La parallaxe est une différence de vision qui se crée lorsque l’on regarde depuis deux points de vue différents. Un point de vue unique fait courir le risque d’une appréciation partielle relevant du politiquement correct. En portant un regard différent, on peut alors percevoir des aspects cachés du monde. Regarder, écouter, et chercher un point de vue décalé peut parfois faire mieux comprendre le monde et le jeu des hommes.
30 décembre 2006
Il est mort, le salaud !
Ce matin, à l’aube, en catimini, Saddam Hussein a été exécuté par pendaison. Personne ne regrettera la disparition de ce dictateur sanguinaire, mais une exécution reste un acte contre nature. Presque au même moment, Pinochet est mort tranquillement dans son lit. Ces deux faits sont aussi critiquables l’un que l’autre. Un pays en proie à une guerre de religion qui ne dit pas son nom, après un jugement rendu par un tribunal à la légitimité douteuse et au fonctionnement suspect, assassine un homme à qui l’on reproche d’avoir assassiner ses concitoyens. Pendant ce temps, un pays gouverné par des socialistes laisse mourir sans procès et dans son lit un homme ayant fait assassiné trois mille personnes pour asseoir son pouvoir, comme si le pouvoir actuel était en proie à la crainte irraisonnée de la réaction d’une poignée d’inconditionnels du dictateur. Ou bien est-ce la crainte qu’un procès en bonne et due forme ne mette à jour des complicités gênantes ? Dans un cas comme dans l’autre, la véritable justice n’y trouve pas son compte. Décidemment, la justice n’est pas de ce monde
23 décembre 2006
Justice et business
Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien viennent de voir leur condamnation à mort confirmée par la justice libyenne… si l’on peut utiliser cet horrible oxymore. Au mépris des démonstrations absolument objectives d’experts incontestables dépêchés par l’Europe qui prouvent que le SIDA existe en Libye comme partout dans le monde et que les enfants libyens étaient contaminés à l’hôpital bien avant l’arrivée des accusés, la « justice libyenne » a voulu démontrer que le SIDA, maladie honteuse et donc occidentale, ne pouvait avoir été introduite en Libye que par l’étranger, c’est-à-dire les USA et Israël. L’Islam ne peut être sali par la maladie de la fornication ! Les journaux libyens ont largement répandu cette fable dans le public… et lorsque l’on connaît l’indépendance des médias avec le pouvoir en Libye, on voit immédiatement une justice et une presse aux ordres d’un Kadhafi, mégalomane fou furieux qui cherche, dans cette affaire, à monnayer la revalorisation de son image sur la scène internationale en utilisant le chantage le plus odieux que l’on puisse imaginer.
En fin de compte, la question est la suivante : combien de millions d’Euros l’Europe va-t-elle devoir payer en catimini pour que Kadhafi, du haut de sa ridicule grandiloquence, fasse usage de son droit de grâce ? Il est connu que l’argent n’a pas d’odeur, mais en Libye l’argent pue vraiment d’une manière insoutenable ! Et le discours emprunté des politiques est absolument écœurant.
En fin de compte, la question est la suivante : combien de millions d’Euros l’Europe va-t-elle devoir payer en catimini pour que Kadhafi, du haut de sa ridicule grandiloquence, fasse usage de son droit de grâce ? Il est connu que l’argent n’a pas d’odeur, mais en Libye l’argent pue vraiment d’une manière insoutenable ! Et le discours emprunté des politiques est absolument écœurant.
19 décembre 2006
Cet homme est dangereux
Les hommes et femmes politiques de gauche ne cessent de dire que Nicolas Sarkozy est un homme dangereux sans jamais expliciter la raison de ce jugement. Son bilan jugé négatif, voire catastrophique, est apparemment la seule raison objective avancée pour justifier ce qualificatif. Il n’est pas aisé d’identifier le lien entre ces deux faits. Ce n’est pas parce que les résultats obtenus par le ministre de l’intérieur en matière de sécurité publique sont insuffisants qu’il est licite de le qualifier de dangereux. Peut-être les opposants s’appuient-ils sur la politique menée en matière d’immigration pour justifier leur appréciation ? On peut être en désaccord avec cette politique, mais il serait plus juste de dire que celle-ci est immorale ou inhumaine que de la qualifier de dangereuse. S’appuie-t-on alors sur ses choix en matière de sécurité routière ? ou sur les essais entrepris pour assimiler et pacifier l’islam français ? La vraie raison ne serait-elle pas que l’on cherche à amalgamer dans un même opprobre Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen ? Le ministre de l’intérieur étant vu comme le candidat le plus sérieux pour l’opposition, c’est en cela qu’il est jugé dangereux. Faute de pouvoir proposer une critique constructive et alternative claire en matière de sécurité et d’immigration, il est plus simple d’agiter, comme le fait d’ailleurs l’extrême droite, le drapeau de la peur. Donc, cet homme doit être dangereux !
Homme politique jusqu’aux bouts des ongles, peut-on cependant estimer qu’il possède les qualités d’un Président de la République ? L’apparence est-elle un critère important ? Je crois que oui et voilà bien ce qui me gêne dans le personnage : peut-on admettre que le Président de la République Française parle un français approximatif ? Sans dire qu’il parle l’argot, sa grammaire est souvent approchée, voire glissante. Je me souviens de la maîtrise de la langue française de François Mitterrand ou de Charles de Gaulle et la comparaison est assassine. Une maîtrise insuffisante de la langue est un manque de culture flagrant. Je me demande si ce n’est pas incompatible avec le statut de Président de la République.
En contrepartie, lorsque l’opposition crie au scandale devant le cumul de la situation de candidat et de ministre, elle oublie un peu vite que Lionel Jospin était Premier Ministre lors de sa candidature malheureuse de 2001. Pourquoi ce qui était parfaitement admis en 2001 devient-il insupportable en 2006 ?
Homme politique jusqu’aux bouts des ongles, peut-on cependant estimer qu’il possède les qualités d’un Président de la République ? L’apparence est-elle un critère important ? Je crois que oui et voilà bien ce qui me gêne dans le personnage : peut-on admettre que le Président de la République Française parle un français approximatif ? Sans dire qu’il parle l’argot, sa grammaire est souvent approchée, voire glissante. Je me souviens de la maîtrise de la langue française de François Mitterrand ou de Charles de Gaulle et la comparaison est assassine. Une maîtrise insuffisante de la langue est un manque de culture flagrant. Je me demande si ce n’est pas incompatible avec le statut de Président de la République.
En contrepartie, lorsque l’opposition crie au scandale devant le cumul de la situation de candidat et de ministre, elle oublie un peu vite que Lionel Jospin était Premier Ministre lors de sa candidature malheureuse de 2001. Pourquoi ce qui était parfaitement admis en 2001 devient-il insupportable en 2006 ?
13 décembre 2006
Paroles d’évangile
En 1988, Pierre Bourdieu écrivait ce petit texte qui, du fait des circonstances, retrouve toute son actualité, si tant est qu’il l’ait jamais perdu !
Le monde politique est le lieu de deux tendances de sens inverse : d'une part, il se ferme de plus en plus complètement sur soi, sur ses enjeux ; d'autre part il est de plus en plus directement accessible au regard du commun des citoyens, la télévision jouant un rôle déterminant dans les deux cas. Il en résulte que la distance ne cesse de croître entre les professionnels et les profanes ainsi que la conscience de la logique propre du jeu politique.
Il n'est plus besoin aujourd'hui d'être un expert en sociologie politique pour savoir que le nombre des déclarations et des actions des hommes politiques, non seulement les "petites phrases" sur les "grands desseins" ou les "grands débats" sur les petites divergences entre les leaders ou les "courants", mais aussi les plus graves décisions politiques, peuvent trouver leur principe dans les intérêts nés de la concurrence pour telle ou telle position rare, celle de secrétaire général, de premier ministre ou de président de la République et ainsi à tous les niveaux de l'espace politique. La discordance entre les attentes de sincérité ou les exigences de désintéressement inscrites dans la délégation démocratique et la réalité des microscopiques manœuvres contribue à renforcer un indifférentisme actif …. Mais elle peut aussi inspirer un sentiment de scandale qui transforme l'apolitisme ordinaire en hostilité envers la politique et ceux qui en vivent.
C'est ainsi que les volte-face répétées de dirigeants plus évidemment inspirés par le souci de leur propre perpétuation que par les intérêts de ceux qu'ils font profession de défendre ne sont pas pour rien dans le fait que le Front National recrute souvent aujourd'hui dans les anciens bastions du parti communiste ….
J’ajouterai que ces microscopiques manœuvres sont le signe évident de la dévalorisation de la politique aux yeux des hommes politiques eux-mêmes. Il n’est que de constater, avec effarement, la multiplicité des candidatures potentielles à la présidence de la République (40 à la date d’aujourd’hui) suscitée par le seul besoin de faire parler de soi et d’essayer de récolter le pactole promis à ceux qui atteindraient une audience minimale. A la notion d’une « certaine idée de la France » s’est substituée une « idée certaine des intérêts personnels ».
Le monde politique est le lieu de deux tendances de sens inverse : d'une part, il se ferme de plus en plus complètement sur soi, sur ses enjeux ; d'autre part il est de plus en plus directement accessible au regard du commun des citoyens, la télévision jouant un rôle déterminant dans les deux cas. Il en résulte que la distance ne cesse de croître entre les professionnels et les profanes ainsi que la conscience de la logique propre du jeu politique.
