’est une mesure qui peut se justifier socialement mais dont l’impact économique restera minime. Toujours dans le domaine de la location, la garantie demandée aux futurs locataires sera réduite de moitié. Là aussi, le bénéfice de cette mesure bénificie au pouvoir d’achat des locataires qui pourront utiliser la somme économisée en consommation. En raisonnant un peu plus loin, les avantages de cette mesure apparaissent limités. En effet, les sommes versées aux propriétaires à titre de garantie étaient destinées normalement à l’épargne, cette dernière bénéficiant à l’investissement par l’intermédiaire du secteur bancaire (en dehors de l’épargne « matelas »). La réduction de la garantie a donc un impact positif sur la consommation mais négatif sur l’investissement.
Ensuite, le combat contre les 35 heures se poursuit en autorisant les entreprises à remettre cette durée du travail en cause avec l’accord avec les partenaires sociaux. Dans une entreprise où la durée légale est de 35 heures et où les salariés travaillent 39 heures, ces derniers reçoivent le versement de 4 heures supplémentaires payées 25% de plus. Si dans cette même entreprise, la durée du travail passe contractuellement de 35 à 39 heures, la différence de quatre heures sera alors payée au tarif des heures normales. Il n’y a pas de gain de pouvoir d’achat pour les salariés, même s’il y a une amélioration de la compétitivité de l’entreprise. De plus, l’allongement de la durée du travail n’a de sens que si elle correspond à un besoin de l’entreprise, c’est-à-dire à une augmentation de son chiffre d’affaires correspondant à une augmentation de sa part de marché. Il est certain que les 35 heures ont lourdement pesé sur l’évolution des salaires. Mais leur remise en cause, voire leur suppression, mettra longtemps à avoir un impact favorable : couper un arbre est beaucoup plus rapide que de le laisser croître !
Il faudrait impérativement remplacer le slogan « travailler plus pour gagner plus » par « trouver des marchés qui permettront de travailler davantage ». Et cela veut dire que la seule véritable solution économique repose sur une politique de l’offre et non pas de la demande.
La plus populaire de ces mesures sera, à n’en pas douter, l’indexation des loyers sur l’indice des prix et non plus sur l’indice de la construction. En effet, ce dernier suit une variation homothétique du coût en augmentation des matières premières en général et du pétrole en particulier. L’indice de la construction varie ainsi plus vite que celui des prix, encore que la tendance inflationniste actuelle tend à réduire l'écart. Les locataires vont donc, sinon gagner, du moins préserver une partie de leur pouvoir d’achat.Le pays y gagne-t-il globalement. Certainement pas. Il s’agit d’un transfert de pouvoir d’achat des propriétaires vers les locataires. C’est une mesure qui peut se justifier socialement mais dont l’impact économique restera minime. Toujours dans le domaine de la location, la garantie demandée aux futurs locataires sera réduite de moitié. Là aussi, le bénéfice de cette mesure bénificie au pouvoir d’achat des locataires qui pourront utiliser la somme économisée en consommation. En raisonnant un peu plus loin, les avantages de cette mesure apparaissent limités. En effet, les sommes versées aux propriétaires à titre de garantie étaient destinées normalement à l’épargne, cette dernière bénéficiant à l’investissement par l’intermédiaire du secteur bancaire (en dehors de l’épargne « matelas »). La réduction de la garantie a donc un impact positif sur la consommation mais négatif sur l’investissement.
Ensuite, le combat contre les 35 heures se poursuit en autorisant les entreprises à remettre cette durée du travail en cause avec l’accord avec les partenaires sociaux. Dans une entreprise où la durée légale est de 35 heures et où les salariés travaillent 39 heures, ces derniers reçoivent le versement de 4 heures supplémentaires payées 25% de plus. Si dans cette même entreprise, la durée du travail passe contractuellement de 35 à 39 heures, la différence de quatre heures sera alors payée au tarif des heures normales. Il n’y a pas de gain de pouvoir d’achat pour les salariés, même s’il y a une amélioration de la compétitivité de l’entreprise. De plus, l’allongement de la durée du travail n’a de sens que si elle correspond à un besoin de l’entreprise, c’est-à-dire à une augmentation de son chiffre d’affaires correspondant à une augmentation de sa part de marché. Il est certain que les 35 heures ont lourdement pesé sur l’évolution des salaires. Mais leur remise en cause, voire leur suppression, mettra longtemps à avoir un impact favorable : couper un arbre est beaucoup plus rapide que de le laisser croître !
Il faudrait impérativement remplacer le slogan « travailler plus pour gagner plus » par « trouver des marchés qui permettront de travailler davantage ». Et cela veut dire que la seule véritable solution économique repose sur une politique de l’offre et non pas de la demande.
22 novembre 2007
Dérive
Un simple rappel : le fascisme se définit comme la dictature d’un parti unique, fut-il minoritaire, dont la méthode de gestion est le corporatisme. Un parti minoritaire qui impose ses vues corporatistes, cela ne vous rappelle rien ? Une minorité d’étudiants qui empêchent le fonctionnement normal de l’enseignement supérieur pour obtenir une garantie de devenir fonctionnaires, une catégorie particulière de cheminots et de conducteurs de métro qui empêchent le fonctionnement du pays tout entier pour préserver des privilèges sociaux, voilà deux exemples qui satisfont complètement à la définition précédente. Comment ne pas être frappé par le fait de voir et d’entendre les syndicats s’enflammer lorsqu’une entreprise licencie une partie de son personnel et de constater que ces mêmes syndicats sont parfaitement indifférents à la faillite de nombreuses petites entreprises due à l’arrêt de travail organisé par eux-mêmes. À quoi sert « la défense du service public » si elle entraîne la perte de travail pour un certain nombre de citoyens ? Où est passée la démocratie lorsqu’une minorité d’étudiants réfute le vote d’une majorité d’entre eux ? Comment appelle-t-on le fait de remplacer la démocratie par la manipulation ? Comment appelle-t-on la remise en cause d’une loi adoptée par le Parlement ? Manifestement, grandit dangereusement une dérive du comportement citoyen qui ébranle les fondements même de la démocratie représentative. La démocratie est fragile mais irremplaçable. À travers le monde, des hommes et des femmes ont perdu leur vie ou leur liberté pour la défendre. Elle ne survit que par l’adhésion sans faille des citoyens ; elle n’a pas d’autres réels moyens de se défendre contre des agressions. C’est pourquoi toute atteinte à son fonctionnement, là où elle existe, est un acte extrêmement grave.
Vous avez dit rénovation ?
Il est certain que le Socialisme français a besoin d’une rénovation profonde. Mais rénovation de quoi ? Avant tout, de sa compréhension du monde. La France socialiste a eu, depuis la Révolution Française, le projet (la prétention ?) d’être un modèle universel, en oubliant deux faits essentiels : premièrement, il a fallu à la France plusieurs siècles pour mettre en place une République démocratique, deuxièmement la culture occidentale n’est pas celle de tous les pays du monde. Ces deux constatations conduisent à une évidence : c’est à la France de s’adapter au monde et non l’inverse. Ce qui ne veut pas dire que la France doit abandonner ses convictions, mais il faut qu’elle cesse de croire qu’elle est un modèle universel et qu’elle tienne compte des contingences créées par l’apparition sur la scène mondiale de nouveaux acteurs puissants et de cultures différentes. Le monde est actuellement gouverné par de puissants intérêts financiers, industriels, commerciaux nés de la volonté des grands pays occidentaux et auxquels veulent participer de nouveaux compétiteurs. Au nom de quoi la France interdirait-elle à ces pays de trouver leur propre voie de développement ? Or, la voie choisie par ces pays est celle de la compétitivité agressive sur les marchés traditionnels des pays développés. Le nouveau socialisme doit aussi se convaincre d’une évidence : ce sont ses entreprises qui créent la richesse d’un pays. Il est donc indispensable, normal et moral qu’une entreprise fasse des profits. Mais devenues incapables de lutter sur le même terrain que les pays émergents à cause des (ou grâce aux) coûts sociaux, les entreprises doivent absolument évoluer. Cette indispensable évolution ne peut avoir lieu qu’à deux conditions : innover pour créer de nouveaux produits et services, adapter l’organisation de l’entreprise à ces nouveaux métiers. L’innovation doit être encouragée par tous les moyens, la France devant impérativement investir de façon massive dans la recherche et dans la R&D. L’adaptation organisationnelle passe par la flexibilité du marché du travail, ce qui, sans langue de bois, veut dire que l’entreprise doit pouvoir adapter sa force de travail sans coûts prohibitifs ; faciliter le licenciement facilite l’embauche, essentiellement dans les PME. Faciliter le licenciement n’est pas synonyme de « lois de la jungle ». Le rôle de l’Etat est de prendre correctement en charge les salariés au chômage pour que ceux-ci reçoivent la formation et l’aide nécessaires pour retrouver le plus rapidement possible un nouveau travail. Ceci suppose que l’on impose aux services de l’Etat concernés d’être efficaces, donc contrôlés et évalués. Le fonctionnariat n’est pas une sinécure ! Mais il reste un obstacle majeur : le comportement réactionnaire et corporatistes des syndicats français qui ne sont représentatifs que d’une minorité de travailleurs. Le Parti Socialiste se pose la question de sa rénovation. La méthode est simple. À condition de ne pas confondre cette rénovation avec la survie des « éléphants », le Parti doit abandonner sa posture actuelle qui consiste à ne critiquer le gouvernement que sur la forme et pratiquement jamais sur le fond. Critiquer le gouvernement est une action légitime d’une opposition. Mais pour que celle-ci soit crédible, il faut impérativement que cette critique s’accompagne d’une analyse objective et non polémique (et parfois fausse) des actions et des choix gouvernementaux et que soient proposées des solutions dont l’efficacité doit être démontrée.
13 novembre 2007
L’agitation estudiantine est-elle inquiétante ?
Quels sont les éléments essentiels de la loi d’autonomie des Universités ? Tout d’abord, le conseil d’administration comprendra des personnalités externes provenant de l’entreprise. Ne devrait-on pas se réjouir de renforcer les liens entre le lieu de formation qu’est l’Université et le monde actif ouvert sur le monde ? N’est-ce pas la meilleure façon d’obtenir l’adéquation entre les savoirs et les compétences recherchées ? La loi prévoit que les Universités pourront se regrouper en établissements afin d’atteindre une taille critique et de mutualiser les moyens. Elle prévoir, ce qui est parfaitement naturel, l’évaluation des enseignants. Elle prévoit d’élargir les compétences de l’administration de l’Université en matière budgétaire et de gestion des ressources humaines, c'est-à-dire de faire du Président de 'Université un homme pleinement responsable. Pour ouvrir davantage l’Université sur le monde extérieur, la loi prévoit un bureau d’aide à l’insertion des étudiants. Elle prévoit également la possibilité d’un partenariat avec des organismes externes pour créer des fondations à but évidemment non lucratif et fonctionnant par donation. Si l'on veut investir dans les universités françaises, il faut bien aller chercher l'argent là où il se trouve puisque les caisses de l'Etat sont complètement vides ! Les Universités ont également la possibilité de devenir, sans frais, propriétaires des biens mobiliers et immobiliers. Étant devenus propriétaires, les établissements ont la possibilité de transfert de droits à un tiers. On distingue difficilement ce qui, dans ce texte, peut susciter une farouche opposition.
L’agitation étudiante actuelle (Novembre 2007) suscite de profondes interrogations. Tout d’abord, l’aspect fourre-tout des revendications qui mélangent sans vergogne la contestation de la loi sur l’autonomie des Universités (dont je suis prêt à parier qu’une minorité des étudiants a pris connaissance !), des régimes spéciaux, du pouvoir d’achat des fonctionnaires, de la réforme judiciaire, des franchises médicales montre à l’évidence qu’il s’agit là d’une manifestation purement politique, c’est-à-dire une contestation non déguisée du Président de la République. Cette agitation est donc anti-démocratique, en ce sens qu’elle conteste le choix de la majorité des Français. Cet aspect non démocratique est renforcé par le fait que le blocage des Universités est le fait d’une toute petite minorité d’étudiants politisés (et manipulés ?) renforcés par des éléments extérieurs à l'université et provenant vraisemblablement de l'extrême gauche et qui refusent le verdict des urnes qui demande de lever le blocage des établissements. Ensuite, si l’on met en parallèle le fait que le refus de la loi sur les Universités (portant essentiellement sur la sélection et la synergie avec les entreprises) avec les motifs avancés par les manifestants axés essentiellement sur des catégories sociales de fonctionnaires ou assimilés, on ne peut que constater la concordance entre la nature de ces revendications et le fait qu’une presque majorité des étudiants ont l’objectif de devenir eux-mêmes fonctionnaires. Quel est l’avenir d’un pays où la jeunesse ne rêve que d’un travail, certes sécurisé, mais qui n’enrichit absolument pas le pays et qui ne peut qu’aggraver ses difficultés ? Déni de démocratie et manque d’ambition, tels sont les caractéristiques de l’agitation estudiantine. Elle est donc inquiétante.
L’agitation étudiante actuelle (Novembre 2007) suscite de profondes interrogations. Tout d’abord, l’aspect fourre-tout des revendications qui mélangent sans vergogne la contestation de la loi sur l’autonomie des Universités (dont je suis prêt à parier qu’une minorité des étudiants a pris connaissance !), des régimes spéciaux, du pouvoir d’achat des fonctionnaires, de la réforme judiciaire, des franchises médicales montre à l’évidence qu’il s’agit là d’une manifestation purement politique, c’est-à-dire une contestation non déguisée du Président de la République. Cette agitation est donc anti-démocratique, en ce sens qu’elle conteste le choix de la majorité des Français. Cet aspect non démocratique est renforcé par le fait que le blocage des Universités est le fait d’une toute petite minorité d’étudiants politisés (et manipulés ?) renforcés par des éléments extérieurs à l'université et provenant vraisemblablement de l'extrême gauche et qui refusent le verdict des urnes qui demande de lever le blocage des établissements. Ensuite, si l’on met en parallèle le fait que le refus de la loi sur les Universités (portant essentiellement sur la sélection et la synergie avec les entreprises) avec les motifs avancés par les manifestants axés essentiellement sur des catégories sociales de fonctionnaires ou assimilés, on ne peut que constater la concordance entre la nature de ces revendications et le fait qu’une presque majorité des étudiants ont l’objectif de devenir eux-mêmes fonctionnaires. Quel est l’avenir d’un pays où la jeunesse ne rêve que d’un travail, certes sécurisé, mais qui n’enrichit absolument pas le pays et qui ne peut qu’aggraver ses difficultés ? Déni de démocratie et manque d’ambition, tels sont les caractéristiques de l’agitation estudiantine. Elle est donc inquiétante.
12 novembre 2007
Lettre à la CGT
Voici la lettre que j'envoie aujourd'hui à la CGT.
Monsieur le secrétaire général,
Je n’attends pas de réponse de votre part, à cette lettre comme à mes cinq précédents courriers. Je dois me rendre à l’évidence que les seuls interlocuteurs auxquels vous consentez de parler sont les hommes politiques et les journalistes. Vous soignez votre carnet d’adresse en faisant fi des gens du peuple dont je m’enorgueillis de faire partie. Ce courrier a pour objet de vous faire part de l’écœurement d’un grand nombre de français devant l’attitude et le discours de votre délégué à la SNCF. L’hypocrisie du discours, la volonté évidente de ne pas vouloir répondre clairement aux questions posées, la lâcheté (bien classique) qui consiste à nier la responsabilité de votre syndicat en la rejetant, comme d’habitude, sur le gouvernement, tout cela renforce le sentiment que les syndicats français sont les pires des réactionnaires. J’ai cotisé pendant quarante ans et j’ai eu un travail extrêmement pénible et stressant. Mettre en avant la pénibilité du travail des cheminots pour refuser l’allongement de la durée de cotisation a quelque chose d’écœurant. Je vous conseille d’aller voir les services hospitaliers des urgences et de vous intéresser aux infirmières ; vous aurez alors une plus juste appréciation de ce qu’est un travail pénible. Vous défendez l’indéfendable en pénalisant lourdement la population des travailleurs par votre action injustifiable. Je me demande si des préoccupations purement électorales ne constituent pas le réel fondement de cette grève.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de mes sentiments écœurés.