Il n'est plus besoin aujourd'hui d'être un expert en sociologie politique pour savoir que le nombre des déclarations et des actions des hommes politiques, non seulement les "petites phrases" sur les "grands desseins" ou les "grands débats" sur les petites divergences entre les leaders ou les "courants", mais aussi les plus graves décisions politiques, peuvent trouver leur principe dans les intérêts nés de la concurrence pour telle ou telle position rare, celle de secrétaire général, de premier ministre ou de président de la République et ainsi à tous les niveaux de l'espace politique. La discordance entre les attentes de sincérité ou les exigences de désintéressement inscrites dans la délégation démocratique et la réalité des microscopiques manœuvres contribue à renforcer un indifférentisme actif …. Mais elle peut aussi inspirer un sentiment de scandale qui transforme l'apolitisme ordinaire en hostilité envers la politique et ceux qui en vivent.
C'est ainsi que les volte-face répétées de dirigeants plus évidemment inspirés par le souci de leur propre perpétuation que par les intérêts de ceux qu'ils font profession de défendre ne sont pas pour rien dans le fait que le Front National recrute souvent aujourd'hui dans les anciens bastions du parti communiste ….
J’ajouterai que ces microscopiques manœuvres sont le signe évident de la dévalorisation de la politique aux yeux des hommes politiques eux-mêmes. Il n’est que de constater, avec effarement, la multiplicité des candidatures potentielles à la présidence de la République (40 à la date d’aujourd’hui) suscitée par le seul besoin de faire parler de soi et d’essayer de récolter le pactole promis à ceux qui atteindraient une audience minimale. A la notion d’une « certaine idée de la France » s’est substituée une « idée certaine des intérêts personnels ».
03 décembre 2006
La démocratie participative
Il n’y a que les pécheurs pour contester la disparition de la ressource halieutique ; il n’y a que les industriels pour contester l’impact de l’industrie sur les changements climatiques ; il n’y a que les enseignants et leurs syndicats pour croire que l’Education Nationale est performante ; il n’y a que les fonctionnaires pour refuser l’évolution de carrière au mérite et refuser la critique des 35 heures ; il n’y a que les partis politiques minoritaires pour réclamer le retour aux pratiques de la IVème République ; il n’y a que les grandes fortunes pour contester l’ISF ;
Il n’y a que les salariés des entreprises publiques pour refuser l’économie de marché ; etc … etc … Bref, chacun ne sait et ne veut voir que « midi à sa porte ». C’est-à-dire que personne n’est capable de remettre en question ses intérêts particuliers au bénéfice de l’intérêt général.
Il est alors inquiétant de voir la candidate aux élections présidentielles du Parti Socialiste construire son programme en notant soigneusement sur son petit cahier à spirale les desiderata de ses concitoyens ! Ce petit cahier va bientôt contenir tout et son contraire, dans tous les cas un fatras de réclamations corporatistes. Quel danger pour le pays que d’en faire un programme présidentiel ! Qui pourrait imaginer le Général de Gaulle notant sur son calepin les demandes corporatistes de ses concitoyens pour décider du sort de la France ? Il ne s’agit pas là d’une démocratie participative mais bien de populisme dans ce qu’il a de plus dangereux. La démocratie participative fonctionne grâce aux instances représentatives. Si celle-là ne fonctionne pas, cela vient du fait que celles-ci ne sont pas représentatives et sont donc incapables de prendre en compte l’intérêt général. Généralement, la démagogie populiste s’exprime de manière détournée, presque clandestine. Nous assistons aujourd’hui à l’ascension au statut de mode de gouvernement de ce type de populisme ! C’est sans détour que la candidate nous explique et nous montre que son projet présidentiel se construit en amalgamant les doléances populaires. La démocratie participative consiste à impliquer les citoyens dans un programme, le populisme consiste à construire un programme à partir des revendications contradictoires des citoyens. Dans la démocratie participative, la démocratie est première. Dans le populisme, la démagogie est souveraine.
Il n’y a que les salariés des entreprises publiques pour refuser l’économie de marché ; etc … etc … Bref, chacun ne sait et ne veut voir que « midi à sa porte ». C’est-à-dire que personne n’est capable de remettre en question ses intérêts particuliers au bénéfice de l’intérêt général.
Il est alors inquiétant de voir la candidate aux élections présidentielles du Parti Socialiste construire son programme en notant soigneusement sur son petit cahier à spirale les desiderata de ses concitoyens ! Ce petit cahier va bientôt contenir tout et son contraire, dans tous les cas un fatras de réclamations corporatistes. Quel danger pour le pays que d’en faire un programme présidentiel ! Qui pourrait imaginer le Général de Gaulle notant sur son calepin les demandes corporatistes de ses concitoyens pour décider du sort de la France ? Il ne s’agit pas là d’une démocratie participative mais bien de populisme dans ce qu’il a de plus dangereux. La démocratie participative fonctionne grâce aux instances représentatives. Si celle-là ne fonctionne pas, cela vient du fait que celles-ci ne sont pas représentatives et sont donc incapables de prendre en compte l’intérêt général. Généralement, la démagogie populiste s’exprime de manière détournée, presque clandestine. Nous assistons aujourd’hui à l’ascension au statut de mode de gouvernement de ce type de populisme ! C’est sans détour que la candidate nous explique et nous montre que son projet présidentiel se construit en amalgamant les doléances populaires. La démocratie participative consiste à impliquer les citoyens dans un programme, le populisme consiste à construire un programme à partir des revendications contradictoires des citoyens. Dans la démocratie participative, la démocratie est première. Dans le populisme, la démagogie est souveraine.
26 novembre 2006
Le vocabulaire de la langue de bois politique
Ecouter les hommes politiques de toutes tendances est intéressant. Le discours est stéréotypé et encombré de formules toutes faites que l’on retrouve dans tous les camps politiques. Je n’en donne ici que quelques exemples que vous allez facilement reconnaître :
• L’Europe est ultra-libérale • Le gâchis est immense
• Le gouvernement est sourd • Le ton est polémique
• Le gouvernement est totalement mobilisé • Le déficit est abyssal
• L’affaire est ténébreuse • Les Français pensent que …
• La mobilisation est générale • Le parti est en ordre de marche
• La droite est aux ordres de Bush • La gauche est irresponsable
• Le candidat est celui du rassemblement • Les promesses sont démagogiques
• Le budget est réactionnaire • Le budget est irréaliste
• Les dépenses sont plafonnées • Le président est fatigué
• La politique gouvernementale est désastreuse
• La concertation est large • Les patrons sont voyous
• La grève pour la qualité du service public • Le Parlement est méprisé
• L’Education Nationale manque de moyens • La bavure est policière
• L’immigration est massive • Les classes sont surchargées
• La banlieue est ghettoisée • Les quartiers sont sensibles
• La brutalité est policière • La nécessité est urgente
• La volonté est farouche • Les axes sociaux sont prioritaires
• Les projets sont porteurs d’espoir • Les méthodes sont inqualifiables
• Les couches sont populaires • les manœuvres sont basses
• Le complot est politique
Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive !
• L’Europe est ultra-libérale • Le gâchis est immense
• Le gouvernement est sourd • Le ton est polémique
• Le gouvernement est totalement mobilisé • Le déficit est abyssal
• L’affaire est ténébreuse • Les Français pensent que …
• La mobilisation est générale • Le parti est en ordre de marche
• La droite est aux ordres de Bush • La gauche est irresponsable
• Le candidat est celui du rassemblement • Les promesses sont démagogiques
• Le budget est réactionnaire • Le budget est irréaliste
• Les dépenses sont plafonnées • Le président est fatigué
• La politique gouvernementale est désastreuse
• La concertation est large • Les patrons sont voyous
• La grève pour la qualité du service public • Le Parlement est méprisé
• L’Education Nationale manque de moyens • La bavure est policière
• L’immigration est massive • Les classes sont surchargées
• La banlieue est ghettoisée • Les quartiers sont sensibles
• La brutalité est policière • La nécessité est urgente
• La volonté est farouche • Les axes sociaux sont prioritaires
• Les projets sont porteurs d’espoir • Les méthodes sont inqualifiables
• Les couches sont populaires • les manœuvres sont basses
• Le complot est politique
Bien sûr, cette liste n’est pas exhaustive !
25 novembre 2006
Un sport de voyous pour des voyous
Pourquoi tourner autour du pot ? Il faut bien appeler un chat un chat et le football un sport scandaleux fait pour des voyous. Depuis l’hécatombe du stade du Heysel, les accidents et les comportements condamnables se sont multipliés dans tous les stades de la planète. Injures racistes et antisémites, jets d’engins incendiaires, molestations des arbitres, combats de rues d’après match, morts et blessés graves, prétexte à réunion pour les sympathisants les plus violents de l’extrême droite, que faut-il de plus pour dire que le football est un sport qu’il faudrait interdire ? Est-ce encore un sport lorsqu’il faut mobiliser 2500 policiers à chaque manifestation ? Son interdiction devient envisageable pour deux bonnes raisons : la première vient d’être exposée en rappelant les exactions commises, la seconde tient au pourrissement de ce sport par l’argent. Les sommes absolument exagérées que touchent un certain nombre de joueurs parce qu’ils ont un petit talent dans l’art de taper du pied dans un ballon sont une véritable injure pour tous ceux qui triment durement toute une vie en gagnant à peine plus que le SMIC. Si l’on ajoute à cela, les gains additionnels considérables gagnés dans la publicité et la vente de produits dits dérivés, le scandale atteint des sommets. Ces gens-là ne participent en rien, ou tout-à-fait à la marge, à l’économie réelle du pays… d’autant moins qu’un nombre non négligeable d’entre eux, dans un élan citoyen ô combien responsable, s’empressent de placer leur argent hors de France pour échapper à l’impôt, ce que ne peut pas faire la caissière de supermarché ou l’ouvrier spécialisé. Quelle est cette société où des sommes considérables sont mises en jeu pour le plus grand profit d’un tout petit nombre d’inutiles ? Quelle est cette société où la violence des jeux du cirque Antique retrouve droit de cité ? Quelle est cette société où la marchandisation devient la valeur suprême ? Quel mal gangrène cette société où la violence se banalise au point de faire l’essentiel des journaux télévisés ? Quelle est cette société où 17% des intentions de vote se portent sur l’extrême droite ?