Monsieur le secrétaire général,
Je n’attends pas de réponse de votre part, à cette lettre comme à mes cinq précédents courriers. Je dois me rendre à l’évidence que les seuls interlocuteurs auxquels vous consentez de parler sont les hommes politiques et les journalistes. Vous soignez votre carnet d’adresse en faisant fi des gens du peuple dont je m’enorgueillis de faire partie. Ce courrier a pour objet de vous faire part de l’écœurement d’un grand nombre de français devant l’attitude et le discours de votre délégué à la SNCF. L’hypocrisie du discours, la volonté évidente de ne pas vouloir répondre clairement aux questions posées, la lâcheté (bien classique) qui consiste à nier la responsabilité de votre syndicat en la rejetant, comme d’habitude, sur le gouvernement, tout cela renforce le sentiment que les syndicats français sont les pires des réactionnaires. J’ai cotisé pendant quarante ans et j’ai eu un travail extrêmement pénible et stressant. Mettre en avant la pénibilité du travail des cheminots pour refuser l’allongement de la durée de cotisation a quelque chose d’écœurant. Je vous conseille d’aller voir les services hospitaliers des urgences et de vous intéresser aux infirmières ; vous aurez alors une plus juste appréciation de ce qu’est un travail pénible. Vous défendez l’indéfendable en pénalisant lourdement la population des travailleurs par votre action injustifiable. Je me demande si des préoccupations purement électorales ne constituent pas le réel fondement de cette grève.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Secrétaire Général, l’expression de mes sentiments écœurés.
07 novembre 2007
Non par principe ?
L’actuel Président de la République a été élu sur un programme de changements annoncés. Actuellement, il les met en œuvre. Seulement, il est un point qu’il a manifestement sous-estimé. Tant qu’il s’agit de projets lointains, la majorité des Français est d’accord d’autant plus qu’ils ne sont pas directement concernés. Mais, lorsqu’un projet commence, immédiatement se manifeste une virulente résistance au changement. Les acteurs concernés par le changement sont soudainement en opposition :
Le CSM est opposé à la révision de la carte judiciaire, les maires sont opposés à une modification du nombre d’hôpitaux, les internes en médecine s’opposent aux mesures incitatives à l’installation dans les zones médicalement désertiques, les fonctionnaires combattent la réorganisation de la fonction publique, les salariés concernés par les régimes spéciaux de retraite fustigent les orientations gouvernementales concernant ces régimes, l’autonomie des Université est combattue par les syndicats d’étudiants, les médecins s’opposent aux nouvelles modalités de financement de la Sécurité Sociale, les salariés de l’ANPE et de l’UNEDIC refusent la fusion des deux organismes, les agriculteurs ne veulent pas d’une interdiction des pesticides, les entrepreneurs de transport sont contre toute taxe verte, l’ouverture du ciel corse à la concurrence provoque la colère de la CCM, les professeurs s’opposent à l’allègement des programmes scolaires du secondaire, l’opposition politique vitupère contre la réduction d’impôts, Mr.Noël Mamère est contre tout.
Finalement, les Français ont voté pour le changement … pour les autres et à condition que rien ne change pour eux-mêmes.
Le CSM est opposé à la révision de la carte judiciaire, les maires sont opposés à une modification du nombre d’hôpitaux, les internes en médecine s’opposent aux mesures incitatives à l’installation dans les zones médicalement désertiques, les fonctionnaires combattent la réorganisation de la fonction publique, les salariés concernés par les régimes spéciaux de retraite fustigent les orientations gouvernementales concernant ces régimes, l’autonomie des Université est combattue par les syndicats d’étudiants, les médecins s’opposent aux nouvelles modalités de financement de la Sécurité Sociale, les salariés de l’ANPE et de l’UNEDIC refusent la fusion des deux organismes, les agriculteurs ne veulent pas d’une interdiction des pesticides, les entrepreneurs de transport sont contre toute taxe verte, l’ouverture du ciel corse à la concurrence provoque la colère de la CCM, les professeurs s’opposent à l’allègement des programmes scolaires du secondaire, l’opposition politique vitupère contre la réduction d’impôts, Mr.Noël Mamère est contre tout.
Finalement, les Français ont voté pour le changement … pour les autres et à condition que rien ne change pour eux-mêmes.
02 novembre 2007
L’Arche du scandale
Maintenant que le côté obscur de l’affaire de l’Arche de Zoé s’éclaire peu à peu et qu’il apparaît qu’il s’agit d’une arnaque, même si ses auteurs ont agi avec les meilleures intentions du monde, il reste des interrogations sans réponse aujourd’hui.
Tout d’abord, comment a-t-on pu obtenir des parents de ces enfants (puisqu’il ne s’agit pas d’orphelins) qu’ils les confient à cette organisation ? Que leur a-t-on dit, que leur a-t-on promis ? Les a-t-on payé ? Lorsque l’on sait que la famille est une notion importante en Afrique où les liens familiaux sont extrêmement forts, quels arguments l’organisation a-t-elle avancé pour obtenir que les parents lui confie leurs enfants ?
Ensuite, il est invraisemblable qu’une telle opération ait pu être organisée sans contact entre l’ONG et le gouvernement tchadien. La réaction outrageusement indignée du Président tchadien n’est rien moins que suspecte.
Et encore, les familles d’accueil pressenties ont juré qu’il ne s’agissait pas d’adoption. Se pose alors une double question. Ou bien, les enfants étaient des orphelins et s’il n’était pas question d’adoption, que comptaient faire ces familles des enfants dans l’avenir ? Ou bien ces enfants n’étaient pas des orphelins et qu’auraient fait les familles d’accueil lorsqu’elles se seraient aperçues de cela ?
Enfin, un certain nombre d’hommes politiques ont été prompts à s’élever contre l’attitude du gouvernement qui abandonnait ses ressortissants au prétexte que ce dernier condamnait sans détour toute cette opération. Maintenant que l’on sait qu’il ne s’agissait pas d’orphelins, qu’il ne s’agissait pas d’enfants du Darfour, que l’Arche de Zoé a usurpé l’identité d’une autre ONG pour obtenir les autorisations nécessaires à ses déplacements, pourquoi ces mêmes politiques ne font-ils pas amende honorable ? L’honnêteté intellectuelle est une denrée rare ! On peut penser que les hommes et femmes de l’Arche de Zoé étaient pleins de bonnes intentions, mais cette histoire montre que le volontarisme humanitaire est dangereux lorsqu’il n’est pas celui de professionnels. Cet amateurisme est d’autant plus condamnable qu’il s’agit ici de petits enfants.
Tout d’abord, comment a-t-on pu obtenir des parents de ces enfants (puisqu’il ne s’agit pas d’orphelins) qu’ils les confient à cette organisation ? Que leur a-t-on dit, que leur a-t-on promis ? Les a-t-on payé ? Lorsque l’on sait que la famille est une notion importante en Afrique où les liens familiaux sont extrêmement forts, quels arguments l’organisation a-t-elle avancé pour obtenir que les parents lui confie leurs enfants ?
Ensuite, il est invraisemblable qu’une telle opération ait pu être organisée sans contact entre l’ONG et le gouvernement tchadien. La réaction outrageusement indignée du Président tchadien n’est rien moins que suspecte.
Et encore, les familles d’accueil pressenties ont juré qu’il ne s’agissait pas d’adoption. Se pose alors une double question. Ou bien, les enfants étaient des orphelins et s’il n’était pas question d’adoption, que comptaient faire ces familles des enfants dans l’avenir ? Ou bien ces enfants n’étaient pas des orphelins et qu’auraient fait les familles d’accueil lorsqu’elles se seraient aperçues de cela ?
Enfin, un certain nombre d’hommes politiques ont été prompts à s’élever contre l’attitude du gouvernement qui abandonnait ses ressortissants au prétexte que ce dernier condamnait sans détour toute cette opération. Maintenant que l’on sait qu’il ne s’agissait pas d’orphelins, qu’il ne s’agissait pas d’enfants du Darfour, que l’Arche de Zoé a usurpé l’identité d’une autre ONG pour obtenir les autorisations nécessaires à ses déplacements, pourquoi ces mêmes politiques ne font-ils pas amende honorable ? L’honnêteté intellectuelle est une denrée rare ! On peut penser que les hommes et femmes de l’Arche de Zoé étaient pleins de bonnes intentions, mais cette histoire montre que le volontarisme humanitaire est dangereux lorsqu’il n’est pas celui de professionnels. Cet amateurisme est d’autant plus condamnable qu’il s’agit ici de petits enfants.
01 novembre 2007
Où est passée l’économie de marché ?
Le pétrole flambe, ce qui est bien naturel, en somme. Ce qui l’est moins, c’est la raison de cet état de fait. En un an, le prix du baril de pétrole a pratiquement doublé. Certes, la ressource s’amenuise et ce qui est rare est cher. Comme, aujourd’hui, un pétrole bon marché est rare, le pétrole bon marché est donc cher ! Or, il n’y a pas moins de pétrole aujourd’hui qu’il y a un an. Il n’y a pas de nouvelles guerres non plus, à part quelques bruits de bottes, prétexte toujours évoqué pour justifier, sinon pour expliquer, une hausse du prix du pétrole. Il n’y a pas davantage de catastrophes naturelles menaçant les installations pétrolifères au large du Mexique. L’expansion énergétique de la Chine est essentiellement basée sur l’exploitation du charbon, effet de serre oblige. Il est donc difficile d’identifier la cause de cette hausse spectaculaire du prix du baril qui a joyeusement pris son envol vers les 120 dollars. Si ce n’est ni la rareté accrue, ni la destruction des installations, ni les guerres et autres tensions internationales, pas plus nombreuses aujourd’hui qu’il y a un an, que reste-t-il ? La spéculation financière. Le jeu consiste à jouer le prix du pétrole à la hausse, c’est-à-dire acheter aujourd’hui pour revendre demain plus cher, ce qui effectivement provoque la hausse. C’est un mouvement qui s’auto-entretient. Et, dans cette frénésie spéculative, sans création de richesse véritable, un petit nombre s’enrichit, essentiellement les fonds spéculatifs et souverains, au détriment du plus grand nombre. Il est à prévoir que ce mouvement spéculatif va s’étendre à l’ensemble des matières premières et aux céréales. Où est passée la « main invisible » d’Adam Smith ? Il faut également garder à l’esprit qu’une spéculation frénétique crée ce que les économistes appellent « une bulle » dont le destin est d’éclater. Lorsque la bulle pétrolière éclatera, celle d’Internet passera alors pour une petite plaisanterie.
29 octobre 2007
Des juges sous influence ?
Les affaires d’Outreau et Agnelet conduisent tout citoyen à s’interroger sur le fonctionnement de la justice. La première affaire pose clairement deux problèmes : la solitude du juge d’instruction et la réforme de la carte judiciaire ; la seconde celle de la responsabilité du juge d’instruction.
La carte judiciaire date de 1926 et a été révisée en 1958. Aucune modification n’a été faite depuis. Or la démographie et la répartition de la population a profondément changé. L’urbanisation massive a dépeuplé les zones campagnardes et la justice reste physiquement absente de bien des zones urbaines périphériques aux grandes villes. Aujourd’hui, une cinquantaine de petits tribunaux de Grande Instance ont une activité qui représente celle de la moitié d’un juge ! Le regroupement des tribunaux paraît être l’application du simple bon sens pour éviter la déréliction d’un juge inexpérimenté pouvant conduire aux pires erreurs judiciaires comme le montre l’affaire d’Outreau. Bien entendu, les magistrats (et les avocats) ne sont pas d’accord. Les arguments captieux avancés ne manquent pas de piquant. Le premier est de dire que si le tribunal est éloigné, le justiciable ne pourra s’y rendre et sera donc condamné par défaut !! Il faut savoir que nombre de petits tribunaux sont distants d’une dizaine de kilomètres du tribunal voisin … Il est d’ailleurs prévu que le juge pourra se déplacer jusqu’au justiciable si cela s’avère nécessaire aux besoins de l’instruction. Un autre argument avance que, dans un petit tribunal, le juge d’instruction est plus proche de la population car il connaît tout le monde !! Cette connivence ne risque-t-elle pas de mettre en cause l’impartialité du juge qui doit instruire tant à charge qu’à décharge ? Il faut savoir également que les juges d’instruction (et les avocats) des tribunaux menacés de disparition sont souvent de futurs candidats aux prochaines élections municipales !
Le jugement de l’affaire Agnelet (le casino de Nice) pose clairement le problème de la connivence. En première instance, à Nice, le jury populaire a acquitté Mr. Agnelet dans l’accusation d’assassinat de sa maîtresse. En appel, à Aix-en-Provence, le même Agnelet a été condamné à 20 ans de prison ferme, c’est-à-dire la peine maximale encourue. On peut reprendre l’argument avancé plus haut et se demander si le juge d’instruction du tribunal de Nice ne connaissait pas un peu trop bien les protagonistes (visibles et cachés) de l’affaire pour pouvoir influencer les jurés ! Quelles influences et quelles pressions se sont exercées sur ce juge de Nice ?
Ces deux affaires pointent d’un doigt de plus en plus précis la responsabilité du juge. Or, devant un risque sociétal de complexité croissante, le juge devient de plus en plus demandeur de lois et de normes. Or, ces lois ne peuvent juger que l’acte, et non l’homme, en s’appuyant sur les statistiques et les probabilités pour normaliser le système judiciaire. Cette dérive, paradoxalement, déresponsabilise le juge qui peut ainsi s’abriter derrière les chiffres pour justifier son action. Comme tout citoyen, le juge doit être pleinement responsable de ses actes et la loi ne doit pas lui permettre de s’en absoudre.
La carte judiciaire date de 1926 et a été révisée en 1958. Aucune modification n’a été faite depuis. Or la démographie et la répartition de la population a profondément changé. L’urbanisation massive a dépeuplé les zones campagnardes et la justice reste physiquement absente de bien des zones urbaines périphériques aux grandes villes. Aujourd’hui, une cinquantaine de petits tribunaux de Grande Instance ont une activité qui représente celle de la moitié d’un juge ! Le regroupement des tribunaux paraît être l’application du simple bon sens pour éviter la déréliction d’un juge inexpérimenté pouvant conduire aux pires erreurs judiciaires comme le montre l’affaire d’Outreau. Bien entendu, les magistrats (et les avocats) ne sont pas d’accord. Les arguments captieux avancés ne manquent pas de piquant. Le premier est de dire que si le tribunal est éloigné, le justiciable ne pourra s’y rendre et sera donc condamné par défaut !! Il faut savoir que nombre de petits tribunaux sont distants d’une dizaine de kilomètres du tribunal voisin … Il est d’ailleurs prévu que le juge pourra se déplacer jusqu’au justiciable si cela s’avère nécessaire aux besoins de l’instruction. Un autre argument avance que, dans un petit tribunal, le juge d’instruction est plus proche de la population car il connaît tout le monde !! Cette connivence ne risque-t-elle pas de mettre en cause l’impartialité du juge qui doit instruire tant à charge qu’à décharge ? Il faut savoir également que les juges d’instruction (et les avocats) des tribunaux menacés de disparition sont souvent de futurs candidats aux prochaines élections municipales !
Le jugement de l’affaire Agnelet (le casino de Nice) pose clairement le problème de la connivence. En première instance, à Nice, le jury populaire a acquitté Mr. Agnelet dans l’accusation d’assassinat de sa maîtresse. En appel, à Aix-en-Provence, le même Agnelet a été condamné à 20 ans de prison ferme, c’est-à-dire la peine maximale encourue. On peut reprendre l’argument avancé plus haut et se demander si le juge d’instruction du tribunal de Nice ne connaissait pas un peu trop bien les protagonistes (visibles et cachés) de l’affaire pour pouvoir influencer les jurés ! Quelles influences et quelles pressions se sont exercées sur ce juge de Nice ?
Ces deux affaires pointent d’un doigt de plus en plus précis la responsabilité du juge. Or, devant un risque sociétal de complexité croissante, le juge devient de plus en plus demandeur de lois et de normes. Or, ces lois ne peuvent juger que l’acte, et non l’homme, en s’appuyant sur les statistiques et les probabilités pour normaliser le système judiciaire. Cette dérive, paradoxalement, déresponsabilise le juge qui peut ainsi s’abriter derrière les chiffres pour justifier son action. Comme tout citoyen, le juge doit être pleinement responsable de ses actes et la loi ne doit pas lui permettre de s’en absoudre.