18 novembre 2006
L’héritage
Les sondages se sont toujours trompés ! Laurent Fabius faisait de cette certitude l’argument majeur de sa campagne interne au PS. Il a répété à l’envi que, jamais, les sondages n’avaient su anticiper les résultats d’un scrutin. Sans le dire avec autant de vigueur, Dominique Strauss-Kahn a également « surfé » sur la même démonstration pour donner du poids et du sérieux à sa propre campagne. Et puis voilà que les résultats leur donnent tord à tous les deux et Ségolène Royal se trouve propulsée candidate officielle du Parti Socialiste aux prochaines présidentielles. Les sondages se trompent, certes, mais on se trompe aussi à croire avec certitude que les sondages se trompent. Deux candidats à la candidature, possédant tous les deux des appareils de partis, appelés courants, sont écartés au profit d’une candidate qui a trouvé sa légitimité en dehors du parti et qui a trouvé sa posture en se positionnant au-dessus (parfois même à côté) du parti. Une attitude qui me rappelle quelqu’un d’autre, pour qui la fonction de Président ne pouvait tirer sa légitimité des partis politiques, mais directement du peuple. Un héritage assumé. Il est vrai que Ségolène Royal est fille de militaire. Malheureusement, après le Général de Gaulle, j’ai un peu l’impression que les français (certains d’entre eux) ont choisi sa femme de ménage !
15 novembre 2006
La fracture des générations, quelle rigolade !!
La doxa vibrionne depuis quelque temps d’une nouvelle idée à la mode. On entend toute une partie de la jeunesse, récupérée quand il le faut par les politiques ou les médias, vitupérer contre la génération de leurs parents parce que le chômage des jeunes est massif, parce que la dette du pays laissée par les seniors est catastrophique, parce que le système de retraite est en danger, parce que la recherche d’un travail est difficile, etc, etc, …
Toutes ces récriminations se résument en disant que la génération actuelle des jeunes est une génération sacrifiée par ses parents, c’est-à-dire par les soixante-huitards.
Pourtant, cette génération de sexagénaires a créé la Sécurité Sociale, a abattu le mur de Berlin, a interdit la peine de mort, a libéré la vie sexuelle des femmes, est née pendant la guerre de 40 et ses horreurs de la shoa puis a vécu la guerre d’Algérie, a sorti la France d’une économie agricole pour la transformer en cinquième puissance industrielle mondiale, a construit Airbus, Ariane, Areva, le TGV, a construit une Europe de paix au sein de laquelle la circulation des hommes est libre, etc, etc, …
Il n’est pas douteux que la vie des jeunes générations est, et sera, difficile. Certes, la génération des « anciens » a connu un accès facile au monde du travail. Mais rendre responsable cette génération de cet état de fait est un vrai non-sens. La véritable raison, dont ne semblent pas s’apercevoir les porte-parole de cette jeune génération parce qu’ils n’en parlent jamais, est tout simplement que la France s’appauvrit à cause de l’émergence d’immenses pays en voie de développement rapide et qui prennent leur juste place dans un monde à ressources limitées. Le gâteau « planète Terre » n’est pas extensible. L’Occident s’appauvrit pendant que de nouveaux pays-continent s’enrichissent. C’est le premier effet de la mondialisation. Il ne sert à rien que la génération actuelle accuse la précédente, il faut qu’elle se retrousse les manches et qu’elle ait l’imagination suffisante pour faire face aux effets de cette mondialisation et créer les emplois nouveaux nécessaires issus de l’innovation.
Toutes ces récriminations se résument en disant que la génération actuelle des jeunes est une génération sacrifiée par ses parents, c’est-à-dire par les soixante-huitards.
Pourtant, cette génération de sexagénaires a créé la Sécurité Sociale, a abattu le mur de Berlin, a interdit la peine de mort, a libéré la vie sexuelle des femmes, est née pendant la guerre de 40 et ses horreurs de la shoa puis a vécu la guerre d’Algérie, a sorti la France d’une économie agricole pour la transformer en cinquième puissance industrielle mondiale, a construit Airbus, Ariane, Areva, le TGV, a construit une Europe de paix au sein de laquelle la circulation des hommes est libre, etc, etc, …
Il n’est pas douteux que la vie des jeunes générations est, et sera, difficile. Certes, la génération des « anciens » a connu un accès facile au monde du travail. Mais rendre responsable cette génération de cet état de fait est un vrai non-sens. La véritable raison, dont ne semblent pas s’apercevoir les porte-parole de cette jeune génération parce qu’ils n’en parlent jamais, est tout simplement que la France s’appauvrit à cause de l’émergence d’immenses pays en voie de développement rapide et qui prennent leur juste place dans un monde à ressources limitées. Le gâteau « planète Terre » n’est pas extensible. L’Occident s’appauvrit pendant que de nouveaux pays-continent s’enrichissent. C’est le premier effet de la mondialisation. Il ne sert à rien que la génération actuelle accuse la précédente, il faut qu’elle se retrousse les manches et qu’elle ait l’imagination suffisante pour faire face aux effets de cette mondialisation et créer les emplois nouveaux nécessaires issus de l’innovation.
07 novembre 2006
Saddam, le faire-valoir de Georges William
Saddam Hussein a été condamné à la pendaison jusqu’à ce que mort s’en suive. Que penser d’une sentence qui condamne un homme à subir ce qu’on lui reproche d’avoir fait, c’est-à-dire d’avoir assassiné ses semblables ? Il n’y a que G.W. Bush pour applaudir, sur un ton emphatique, l’exemplarité de cette sentence et lui trouver une justification démocratique de l’intervention américaine. Il n’est soutenu dans son délire électoral que par le seul ministère britannique des Affaires Etrangères, ce qui donne du poids à l’expression « caniche de G. Bush » ! Comment ne pas rapprocher le fait que le tribunal iraquien, mis en place – rappelons-le- par les Américains, prononce sa sentence 48 h. avant le scrutin électoral américain qui se présente assez mal pour l’actuel président, alors que le procès est clos depuis plus de trois mois ? Voilà comment Saddam vole au secours de Georges par sa propre pendaison (… si elle a lieu !).
05 novembre 2006
La tectonique des plaques
Un gigantesque sommet de chefs d’Etat a lieu en ce moment à Pékin qui rassemble, pour la première fois de l’histoire, la nomenklatura chinoise et une quarantaine de chefs d’Etat africains, c’est-à-dire pratiquement la totalité d’entre eux. Les medias, que seul le sensationnel attirent, ne parlent pratiquement pas de cet événement majeur autrement important que les incidents des banlieues, aussi graves soient-ils.
L’Afrique a été, jusqu’à aujourd’hui, un continent où la France a noué des intérêts économiques et politiques majeurs. Il n’est pas sans importance que quarante Etats apportent leur voix à la France au sein des Nations Unies, par exemple. Mais le continent africain a été abandonné par la France qui culpabilise à cause de son passé colonial. Sans hésitation et atermoiement, les Etats-Unis se sont implantés dans tous les pays pétroliers africains et ont évincé les intérêts français. Aujourd’hui, la Chine développe avec une volonté farouche ses liens et implantations en Afrique, débarrassée qu’elle est de tous scrupules. Des milliers d’entreprises chinoises sont à l’œuvre sur ce continent et prennent la place des Européens. Elles organisent l’approvisionnement du continent chinois en matières premières, ce qui posera nécessairement des problèmes aux Européens. « Quand la Chine s’éveillera … » écrivait il y a presque cinquante ans A. Peyrefitte, un ministre de Général de Gaulle. Nous y sommes … et nous ne nous sommes pas préparés comme d’habitude. Bousculée par les Etats-Unis et la Chine, il n’y aura bientôt plus de place pour l’Europe et, donc, pour la France. Tel une tectonique de plaques, le rapprochement des trois continents, Etats-Unis, Afrique, Chine, ne laissera aucune place à l’Europe. La tectonique des plaques s’appelle aussi la dérive des continents. Jamais l’image n’aura été plus vraie.
L’Afrique a été, jusqu’à aujourd’hui, un continent où la France a noué des intérêts économiques et politiques majeurs. Il n’est pas sans importance que quarante Etats apportent leur voix à la France au sein des Nations Unies, par exemple. Mais le continent africain a été abandonné par la France qui culpabilise à cause de son passé colonial. Sans hésitation et atermoiement, les Etats-Unis se sont implantés dans tous les pays pétroliers africains et ont évincé les intérêts français. Aujourd’hui, la Chine développe avec une volonté farouche ses liens et implantations en Afrique, débarrassée qu’elle est de tous scrupules. Des milliers d’entreprises chinoises sont à l’œuvre sur ce continent et prennent la place des Européens. Elles organisent l’approvisionnement du continent chinois en matières premières, ce qui posera nécessairement des problèmes aux Européens. « Quand la Chine s’éveillera … » écrivait il y a presque cinquante ans A. Peyrefitte, un ministre de Général de Gaulle. Nous y sommes … et nous ne nous sommes pas préparés comme d’habitude. Bousculée par les Etats-Unis et la Chine, il n’y aura bientôt plus de place pour l’Europe et, donc, pour la France. Tel une tectonique de plaques, le rapprochement des trois continents, Etats-Unis, Afrique, Chine, ne laissera aucune place à l’Europe. La tectonique des plaques s’appelle aussi la dérive des continents. Jamais l’image n’aura été plus vraie.