23 octobre 2007
Le je-m’en-foutisme franchouillard
La Grèce s’est embrasée, la Californie brûle, l’Asie du Sud se noie, les pôles fondent, la planète se convulse dans les affres du changement climatique. On a demandé aux Français un tout petit geste personnel, non pas pour faire des économies d’énergie, mais simplement pour montrer leur solidarité avec le sauvetage de la Terre sur laquelle devront vivre nos enfants et nos petits-enfants. Il leur était demandé d’éteindre leurs lumières pendant cinq minutes. De mon balcon, après avoir éteint toutes mes lumières, j’ai regardé mon quartier. Et il ne s’est absolument rien passé. Pas une lumière ne s’est éteinte. Pas une fenêtre, pas un lampadaire, pas un panneau publicitaire ne s’est éteint. De mon balcon, j’ai longuement contemplé l’égoïsme de mes concitoyens. Décidément, la solidarité et le sens de l’intérêt général ne sont pas la tasse de thé des Français. Sensibles uniquement aux intérêts personnels et égoïstes, les syndicats l’ont bien compris qui jouent fortement sur cette corde électorale juste avant les prochaines élections syndicales. Défendre contre le plus élémentaire bon sens une retraite à un âge injustifié est beaucoup plus important pour les Français que de transmettre à leurs enfants une planète en bon état. S’insurger contre l’augmentation du prix de la baguette est plus légitime que d’admettre de réduire de 10 kilomètres-heure la vitesse de leur véhicule. Je crains bien que les générations à venir nous en veuillent terriblement.
22 octobre 2007
Guy Môquet (suite … et fin)
Le 22 Octobre à 20 heures.
La France a manqué l’opportunité de faire réfléchir toute sa jeunesse, pendant une petite heure, sur son histoire et de la détourner ainsi un moment de la « peoplisation » médiatique qui envahit la presse et la télévision à longueur de journée. La France en serait sortie grandie. Malheureusement, l’idéologie partisane et les réflexes corporatistes et mortifères qui sévissent au sein de l’Education Nationale ne l’ont pas permis. Plutôt que de faire œuvre pédagogique, une partie de l’Education Nationale a choisi la polémique stérile au nom d’une posture d’indépendance faussement outragée. Est-il plus légitime de faire défiler l’armée française le 14 Juillet en souvenir de la révolution de 1789 ? Pourquoi le fait de ranimer le souvenir des martyrs de 17 ans pendant la dernière guerre, à travers la lettre de Guy Môquet, serait-il moins légitime ? La lecture de cette lettre aurait dû permettre aux enseignants de parler également d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette et de bien d’autres. Mais la vérité est toute simple : les enseignants sont, par idéologie, anti-gouvernementaux ce qui leur ôte toute capacité d’analyse objective. Les enseignants ont gagné une bataille médiatique, mais ils ont perdu une guerre morale. Finalement, un enfant de 17 ans sur le point d’être fusillé a plus de grandeur d’âme et de noblesse que les enseignants qui ont cherché désespérément des arguties pour expliquer leur refus de lecture.
La France a manqué l’opportunité de faire réfléchir toute sa jeunesse, pendant une petite heure, sur son histoire et de la détourner ainsi un moment de la « peoplisation » médiatique qui envahit la presse et la télévision à longueur de journée. La France en serait sortie grandie. Malheureusement, l’idéologie partisane et les réflexes corporatistes et mortifères qui sévissent au sein de l’Education Nationale ne l’ont pas permis. Plutôt que de faire œuvre pédagogique, une partie de l’Education Nationale a choisi la polémique stérile au nom d’une posture d’indépendance faussement outragée. Est-il plus légitime de faire défiler l’armée française le 14 Juillet en souvenir de la révolution de 1789 ? Pourquoi le fait de ranimer le souvenir des martyrs de 17 ans pendant la dernière guerre, à travers la lettre de Guy Môquet, serait-il moins légitime ? La lecture de cette lettre aurait dû permettre aux enseignants de parler également d’Honoré d’Estienne d’Orves, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette et de bien d’autres. Mais la vérité est toute simple : les enseignants sont, par idéologie, anti-gouvernementaux ce qui leur ôte toute capacité d’analyse objective. Les enseignants ont gagné une bataille médiatique, mais ils ont perdu une guerre morale. Finalement, un enfant de 17 ans sur le point d’être fusillé a plus de grandeur d’âme et de noblesse que les enseignants qui ont cherché désespérément des arguties pour expliquer leur refus de lecture.
Guy Môquet ou l’histoire oubliée
Le 22 Octobre 1941, Guy Môquet, alors âgé de 17 ans, est fusillé par les nazis. Le 22 Octobre 2007, sur demande du Président de la République, la lettre émouvante que le jeune fusillé a écrite à ses parents juste avant sa mort sera lue dans les établissements d’enseignement. Ou plutôt dans la plupart de ces établissements. Je me demande ce qui peut bien motiver le refus de certains enseignants, poussés par leur syndicat, pour refuser cette lecture. La seule lecture de cette lettre omet de donner le contexte historique de l’événement, telle est l’explication fournie. Mais qui empêche de fournir, en complément de la lecture de la lettre, toutes les informations utiles pour expliquer ce contexte ? Qui ou quoi ? Le contexte ne gênerait-il pas certains enseignants ? En effet, Guy Môquet fut arrêté par la police française le 13 Octobre 1940, sur dénonciation, déjà si fréquente ! Fils du député communiste Prosper Môquet, il soutient son père dans le refus de ce dernier de condamner le pacte germano-soviétique signé en Août 1939, ce qui provoquera l’invalidation de son élection, alors que le Parti Communiste est dissous par le Conseil des Ministres le 26 Septembre 1939 ouvrant la chasse de la Police Française. Durant cette année 1940, on ne saurait oublier l’attitude stalinienne et abstruse (l’aveuglement étant toujours incompréhensible) du Parti Communiste le conduisant à condamner la guerre anglo-française comme étant une guerre « impérialiste », attitude qui perdura jusqu’à l’invasion de la Russie par Hitler et la rupture du pacte germano-soviétique durant l’été 1941. Ainsi, le jeune Guy Môquet ne fut pas arrêté pour fait de Résistance, mais pour son attachement à un Parti Communiste interdit dont l’attitude était alors pour le moins trouble et ambiguë. Cette histoire, que le Parti a toujours voulu faire oublier, fait partie du contexte et la glorification actuelle du jeune Guy Môquet par ce dernier n’est autre qu’une démarche cathartique. Et ce contexte peut être encore gênant pour certains. Mais il y a peut-être un autre motif plus simple, mais encore plus méprisable, pour expliquer le refus de la lecture de la lettre : la demande provient du Président de la République.
18 octobre 2007
Infamie !!
Le théâtre du Rond-Point des Champs Elysées vient de passer une annonce d’embauche d’intermittents du spectacle proposant un CDD de 1 jour pour son prochain spectacle. Cette annonce précise que le théâtre recherche 15 jeunes femmes, chacune pour une seule représentation, pour un rôle de figurante et acceptant de se faire raser les cheveux pendant la représentation !! Comment se peut-il qu’un directeur de théâtre envisage une telle mise en scène qui rappelle les camps de concentration et les jours les plus sombres de l’épuration ! Faut-il être dans un état de déchéance total pour accepter un tel contrat ! Il se trouvera sûrement des jeunes femmes dans un état de détresse tel qu’elles accepteront cette infâme mise en scène. Et c’est sur cette détresse que le metteur en scène va bâtir son spectacle.
Peut-on espérer que, devant un tel scandale, les spectateurs boycotteront la représentation ?
Peut-on espérer que, devant un tel scandale, les spectateurs boycotteront la représentation ?
15 octobre 2007
La politique des mots
Détail, karcher, racaille, dégueulasse, salope, rigueur … Les médias, n’ayant rien de sérieux à dire, n’ont plus que les mots utilisés, sortis de leur contexte, pour développer leurs fausses analyses, réduites ainsi au minimum vital. En une semaine, les journalistes ont développé leurs minables idées sur le thème du mot « dégueulasse » une bonne cinquantaine de fois, sur les ondes, dans les journaux et à la télévision.. Faut-il qu’ils n’aient rien à dire !! Et, bien entendu, il se trouve des hommes politiques, opportunistes et « suivistes », pour enfourcher le même cheval médiatique. Ils se sont rués sur le mot rigueur pour hurler au sacrifice des masses laborieuses, faisant semblant d’oublier que rigueur et rigoureux sont de la même famille. À la recherche obstinée de la notoriété, on entend même des soi-disant intellectuels surenchérir dans le vocabulaire : minable, petit con, etc…, fleurissent à longueur d’interview.
L’analyse est réduite au simple jeu des mots.
L’analyse est réduite au simple jeu des mots.
14 octobre 2007
L’ADN immoral
La pauvreté s’aggrave et elle se révolte. Les enfants meurent de faim, de soif ou de maladies disparues depuis longtemps des pays développés. Il est légitime que l’homme fuie la misère, la peur ou la guerre. De plus, et très souvent, les pays source de l’immigration sont des pays où l’esprit de famille est extrêmement développé, des pays où l’adoption des orphelins est naturelle, des pays où, lorsque le chef de famille s’est installé ailleurs, il est nécessaire de regrouper toute la famille. Que seraient devenus, par exemple, les orphelins du massacre du Rwanda s’ils n’avaient été adoptés ? Mais aujourd’hui, tous les pays occidentaux se protègent de l’immigration non contrôlée, c’est-à-dire irrégulière et illégale au regard de leurs lois. Mais ces mêmes lois permettent à certains immigrants de faire venir légalement les membres de leur famille ; c’est le regroupement familial. Il faut donc, non seulement combattre avec vigueur l’immigration clandestine, mais également rendre plus difficile l’application de la loi. C’est ce qui a justifié le recours aux tests ADN pour prouver la filiation parentale. Pour qu’un immigrant ait le droit de faire venir ses enfants, il faut qu’il soit prouvé génétiquement qu’il s’agit bien des siens. Imagine-t-on, au sein d’une famille recomposée, de faire le tri entre les frères et sœurs, pour désigner ceux qui auront le droit de retrouver leurs parents et ceux à qui ce droit sera refusé ? Le recours à la génétique, utilisée jusqu’à présent en France uniquement pour combattre la criminalité, ravale au rang de criminel un homme ou une femme qui cherchent seulement à retrouver ses enfants. Quel est l’enjeu ? De cinq à six milles enfants par ans, parmi lesquels une minorité seulement est extra-familiale. Une petite dizaine de pays occidentaux utilisent ces tests. Ceux-ci ont été mis en place sans débat public. Doit-on regretter qu’il n’en soit pas de même en France ? De plus, on ne peut écarter l’idée qu’un enfant non admis en France à la suite de ces tests sera « marqué » par son illégitimité génétique officiellement reconnue. Cela rappelle d’autres temps où certaine catégorie de la population devait arborer une marque distinctive infâme. Le décryptage de l’ADN est un réel progrès scientifique. Mais le divorce entre le progrès et la morale serait gravement engagé si une telle mesure était finalement adoptée.
11 octobre 2007
Vous êtes bien pour votre âge …
Le jour où un imbécile m’a dit ça, j’ai compris que j’étais catalogué, classé, marqué, que j’étais mis dans la catégorie des « vieux ». Cette remarque voulait dire que je ne respectais pas la règle applicable à tous les « vieux », que j’aurais dû être davantage marqué par l’âge, que je n’étais pas conforme à la catégorie à laquelle j’appartenais. Si je ne m’étais pas aperçu que j’étais âgé, cette remarque mettait les choses au point et dissipait d’un seul coup toute illusion : « vous êtes bien … mais vous êtes vieux ». Ainsi, aux yeux du monde et aux miens, je venais de changer de catégorie, de quitter la tribu des adultes actifs et fringants pour entrer dans celle des « vieux » inutiles. Bienvenue au club ! La catégorisation fondée sur l’aspect physique aura toujours quelque chose de douteux. La médiatisation récente et excessive d’un présentateur de couleur à la télévision, la nomination de membres du gouvernement issus de l’immigration en sont des exemples.
28 septembre 2007
Impuissance ou hypocrisie ?
Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit pour décider d’éventuelles sanctions économiques envers la junte militaire birmane. Et, finalement, non seulement aucune décision n’est prise à cause de l’opposition chinoise, mais la réponse de la junte est de tirer dans la foule. Ce qui montre à quel point les militaires se moquent non seulement de l’opinion mondiale mais de la faculté des pays occidentaux à prendre des mesures efficaces. L’Iran, dont l’objectif actuel est de « rayer Israël de la carte » grâce à la bombe atomique, se moque totalement des rodomontades occidentales et poursuit son programme nucléaire en toute impunité, malgré le traité de non-prolifération et malgré les menaces de sanctions économiques, là encore refusées par la Chine et par la Russie. Les exactions en Tchétchénie se poursuivent en toute impunité, les « puissances » occidentales n’osant affronter les réactions de Poutine. Le scandale palestinien perdure depuis des dizaines d’années, les occidentaux se contentant de bonnes paroles, de plans successifs sans lendemain, les « résolutions » de l’ONU restant lettre morte.
Les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie) retiennent des centaines d’otages, ce qui constitue une situation invraisemblable qui révulse tout être humain, depuis des dizaines d’années sans que la communauté internationale puisse obtenir du gouvernement colombien une attitude permettant de trouver une solution. La Syrie assassine méthodiquement les députés libanais qui pourraient contrecarrer ses projets impérialistes sans que le dit « Conseil de sécurité » ne proteste. En Afghanistan, les jeunes filles se suicident par le feu pour échapper à l’invraisemblable condition féminine sans qu’aucune protestation ne se fasse entendre. On assiste finalement au spectacle d’une « communauté » internationale qui « s’agite sur sa chaise » en clamant « droits de l’homme, droits de l’homme » et qui laisse les pires exactions se produire sans oser prendre les mesures qui s’imposent. La question qui se pose est de savoir si c’est par impuissance ou par hypocrisie.
Les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie) retiennent des centaines d’otages, ce qui constitue une situation invraisemblable qui révulse tout être humain, depuis des dizaines d’années sans que la communauté internationale puisse obtenir du gouvernement colombien une attitude permettant de trouver une solution. La Syrie assassine méthodiquement les députés libanais qui pourraient contrecarrer ses projets impérialistes sans que le dit « Conseil de sécurité » ne proteste. En Afghanistan, les jeunes filles se suicident par le feu pour échapper à l’invraisemblable condition féminine sans qu’aucune protestation ne se fasse entendre. On assiste finalement au spectacle d’une « communauté » internationale qui « s’agite sur sa chaise » en clamant « droits de l’homme, droits de l’homme » et qui laisse les pires exactions se produire sans oser prendre les mesures qui s’imposent. La question qui se pose est de savoir si c’est par impuissance ou par hypocrisie.
27 septembre 2007
Le piège climatique
Le réchauffement climatique est, aujourd’hui, un fait admis par tous … sauf par G.W. Bush. Les études prospectives prévoient une élévation moyenne de la température d’environ 2 degrés Celsius due à la présence des gaz à effet de serre, le gaz carbonique essentiellement. Ce qui semble peu de choses. Et pourtant, les effets en sont déjà visibles avec l’augmentation de la fréquence des cyclones, le dérèglement des saisons dans les pays tempérés, les pluies cycloniques dévastatrices dans les zones tropicales, les effets sur la croissance des arbres, etc, etc …
Or, voilà qu’un fait nouveau est apparu : l’obscurcissement planétaire. Il s’agit de la réduction de l’ensoleillement due à la présence de particules en suspension dans la haute atmosphère. Des mesures réalisées en plusieurs endroits de la planète ont montré une diminution de cet ensoleillement pouvant atteindre 20 à 25 % depuis les années 60 (10% aux USA, 30% en Russie). La cause en est le réfléchissement des photons solaires sur les gouttelettes d’eau condensées sur les poussières en suspension dans l’atmosphère polluée. Il y a donc moins d’énergie solaire impactant le sol de la planète. Ceci contrebalance donc, en partie, l’effet de réchauffement dû aux gaz à effet de serre. Or, la lutte menée à juste titre contre la pollution diminue la quantité des poussières en suspension, ce qui va provoquer une augmentation de l’énergie solaire reçue par la Terre. Par conséquent, le réchauffement climatique a toutes chances d’être (beaucoup) plus important que ce qui est prévu aujourd’hui. Or, un réchauffement plus élevé aura des conséquences catastrophiques : augmentation considérable du niveau des mers, dégel du permafrost avec dégagement de méthane, réchauffement des eaux océaniques provoquant le dégazage de l’hydrate de méthane du fond des océans. Le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus dangereux que le gaz carbonique ! Le risque d’un effet boule-de-neige est donc avéré. Pouvons-nous imaginer la vie de nos petits-enfants dans un pays qui ressemblera aux pays de Maghreb ? Sans parler de la vie des enfants des pays du Maghreb qui vivront dans le désert !!