25 octobre 2006
Voyage vers le passé
Ségolène Royale vient de proposer d’instaurer des jurys populaires pour mettre en accusation les élus qui n’auraient pas respecté leurs promesses ! Voilà sûrement une proposition reprise d’une suggestion trouvée sur son blog et due à un internaute habité par le démon du « tous pourris » ! Décidément, lorsqu’on met un petit doigt dans la démagogie, il est difficile de ne pas y sombrer. Un jury populaire pour juger les parlementaires ? Qui va prendre le rôle du procureur ? Qui sera le nouveau Fouquier-Tinville ? Veut-on instaurer à nouveau des tribunaux révolutionnaires ? Souvenons-nous que ces tribunaux fonctionnaient sans interrogatoire de l’accusé avant la comparution au tribunal, sans audition de témoins, sans preuve matérielle et se contentant de preuves « morales » ? Des tribunaux qui pouvaient inculper absolument n’importe qui, n’importe quand et pour n’importe quoi ! A-t-on oublié que cette période de notre histoire s’appelle « La Terreur » ? À partir de quand va-t-on juger qu’un élu n’a pas tenu sa promesse ? N’importe quand ou à la fin de son mandat ? S’il faut attendre la fin de son mandat, point n’est besoin d’un jury populaire, les électeurs ont la responsabilité de ne pas reconduire son élection. S’il n’est point besoin d’attendre la fin du mandat d’un élu pour le juger, nous nageons (et nous sombrons) en plein arbitraire. Autre question : un président de la République qui ne respecte pas ses promesses électorales risquera-t-il de se retrouver devant un jury populaire ? et quelle peine encourra-t-il ? Mettre en accusation la démocratie représentative devant une démocratie directe est un mauvais coup porté à la première qui est la seule qui vaille.
Je crains que, sous un masque de Madone, Ségolène Royale ne cache un véritable caractère despotique. Elle vient de faire son premier faux-pas dans la campagne présidentielle.
Je crains que, sous un masque de Madone, Ségolène Royale ne cache un véritable caractère despotique. Elle vient de faire son premier faux-pas dans la campagne présidentielle.
24 octobre 2006
Le principe de précaution
Le principe de ce principe est le suivant : « Si j’ai le moindre doute, je ne fais pas ». Ou, autrement dit : « je ne cours aucun rique » ou « je ne fais courir aucun rique ». Ce principe a été énoncé par les politiques pour les guider ( ?) dans leur décision – ou non-décision – lorsque les experts ne sont pas en mesure de fournir des certitudes, ce qui se produira de plus en plus souvent.Les domaines d’application de ce principe sont innombrables. Et cela pose un problème. Il est compréhensible que les politiques ne veuillent faire courir aucun risque à leurs concitoyens. Encore que … Mais le risque zéro est une utopie, tout le monde en est bien conscient. Dès que vous posez un pied hors du lit, vous courrez un risque. Inconnu et incertain, certes, mais réel. Vous risquez de vous couper avec le rasoir, de vous brûler avec le café, de faire une crise de claustrophobie dans l’ascenseur en panne, de vous faire renverser en traversant une rue, etc … Si je voulais appliquer le principe de précaution, je resterais au lit (ne me dites pas que vous n’y avez pas songé quelques fois). Ce qui n’est pas forcément la meilleure solution pour faire avancer mes affaires.
Il existe des domaines plus sensibles que d’autres, au premier rang desquels se trouve la santé publique. On comprend que des affaires comme celles des hormones de croissance ou du sang contaminé, aient poussé la classe politique à mettre en place des mécanismes évitant leur renouvellement. Cependant, il existe un domaine dans lequel l’incertitude est la règle et que l’application stricte du principe de précaution met en danger : la recherche. Les exemples qui viennent à l’esprit sont la recherche sur les OGM ou sur les nano-technologies. Mais on peut aussi penser au nucléaire et au génie génétique humain. Si le principe de précaution se confond avec la recherche du risque zéro, alors il faut stopper toute recherche dans ces domaines qui comportent obligatoirement des risques.
C’est avec précaution qu’il faut appliquer le principe de précaution !! On pourrait même aller jusqu’à dire que, puisque l’application du principe de précaution comporte un risque, le principe de précaution veut que l’on n’applique pas le principe de précaution ! CQFD
Il existe des domaines plus sensibles que d’autres, au premier rang desquels se trouve la santé publique. On comprend que des affaires comme celles des hormones de croissance ou du sang contaminé, aient poussé la classe politique à mettre en place des mécanismes évitant leur renouvellement. Cependant, il existe un domaine dans lequel l’incertitude est la règle et que l’application stricte du principe de précaution met en danger : la recherche. Les exemples qui viennent à l’esprit sont la recherche sur les OGM ou sur les nano-technologies. Mais on peut aussi penser au nucléaire et au génie génétique humain. Si le principe de précaution se confond avec la recherche du risque zéro, alors il faut stopper toute recherche dans ces domaines qui comportent obligatoirement des risques.
C’est avec précaution qu’il faut appliquer le principe de précaution !! On pourrait même aller jusqu’à dire que, puisque l’application du principe de précaution comporte un risque, le principe de précaution veut que l’on n’applique pas le principe de précaution ! CQFD
16 octobre 2006
Ces politiques qui nous gouvernent
Les évènements politiques récents me plongent dans une expectative inquiète qui m’incite à m’interroger sur l’intelligence des hommes et femmes politiques. En voici quelques-uns :
• les parlementaires qui votent une loi inutile et possédant une forte fragrance démagogique sur le génocide arménien qui oblige le chef de l’Etat à présenter ses regrets au Premier Ministre turc ;
• le Président de l’Assemblée Nationale, chiraquien et appartenant à l’UMP, qui, après avoir jugé insupportable le discours du président de l’UMP, présente ses vœux (de quoi ?) amicaux à Ségolène Royal !
• les peaux de bananes qui se multiplient sous les pas des prétendants UMP et socialiste à coups de phrases assassines venant de toutes parts et, principalement, de leur propre parti ;
• Ségolène Royal, candidate déclarée à la présidence de la République, qui déclare que son avis sera celui du peuple : on ne peut mieux définir ce qu’on appelle le populisme et qu’elle-même nomme pudiquement « démocratie participative ». Au-delà du fait qu’il est choquant de voir un candidat à la magistrature suprême ne pas avoir d’avis personnel (sûrement pour chercher à accaparer le maximum de voix) et construire son programme à partir des courriers électroniques qu’elle recueille sur son site Web, l’histoire est riche des dérives des enthousiasmes populaires : la France pétainiste, l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne nazifiées, l’Italie fascisante, le Japon fanatique, le développement inquiétant de l’extrême droite néo-nazi en Europe du Nord et de l’Est, le fanatisme des foules musulmanes.
Seuls, la raison et l’intérêt supérieur du pays devraient guider les réflexions et les choix des hommes politiques qui prétendent parler au nom du peuple. Nous en sommes, hélas, bien loin.
• les parlementaires qui votent une loi inutile et possédant une forte fragrance démagogique sur le génocide arménien qui oblige le chef de l’Etat à présenter ses regrets au Premier Ministre turc ;
• le Président de l’Assemblée Nationale, chiraquien et appartenant à l’UMP, qui, après avoir jugé insupportable le discours du président de l’UMP, présente ses vœux (de quoi ?) amicaux à Ségolène Royal !
• les peaux de bananes qui se multiplient sous les pas des prétendants UMP et socialiste à coups de phrases assassines venant de toutes parts et, principalement, de leur propre parti ;
• Ségolène Royal, candidate déclarée à la présidence de la République, qui déclare que son avis sera celui du peuple : on ne peut mieux définir ce qu’on appelle le populisme et qu’elle-même nomme pudiquement « démocratie participative ». Au-delà du fait qu’il est choquant de voir un candidat à la magistrature suprême ne pas avoir d’avis personnel (sûrement pour chercher à accaparer le maximum de voix) et construire son programme à partir des courriers électroniques qu’elle recueille sur son site Web, l’histoire est riche des dérives des enthousiasmes populaires : la France pétainiste, l’Allemagne, l’Autriche et la Pologne nazifiées, l’Italie fascisante, le Japon fanatique, le développement inquiétant de l’extrême droite néo-nazi en Europe du Nord et de l’Est, le fanatisme des foules musulmanes.
Seuls, la raison et l’intérêt supérieur du pays devraient guider les réflexions et les choix des hommes politiques qui prétendent parler au nom du peuple. Nous en sommes, hélas, bien loin.
10 octobre 2006
Poutine responsable et coupable
Sans être belle, elle était pleine de charme. Son regard clair et perçant vous scrutait par-dessus ses petites lunettes ovales. Elle cherchait, par un discours poignant et clairvoyant, à ouvrir les yeux du monde sur les atrocités commises au nom de la raison d’état. Bien que se sachant menacée, elle avait commencé une enquête approfondie sur le Premier Ministre tchéthène, mis en place par Poutine, et sur les atrocités que cet homme commet dans son propre pays, justifiées au nom de la « normalisation ». Anna Politkovskaïa a été assassinée. Quel que soit celui, ou ceux, qui ont tenu l’arme meurtrière, le responsable de ce meurtre est le Premier Ministre tchéthène. Et il n’est pas concevable de croire que ce dernier ait commandité ce meurtre sans avoir, au préalable, reçu l’accord de Poutine. Que vont faire les pays occidentaux et leurs dirigeants ? Je suis prêt à parier que tout le monde va finalement fermer les yeux sur cet assassinat au nom de raison d’Etat, comme on a fermé ceux d’Anna. Souvenez-vous d’elle.
09 octobre 2006
Alerte !!