Or, voilà qu’un fait nouveau est apparu : l’obscurcissement planétaire. Il s’agit de la réduction de l’ensoleillement due à la présence de particules en suspension dans la haute atmosphère. Des mesures réalisées en plusieurs endroits de la planète ont montré une diminution de cet ensoleillement pouvant atteindre 20 à 25 % depuis les années 60 (10% aux USA, 30% en Russie). La cause en est le réfléchissement des photons solaires sur les gouttelettes d’eau condensées sur les poussières en suspension dans l’atmosphère polluée. Il y a donc moins d’énergie solaire impactant le sol de la planète. Ceci contrebalance donc, en partie, l’effet de réchauffement dû aux gaz à effet de serre. Or, la lutte menée à juste titre contre la pollution diminue la quantité des poussières en suspension, ce qui va provoquer une augmentation de l’énergie solaire reçue par la Terre. Par conséquent, le réchauffement climatique a toutes chances d’être (beaucoup) plus important que ce qui est prévu aujourd’hui. Or, un réchauffement plus élevé aura des conséquences catastrophiques : augmentation considérable du niveau des mers, dégel du permafrost avec dégagement de méthane, réchauffement des eaux océaniques provoquant le dégazage de l’hydrate de méthane du fond des océans. Le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus dangereux que le gaz carbonique ! Le risque d’un effet boule-de-neige est donc avéré. Pouvons-nous imaginer la vie de nos petits-enfants dans un pays qui ressemblera aux pays de Maghreb ? Sans parler de la vie des enfants des pays du Maghreb qui vivront dans le désert !!
22 septembre 2007
Les mots prétexte
Les conditions de travail font actuellement la une des interventions médiatiques des acteurs économiques. La doxa utilise abondamment deux mots qui servent de prétexte pour démontrer n’importe quoi. Ces deux mots sont « productivité » et « pénibilité ». Lorsqu’on s’interroge sur la corrélation évidente et incontournable entre la quantité de travail et la richesse du pays, les syndicats brandissent immédiatement la productivité pour justifier la réduction du temps de travail en avançant que les travailleurs français ont la meilleure productivité du monde, ce qui compense cette réduction. Ils n’hésitent pas, accompagnés en cela par certains politiques, à faire de la réduction du temps de travail une tendance lourde de l’avenir, dressant ainsi un tableau de la société future faite d’oisifs heureux de l’être. Mais la productivité française n’est pas, et de loin, la meilleure, se situant au cinquième rang européens seulement. De plus, si cette productivité était si grande, elle devrait avoir un effet immédiat sur le prix des produits français, ce qui devrait leur permettre de gagner des parts de marché. Or, la France perd, dans presque tous les secteurs, des parts de marché mondiales et, sur le marché national, les produits français ne sont que rarement les moins chers. Faire référence à la productivité pour justifier une réduction de la quantité de travail est un tour de passe-passe et un mensonge.
Au moment où le pays prend enfin conscience qu’il ne pourra bientôt plus assurer le paiement des retraites, les syndicats et les politiques font appel au concept de pénibilité pour justifier un départ à la retraite le plus tôt possible, ce qui revient à réduire encore la quantité globale de travail. Afin de sauvegarder, en faisant injure au plus élémentaire bon sens, le départ précoce en retraite de certains régimes spéciaux, n’entend-on pas dire que le travail sur une échelle justifie un départ à la retraite à cinquante-cinq ans !! Conscients, sans l’avouer, qu’il est difficile de soutenir que le travail des années 2010 est plus difficile que celui des années 50, les syndicats utilisent à l’envi la notion de « stress » : le travail est moins dur moins plus stressant !! Le stress au travail serait-il la marque de fabrique des régimes spéciaux ? Le conducteur de TGV est-il plus stressé qu’un pilote d’Airbus ou qu’un chauffeur de poids lourd ? Devant la faiblesse de l’argument, il est alors fait référence à la notion de contrat : lors de l’embauche, un salarié d’un régime spécial a reçu dans son contrat la garantie d’un départ anticipé à la retraite. Pourquoi cet argument n’a-t-il pas été utilisé lors de la modification drastique des règles de départ en retraite du privé (temps de cotisation allongé, mode de calcul du montant de la retraite) ? Ce qui s’est fait pour plusieurs millions de travailleurs ne peut-il se faire pour le million de salariés des régimes spéciaux ?
Les temps ont changé, la France n’a plus d’argent, l’espérance de vie s’allonge considérablement et le travail est la meilleure justification de la vie. Quand prendra-t-on sérieusement en compte ces simples constatations ?
Au moment où le pays prend enfin conscience qu’il ne pourra bientôt plus assurer le paiement des retraites, les syndicats et les politiques font appel au concept de pénibilité pour justifier un départ à la retraite le plus tôt possible, ce qui revient à réduire encore la quantité globale de travail. Afin de sauvegarder, en faisant injure au plus élémentaire bon sens, le départ précoce en retraite de certains régimes spéciaux, n’entend-on pas dire que le travail sur une échelle justifie un départ à la retraite à cinquante-cinq ans !! Conscients, sans l’avouer, qu’il est difficile de soutenir que le travail des années 2010 est plus difficile que celui des années 50, les syndicats utilisent à l’envi la notion de « stress » : le travail est moins dur moins plus stressant !! Le stress au travail serait-il la marque de fabrique des régimes spéciaux ? Le conducteur de TGV est-il plus stressé qu’un pilote d’Airbus ou qu’un chauffeur de poids lourd ? Devant la faiblesse de l’argument, il est alors fait référence à la notion de contrat : lors de l’embauche, un salarié d’un régime spécial a reçu dans son contrat la garantie d’un départ anticipé à la retraite. Pourquoi cet argument n’a-t-il pas été utilisé lors de la modification drastique des règles de départ en retraite du privé (temps de cotisation allongé, mode de calcul du montant de la retraite) ? Ce qui s’est fait pour plusieurs millions de travailleurs ne peut-il se faire pour le million de salariés des régimes spéciaux ?
Les temps ont changé, la France n’a plus d’argent, l’espérance de vie s’allonge considérablement et le travail est la meilleure justification de la vie. Quand prendra-t-on sérieusement en compte ces simples constatations ?
29 août 2007
Politique de la demande, une illusion ?
Tout le monde sait qu’il existe un choix majeur en économie, lorsqu’il s’agit de réaliser une relance : faire une politique de l’offre ou une politique de la demande. Une politique de l’offre consiste à mettre en œuvre des mesures en direction des entreprises. Une politique de la demande consiste à relancer le pouvoir d’achat des consommateurs. Lorsque le pays est endetté (au-delà du raisonnable), une politique de la demande comporte un certain nombre de risques. Le raisonnement classique, celui que tient aujourd’hui le gouvernement, est le suivant : Une réduction d’impôts entraîne une augmentation du revenu des ménages donc du pouvoir d’achat. La demande augmente entraînant une augmentation de la production donc du PIB. Mais en économie, il n’existe que des boucles. Ainsi, l’augmentation de la demande peut entraîner une hausse des prix qui entraîne une hausse des salaires, donc une augmentation des coûts de production et une diminution de la rentabilité. Pour rétablir celle-ci, les prix augmentent et la demande diminue. De plus, si les prix des produits nationaux augmentent, les articles importés deviennent plus compétitifs et la demande entraîne alors une augmentation des importations. Les articles fabriqués en France deviennent, par contre plus chers et les exportations diminuent. La dette augmente. C’est un peu comme si un individu consacrait une part de plus en plus importante de son salaire aux dépenses du ménage sans que son salaire n’augmente. Il lui sera forcément nécessaire de s’endetter.
La seule vérité incontournable est que la crise française perdurera tant que sa balance commerciale restera déficitaire. Et cela impose aux entreprises de se remettre en question, l’offre de l’industrie française sur le marché mondial étant moins attractive que celle des autres pays industrialisés. Il faut donc des investissements et … du temps. Une politique de relance de la demande est une politique du court terme alors qu’une politique de l’offre est axée sur le long terme. Or, le court terme est beaucoup plus sensible aux aléas de la conjoncture et des circonstances. Ce qui est inquiétant est que les mesures du gouvernement sont essentiellement orientées vers une relance de la demande.
La seule vérité incontournable est que la crise française perdurera tant que sa balance commerciale restera déficitaire. Et cela impose aux entreprises de se remettre en question, l’offre de l’industrie française sur le marché mondial étant moins attractive que celle des autres pays industrialisés. Il faut donc des investissements et … du temps. Une politique de relance de la demande est une politique du court terme alors qu’une politique de l’offre est axée sur le long terme. Or, le court terme est beaucoup plus sensible aux aléas de la conjoncture et des circonstances. Ce qui est inquiétant est que les mesures du gouvernement sont essentiellement orientées vers une relance de la demande.
26 août 2007
Encore, encore …
Plus de moyens, plus de moyens, voilà l’antienne que l’on entend sans cesse, à longueur de discours politique et syndical. Qui chante ce refrain ?
L’Education Nationale qui demande davantage d’enseignants, la police qui veut davantage de moyens techniques, la magistrature qui demande davantage de greffiers et de juges, les hôpitaux publics qui demande davantage de tout, la SNCF et la RATP qui demandent davantage d’effectifs, les collectivités locales qui demandent plus d’argent, l’Administration pénitentiaire qui demande plus de gardiens de prison, les organismes représentatifs des anciens combattants et des veuves d’anciens combattants qui réclament plus d’argent, l’agriculture biologique qui demande plus de subventions, la Mairie de Paris qui veut davantage de policiers dans le métro, les associations de parents d’enfants handicapés qui réclament davantage d’établissements spécialisés, les médecins qui veulent davantage d’honoraires, les maires qui réclament davantage de travailleurs sociaux, les salariés qui demandent des augmentations de salaire et les retraités qui réclament une revalorisation de leur retraite, les fonctionnaires qui veulent être toujours plus nombreux mieux payés et partir en retraite de plus en plus tôt, …
Personne ne veut tenir compte du fait que la France n’a plus aucun moyen et qu’elle est pratiquement en faillite.
L’Education Nationale qui demande davantage d’enseignants, la police qui veut davantage de moyens techniques, la magistrature qui demande davantage de greffiers et de juges, les hôpitaux publics qui demande davantage de tout, la SNCF et la RATP qui demandent davantage d’effectifs, les collectivités locales qui demandent plus d’argent, l’Administration pénitentiaire qui demande plus de gardiens de prison, les organismes représentatifs des anciens combattants et des veuves d’anciens combattants qui réclament plus d’argent, l’agriculture biologique qui demande plus de subventions, la Mairie de Paris qui veut davantage de policiers dans le métro, les associations de parents d’enfants handicapés qui réclament davantage d’établissements spécialisés, les médecins qui veulent davantage d’honoraires, les maires qui réclament davantage de travailleurs sociaux, les salariés qui demandent des augmentations de salaire et les retraités qui réclament une revalorisation de leur retraite, les fonctionnaires qui veulent être toujours plus nombreux mieux payés et partir en retraite de plus en plus tôt, …
Personne ne veut tenir compte du fait que la France n’a plus aucun moyen et qu’elle est pratiquement en faillite.
19 août 2007
Les médias ne sont pas tous les mêmes
N’oublions jamais que Le Canard Enchaîné fait parti des responsables du suicide de Pierre Bérégovoy en le trainant dans la boue parce qu’il avait trouvé quelqu’un pour lui faire un prêt à taux zéro, pratique des banques courante aujourd’hui.
13 août 2007
Libéralisme et Capitalisme, même combat ?
Le jargon politique et médiatique est souvent approximatif. L’exemple le plus étonnant est l’utilisation confuse des concepts de libéralisme et de capitalisme, la principale confusion étant de faire accroire que ces deux concepts sont inséparables, voire identiques. Ceux qui propagent une telle confusion pêchent par une insuffisance culturelle… ou une volonté polémique de se servir de cette confusion pour étayer leur argumentation politique médiocre par ailleurs.
Le capitalisme est un système économique dans lequel la propriété des biens de production de richesses est dans les mains de quelques acteurs, la force de travail nécessaire au fonctionnement de ces biens de production étant fournie par ailleurs, par ce que l’on a pris l’habitude de nommer « les travailleurs ». Ces deux types d’acteurs attendent une rémunération de leur participation à la production de richesses, salaires pour les uns, rémunération du capital investi pour les autres. Il peut donc exister des « capitalismes d’Etat » lorsque les moyens de production sont nationalisés. La rémunération des moyens de production est alors constituée par les impôts prélevés sur les citoyens. Il existe également des « capitalismes démocratiques » lorsque la propriété des moyens de production est privée et que la rémunération du capital est obtenue par le versement d’intérêts. Il est entré dans l’Histoire que le capitalisme d’Etat a démontré sa nocivité et a conduit au désespoir de millions d’individus.
Le libéralisme est d’abord une philosophie politique dont les racines remontent à la Révolution Française de 1789 qui instaure la défense des droits individuels comme une nécessité absolue et exigeante. C’est ensuite une doctrine d’organisation économique qui découle de cette philosophie, s’appuyant sur la liberté d’entreprendre du citoyen sur un marché dont le bon fonctionnement est assuré par la libre concurrence. C’est ce que l’on appelle l’économie de marché. Le marché est le seul moyen pacifique de régler les conflits de répartition des ressources. L’alternative en est l’affrontement souvent guerrier. La liberté est le fondement de cette organisation de la société. Tout être vivant ne peut pas vivre lorsqu’il est privé de liberté. Il n’y a donc pas de « libéralisme d’Etat » supprimant la liberté individuelle. Il ne peut y avoir de libéralisme que démocratique. Combattre le libéralisme revient donc à combattre les acquis de 1789, ce qui prête à sourire lorsqu’on entend les critiques et les attaques les plus virulentes contre le libéralisme provenir des acteurs les plus à gauche de l’échiquier politique. La liberté du citoyen étant la pierre angulaire du libéralisme, il convient que ce même citoyen ne soit pas privé de cette liberté. Or, dans le fonctionnement du capitalisme comme du communisme, existent des menaces sur l’exercice de la liberté du citoyen. Dans le monde démocratique, l’Etat intervient pour assurer la réalité de cette liberté individuelle dans le strict respect de la liberté des autres. Dans le monde communiste, il faut bien convenir que la liberté du citoyen est sacrifiée au nom d’un égalitarisme hypothétique et futur appelé « la dictature du prolétariat ». La liberté du citoyen conduit, de façon naturelle, à la diversité sociale. Dans un système politique totalitaire, cette diversité est considérée comme une nuisance et la recherche forcenée de l’égalitarisme conduit alors, de façon également naturelle dans un monde à ressources limitées, à niveler la société par le bas.
Depuis l’évidence de l’échec magistral du communisme, tout homme politique devrait aujourd’hui être libéral s’il n’était pas oublieux de l’Histoire. Par contre, et contrairement à ce que Adam Smith prônait avec force, l’intérêt particulier ne coïncide que rarement avec l’intérêt général. C’est pour cela que l’Etat a un rôle à jouer dans un système libéral, pour mettre en œuvre une politique de redistribution qui n’entrave pas la liberté d’entreprendre et le fonctionnement des Services Publics. C’est en cela que le libéralisme devient une économie politique.