Des violences inexcusables dans le monde musulman après la parution de caricatures représentant Mahomet dans un journal danois, le pape qui, à Rome, présente ses excuses pour ne pas avoir été compris par les musulmans, un opéra déprogrammé à Berlin à cause d’une mise en scène représentant Mahomet, Jéhovah et Dionysos décapités, des tableaux décrochés des cimaises à Londres à cause d’interprétations possibles risquant de déplaire aux musulmans, un professeur de philosophie de Toulouse obligé de se cacher après avoir écrit un article dans le journal Le Figaro concernant le monde musulman, l’Islam est devenu le seul sujet sur lequel il est devenu impossible de dire quoi que se soit. Les protestations, les violences, les fatwas et les menaces ne viennent pas uniquement d’extrémistes irresponsables, mais de l’ensemble du monde musulman. C’est cela qui devient grave. L’Islam (et pas seulement l’islamisme) tend à imposer au monde des règles restrictives qui vont à l’encontre des libertés que le monde occidental a payées très cher. Le sang versé hier et aujourd’hui encore pour défendre la liberté d’expression et la laïcité est la justification de la résistance acharnée qu’il faut mener contre ces intimidations insupportables. Le monde occidental a déjà l’habitude suspecte de demander pardon sans arrêt pour des faits qui se rapportent à l’histoire, il ne peut sacrifier des valeurs fondamentales au prétexte d’une sécurité relevant du chantage. L’islam a dominé culturellement (la seule domination qui se justifie) depuis le Xème siècle jusqu’à l’effondrement de l’empire ottoman. Les noms d’Averroès et d’Avicenne, entre autres, résonnent encore dans la conscience collective. Mais, à partir du XIVème siècle, la Renaissance marque le début de la suprématie culturelle du monde occidental et l’effacement du monde musulman. Assiste-t-on aujourd’hui à mouvement de rejet de cette suprématie, ressentie comme une humiliation par le monde musulman ? Quelle qu’en soit la cause, nous devons rester vigilants et résistants, car l’histoire a démontré que, lorsque le religieux et le politique s’amalgament, il n’en résulte que désastres et monstruosités. Pascal disait déjà que la loi et la foi ne sont pas du même ordre. La laïcité est aussi précieuse que la démocratie. Il en est de même de la liberté d’expression. Les tribunaux sont faits pour ceux qui se sentent offensés, mais la menace et les exactions sont inadmissibles.
05 octobre 2006
La science économique est-elle une science ?
La « science » économique a développé un certain nombre de théories dont la plupart se fondent sur l’hypothèse du comportement « rationnel » des acteurs. Cette rationalité consiste à supposer que chaque acteur décide de ses choix de telle façon qu’il maximise l’utilité pour lui-même du bien qu’il compte acquérir. Le fondement de cette hypothèse est qu’elle seule permet la mise en équation des hypothèses économiques pour lui donner ainsi l’apparence d’une véritable science ! Elle permet de démontrer que la maximisation du bien-être individuel conduit automatiquement au bien-être collectif par le simple jeu de l’offre et de la demande et donc, qu’il n’ait pas besoin d’intervention de l’Etat.
Connaissez-vous le paradoxe du prisonnier ? Deux suspects sont emprisonnés séparément pour qu’ils ne puissent communiquer. Les règles, qu’ils connaissent, sont alors les suivantes :
- si les deux suspects avouent, la peine modérée pour les deux
- si les deux prisonniers nient, la peine sera minimale
- si l’un avoue et l’autre nie, le premier est libéré, le second est condamné à la peine maximale
Que va-t-il se passer ? Chacun va raisonner de la façon suivante :
• Si l’autre avoue, je dois avouer moi aussi sinon je risque la peine maximale en niant ;
• Si l’autre nie, je suis libéré ou être condamné à la peine minimale si j’avoue.
Donc, dans tous les cas, mon intérêt est d’avouer.
Les deux prisonniers raisonnant de la même façon, ils avouent tous les deux et sont donc condamnés à la peine modérée, alors qu’ils auraient pu être condamnés à la peine minimale s’ils avaient nié tous les deux.
Dans cet exemple, on voit que chacun a cherché rationnellement à maximiser ses chances et le résultat n’est pas la solution optimale pour la collectivité que représentent ces deux suspects. La raison de ce comportement est double : tout d’abord la recherche de l’intérêt collectif n’est pas le souci principal des acteurs mus par leur égoïsme. Ensuite, dans cet exemple, les acteurs n’ont pas une information complète et immédiate sur leur environnement, c’est-à-dire sur le choix de leur congénère. Le comportement rationnel des acteurs est ainsi une fiction, sur laquelle repose les théories économiques dites classiques et monétaristes. Cet exemple montre également qu’il est nécessaire qu’une intervention externe existe pour prendre des décisions privilégiant l’intérêt collectif sur les intérêts particuliers. Il n’existe pas de science économique ; par contre, une politique économique est absolument nécessaire.
Voici un autre exemple démontrant que l’on peut démontrer le tout et son contraire. Dans l’hypothèse d’une réponse instantanée du marché (hypothèse retenue par la « science économique »), lorsque la demande augmente pour un volume d’offre donné (« toutes choses étant égales par ailleurs » !!), la rareté du produit/service augmente et, comme ce qui est rare est cher, le prix du produit augmente. Mais on peut dire également que, si le prix d’un produit augmente, la demande va diminuer (le bon sens populaire : on achète moins de Mercedes que de Clio). Donc, si la demande augmente, le prix augmente mais si le prix augmente, la demande diminue !! Où est la vérité ? C’est pourquoi on peut soupçonner les théories économiques d’être construites à partir d’un résultat préconçu, et la science économique de n’être pas une science.
Connaissez-vous le paradoxe du prisonnier ? Deux suspects sont emprisonnés séparément pour qu’ils ne puissent communiquer. Les règles, qu’ils connaissent, sont alors les suivantes :
- si les deux suspects avouent, la peine modérée pour les deux
- si les deux prisonniers nient, la peine sera minimale
- si l’un avoue et l’autre nie, le premier est libéré, le second est condamné à la peine maximale
Que va-t-il se passer ? Chacun va raisonner de la façon suivante :
• Si l’autre avoue, je dois avouer moi aussi sinon je risque la peine maximale en niant ;
• Si l’autre nie, je suis libéré ou être condamné à la peine minimale si j’avoue.
Donc, dans tous les cas, mon intérêt est d’avouer.
Les deux prisonniers raisonnant de la même façon, ils avouent tous les deux et sont donc condamnés à la peine modérée, alors qu’ils auraient pu être condamnés à la peine minimale s’ils avaient nié tous les deux.
Dans cet exemple, on voit que chacun a cherché rationnellement à maximiser ses chances et le résultat n’est pas la solution optimale pour la collectivité que représentent ces deux suspects. La raison de ce comportement est double : tout d’abord la recherche de l’intérêt collectif n’est pas le souci principal des acteurs mus par leur égoïsme. Ensuite, dans cet exemple, les acteurs n’ont pas une information complète et immédiate sur leur environnement, c’est-à-dire sur le choix de leur congénère. Le comportement rationnel des acteurs est ainsi une fiction, sur laquelle repose les théories économiques dites classiques et monétaristes. Cet exemple montre également qu’il est nécessaire qu’une intervention externe existe pour prendre des décisions privilégiant l’intérêt collectif sur les intérêts particuliers. Il n’existe pas de science économique ; par contre, une politique économique est absolument nécessaire.
Voici un autre exemple démontrant que l’on peut démontrer le tout et son contraire. Dans l’hypothèse d’une réponse instantanée du marché (hypothèse retenue par la « science économique »), lorsque la demande augmente pour un volume d’offre donné (« toutes choses étant égales par ailleurs » !!), la rareté du produit/service augmente et, comme ce qui est rare est cher, le prix du produit augmente. Mais on peut dire également que, si le prix d’un produit augmente, la demande va diminuer (le bon sens populaire : on achète moins de Mercedes que de Clio). Donc, si la demande augmente, le prix augmente mais si le prix augmente, la demande diminue !! Où est la vérité ? C’est pourquoi on peut soupçonner les théories économiques d’être construites à partir d’un résultat préconçu, et la science économique de n’être pas une science.
02 octobre 2006
Un stage de sécurité routière : utile ou arnaque ?
Avec deux points moribonds sur mon permis de conduire, je me suis dit qu’il était temps d’en récupérer quelques uns en suivant un stage de sécurité routière. Ces stages durent 2 jours et coûtent une petite fortune (260 € pour information). Je me suis donc présenté, avec la motivation suffisante pour essayer d’apprendre quelque chose durant ces quarante-huit heures. Nous étions vingt stagiaires. Je pensais me retrouver avec une assemblée de chauffards avinés, mais, en fait, il y avait là, entre autres : un professeur de droit, une comptable, un chef d’entreprise, un bon père de famille, un japonais qui ne comprenait pas un mot de français, deux jeunes automobilistes qui ont dormi tout le temps. En fait, uniquement des participants se jugeant abusivement pénalisés par le système du permis à points. Le stage était conduit par deux animateurs dont un psy qui se croyait au club Med, habillé d’une espèce de djellaba colorée, et une sorte de petite souris grise et chafouine, étriquée dans un pantalon trop grand. Le stage débute comme une réunion d’alcooliques anonymes : « Je m’appelle Jacques… Bonjour, Jacques ! Que t’est-il arrivé, Jacques ? Eh bien voilà, j’ai perdu mes points avec des excès de vitesse tout petits, je trouve que les flics font du chiffre et que … etc… ».
Qu’avons-nous appris ? Rien… sinon que « pris dans un continuum temporel, le conducteur peut être abusé par son environnement » !! Pas mal, n’est-ce pas ? J’ai appris que, sur les panneaux lumineux des autoroutes, il n’y avait jamais plus de 7 mots. Intéressant, non ? Ça améliore l’art de la conduite. Au fur et à mesure que le temps passe, je vois le professeur de droit qui s’énerve ! Lorsque je dis que je n’ai rien appris, ce n’est pas juste. J’ai appris un certain nombre de choses, mais de la part des stagiaires et non pas des animateurs. J’ai appris comment faire pour gérer 24 points au lieu de 12 sur son permis, j’ai appris qu’un motard ne s’arrête jamais lorsqu’il est sifflé par un agent de police, j’ai appris comment conduire sans permis lorsqu’on a un frère qui vous ressemble un peu. Rien que des choses utiles !! Par contre, rien sur le code, rien sur l’art de conduire ou sur l’état du véhicule.
Qu’avons-nous appris ? Rien… sinon que « pris dans un continuum temporel, le conducteur peut être abusé par son environnement » !! Pas mal, n’est-ce pas ? J’ai appris que, sur les panneaux lumineux des autoroutes, il n’y avait jamais plus de 7 mots. Intéressant, non ? Ça améliore l’art de la conduite. Au fur et à mesure que le temps passe, je vois le professeur de droit qui s’énerve ! Lorsque je dis que je n’ai rien appris, ce n’est pas juste. J’ai appris un certain nombre de choses, mais de la part des stagiaires et non pas des animateurs. J’ai appris comment faire pour gérer 24 points au lieu de 12 sur son permis, j’ai appris qu’un motard ne s’arrête jamais lorsqu’il est sifflé par un agent de police, j’ai appris comment conduire sans permis lorsqu’on a un frère qui vous ressemble un peu. Rien que des choses utiles !! Par contre, rien sur le code, rien sur l’art de conduire ou sur l’état du véhicule.
25 septembre 2006
Mensonge d’Etat
Le peuple hongrois descend dans la rue depuis plusieurs jours pour protester contre les mensonges économiques du gouvernement et demande la démission du premier ministre.
Aux USA, l’Administration américaine et le président Bush ont menti de façon éhontée au peuple américain pour pouvoir porter la guerre en Irak. Ils ont falsifié les soi-disant preuves pour trouver un prétexte afin de mettre la main sur le pétrole irakien et d’implanter des bases militaires permanentes dans cette région du monde. Pourquoi le peuple américain ne se comporte-t-il pas comme le peuple hongrois et ne demande-t-il pas la démission de G.W. Bush ?
Aux USA, l’Administration américaine et le président Bush ont menti de façon éhontée au peuple américain pour pouvoir porter la guerre en Irak. Ils ont falsifié les soi-disant preuves pour trouver un prétexte afin de mettre la main sur le pétrole irakien et d’implanter des bases militaires permanentes dans cette région du monde. Pourquoi le peuple américain ne se comporte-t-il pas comme le peuple hongrois et ne demande-t-il pas la démission de G.W. Bush ?
23 septembre 2006
L’évaluation est-elle un crime ?
Au sein d’une entreprise, chacun est soumis à l’évaluation de ses supérieurs hiérarchiques et de ses pairs, parfois même de ses subordonnés dans ce qui s’appelle la pratique du trois cent soixante degrés. Et cette pratique est considérée comme normale, même si elle est parfois porteuse d’angoisse. Être évalué est le moyen de connaître sa situation, le jugement que l’on porte sur soi, le degré d’appréciation de ses performances, la qualité du regard que les autres portent sur vous. On a toujours l’impression de se connaître, mais le regard des autres apporte toujours une objectivité plus grande … la plupart du temps. Le fait qu’un supérieur hiérarchique porte un jugement sur vous est considéré comme normal, même si la chose est parfois difficile. Un jugement porté par un subordonné est riche d’une possibilité de remise en cause personnelle beaucoup plus intéressante. Je veux dire qu’il est plus gratifiant d’être apprécié par un subordonné que félicité par un supérieur. Pourquoi ce qui est une pratique courante dans le secteur privé est-il impossible dans le secteur public ? Pourquoi lorsqu’un jugement est porté sur l’Education Nationale par quelqu’un qui ne fait pas partie du corps professoral, ce jugement est considéré comme une injure par tous les enseignants ? Pourquoi, lorsqu’une critique est portée sur un juge, toute la magistrature s’insurge en criant que l’on commet un crime contre l’indépendance de la justice ? Pourquoi ces corporations ne supportent-elles pas un jugement extérieur ?
20 septembre 2006
Violence et religion
Le pape, intellectuel et théologien brillant, homme de la parole mais non de l’image, vient de faire une déclaration qui se veut une démonstration de l’incompatibilité entre religion et violence. Pour les besoins de sa démonstration, comme s’il se trouvait en chaire universitaire, il a utilisé un texte médiéval faisant référence à la « guerre sainte » de l’Islam pour montrer que la religion qui s’arme de violence se fourvoie. La démonstration était sérieuse et argumentée mais l’exemple mal choisi. Comment se peut-il que, dans les temps que nous vivons, traversés par des tensions politiques où la religion est instrumentalisée (que se soit par les « born again » d’outre-atlantique ou par les islamistes radicaux), le chef suprême de l’Eglise catholique n’ait pas perçu le danger que contenait tout rapprochement entre l’Islam et la violence ? Il n’était que de se remémorer l’ampleur des manifestations à la suite de la publication des caricatures de Mahomet ! Ceci démontre que l’on peut être un brillant expert en théologie et un piètre politique. Emporté par son expertise et sa dialectique, le pape a oublié l’œcuménisme et l’état du monde. Dans son habit de professeur de théologie au sein de l’Université de Ratisbonne, il a oublié que, où qu’il soit, il portait la parole de l’Eglise catholique et s’adressait, par la force de son titre, bien au-delà des murs universitaires, au monde entier.
Cependant, la contradiction et l’aveuglement dans lesquels vivent les islamistes radicaux sont consternants. À peine le pape avait-il prononcé son discours que les pays musulmans s’enflammaient en hurlant « à la provocation » en ne retenant du discours du pape que ce qui servait leur ire. Et la riposte des plus radicaux ne s’est pas faite attendre.Des églises catholiques ont été brûlées, une religieuse a été assassinée, les appels à la guerre sainte se sont multipliés, le pape traité de suppôt du président américain. C’est-à-dire que, pour protester contre le rapprochement abusif entre Islam et violence, ils ont recours à cette même violence, justifiant de ce fait le lien qu’ils condamnent. Constatons ce fait, sans oublier que la religion catholique a, elle aussi, connu ses heures sombres et sa période ténébreuse, avec les croisades des XIème, XIIème et XIIIème siècles et l’inquisition qui perdura du XIIIème au XVIIIème siècle, périodes pendant lesquelles les exactions et les horreurs ont été innombrables et commises au nom de Dieu. La religion servait également, en ces temps-là, comme l’Islam aujourd’hui, de prétexte à la recherche du pouvoir et de la domination. Dans les deux cas, ce dévoiement injustifiable de la religion provient de l’intrication du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Et l’on peut craindre qu’il ne faille encore beaucoup de temps pour, qu’au sein de l’Islam et de l’administration américaine, la séparation entre le spirituel et le temporel soit totale et irréversible.
Cependant, la contradiction et l’aveuglement dans lesquels vivent les islamistes radicaux sont consternants. À peine le pape avait-il prononcé son discours que les pays musulmans s’enflammaient en hurlant « à la provocation » en ne retenant du discours du pape que ce qui servait leur ire. Et la riposte des plus radicaux ne s’est pas faite attendre.Des églises catholiques ont été brûlées, une religieuse a été assassinée, les appels à la guerre sainte se sont multipliés, le pape traité de suppôt du président américain. C’est-à-dire que, pour protester contre le rapprochement abusif entre Islam et violence, ils ont recours à cette même violence, justifiant de ce fait le lien qu’ils condamnent. Constatons ce fait, sans oublier que la religion catholique a, elle aussi, connu ses heures sombres et sa période ténébreuse, avec les croisades des XIème, XIIème et XIIIème siècles et l’inquisition qui perdura du XIIIème au XVIIIème siècle, périodes pendant lesquelles les exactions et les horreurs ont été innombrables et commises au nom de Dieu. La religion servait également, en ces temps-là, comme l’Islam aujourd’hui, de prétexte à la recherche du pouvoir et de la domination. Dans les deux cas, ce dévoiement injustifiable de la religion provient de l’intrication du pouvoir politique et du pouvoir religieux. Et l’on peut craindre qu’il ne faille encore beaucoup de temps pour, qu’au sein de l’Islam et de l’administration américaine, la séparation entre le spirituel et le temporel soit totale et irréversible.
18 septembre 2006
Ils sont venus, ils sont tous là !
Le 16 Septembre 2006, à Lens, s’est tenue une manifestation organisée par la fédération socialiste du Pas-de-Calais, consistant à faire défiler à la tribune devant les militants locaux, les futurs candidats à la candidature pour la candidature présidentielle de 2007 !
Le premier constat est que nous connaissons enfin la liste complète de ces candidats-candidats. Le second est qu’ils partagent tous la même obsession : Nicolas Sarkozy. Pas un qui n’est présenté ce dernier comme l’absolu danger pour la France, à croire qu’ils ont un cauchemar commun. Le troisième est qu’ils ont tous commencé leur discours en réclamant la discussion sans dispute, sans attaque personnelle, comme s’ils pressentaient que leurs plus grands adversaires seront leurs congénères !
En ce qui concerne leur prestation, je me contenterai d’un mot pour chacun :
• Ségolène Royale = madone (son sourire sert de démonstration)
• Lionel Jospin = apparachick (regardez comme j’ai une stature d’homme d’Etat !)
• Jack Lang = prédicateur (à mon avis, il a perdu la partie)
• Dominique Strauss-Kahn = technocrate démagogue (y= ax2 + bx + c)
• Martine Aubry (tiens, tiens !) = polémiste méchante (elle ne parle pas, elle mord !)
• Laurent Fabius = politicien hypocrite super-démago (bravo pour les sanglots dans la voix !!)
• François Hollande = matou rusé
De Gaulle et Mitterrand se sont retournés dans leur tombe.
Au jour le jour : Le pape, en citant un texte ancien rapprochant Islam et violence, a déclenché une vague de protestation dans les pays musulmans qui ont répliqué en brûlant des églises et en assassinant une religieuse catholique, justifiant ainsi le texte qu’ils veulent condamner !