Le capitalisme est un système économique dans lequel la propriété des biens de production de richesses est dans les mains de quelques acteurs, la force de travail nécessaire au fonctionnement de ces biens de production étant fournie par ailleurs, par ce que l’on a pris l’habitude de nommer « les travailleurs ». Ces deux types d’acteurs attendent une rémunération de leur participation à la production de richesses, salaires pour les uns, rémunération du capital investi pour les autres. Il peut donc exister des « capitalismes d’Etat » lorsque les moyens de production sont nationalisés. La rémunération des moyens de production est alors constituée par les impôts prélevés sur les citoyens. Il existe également des « capitalismes démocratiques » lorsque la propriété des moyens de production est privée et que la rémunération du capital est obtenue par le versement d’intérêts. Il est entré dans l’Histoire que le capitalisme d’Etat a démontré sa nocivité et a conduit au désespoir de millions d’individus.
Le libéralisme est d’abord une philosophie politique dont les racines remontent à la Révolution Française de 1789 qui instaure la défense des droits individuels comme une nécessité absolue et exigeante. C’est ensuite une doctrine d’organisation économique qui découle de cette philosophie, s’appuyant sur la liberté d’entreprendre du citoyen sur un marché dont le bon fonctionnement est assuré par la libre concurrence. C’est ce que l’on appelle l’économie de marché. Le marché est le seul moyen pacifique de régler les conflits de répartition des ressources. L’alternative en est l’affrontement souvent guerrier. La liberté est le fondement de cette organisation de la société. Tout être vivant ne peut pas vivre lorsqu’il est privé de liberté. Il n’y a donc pas de « libéralisme d’Etat » supprimant la liberté individuelle. Il ne peut y avoir de libéralisme que démocratique. Combattre le libéralisme revient donc à combattre les acquis de 1789, ce qui prête à sourire lorsqu’on entend les critiques et les attaques les plus virulentes contre le libéralisme provenir des acteurs les plus à gauche de l’échiquier politique. La liberté du citoyen étant la pierre angulaire du libéralisme, il convient que ce même citoyen ne soit pas privé de cette liberté. Or, dans le fonctionnement du capitalisme comme du communisme, existent des menaces sur l’exercice de la liberté du citoyen. Dans le monde démocratique, l’Etat intervient pour assurer la réalité de cette liberté individuelle dans le strict respect de la liberté des autres. Dans le monde communiste, il faut bien convenir que la liberté du citoyen est sacrifiée au nom d’un égalitarisme hypothétique et futur appelé « la dictature du prolétariat ». La liberté du citoyen conduit, de façon naturelle, à la diversité sociale. Dans un système politique totalitaire, cette diversité est considérée comme une nuisance et la recherche forcenée de l’égalitarisme conduit alors, de façon également naturelle dans un monde à ressources limitées, à niveler la société par le bas.
Depuis l’évidence de l’échec magistral du communisme, tout homme politique devrait aujourd’hui être libéral s’il n’était pas oublieux de l’Histoire. Par contre, et contrairement à ce que Adam Smith prônait avec force, l’intérêt particulier ne coïncide que rarement avec l’intérêt général. C’est pour cela que l’Etat a un rôle à jouer dans un système libéral, pour mettre en œuvre une politique de redistribution qui n’entrave pas la liberté d’entreprendre et le fonctionnement des Services Publics. C’est en cela que le libéralisme devient une économie politique.
03 août 2007
Un oxymore : l’Education Nationale et la modernité
Dans les années cinquante, le professeur de latin enseignait le grec et le français, le professeur d’histoire enseignait la géographie, le professeur de mathématiques enseignait la physique, le professeur de langue enseignait le français, le professeur de physique enseignait la cosmologie (qui n’existe plus aujourd’hui), bref, nombre de professeurs étaient polyvalents sans que cela ne leur pose un problème autre que celui d’être compétents. Cette pratique a disparu depuis une vingtaine d’années et le Ministère de l’Education Nationale tente de la remettre au goût du jour. Bien entendu, les syndicats s’insurgent contre cette pratique qui, disent-ils, « conduit à enseignement au rabais, un professeur ne pouvant avoir la même maîtrise dans plusieurs disciplines ». Comment faisait-il donc il y a cinquante ans ? Le latin, le grec, l’histoire ou la géographie auraient-ils à ce point évolué qu’il serait devenu impossible de les enseigner dans les conditions qui prévalaient il y a cinquante ans ? Nous aurait-on caché une évolution fondamentale du latin qui le rendrait aujourd’hui infiniment plus complexe qu’il y a une cinquantaine d’années ? L’Histoire aurait-elle des incompatibilités inédites avec la Géographie qui auraient échappé aux générations précédentes ? La modernité aurait-elle, à ce point, complexifié les disciplines ? Internet aurait-il influencé les déclinaisons latines ou la grammaire française au point de rendre leur enseignement commun soudain incompatible ? La véritable raison du combat d’arrière-garde syndical contre cette pratique de la polyvalence professorale ne serait-elle pas cachée dans la formation des enseignants ? On est en droit de se poser la question lorsque l’on constate que, sur 6000 candidats au CAPES de 2006 à la mention complémentaire (double enseignement), seuls 27 ont réussi ! Que doit-on en penser ? Cela ne remet-il pas en question la qualité globale de l’enseignement à tous les niveaux ? Car, avant d’être professeur, ces candidats ont été des élèves … L’Education Nationale se sclérose grâce à ses syndicats alors que tout change autour d’elle, le monde, l’origine des élèves, les technologies disponibles, la société…
17 juillet 2007
Terrorisme d’Etat
L’affaire des six otages en Libye est un véritable scandale international. Le monde entier sait, avec certitude, que la contamination des enfants libyens est due aux conditions d’hygiène plus que précaires des hôpitaux de ce pays. Les infirmières et le médecin sont parfaitement innocents du crime dont on les accuse. Qui les accuse ? L’Etat libyen lui-même. La motivation première de cette accusation est la volonté de cacher au monde la responsabilité de l’Etat dans la contamination de quatre cents enfants due aux conditions sanitaires déplorables du pays. La crédibilité de cette accusation repose sur la sévérité de la condamnation à mort des accusés. Une telle condamnation est en effet inconcevable si elle ne repose pas sur une vérité incontestable ! C’est là le raisonnement de l’Etat Libyen. Puis est venu la part la plus sordide de cette affaire : le marchandage de la vie des otages. Car, à partir du moment où l’Etat Libyen propose d’échanger la vie des accusés pour une somme considérable, ces mêmes accusés deviennent alors des otages. Otages de l’Etat lui-même. La prise d’otages est l’arme favorite des terroristes. Ainsi, l’Etat Libyen, preneur d’otages, a-t-il versé dans la pratique terroriste. La Libye pratique le terrorisme d’Etat. Le plus abominable est que, en dehors des aspects humanitaires de cette sordide affaire, le chef de l’Etat Libyen espère retrouver une crédibilité internationale que les pays occidentaux, succombant au chantage, sont prêts à lui accorder !! Qu’attend-on de la Libye, pour quelle partie de poker menteur, pour quelle raison d’Etat l’occident fait-il litière de la morale ?
14 juillet 2007
Les échéances inéluctables
Les hommes vivent avec un sentiment de pérennité. Cela les rassure et leur permet de vivre en supportant les difficultés du quotidien. Pourtant, un certain nombre d’évènements vont se produire, quoi que les hommes fassent. Je distingue trois échéances que l’humanité devra affronter.
La première est la fin des énergies fossiles. L’homme aura consommé en deux siècles ce que la nature a produit en plusieurs millions d’années. C’est-à-dire que l’homme consomme dix mille fois plus vite que la nature ne crée. Il est donc inéluctable d’avoir à affronter l’épuisement des sources d’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon, uranium). Les échéances ne sont pas les mêmes pour toutes les énergies, mais elles sont toutes inéluctables. Les conséquences en sont encore imprécises. Pourtant, un certain nombre de faits tombent sous le sens. Tout d’abord, la fin du pétrole va créer un énorme problème pour tous les types de transport. Si l’on peut envisager des modes alternatifs pour les transports routiers, ferroviaires, voire maritimes, il n’en est pas de même pour le transport aérien. De toutes les énergies connues, le pétrole (en l’occurrence, le kérosène) est le carburant dont le rapport énergie potentielle sur poids (ou volume) est le plus performant. L’hydrogène est dix fois moins performant. Il faut donc un volume dix fois plus important d’hydrogène pour qu’un moteur utilisant ce système énergétique parcourt la même distance avec le même fret qu’un moteur actuel utilisant du kérosène. Cela exclut pratiquement l’utilisation de l’hydrogène pour le transport routier et pose un énorme problème de taille pour les avions qui transportent leur carburant dans la voilure. De plus, l’hydrogène n’existe pas à l’état libre dans la nature, il faut le produire. Faute de pétrole, il ne reste que le charbon pour un temps, puis l’énergie nucléaire tant que l’uranium sera disponible. Lorsque ces combustibles se raréfieront, il ne restera plus que l’énergie nucléaire de fusion, technique qui n’est pas maîtrisée à l’heure actuelle et pour laquelle la recherche a pris énormément de retard. On sait, aujourd’hui, construire une bombe nucléaire à fusion, mais on ne sait pas fournir de l’énergie de manière maîtrisée à partir de cette technique. ITER n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Le charbon perdurera plus longtemps que le pétrole, mais il est inenvisageable de l’utiliser pour le transport routier en particulier. Il servira à fabriquer de l’électricité qui fera fonctionner des moteurs à batteries électriques et/ou hybrides. Mais cette production ne fera qu’aggraver les émissions de gaz à effets de serre. Les bio-carburants font beaucoup parler d’eux en ce moment. Certains pays y voient un nouvel avenir pour l’agriculture. Mais les besoins énergétiques de la planète sont tels qu’il est parfaitement illusoire de penser que les bio-carburants pourront remplacer le pétrole. La totalité des terres agricoles n’y suffirait pas. De plus, le prix des matières premières agricoles n’a jamais été aussi élevé et la tendance ne s’inversera pas du fait de la demande croissante des pays les plus peuplés. L’avenir, dans ce domaine, est donc un monde où l’énergie sera rare et très chère.
La seconde échéance, qui n’est pas sans rapport avec la précédente, est la détérioration de l’environnement climatique. L’inertie des phénomènes climatiques est telle que le mouvement qui s’est amorcé au cours des dix dernières années ne pourra s’inverser que dans plusieurs centaines d’années, compte tenu de la lenteur avec laquelle les hommes prennent des mesures conservatives. Une conséquence incontournable de cette détérioration est l’apparition d’immigrants « climatiques ». L’eau se raréfie dans les pays qui sont atteints par une sécheresse grandissante. Déjà, un milliards d’hommes ont des problèmes d’accès à l’eau, deux milliards et demi n’ont pas accès à de l’eau potable. La migration massive des populations ainsi en danger est inévitable. Les économies en seront déstabilisées, d’autant plus que les dérèglements climatiques vont devenir plus fréquents et plus violents, créant des dégâts de plus en plus coûteux. Enfin, l’emballement de la détérioration climatique n’est pas exclu, compte tenu du fait que, par l’effet des sécheresses répétées, les forets vont cesser d’être des pièges à carbone et, tout au contraire, vont devenir à leur tour émettrices de ce gaz à effet de serre.
La troisième échéance est la déstabilisation du système économique mondial due à la financiarisation excessive de l’économie au détriment de la production réelle. À l’heure actuelle, les flux financiers sont vingt-deux fois plus importants que les flux réels et la tendance est à leur augmentation. Les décisions de gouvernance d’entreprises changent de nature ; elles sont tournées vers l’augmentation de la valeur de l’action au lieu de l’amélioration de l’efficacité de la production. Les entreprises créent aujourd’hui une valeur ajoutée virtuelle qui n’enrichit qu’artificiellement le monde, un peu comme si l’on fabriquait de la fausse monnaie. En fait, le système tend à créer des (faux) riches au lieu de créer des (vraies) richesses et cela sans régulation véritable.
Nous vivons sur un volcan en pleine activité.
La première est la fin des énergies fossiles. L’homme aura consommé en deux siècles ce que la nature a produit en plusieurs millions d’années. C’est-à-dire que l’homme consomme dix mille fois plus vite que la nature ne crée. Il est donc inéluctable d’avoir à affronter l’épuisement des sources d’énergie fossile (pétrole, gaz, charbon, uranium). Les échéances ne sont pas les mêmes pour toutes les énergies, mais elles sont toutes inéluctables. Les conséquences en sont encore imprécises. Pourtant, un certain nombre de faits tombent sous le sens. Tout d’abord, la fin du pétrole va créer un énorme problème pour tous les types de transport. Si l’on peut envisager des modes alternatifs pour les transports routiers, ferroviaires, voire maritimes, il n’en est pas de même pour le transport aérien. De toutes les énergies connues, le pétrole (en l’occurrence, le kérosène) est le carburant dont le rapport énergie potentielle sur poids (ou volume) est le plus performant. L’hydrogène est dix fois moins performant. Il faut donc un volume dix fois plus important d’hydrogène pour qu’un moteur utilisant ce système énergétique parcourt la même distance avec le même fret qu’un moteur actuel utilisant du kérosène. Cela exclut pratiquement l’utilisation de l’hydrogène pour le transport routier et pose un énorme problème de taille pour les avions qui transportent leur carburant dans la voilure. De plus, l’hydrogène n’existe pas à l’état libre dans la nature, il faut le produire. Faute de pétrole, il ne reste que le charbon pour un temps, puis l’énergie nucléaire tant que l’uranium sera disponible. Lorsque ces combustibles se raréfieront, il ne restera plus que l’énergie nucléaire de fusion, technique qui n’est pas maîtrisée à l’heure actuelle et pour laquelle la recherche a pris énormément de retard. On sait, aujourd’hui, construire une bombe nucléaire à fusion, mais on ne sait pas fournir de l’énergie de manière maîtrisée à partir de cette technique. ITER n’en est qu’à ses premiers balbutiements. Le charbon perdurera plus longtemps que le pétrole, mais il est inenvisageable de l’utiliser pour le transport routier en particulier. Il servira à fabriquer de l’électricité qui fera fonctionner des moteurs à batteries électriques et/ou hybrides. Mais cette production ne fera qu’aggraver les émissions de gaz à effets de serre. Les bio-carburants font beaucoup parler d’eux en ce moment. Certains pays y voient un nouvel avenir pour l’agriculture. Mais les besoins énergétiques de la planète sont tels qu’il est parfaitement illusoire de penser que les bio-carburants pourront remplacer le pétrole. La totalité des terres agricoles n’y suffirait pas. De plus, le prix des matières premières agricoles n’a jamais été aussi élevé et la tendance ne s’inversera pas du fait de la demande croissante des pays les plus peuplés. L’avenir, dans ce domaine, est donc un monde où l’énergie sera rare et très chère.
La seconde échéance, qui n’est pas sans rapport avec la précédente, est la détérioration de l’environnement climatique. L’inertie des phénomènes climatiques est telle que le mouvement qui s’est amorcé au cours des dix dernières années ne pourra s’inverser que dans plusieurs centaines d’années, compte tenu de la lenteur avec laquelle les hommes prennent des mesures conservatives. Une conséquence incontournable de cette détérioration est l’apparition d’immigrants « climatiques ». L’eau se raréfie dans les pays qui sont atteints par une sécheresse grandissante. Déjà, un milliards d’hommes ont des problèmes d’accès à l’eau, deux milliards et demi n’ont pas accès à de l’eau potable. La migration massive des populations ainsi en danger est inévitable. Les économies en seront déstabilisées, d’autant plus que les dérèglements climatiques vont devenir plus fréquents et plus violents, créant des dégâts de plus en plus coûteux. Enfin, l’emballement de la détérioration climatique n’est pas exclu, compte tenu du fait que, par l’effet des sécheresses répétées, les forets vont cesser d’être des pièges à carbone et, tout au contraire, vont devenir à leur tour émettrices de ce gaz à effet de serre.
La troisième échéance est la déstabilisation du système économique mondial due à la financiarisation excessive de l’économie au détriment de la production réelle. À l’heure actuelle, les flux financiers sont vingt-deux fois plus importants que les flux réels et la tendance est à leur augmentation. Les décisions de gouvernance d’entreprises changent de nature ; elles sont tournées vers l’augmentation de la valeur de l’action au lieu de l’amélioration de l’efficacité de la production. Les entreprises créent aujourd’hui une valeur ajoutée virtuelle qui n’enrichit qu’artificiellement le monde, un peu comme si l’on fabriquait de la fausse monnaie. En fait, le système tend à créer des (faux) riches au lieu de créer des (vraies) richesses et cela sans régulation véritable.
Nous vivons sur un volcan en pleine activité.
02 juillet 2007
Nos pauvres Universités
Il semblait acquis qu’un consensus s’était formé sur l’absolue nécessité de réformer en profondeur le système d’enseignement supérieur et la recherche. Il ne s’agit, en fait … et comme d’habitude, que d’un trompe-l’œil. En effet, les intentions et les visions différent derrière le mot de réforme. Côté gauche, la réforme se réduit à la simple augmentation des moyens sans rien changer au fonctionnement actuel. Le mot d’ordre socialiste et syndical est le même : toujours plus ! Côté droit, la réforme est associée au mot de performance. Et c’est là que le bât blesse. En effet, la performance nécessite la mesure et la comparaison. Or, lorsque l’on constate que la majorité des étudiants ont le projet de devenir fonctionnaires, il devient évident que l’on se trouve devant un très gros problème. Dans le monde du fonctionnariat, le mot de performance est une grossièreté. L’inefficacité se cache derrière l’anonymat. De plus, le concept associé de comparaison conduit à celui de choix et donc de sélection. L’UNEF s’insurge par avance contre ces notions, nouvelles dans l’Université française … au motif qu’elles conduiraient à avantager … les universités les plus performantes !! Le projet du gouvernement cacherait la volonté « d’assimiler notre université au modèle concurrentiel anglo-saxon » ! Il y a là deux obscénités pour l’UNEF : concurrentiel et anglo-saxon. On croit rêver. Pendant ce temps, la situation de cette université française est devenue catastrophique. Dans le classement mondial des universités, établi par l’université Jiao Tong (Shanghaï) et reposant sur des indicateurs de notoriété, parmi les 500 premières universités mondiales, on constate que les 10 premières sont toutes anglo-saxonnes et que la première université française se trouve au 46ème rang (Paris VI-Pierre-et-Marie Curie) ! Encore un effort et l’université française disparaîtra totalement du classement. Le meilleur moyen est d’être vent debout contre tout esprit de sélection comme l’est l’UNEF, c’est-à-dire d’effort et de volonté de réussir. Comment attirer des enseignants du monde entier lorsque le poste est sans valeur ? Comment éviter que les meilleurs étudiants ne partent chercher un enseignement de haute qualité à l’étranger ? Les syndicats réclament à grands cri « un collectif budgétaire sans délai ni conditions préalables ». C’est-à-dire que la recette syndicale est toujours la même : donnez-nous de l’argent sans rien nous demander en échange ! Si l’Université est dans un si triste état, c’est quand même bien que l’Etat n’a pas su gérer correctement. Augmenter, à leur demande par ailleurs, l’autonomie des présidents des universités est donc un moyen de corriger la carence de l’Etat par quelque chose de plus performant. L’UNEF est un syndicat de gauche, quoi qu’il en dise. Il serait temps que les socialistes changent leur discours démagogique sur l’Education Nationale et entraînent les syndicats dans cet indispensable changement qui conditionne la situation du pays tout entier. L’été va passer (il faut bien préserver ses vacances !) et l’on verra à la rentrée les syndicats d’étudiants manifester pour défendre l’égalitarisme et l’inefficacité.
19 juin 2007
L’avenir du Parti Socialiste
Les déchirements, petites phrases assassines, les faux-semblants, les réconciliations hypocrites et éphémères, mais surtout les hésitations doctrinales du Parti Socialiste montre, à l’évidence, que ce dernier est à bout de souffle. La raison essentielle de cette dégringolade tient dans le fait que ce Parti n’a pas su tenir compte du fait que la lutte des classes est une notion du XIXème siècle et qu’elle est, dans un monde ouvert et en compétition féroce pour des ressources de plus en plus rares, devenue complètement obsolète. Des voix s’élèvent de temps en temps , au sein du Parti, pour réclamer un renouvellement de la doctrine, aussitôt contredites par d’autres voix qui se réclament des valeurs socialistes du Front Populaire. Manifestement, il est temps pour les socialistes de prendre conscience du fait que le Parti tente, de plus en plus difficilement, de maintenir une unité de façade entre deux courants absolument contradictoires. C’est d’ailleurs une posture que les socialistes cultivent depuis Jaures et Blum. Ce n’est donc pas d’hier, même si, aujourd’hui, la contradiction devient insupportable. Il est urgent que le Parti Socialiste se sépare de sa composante gauchiste, dont le leader opportuniste (du moins le croit-il) est Laurent Fabius, accompagné des J.L. Mélanchon, X.Emanuelli et leurs semblables pour que celle-ci fonde, avec les restes d’un parti Communiste moribond et d’un parti des Verts en voie de disparition, un nouveau parti à gauche de la gauche. N’oublions pas, en passant, que Laurent Fabius restera le fossoyeur de la position de la France en Europe et du Parti Socialiste en France. Ce qui restera du parti Socialiste, libéré alors d’un tropisme archaïque gauchiste, pourra alors faire sa révolution idéologique, comme l’a fait le Part Travailliste anglo-saxon. Ce faisant, il ne fera que prendre enfin en compte ce que les électeurs lui ont dit en réduisant à la portion congrue les partis d’extrême gauche lors des élections présidentielle et législatives. Débarrassé enfin de doctrinaires d’un autre temps, le Parti Socialiste pourra construire une doctrine rénovée et ancrée dans la réalité d’aujourd’hui, qui tiendra compte de faits incontournables comme la mondialisation des échanges, l’économie de marché, la compétition internationale, les changements démographiques. Nous assisterons alors à la naissance attendue d’un véritable centre gauche. Faute de quoi, il est prévisible que les échecs successifs que vient de subir le parti Socialiste ne soient pas les derniers.
Les récentes élections confirment autre chose : la résistance au changement est incontournable chez les Français. Ces élections étaient l’occasion de renouveler les têtes politiques et de se débarrasser de nombre de personnalités plus représentatives du passé que de l’avenir, mais, finalement elles ont pratiquement toutes été reconduites – à part J.P. Chevènement (ce qui est une bonne chose) et A. Juppé (ce qui est dommageable pour le pays) et deux ou trois autres beaucoup moins emblématiques. Comment le changement du Parti Socialiste pourrait-il avoir lieu avec les mêmes individus ?
Les récentes élections confirment autre chose : la résistance au changement est incontournable chez les Français. Ces élections étaient l’occasion de renouveler les têtes politiques et de se débarrasser de nombre de personnalités plus représentatives du passé que de l’avenir, mais, finalement elles ont pratiquement toutes été reconduites – à part J.P. Chevènement (ce qui est une bonne chose) et A. Juppé (ce qui est dommageable pour le pays) et deux ou trois autres beaucoup moins emblématiques. Comment le changement du Parti Socialiste pourrait-il avoir lieu avec les mêmes individus ?
16 juin 2007
L'habit fait le moine
Faire le portrait d’un connard est extrêmement facile : il porte une cagoule ! Tous les terroristes, de tout temps et quelle que soit la « cause » qu’ils prétendent défendre, cachent leur lâcheté sous une cagoule. Que l’on ne vienne pas me dire que ce sont des résistants et, surtout, que l’on ne fasse aucun parallèle avec la Résistance : ni Guy Moquet, ni Jean Moulin, ni Jose Flores Sanchez, ni tant d’autres ne portaient de cagoule ! Ils avaient du courage.
15 juin 2007
Producteur ou consommateur, qui doit payer ?
Un grand débat (non sans une certaine coloration hypocrite) s’ouvre sur ce que tout le monde appelle à tort la TVA sociale. L’objet de ce projet est de renouveler le financement du système social français. Aujourd’hui ce financement est assuré par les cotisations sociales payées par les entreprises et les salariés. Ce système a été instauré en même temps que la Sécurité Sociale, au lendemain de la guerre, et repose sur un choix de financement par le système productif. Bien entendu, ce choix implique que le coût de cette couverture sociale se répercute sur celui du travail et, donc, sur celui de fabrication. Lorsque les frontières nationales sont protégées de l’entrée de produits étrangers par des droits de douane, la concurrence avec des produits moins chers fabriqués ailleurs est faussée et le système peut vivre … au détriment du consommateur qui ne bénéficie pas de l’effet d’une réelle concurrence sur les prix. Ce système, dans lequel le pays se protège de la concurrence internationale, convient parfaitement lorsque l’économie d’un pays est fragile, ce qui était naturellement le cas de la France à la sortie de la guerre. C’est ce que n’a d’ailleurs pas voulu comprendre le FMI lorsque celui-ci a imposé aux pays sous-développés les règles de fonctionnement des pays développés. Depuis des décennies, on assiste à la mondialisation des échanges et, donc, à la suppression des protections douanières. La concurrence internationale a fait irruption sur le marché national, faisant bénéficier le consommateur de produits à prix attractifs (le tee-shirt chinois !!). Cette compétitivité des produits étrangers vient essentiellement du fait que le coût du travail est plus élevé en France qu’ailleurs. De plus, les caractéristiques de la société française ont changé. Le pourcentage de salariés par rapport à la population a fortement diminué, ce qui crée de gros problèmes de financement du système de Sécurité Sociale. Moins de ressources de financement social, donc, et un coût du travail trop élevé, telle est la situation actuelle. Si la population de salariés diminue (en pourcentage), il n’en est pas de même de celle des consommateurs. Le projet de TVA dite « sociale » consiste donc à reporter le financement du système social du producteur sur le consommateur : diminution des prélèvements sociaux sur le travail – ce qui diminue le coût du travail, améliore la compétitivité des entreprises et augmente le salaire net du salarié – et augmentation conjointe de la TVA acquittée par le consommateur – ce qui élargit la population participant au financement de la protection sociale. Peut-on dire que cette idée est amorale ? Tout le monde bénéficie de la protection sociale et il n’y a donc aucune moralité à ne faire supporter son coût par les seuls producteurs.
Bien entendu, si l’idée n’est pas condamnable dans son principe, il reste à étudier soigneusement son application pour ne pas aggraver la situation des plus défavorisés. Mais il n’y a pas de problème qui n’ait une solution.
Bien entendu, si l’idée n’est pas condamnable dans son principe, il reste à étudier soigneusement son application pour ne pas aggraver la situation des plus défavorisés. Mais il n’y a pas de problème qui n’ait une solution.
12 juin 2007
Suicides ?
Vous avez nécessairement entendu parler des suicides d’employés qui se sont produits à EDF ou chez Renault et PSA. Il semble qu’il y ait un consensus pour rechercher la cause de ces actes désespérés dans les conditions de travail. La question qui me semble devoir se poser est celle-ci : la responsabilité incombe-t-elle aux « conditions de travail » c’est-à-dire au type de management ou bien, comme certaines voix l’ont laissé entendre, s’agit-il d’une prédisposition ? Pour approcher la réponse, je vais tenter d’analyser l’environnement du travail que j’ai connu au sein d’un grand cabinet de conseil, d’origine française. Je suis entré dans la carrière de consultant relativement tard puisque ce fut, pour moi, une seconde carrière. J’ai quitté la position de plus jeune directeur de mon ancienne société pour le statut de « consultant âgé » chez mon nouvel employeur. Ce seul changement de « statut ressenti » fut un traumatisme. J’ai physiquement ressenti le changement de regard que les collègues portaient sur moi. De candidat potentiel à la plus haute fonction de l’entreprise, je devenais un anonyme à l’avenir douteux. Ce traumatisme premier ne relève ni des conditions de travail ni du management. Sa source se trouve plutôt dans l’évolution d’une société qui regarde avec suspicion tout individu dont l’âge lui supprime l’attribut de « jeune prometteur ». Dans la profession de consultant, il faut respecter une image type,stéréotypée, qui s’impose à tous et qui est même parfois décrite dans le détail dans les documents d’entreprise, ce qui était le cas dans le cabinet de conseil où j’exerçais. Mais le respect de l’apparence n’est pas suffisant. Il s’y ajoute des non-dits comme l’obligation de la jeunesse. De même que l’on reconnaît au premier coup d’œil un garde du corps ou un haut fonctionnaire énarque, le consultant doit avoir une apparence qui permet de l’identifier immédiatement, dont la relative jeunesse fait partie. Ce fut ma première difficulté dans ce métier et la première cause d’un « stress » qui ne devait pas me quitter. D’abord parce qu’on se sent physiquement agressé et parce qu’on se sent immédiatement fragilisé par le fait d’être en position « d’expulsable ». La première cause mais certes pas la dernière. Il faut ajouter le « management par le stress », règle obligatoire de fonctionnement dans ce genre d’entreprise. Cette règle est extrêmement simple : on exige de chacun d’atteindre au moins deux objectifs qui s’avèrent contradictoires. Si vous ajoutez à cela la règle complémentaire et indissociable du « up or out » (tu dois faire toujours mieux ou tu es foutu à la porte), on est constamment plongé dans un stress qui devient votre meilleur compagnon. Le sentiment d’insécurité et de mise en danger devient permanent et prégnant. Enfin, à cela s’ajoute le manque total d’esprit collectif propre à ces sociétés de conseil, ce qui provoque un sentiment de complète solitude. Angoisse et solitude, les deux ingrédients majeurs de cette vie de consultant et qui doit évidemment exister dans bien d’autres entreprises. Je comprends parfaitement que lorsqu’un individu fragile se trouve confronté à une telle situation, il sente naître des envies de suicide (pudiquement, les anglo-saxons ne parlent pas de suicide mais de « burn out ») et que certains y succombent. Enfin, certains managers, imbéciles, sans charisme et sans imagination, imbus d’eux-mêmes, mégalomanes, arrivistes et finalement assez lâches, ne savent exercer leur autorité et leur sentiment de puissance que lorsqu’ils imposent à leurs collaborateurs ce type de management à défaut de pouvoir leur transférer un quelconque savoir et une réelle motivation. Les suicides en milieu de travail n’ont rien d’étonnant et sont sûrement plus nombreux que l’on ne croit. La génétique n’a rien à y voir.
23 mai 2007
Vive la vie !
L’Australie meurt de soif, l’Amérique meurt de graisse, la Chine meurt de vieillesse, l’Irak meurt de folie meurtrière, le Moyen-Orient meurt de guerre civile, la Russie meurt de peur, l’Algérie meurt d’assoupissement, l’Afghanistan meurt drogué, le Nunavut meurt de chaleur, l’Europe meurt d’ennui, l’Afrique meurt de faim, de maladie et de corruption, la Malaisie et la Corée du Nord meurent d’effroi, la mer meurt de réchauffement, la Terre meurt de pollution.
16 mai 2007
Le Parti Socialiste a perdu le Nord
A peine Nicolas Sarkozy a-t-il été élu que les caciques du Parti Socialistes sont montés au créneau pour dénoncer l’Etat UMP monopolisant tous les pouvoirs et réclament à grands cris une future cohabitation, afin – disent-ils – d’équilibrer les pouvoirs, après l’avoir condamné fortement lorsqu’ils ont inversé le calendrier électoral en 1995 pour assurer au Président de la République une Assemblée Nationale cohérente. Que n’ont-t-ils reproché à Jacques Chirac de n’avoir pas tenu compte de la constitution des 80% des électeurs ayant voté pour lui en 2002 et d’avoir gouverné uniquement avec des affidés de l’UMP ! Et voilà que le nouveau Président de la République cherche à intégrer dans son futur gouvernement des membres de l’opposition ! Aussitôt des voix s’élèvent au Parti Socialiste (Hollande, Fabius et Guigou entre autres, et il y en aura d’autres bientôt) pour condamner ce procédé au nom de la « logique » des partis et de traiter – à mots couverts – de félons les socialistes qui acceptent d’intégrer le gouvernement!! Finalement, les socialistes reprochent à Nicolas Sarkozy de faire ce qu’ils reprochaient à Jacques Chirac de n’avoir pas fait. Décidément, rien ne fera changer ce Parti en perdition qui ne recule devant aucune contradiction dans ses discours au nom d’une idéologie aujourd’hui dépassée. Il existe de grandes chances pour que cela le mène à l’implosion… qui complètera la disparition du Parti Communiste, des Verts et de l’UDF ! Le paysage politique est décidément en plein bouleversement. Espérons que ce sera pour le plus grand bien de la Nation.