Le premier constat est que nous connaissons enfin la liste complète de ces candidats-candidats. Le second est qu’ils partagent tous la même obsession : Nicolas Sarkozy. Pas un qui n’est présenté ce dernier comme l’absolu danger pour la France, à croire qu’ils ont un cauchemar commun. Le troisième est qu’ils ont tous commencé leur discours en réclamant la discussion sans dispute, sans attaque personnelle, comme s’ils pressentaient que leurs plus grands adversaires seront leurs congénères !
En ce qui concerne leur prestation, je me contenterai d’un mot pour chacun :
• Ségolène Royale = madone (son sourire sert de démonstration)
• Lionel Jospin = apparachick (regardez comme j’ai une stature d’homme d’Etat !)
• Jack Lang = prédicateur (à mon avis, il a perdu la partie)
• Dominique Strauss-Kahn = technocrate démagogue (y= ax2 + bx + c)
• Martine Aubry (tiens, tiens !) = polémiste méchante (elle ne parle pas, elle mord !)
• Laurent Fabius = politicien hypocrite super-démago (bravo pour les sanglots dans la voix !!)
• François Hollande = matou rusé
De Gaulle et Mitterrand se sont retournés dans leur tombe.
Au jour le jour : Le pape, en citant un texte ancien rapprochant Islam et violence, a déclenché une vague de protestation dans les pays musulmans qui ont répliqué en brûlant des églises et en assassinant une religieuse catholique, justifiant ainsi le texte qu’ils veulent condamner !
17 septembre 2006
La valeur du travail
L’homme construit sa vie autour d’un projet socio-économique. Il cherche à s’insérer dans la société de telle façon qu’il puisse y vivre en se sentant valorisé et reconnu par tous ceux qui l’entourent. Les éléments nécessaires à cette insertion sont au nombre de deux : l’éducation et le travail. Comment s’étonner alors de la faillite d’une société où l’éducation est inefficace et le travail insuffisant ? L’inefficacité de l’éducation se mesure au nombre des jeunes qui sortent du système éducatif sans aucune qualification, soit 150 000. L’insuffisance du travail se mesure au nombre de chômeurs, soit entre 9% et 10% de la population active. Ces deux indicateurs montrent à l’évidence que l’entreprise France est dans une mauvaise passe.
La construction d’un projet de vie passe (devrait passer) par le travail qui reste l’élément essentiel de la reconnaissance sociale et de la réussite économique. Le chômage conduit inévitablement à l’exclusion. Encore faut-il que le travail soit ressenti comme une valeur et non comme une contrainte. Or, l’environnement économique, les politiques, les syndicats, les médias ont tout fait pour dévaloriser le travail et pousser les jeunes générations à ressentir le travail comme une contrainte pesante.
L’environnement économique d’abord. L’entreprise est, aujourd’hui, confrontée à une concurrence mondiale féroce et croissante qui lui impose une ligne de conduite qui n’a plus rien à voir avec celle des années 1980. L’adaptation permanente de ses structures, de son organisation, est la clé de sa survie. S’adapter ou disparaître, tel est son dilemme actuel. La conséquence immédiate est que l’emploi à vie n’existe plus. Tout salarié est condamné à changer d’emploi, c’est-à-dire qu’il perdra un emploi avant d’en trouver un autre. Cette situation est déstabilisante et angoissante lorsque la recherche d’un nouvel emploi est longue et aléatoire. De plus, cette certitude d’avoir à changer d’employeur entraîne la disparition du sentiment d’appartenance et de la motivation au travail du salarié. Cela est particulièrement sensible dans les grandes entreprises.
Les politiques ensuite. Un certain nombre d’entre eux, appartenant, il est vrai, à ce qui s’apparente davantage à des groupuscules qu’à des partis politiques, ont un discours démagogique, parfois violent, qui présentent les chefs d’entreprise comme des voyous disposant de privilèges indécents, et licenciant leur personnel par sadisme, voire par racisme. Le ridicule d’un tel discours est caché derrière une polémique habile qui trouve l’écoute des plus défavorisés et de tous ceux qui sont en difficulté. L’âme humaine est ainsi faite que la comparaison entraîne souvent la jalousie et, par suite, la revendication vindicative. Il est tentant, pour certains hommes politiques, de jouer sur ces sentiments. Comment valoriser le travail lorsque l’on vilipende l’espace où il existe ? Comment croire à la valeur du travail lorsque l’entreprise est présentée comme le lieu de tous les maux ? Que va faire un jeune qui ne croit plus en la valeur du travail, qui constate de plus que « l’ascenseur social » a très peu de chance de fonctionner pour lui ? Que lui reste-t-il, sinon la violence urbaine ?
Les syndicalistes, maintenant. La plupart d’entre eux ont un discours qui n’est pas très différent dans le fond, sinon dans la forme, du discours des politiques dont nous parlions ci-dessus. La gestion des entreprises est mise en cause dès qu’une difficulté se présente. Le comportement des chefs d’entreprise est stigmatisé. Certes, il y a un certain nombre de patrons voyous, mais il y a exactement le même pourcentage de syndicalistes peu recommandables, la majorité d’entre eux étant des hommes de bonne volonté. Comment ne pas comprendre qu’un patron ne licencie jamais par plaisir ! Lutter pour améliorer les conditions de travail est justifié dans la mesure où cette revendication ne met pas en péril la survie de l’entreprise. Et toutes les entreprises ne font pas partie du CAC 40 ! Le monde évolue, la société également. S’arquebouter sur des choix faits il y a cinquante ans ou plus, dans une situation économique et environnementale totalement différente, est parfaitement réactionnaire.
Il reste les médias. La télévision, tout d’abord, qui propose des publicités (mensongères ?) pour des crédits faciles, des gains de sommes considérables sur de simples coups de téléphone, toute une série de jeux où l’argent est roi. Que dire du spectacle des sportifs gagnant des salaires énormes simplement en tapant du pied dans un ballon ? Mais la télévision n’est pas le seul média à faire perdre le sens de la réalité aux jeunes ; il y a les jeux vidéo qui les plongent dans un monde irréel, un monde où tout se gagne sans effort, où l’on peut recommencer si l’on a perdu, autant de fois qu’il faut pour enfin gagner. Le contraire de la vie réelle. Pas d’effort, pas de risque, telles sont les caractéristiques essentielles de ce monde virtuel où les jeunes passent de plus en plus de temps.
Dans ces conditions, la valeur du travail ne peut que se détériorer chez les jeunes générations. La « valeur » du travail c’est le sentiment d’avoir une place utile et reconnue dans la société. C’est le sentiment que sa vie a un but et que l’on est sur la voie adéquate. Perdre le sens de la valeur du travail, c’est se perdre soi-même. Il serait temps que les acteurs de la vie sociale et économique s’en aperçoivent. Une société qui valorise davantage le capital que le travail coure à sa perte car elle stérilise tout progrès : la valeur ajoutée n’existe que par le travail. Favoriser de façon outrancière l’actionnaire au détriment du salarié est non seulement une hérésie économique à courte vue mais également un crime contre la société. Malheureusement ce concept n’existe pas juridiquement.
La construction d’un projet de vie passe (devrait passer) par le travail qui reste l’élément essentiel de la reconnaissance sociale et de la réussite économique. Le chômage conduit inévitablement à l’exclusion. Encore faut-il que le travail soit ressenti comme une valeur et non comme une contrainte. Or, l’environnement économique, les politiques, les syndicats, les médias ont tout fait pour dévaloriser le travail et pousser les jeunes générations à ressentir le travail comme une contrainte pesante.
L’environnement économique d’abord. L’entreprise est, aujourd’hui, confrontée à une concurrence mondiale féroce et croissante qui lui impose une ligne de conduite qui n’a plus rien à voir avec celle des années 1980. L’adaptation permanente de ses structures, de son organisation, est la clé de sa survie. S’adapter ou disparaître, tel est son dilemme actuel. La conséquence immédiate est que l’emploi à vie n’existe plus. Tout salarié est condamné à changer d’emploi, c’est-à-dire qu’il perdra un emploi avant d’en trouver un autre. Cette situation est déstabilisante et angoissante lorsque la recherche d’un nouvel emploi est longue et aléatoire. De plus, cette certitude d’avoir à changer d’employeur entraîne la disparition du sentiment d’appartenance et de la motivation au travail du salarié. Cela est particulièrement sensible dans les grandes entreprises.
Les politiques ensuite. Un certain nombre d’entre eux, appartenant, il est vrai, à ce qui s’apparente davantage à des groupuscules qu’à des partis politiques, ont un discours démagogique, parfois violent, qui présentent les chefs d’entreprise comme des voyous disposant de privilèges indécents, et licenciant leur personnel par sadisme, voire par racisme. Le ridicule d’un tel discours est caché derrière une polémique habile qui trouve l’écoute des plus défavorisés et de tous ceux qui sont en difficulté. L’âme humaine est ainsi faite que la comparaison entraîne souvent la jalousie et, par suite, la revendication vindicative. Il est tentant, pour certains hommes politiques, de jouer sur ces sentiments. Comment valoriser le travail lorsque l’on vilipende l’espace où il existe ? Comment croire à la valeur du travail lorsque l’entreprise est présentée comme le lieu de tous les maux ? Que va faire un jeune qui ne croit plus en la valeur du travail, qui constate de plus que « l’ascenseur social » a très peu de chance de fonctionner pour lui ? Que lui reste-t-il, sinon la violence urbaine ?
Les syndicalistes, maintenant. La plupart d’entre eux ont un discours qui n’est pas très différent dans le fond, sinon dans la forme, du discours des politiques dont nous parlions ci-dessus. La gestion des entreprises est mise en cause dès qu’une difficulté se présente. Le comportement des chefs d’entreprise est stigmatisé. Certes, il y a un certain nombre de patrons voyous, mais il y a exactement le même pourcentage de syndicalistes peu recommandables, la majorité d’entre eux étant des hommes de bonne volonté. Comment ne pas comprendre qu’un patron ne licencie jamais par plaisir ! Lutter pour améliorer les conditions de travail est justifié dans la mesure où cette revendication ne met pas en péril la survie de l’entreprise. Et toutes les entreprises ne font pas partie du CAC 40 ! Le monde évolue, la société également. S’arquebouter sur des choix faits il y a cinquante ans ou plus, dans une situation économique et environnementale totalement différente, est parfaitement réactionnaire.