13 mai 2007
Amérique et énergie
L’aventure américaine de l’Irak trouve son réel prétexte dans l’opportunité que les américains ont perçue de mettre la main sur le pétrole iraquien. Implantés en Arabie Saoudite et dans les Emirats arabes depuis la guerre du Koweït, ils renforcent de façon considérable leur main-mise sur les ressources énergétiques et pétrolifères de la planète en envahissant l’Irak. Mais cela ne suffit pas à l’administration Bush. Sans que les médias n’en parlent vraiment, les américains s’implantent peu à peu dans tous les pays africains possédant des ressources énergétiques (Algérie, Niger, Nigéria, Gabon, Libye, etc…) où ils se trouvent, d’ailleurs, en concurrence avec la Chine. Quelle meilleure justification que la lutte anti-terroriste pour s’implanter dans un pays étranger ? Les attentats récents dans les pays du Maghreb, particulièrement en Algérie, vont accélérer l’implantation américaine et leur main-mise sur le gaz et le pétrole algériens. Le conflit politique permanent entre l’administration Bush et le Vénézuéla n’a pas d’autre explication que la convoitise américaine sur le pétrole d’Hugo Chavez. Gardant « sous le boisseau » leurs propres ressources énergétiques, les USA mettent, petit à petit, la main sur celles de la planète. Dans cette entreprise, les terroristes sont les alliés objectifs de l’Administration Bush et du lobby pétrolier américain.
07 mai 2007
Monsieur le Président,
Vous venez d’accéder au pouvoir suprême en France. Vous allez exercer ce pouvoir pendant cinq ans. Pendant votre campagne électorale, vous n’avez cessé d’insister sur la nécessité de rénover le jeu politique. Pour un Français comme tous les autres, rénover la politique ne veut dire qu’une seule chose : respecter ses promesses électorales. En dehors des jeux de partis, qui ne vont pas manquer afin de porter à l’Assemblée Nationale une majorité qui vous soutienne, la seule attente du peuple, comme à chaque élection, est le respect des engagements. En respectant les votres, vous rénoverez effectivement la manière de faire de la politique. Dans le cas contraire, il est à craindre que l’élan civique dont le peuple a fait preuve lors de cette campagne, et dont il attend d’être payé en retour, soit mort pour longtemps et que l’homme politique perde sa crédibilité sans espoir de retour. Votre responsabilité est donc grande car, finalement, il s’agit de la vie ou de la mort de la démocratie républicaine. Et le risque est grand, Monsieur le Président : vous avez tellement promis !
Paresseuse, la France ?
Lorsque l’on cherche des justifications dans les chiffres, on trouve toujours ceux qui vous conviennent ! La « paresse » des Français n’a jamais été un thème de la campagne, ni chez Sarkozy ni chez Royal. Par contre, le problème est la « quantité » de travail fournie par la France, d’une part parce que le nombre de chômeurs est trop élevé, d’autre part parce que le nombre d’heures travaillées est insuffisant (temps de travail faible, âge de la retraite avancé, nombre de retraités de plus en plus important). Mes propres sources de chiffres donnent les indications suivantes : en 2005, le temps de travail annuel s’établit à 617 h. en France, 677 h. en Allemagne, 736 h. en Espagne, 801 h. en Angleterre, 865 h. aux USA. On constate que les 40% d’écart entre la France et les USA correspondent exactement aux 40% d’écart entre les PIB par habitant de ces deux pays. En 1980, la France se situait au 5ème rang pour le PIB/habitant et au 17ème rang en 2005 (source OCDE). La croissance se mesure par la variation annuelle du PIB. Dans l’ensemble des pays occidentaux, seuls l’Italie et le Portugal ont une croissance inférieure à celle de la France (2,1% en 2005) (source INSEE).
On entend partout (en particulier chez les syndicats) que la productivité française est la meilleure du monde et qu’elle permet « d’absorber » les 35 heures. Nous venons de voir que la production totale est trop faible. Quant à la productivité horaire (quantité de travail fournie par heure et par travailleur), on trouve dans la littérature économique, les chiffres suivants :
Productivité horaire = 19,34 $ soit le 7ème rang des pays développés(Norvège : 28,15$).
Quant à l’antienne du « patrons tous pourris », en dehors de la démagogie grossière qu’elle porte, cette affirmation oublie le fait que la plus grande part de la production française et de l’emploi est due aux PME/TPE et que la très grande majorité des patrons de ces entreprises est compétente, intègre, et … en difficulté. Enfin, les grandes entreprises (du CAC 40) sont des entreprises qui réussissent sur le marché mondial et qui font, pour la majorité d’entre elles, la plus grande part de leur chiffre d’affaires en dehors de la France. Par contre, il est vrai de dire que ces entreprises perdent des parts de marché, ce qui signifie que « l’offre » n’est pas adaptée et qu’elle est moins performante que celle des concurrents. La France a donc deux problèmes majeurs : une production globalement insuffisante, une offre inadaptée (investissements et recherche insuffisants). Les Français ne sont pas paresseux : ils n’ont pas « inventé » les 35 heures dues à des technocrates idéologues parvenus au gouvernement. Par contre, globalement, la France est paresseuse et dépassée (ringarde ?).
On entend partout (en particulier chez les syndicats) que la productivité française est la meilleure du monde et qu’elle permet « d’absorber » les 35 heures. Nous venons de voir que la production totale est trop faible. Quant à la productivité horaire (quantité de travail fournie par heure et par travailleur), on trouve dans la littérature économique, les chiffres suivants :
Productivité horaire = 19,34 $ soit le 7ème rang des pays développés(Norvège : 28,15$).
Quant à l’antienne du « patrons tous pourris », en dehors de la démagogie grossière qu’elle porte, cette affirmation oublie le fait que la plus grande part de la production française et de l’emploi est due aux PME/TPE et que la très grande majorité des patrons de ces entreprises est compétente, intègre, et … en difficulté. Enfin, les grandes entreprises (du CAC 40) sont des entreprises qui réussissent sur le marché mondial et qui font, pour la majorité d’entre elles, la plus grande part de leur chiffre d’affaires en dehors de la France. Par contre, il est vrai de dire que ces entreprises perdent des parts de marché, ce qui signifie que « l’offre » n’est pas adaptée et qu’elle est moins performante que celle des concurrents. La France a donc deux problèmes majeurs : une production globalement insuffisante, une offre inadaptée (investissements et recherche insuffisants). Les Français ne sont pas paresseux : ils n’ont pas « inventé » les 35 heures dues à des technocrates idéologues parvenus au gouvernement. Par contre, globalement, la France est paresseuse et dépassée (ringarde ?).
02 mai 2007
Émile de Girardin, connais pas !
Qui connaît Emile de Girardin ? Homme politique du XIXème siècle, créateur du premier journal politique grand public, député de Bourges puis de Paris, il décréta une maxime qui est restée célèbre : « Gouverner, c’est prévoir ».
Qui a dit : « La meilleure façon de perdre une élection est de penser à ce que l’on fera après » ? Quel homme politique contemporain a dit cela ? Sûrement quelqu’un qui a oublié Emile de Girardin. Ou quelqu’un qui n’a pas vraiment envie de prendre le pouvoir ? De façon surprenante, il s’agit de DSK pressenti par S. Royal comme son futur Premier Ministre en cas de victoire aux élections présidentielles. Réfléchir à une stratégie et aux moyens de trouver la voie de sortie de l’impasse économique, industrielle, sociale, éducative dans laquelle la France est plongée, lui paraît prématuré à moins de 3 mois de l’entrée en action du futur gouvernement. S’agit-il d’une manière infantile de croiser les doigts pour conjurer le sort ? Ou son esprit est-il totalement accaparé par la recherche du meilleur moyen de discréditer l’adversaire de S.Royal au détriment d’une réflexion de fond sur la gouvernance de la France ? La tactique politicienne est-elle plus importante que la Politique ? Je crois plutôt que, comme d’autres, DSK y pense tous les matins en se rasant …
Qui a dit : « La meilleure façon de perdre une élection est de penser à ce que l’on fera après » ? Quel homme politique contemporain a dit cela ? Sûrement quelqu’un qui a oublié Emile de Girardin. Ou quelqu’un qui n’a pas vraiment envie de prendre le pouvoir ? De façon surprenante, il s’agit de DSK pressenti par S. Royal comme son futur Premier Ministre en cas de victoire aux élections présidentielles. Réfléchir à une stratégie et aux moyens de trouver la voie de sortie de l’impasse économique, industrielle, sociale, éducative dans laquelle la France est plongée, lui paraît prématuré à moins de 3 mois de l’entrée en action du futur gouvernement. S’agit-il d’une manière infantile de croiser les doigts pour conjurer le sort ? Ou son esprit est-il totalement accaparé par la recherche du meilleur moyen de discréditer l’adversaire de S.Royal au détriment d’une réflexion de fond sur la gouvernance de la France ? La tactique politicienne est-elle plus importante que la Politique ? Je crois plutôt que, comme d’autres, DSK y pense tous les matins en se rasant …
26 avril 2007
Cuisine, cuisine …
Le premier tour des élections présidentielles s’est articulé sur l’idée de rupture avec les errements politiques du passé, que se soit à gauche, à droite ou au centre (rappelez-vous la rupture, l’ordre juste). Tous les candidats ont dit avoir jeter aux orties les combines politiques des années passées, ont juré sans vergogne qu’ils étaient porteurs d’une nouvelle virginité politique et d’une morale incorruptible en la matière. Sûrement, ces discours ont emporté l’adhésion d’un nombre important d’électeurs, circonspects sur la sincérité des hommes politiques actuels, espérant un nouvel état d’esprit emprunt de transparence.
Mais, voilà !! Le premier tour des élections présidentielles est à peine terminé que l’on assiste au démarchage éhonté des deux candidats restant en lice vers les électeurs ayant porté leur préférence sur le candidat « centriste » ainsi que vers leurs extrêmes réciproques. L’un multiplie les références à tous les grands esprits politiques de l’histoire, faisant fi de leur appartenance, et marchande les futurs postes de députés, l’autre promet des portefeuilles ministériels conditionnés par la soumission et le ralliement. Ils utilisent tous les deux abondamment le mot de « rénovation » en lieu et place de celui de « racolage » sans que cela ne trompe personne. Chassez le naturel, il revient au galop !! La classe politique française n’est décidément pas prête au changement (et pourtant, les candidats ont usé et abusé de ce mot durant leur campagne !) et les discours restent des outils purement marketing et publicitaires. Heureusement, pour nous consoler, le leader du parti centriste se lance dans une grande entreprise : il remplace le parti « Union pour la Démocratie Française » par un tout nouveau parti « le Parti démocrate » ! Quel bouleversement !!
Mais, voilà !! Le premier tour des élections présidentielles est à peine terminé que l’on assiste au démarchage éhonté des deux candidats restant en lice vers les électeurs ayant porté leur préférence sur le candidat « centriste » ainsi que vers leurs extrêmes réciproques. L’un multiplie les références à tous les grands esprits politiques de l’histoire, faisant fi de leur appartenance, et marchande les futurs postes de députés, l’autre promet des portefeuilles ministériels conditionnés par la soumission et le ralliement. Ils utilisent tous les deux abondamment le mot de « rénovation » en lieu et place de celui de « racolage » sans que cela ne trompe personne. Chassez le naturel, il revient au galop !! La classe politique française n’est décidément pas prête au changement (et pourtant, les candidats ont usé et abusé de ce mot durant leur campagne !) et les discours restent des outils purement marketing et publicitaires. Heureusement, pour nous consoler, le leader du parti centriste se lance dans une grande entreprise : il remplace le parti « Union pour la Démocratie Française » par un tout nouveau parti « le Parti démocrate » ! Quel bouleversement !!
24 avril 2007
Finalement ….
L’écheveau des problèmes de la France est tellement complexe qu’il semble indémêlable ; le chômage, le pouvoir d’achat, le déficit des comptes de la Sécurité Sociale, la dette publique, le financement des retraites, les délocalisations industrielles, l’hôpital public, l’enseignement supérieur, le dialogue avec les partenaires sociaux, l’énergie, la compétitivité industrielle, la place de la France en Europe, la politique agricole, la pollution environnementale, le fonctionnement des institutions, le train de vie de l’Etat, la recherche fondamentale et appliquée, l’état des prisons, le fonctionnement de la justice, le niveau de l’investissement productif, le rapport Euro/Dollar, les services publics, la représentativité syndicale, etc, etc …Devant des problèmes à résoudre aussi nombreux, me revient en mémoire la réflexion de Charles De Gaulle : je vais au-devant d’une situation compliquée avec des idées simples. Simplifions donc !
De même que l’épicier du coin ne peut pas s’enrichir en achetant ses propres produits, pour qu’un pays s’enrichisse globalement il n’y a pas d’alternative au fait de gagner des parts de marché dans le monde. Or, actuellement, la France recule dans tous les domaines par rapport à ses compétiteurs internationaux. Cela a une conséquence immédiate c’est que la France s’appauvrit ce qui se traduit par l’augmentation de la dette et une augmentation du chômage. Cela a une cause, c’est que l’offre française est inadaptée, insuffisante et trop coûteuse. Inadaptée, car la recherche et l’investissement ne sont pas à la hauteur du nécessaire, ce qui entraîne une offre beaucoup moins attractive et performante que celle des concurrents. Insuffisante, parce que la France ne travaille pas assez du fait d’un chômage élevé et d’un temps consacré au travail trop limité (les 35 heures, l’âge de la retraite, l’utilisation abusive de la retraite anticipée) et parce que les incitations à l’investissement productif sont pratiquement inexistantes. Trop coûteuse car le coût du travail est trop élevé, les charges pesant sur les entreprises sur lesquelles repose la compétitivité internationale étant trop importantes. Améliorer la position de la France dans le monde lui permettrait en outre de retrouver la place qu’elle a perdue en Europe. Finalement, le diagnostic est assez simple, ce qui ne veut pas dire que le remède soit aisé à mettre en œuvre car il demandera beaucoup de courage et de sacrifices. Voilà ce qui devrait, normalement, être au centre du second tour de l’élection présidentielle. Est-ce si sûr ?
De même que l’épicier du coin ne peut pas s’enrichir en achetant ses propres produits, pour qu’un pays s’enrichisse globalement il n’y a pas d’alternative au fait de gagner des parts de marché dans le monde. Or, actuellement, la France recule dans tous les domaines par rapport à ses compétiteurs internationaux. Cela a une conséquence immédiate c’est que la France s’appauvrit ce qui se traduit par l’augmentation de la dette et une augmentation du chômage. Cela a une cause, c’est que l’offre française est inadaptée, insuffisante et trop coûteuse. Inadaptée, car la recherche et l’investissement ne sont pas à la hauteur du nécessaire, ce qui entraîne une offre beaucoup moins attractive et performante que celle des concurrents. Insuffisante, parce que la France ne travaille pas assez du fait d’un chômage élevé et d’un temps consacré au travail trop limité (les 35 heures, l’âge de la retraite, l’utilisation abusive de la retraite anticipée) et parce que les incitations à l’investissement productif sont pratiquement inexistantes. Trop coûteuse car le coût du travail est trop élevé, les charges pesant sur les entreprises sur lesquelles repose la compétitivité internationale étant trop importantes. Améliorer la position de la France dans le monde lui permettrait en outre de retrouver la place qu’elle a perdue en Europe. Finalement, le diagnostic est assez simple, ce qui ne veut pas dire que le remède soit aisé à mettre en œuvre car il demandera beaucoup de courage et de sacrifices. Voilà ce qui devrait, normalement, être au centre du second tour de l’élection présidentielle. Est-ce si sûr ?
22 avril 2007
Petits intérêts particuliers
Tous les candidats à l’élection présidentielle mettent, dans leurs priorités (ou dans leur catalogue de ventes), le développement de la recherche. Voilà ce qui devrait gagner l’unanimité de la population et des partis politiques. Il n’y a pas d’autre issue pour les pays occidentaux que de rechercher leur différenciation par rapport aux pays EPD (en plein développement) comme la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Brésil, etc…, dans le développement d’activités à très haute valeur ajoutée. C’est-à-dire que la recherche fondamentale et appliquée devient une obligation. L’Etat, conscient de ce fait, a le projet de développer le plateau scientifique et universitaire de Saclay pour y favoriser la création de 100.000 emplois dédiés à la recherche. On aurait pu espérer un consensus populaire sur ce projet. Il n’en est rien. Immédiatement, les associations locales et leurs élus ainsi que le parti des Verts s’opposent à ce projet au prétexte de préserver leur tranquillité. Certes, 100.000 emplois demandent de créer des infrastructures, des logements, des accès. La crainte des occupants locaux est compréhensible, en tout cas pardonnable à défaut d’être légitime. Mais cela démontre à l’évidence, l’inanité du concept de démocratie participative. L’intérêt particulier peut, comme dans cet exemple, être absolument contraire à l’intérêt général. Le rôle majeur (essentiel) du politique est de savoir, dans tous les cas, donner la priorité à l’intérêt général sur l’intérêt particulier et corporatiste. Encore faut-il que le politique ait une idée précise de l’intérêt général et qu’il ne le confonde pas avec son intérêt électoral.
16 avril 2007
Le supermarché électoral
À huit jours à peine des élections présidentielles, environ la moitié du corps électoral hésite encore sur le choix d’un candidat. Situation tout à fait particulière et nouvelle dont on peut se demander ce qu’elle signifie. Une raison pourrait être que, en dehors des « petits candidats », les « programmes » des candidats significatifs se différencient si peu que les électeurs perçoivent difficilement les différences et n’arrivent pas à fixer leur choix. Une deuxième raison peut être la suivante : les programmes des candidats ont sombré dans le détail
des actions opérationnelles en promettant une détaxe ici, un contrat particulier là, une aide spécifique ici et là, oubliant le fait qu’un projet présidentiel n’est pas un programme de gouvernement. Or, les actions de gouvernement n’ont jamais provoqué le rêve des électeurs car il n’y a pas de place à l’attente et l’espoir dans une décision gouvernementale dont l’application est immédiate. Par contre, un projet présidentiel devrait créer les conditions du rêve et de l’espérance en construisant et proposant une vision de l’avenir qui suscite l’intérêt et l’impatience de la majorité du peuple. Ce n’est pas le cas de la campagne actuelle. Le concept de « démocratie participative », dont tous les candidats se sont plus ou moins inspirés en accédant à toutes les demandes corporatistes, a entraîné ceux-ci dans les profondeurs de la démagogie. Or la démagogie ne fait que caresser le peuple dans le sens « du poil » en lui promettant de satisfaire ses besoins individuels et égoïstes. Ce qui explique que la campagne n’a abordé aucun des thèmes suivants : l’international (l’Iran, la Corée du Nord, l’Irak, l’Afghanistan, le Vénézuéla, le Darfour et l’Afrique, les relations atlantiques), l’Europe (quelle Europe pour demain ?), les orientations de la recherche et de l’enseignement supérieur, l’avenir de la Sécurité Sociale, l’avenir énergétique. Vraisemblablement conscients de cette dérive, peut-être même initiateurs réfléchis du discours démagogique, les candidats tentent, de façon dérisoire, de trouver de temps en temps des thèmes de campagne qui surprennent les électeurs. Alors ils parlent du drapeau, du gène de la pédophilie ou de la suppression de l’ENA ! Quel décalage avec le choix de l’énergie nucléaire civile et militaire par Charles De Gaulle ou la suppression de la peine de mort par François Mitterrand ! Ce mauvais positionnement du discours des candidats (de tous les candidats) est le signe de la disparition des hommes (ou des femmes) politiques d’envergure. La société se banalise en s’uniformisant et, à force de vouloir tout transformer en marchandise, il ne reste plus que des camelots.
des actions opérationnelles en promettant une détaxe ici, un contrat particulier là, une aide spécifique ici et là, oubliant le fait qu’un projet présidentiel n’est pas un programme de gouvernement. Or, les actions de gouvernement n’ont jamais provoqué le rêve des électeurs car il n’y a pas de place à l’attente et l’espoir dans une décision gouvernementale dont l’application est immédiate. Par contre, un projet présidentiel devrait créer les conditions du rêve et de l’espérance en construisant et proposant une vision de l’avenir qui suscite l’intérêt et l’impatience de la majorité du peuple. Ce n’est pas le cas de la campagne actuelle. Le concept de « démocratie participative », dont tous les candidats se sont plus ou moins inspirés en accédant à toutes les demandes corporatistes, a entraîné ceux-ci dans les profondeurs de la démagogie. Or la démagogie ne fait que caresser le peuple dans le sens « du poil » en lui promettant de satisfaire ses besoins individuels et égoïstes. Ce qui explique que la campagne n’a abordé aucun des thèmes suivants : l’international (l’Iran, la Corée du Nord, l’Irak, l’Afghanistan, le Vénézuéla, le Darfour et l’Afrique, les relations atlantiques), l’Europe (quelle Europe pour demain ?), les orientations de la recherche et de l’enseignement supérieur, l’avenir de la Sécurité Sociale, l’avenir énergétique. Vraisemblablement conscients de cette dérive, peut-être même initiateurs réfléchis du discours démagogique, les candidats tentent, de façon dérisoire, de trouver de temps en temps des thèmes de campagne qui surprennent les électeurs. Alors ils parlent du drapeau, du gène de la pédophilie ou de la suppression de l’ENA ! Quel décalage avec le choix de l’énergie nucléaire civile et militaire par Charles De Gaulle ou la suppression de la peine de mort par François Mitterrand ! Ce mauvais positionnement du discours des candidats (de tous les candidats) est le signe de la disparition des hommes (ou des femmes) politiques d’envergure. La société se banalise en s’uniformisant et, à force de vouloir tout transformer en marchandise, il ne reste plus que des camelots.
07 avril 2007
2025 n’est pas si loin
Je me lève sans allumer la lumière et me dirige grâce à la faible lueur de la rue qui entre chez moi. L’électricité est devenue beaucoup trop chère pour ne pas chercher tous les moyens de s’en passer. Je passe au cabinet de toilette où j’ai, depuis longtemps, remplacé mon rasoir électrique par un rasoir mécanique, pour la même raison. Je n’utilise plus de lotions et mon savon est un gros cube de savon de Marseille qui me sert également pour me laver les dents. Le goût est repoussant, mais il n’y a pas le choix car les dentifrices synthétiques sont interdits.
Pour déjeuner, un jus de fruit et un café en poudre avec de l’eau chauffée au gaz. En avalant mon café, j’écoute les informations. Les conflits, nés de la raréfaction de l’eau en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Amérique du Sud, s’amplifient et accentuent les mouvements de population. Le prix du pétrole atteint un nouveau sommet à 250 € le baril de brent. Une manifestation monstre, rassemblant 300.000 personnes excédées, a eu lieu à Toulouse pour la défense des retraites et des salaires et qui s’est terminée par des heurts violents avec la police ; on dénombre 6 morts et plusieurs dizaines de blessés. En Indonésie, un ouragan a dévasté l’île de Java en faisant 5.000 morts. Le dernier ours blanc est mort. La sécheresse, qui sévit dans le midi de la France, s’accentue et décime le bétail. On envisage de créer des élevages de dromadaires pour en faire des animaux de bât et, pourquoi pas, des animaux de boucherie. Je ne peux m’empêcher de faire la grimace. Heureusement que j’ai déménagé, il y a 10 ans maintenant, pour m’installer à Boulogne-sur-mer à cause de la montée du niveau de la mer sur les rivages du Sud-Ouest ! Les prix du logement ont tellement augmenté que je ne pourrais plus le faire aujourd’hui. Bref, les nouvelles ne sont pas plus mauvaises aujourd’hui qu’hier.
Je quitte mon domicile, où les ascenseurs ne fonctionnent plus pour cause d’économies d’énergie et où les appartements du rez-de-chaussée sont réservés par la loi aux handicapés, et je me rends à l’arrêt du bus. Je n’attends pas trop longtemps, car les bus, fonctionnant au biocarburant, ont été multipliés pour compenser l’interdiction de l’utilisation des véhicules particuliers. Mais ils sont toujours bondés et l’inconfort du transport est pénible mais sans alternative. Nous sommes en Février. La température est clémente, mais le vent est violent. Espérons que cela ne va pas se transformer en tempête comme la semaine dernière. Les dégâts ont été importants et de nombreux palmiers des Champs-Élysées ont été déracinés.
En arrivant au bureau, je décline mon identité comme d’habitude par une reconnaissance d’empreintes digitales. L’insécurité ayant fortement progressé, des mesures ont été prises dans tous les établissements et les bureaux pour éviter l’intrusion d’inconnus. Je m’installe à la table qui m’a été réservée pour aujourd’hui et je branche mon ordinateur afin d’accéder à mes dossiers, le papier étant devenu une denrée rare à cause de la raréfaction des forêts. Depuis deux ans, la climatisation a été arrêtée, sauf pour le local des ordinateurs, pour être remplacée par une simple ventilation. Lorsque la température extérieure est importante, cette ventilation crée plus de désagrément que de confort. Je passe une grande partie de la matinée à envoyer des relances de paiement à des clients qui tardent à honorer leurs dettes, situation courante dans une économie qui s’essouffle. Je me connecte par Internet au siège social de la société qui est délocalisé depuis cinq ans maintenant à Shanghai. Je télécharge les éléments de formation continue que je dois acquérir pendant la semaine. La société à laquelle j’appartiens conçoit et vend des contrats d’assurance. Aujourd’hui tout le monde s’assure sur tout ce qu’il veut : chômage, santé, retraite, durabilité et dysfonctionnement des équipements, vieillesse, voyages, loisirs, vol, incendie, don d’organes, etc…Les compagnies d’assurances sont devenues des entreprises multinationales parmi les plus importantes. La formation que je dois assimiler consiste à comprendre le contenu et les processus de vente des nouveaux contrats d’assurance fréquemment proposés sur le marché. À midi, je déjeune au restaurant d’entreprise. Le choix est limité. Un certain nombre de plats ont disparu : le poisson, trop rare et trop cher, les frites qui consomment trop d’énergie pour leur cuisson, certains fruits comme les fruits rouges qui supportent mal les dérèglements climatiques, les fromages de pâte cuite, les préparations à base de maïs parce que trop consommateur d’eau, etc … Je me contente d’un plat de purée avec jambon. L’après-midi, je dois passer une visite médicale du travail, car l’Etat surveille de près l’extension de maladies anciennes qui ont fait leur réapparition depuis une dizaine d’années, comme la malaria et le paludisme. Le travail s’arrête à 17 heures en hiver et à 20 heures en été pour éviter d’avoir à utiliser la lumière électrique dans les immeubles de bureaux et les usines. Ce soir, je pars donc de bonne heure et je reprends un autobus bondé pour retourner chez moi. En arrivant, il faut que je fasse ma déclaration d’impôts. L’impôt sur le revenu a fortement diminué, non seulement parce que je gagne moins qu’il y a quelques années, mais surtout parce que l’impôt lui-même a globalement diminué. Par contre les taxes sur l’eau, l’électricité, l’enlèvement des ordures, le gaz, les carburants, ont augmenté considérablement, tellement que le total de mes impôts ne cesse d’augmenter, même si mes revenus stagnent. Je suis obligé d’économiser sur les loisirs et les vacances pour m’en sortir. Les prélèvements sociaux ont également augmenté pour faire face à la recrudescence des maladies dites « tropicales » apportées par des insectes qui se multiplient à cause du réchauffement du climat sur toute la planète et à cause du vieillissement important de la population.
Pour déjeuner, un jus de fruit et un café en poudre avec de l’eau chauffée au gaz. En avalant mon café, j’écoute les informations. Les conflits, nés de la raréfaction de l’eau en Afrique, au Moyen-Orient, dans les Balkans, en Amérique du Sud, s’amplifient et accentuent les mouvements de population. Le prix du pétrole atteint un nouveau sommet à 250 € le baril de brent. Une manifestation monstre, rassemblant 300.000 personnes excédées, a eu lieu à Toulouse pour la défense des retraites et des salaires et qui s’est terminée par des heurts violents avec la police ; on dénombre 6 morts et plusieurs dizaines de blessés. En Indonésie, un ouragan a dévasté l’île de Java en faisant 5.000 morts. Le dernier ours blanc est mort. La sécheresse, qui sévit dans le midi de la France, s’accentue et décime le bétail. On envisage de créer des élevages de dromadaires pour en faire des animaux de bât et, pourquoi pas, des animaux de boucherie. Je ne peux m’empêcher de faire la grimace. Heureusement que j’ai déménagé, il y a 10 ans maintenant, pour m’installer à Boulogne-sur-mer à cause de la montée du niveau de la mer sur les rivages du Sud-Ouest ! Les prix du logement ont tellement augmenté que je ne pourrais plus le faire aujourd’hui. Bref, les nouvelles ne sont pas plus mauvaises aujourd’hui qu’hier.
Je quitte mon domicile, où les ascenseurs ne fonctionnent plus pour cause d’économies d’énergie et où les appartements du rez-de-chaussée sont réservés par la loi aux handicapés, et je me rends à l’arrêt du bus. Je n’attends pas trop longtemps, car les bus, fonctionnant au biocarburant, ont été multipliés pour compenser l’interdiction de l’utilisation des véhicules particuliers. Mais ils sont toujours bondés et l’inconfort du transport est pénible mais sans alternative. Nous sommes en Février. La température est clémente, mais le vent est violent. Espérons que cela ne va pas se transformer en tempête comme la semaine dernière. Les dégâts ont été importants et de nombreux palmiers des Champs-Élysées ont été déracinés.
En arrivant au bureau, je décline mon identité comme d’habitude par une reconnaissance d’empreintes digitales. L’insécurité ayant fortement progressé, des mesures ont été prises dans tous les établissements et les bureaux pour éviter l’intrusion d’inconnus. Je m’installe à la table qui m’a été réservée pour aujourd’hui et je branche mon ordinateur afin d’accéder à mes dossiers, le papier étant devenu une denrée rare à cause de la raréfaction des forêts. Depuis deux ans, la climatisation a été arrêtée, sauf pour le local des ordinateurs, pour être remplacée par une simple ventilation. Lorsque la température extérieure est importante, cette ventilation crée plus de désagrément que de confort. Je passe une grande partie de la matinée à envoyer des relances de paiement à des clients qui tardent à honorer leurs dettes, situation courante dans une économie qui s’essouffle. Je me connecte par Internet au siège social de la société qui est délocalisé depuis cinq ans maintenant à Shanghai. Je télécharge les éléments de formation continue que je dois acquérir pendant la semaine. La société à laquelle j’appartiens conçoit et vend des contrats d’assurance. Aujourd’hui tout le monde s’assure sur tout ce qu’il veut : chômage, santé, retraite, durabilité et dysfonctionnement des équipements, vieillesse, voyages, loisirs, vol, incendie, don d’organes, etc…Les compagnies d’assurances sont devenues des entreprises multinationales parmi les plus importantes. La formation que je dois assimiler consiste à comprendre le contenu et les processus de vente des nouveaux contrats d’assurance fréquemment proposés sur le marché. À midi, je déjeune au restaurant d’entreprise. Le choix est limité. Un certain nombre de plats ont disparu : le poisson, trop rare et trop cher, les frites qui consomment trop d’énergie pour leur cuisson, certains fruits comme les fruits rouges qui supportent mal les dérèglements climatiques, les fromages de pâte cuite, les préparations à base de maïs parce que trop consommateur d’eau, etc … Je me contente d’un plat de purée avec jambon. L’après-midi, je dois passer une visite médicale du travail, car l’Etat surveille de près l’extension de maladies anciennes qui ont fait leur réapparition depuis une dizaine d’années, comme la malaria et le paludisme. Le travail s’arrête à 17 heures en hiver et à 20 heures en été pour éviter d’avoir à utiliser la lumière électrique dans les immeubles de bureaux et les usines. Ce soir, je pars donc de bonne heure et je reprends un autobus bondé pour retourner chez moi. En arrivant, il faut que je fasse ma déclaration d’impôts. L’impôt sur le revenu a fortement diminué, non seulement parce que je gagne moins qu’il y a quelques années, mais surtout parce que l’impôt lui-même a globalement diminué. Par contre les taxes sur l’eau, l’électricité, l’enlèvement des ordures, le gaz, les carburants, ont augmenté considérablement, tellement que le total de mes impôts ne cesse d’augmenter, même si mes revenus stagnent. Je suis obligé d’économiser sur les loisirs et les vacances pour m’en sortir. Les prélèvements sociaux ont également augmenté pour faire face à la recrudescence des maladies dites « tropicales » apportées par des insectes qui se multiplient à cause du réchauffement du climat sur toute la planète et à cause du vieillissement important de la population.
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