Il reste les médias. La télévision, tout d’abord, qui propose des publicités (mensongères ?) pour des crédits faciles, des gains de sommes considérables sur de simples coups de téléphone, toute une série de jeux où l’argent est roi. Que dire du spectacle des sportifs gagnant des salaires énormes simplement en tapant du pied dans un ballon ? Mais la télévision n’est pas le seul média à faire perdre le sens de la réalité aux jeunes ; il y a les jeux vidéo qui les plongent dans un monde irréel, un monde où tout se gagne sans effort, où l’on peut recommencer si l’on a perdu, autant de fois qu’il faut pour enfin gagner. Le contraire de la vie réelle. Pas d’effort, pas de risque, telles sont les caractéristiques essentielles de ce monde virtuel où les jeunes passent de plus en plus de temps.
Dans ces conditions, la valeur du travail ne peut que se détériorer chez les jeunes générations. La « valeur » du travail c’est le sentiment d’avoir une place utile et reconnue dans la société. C’est le sentiment que sa vie a un but et que l’on est sur la voie adéquate. Perdre le sens de la valeur du travail, c’est se perdre soi-même. Il serait temps que les acteurs de la vie sociale et économique s’en aperçoivent. Une société qui valorise davantage le capital que le travail coure à sa perte car elle stérilise tout progrès : la valeur ajoutée n’existe que par le travail. Favoriser de façon outrancière l’actionnaire au détriment du salarié est non seulement une hérésie économique à courte vue mais également un crime contre la société. Malheureusement ce concept n’existe pas juridiquement.
28 août 2006
Nucléaire ou pas ?
Le débat et le discours sur le nucléaire sont toujours tronqués parce qu’idéologiques ou partisans. Il est relancé aujourd’hui par la mise en chantier des générateurs de troisième génération. En effet, qu’entend-on ? Les « anti-nucléaires » parlent, à juste titre, de démarche non démocratique, au prétexte que le « peuple » n’est pas consulté avant toute décision à ce sujet. Peut-on un instant croire qu’un tel sujet peut être soumis à la décision du « peuple » ? Qui possède les informations nécessaires pour décider en ce domaine ? Qui possède assez de connaissances sur les solutions éventuelles de remplacement ? Qui connaît les chiffres indispensables pour toute prise de décision ? Imagine-t-on un gouvernement organiser un référendum pour décider de l’utilisation de l’armée ? La démocratie directe ne peut pas être systématique et la délégation de pouvoir, base de la démocratie, reste la seule organisation sociétale envisageable. L’avenir énergétique de la planète est au cœur du problème et toute attitude démagogique en la matière est irresponsable. Le développement des sociétés occidentales s’est construit sur l’utilisation du pétrole. Et il n’y a pas de progrès social sans développement économique. Le pétrole est ainsi le carburant de ce progrès et,sans lui, il ne peut plus y avoir d’amélioration de la condition humaine et sociétale. Or, quelle est la situation ? L’arrivée sur le marché mondial de nouveaux compétiteurs, tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, la Corée du Sud, le Sud-est asiatique qui s’ajoutent aux gros consommateurs que sont les USA et l’Union Européenne, fait que la demande énergétique est plus élevée que l’offre. La différence est telle que le prix du baril passe de 5 à 10$ à l’extraction pour atteindre plus de 70$ à la vente. Et, bien entendu, les spéculateurs se sont emparés de la situation, ce qui pousse les prix à la hausse. C’est ce qui explique que les 5 plus grandes compagnies pétrolières ont réalisé un bénéfice de plus de 100 milliards de $ par an depuis 2000. Et le mouvement à la hausse ne peut que se poursuivre, les réserves ne dépassant pas 80 ans d’utilisation. Les seules alternatives crédibles sont les économies d’énergie et le nucléaire. Encore faut-il préciser ces points. La moitié de la consommation de pétrole est consacrée aux transports et, seulement, 10% à la fabrication d’électricité. Il est possible, pour les transports, d’envisager l’utilisation de carburants alternatifs provenant de l’agriculture. Mais, à moins de consacrer la presque totalité des surfaces agricoles à la production du carburant vert, ce dernier sera toujours marginal et sa plus grande utilité sera de fournir un revenu complémentaire aux agriculteurs. Les émissions de CO2 sont de l’ordre de 25 milliards de tonnes par an. Le remplacement du pétrole par le charbon, dont les réserves sont extrêmement importantes, ne peut qu’aggraver ce volume de ces émissions … et les canicules de 2003 et 2006, la violence des cyclones et des pluies, nous rappellent que les conséquences en sont devenues visibles. En Allemagne, où « la sortie du nucléaire » est en cours (pour des raisons purement électorales), le charbon a repris de l’importance créant une augmentation préoccupante des pluies acides, ce qui n’est pas vraiment une amélioration de l’environnement. Où sont donc les solutions ? D’abord dans la recherche à long terme, car, même si la disparition du pétrole est éloignée (80 ans n’est pas si long), elle est inéluctable … et gouverner c’est prévoir non pas uniquement à l’horizon des prochaines échéances électorales ! Pour l’électricité, le remplacement du pétrole par les énergies alternatives dites renouvelables relève du phantasme. On a déjà vu ce qu’il en était du « pétrole vert ». Pour obtenir par l’énergie éolienne l’équivalent de la consommation électrique française, il faudrait couvrir le territoire de tours éoliennes !! On ne peut pas dire que l’environnement en serait amélioré. Cette énergie ne peut être qu’une énergie d’appoint pouvant servir à écrêter les pointes de consommation, rien de plus. L’énergie des marées ne pourra pas non plus être autre chose qu’un appoint localisé dans les endroits favorables qui ne sont pas nombreux. L’énergie solaire restera une solution de niveau individuel et ne pourra s’implanter ni dans l’industrie, ni dans les transports. Il reste donc le nucléaire. Fission et fusion sont les deux aspects du problème. Seule, la fission est aujourd’hui maîtrisée. Elle fonctionne avec de l’Uranium U235 dont les réserves représentent environ 2 siècles. L’inconvénient majeur de ce processus est la création de déchets dont on ne sait trop que faire. De plus, les centrales actuelles vont arriver en fin de vie et la question se pose donc de savoir par quoi les remplacer. En effet, l’utilisation de la fission de l’Uranium U238 dans un nouveau type de centrale appelé surgénérateurs permet un meilleur rendement, fournit des produits de combustion qui peuvent être réintroduits dans le réacteur, des déchets moins difficiles à traiter et dont le combustible possède plusieurs centaines d’années de réserve. La difficulté principale provient du fluide de refroidissement qui, aujourd’hui, se trouve être du sodium liquide particulièrement corrosif. Mais, que se soit l’uranium 235 ou 238, les réserves sont nécessairement limitées et les deux procédés produisent des déchets radioactifs. Il n’en est pas de même pour la fusion nucléaire qui ne produit que de l’eau et consume de l’hydrogène, substance illimitée … à l’horizon de l’espèce humaine. Mais le procédé est très loin d’être maîtrisé et nécessite de très longues recherches qu’il est temps d’entreprendre (ITER). À moyen et long terme, la production d’énergie à partir de l’hydrogène permettra de répondre aux besoins énergétiques et du transport. Il n’y a pas d’alternative crédible.
Les chiffres
1 – Pétrole
• dmede>offre ‡ Chine,Inde, Brésil, Corée, E.S Asiatique, USA, UE
• bénéfices des 5 + grandes cies pétrolières : 100 milliards $ en 2000
• prix du baril : 5 à 10 $ à l’extraction ‡ 50 à 80 $ à la vente
• utilisations du pétrole : 50%->transport, 25%->chauffage, 10%->électricité
15%->chimie+agriculture+pharmacie
• économies possibles : environ 50%
• réserves : 40 à 50 ans voire 80 ans
• émission de CO2 = 25 milliards de tonnes/an ‡ 40% = électricité, 22% = transports
25% = sidérurugie+cimenterie
En Allemagne-> abandon du nucléaire‡ charbon ‡ CO2 ‡ pluies acides
2 – Nucléaire
• 2 siècles de réserve de U235
• accidents potentiels : nouveaux = Corée, Pakistan, Iran, Inde
anciens = Ukraine (Tchernobyl), Bielaruss, Russie
• surgénérateurs : plusieurs milliers d’années de réserve de U238 (en France : 400 ans)
• ITER : 100 ans de recherche
Les chiffres
1 – Pétrole
• dmede>offre ‡ Chine,Inde, Brésil, Corée, E.S Asiatique, USA, UE
• bénéfices des 5 + grandes cies pétrolières : 100 milliards $ en 2000
• prix du baril : 5 à 10 $ à l’extraction ‡ 50 à 80 $ à la vente
• utilisations du pétrole : 50%->transport, 25%->chauffage, 10%->électricité
15%->chimie+agriculture+pharmacie
• économies possibles : environ 50%
• réserves : 40 à 50 ans voire 80 ans
• émission de CO2 = 25 milliards de tonnes/an ‡ 40% = électricité, 22% = transports
25% = sidérurugie+cimenterie
En Allemagne-> abandon du nucléaire‡ charbon ‡ CO2 ‡ pluies acides
2 – Nucléaire
• 2 siècles de réserve de U235
• accidents potentiels : nouveaux = Corée, Pakistan, Iran, Inde
anciens = Ukraine (Tchernobyl), Bielaruss, Russie
• surgénérateurs : plusieurs milliers d’années de réserve de U238 (en France : 400 ans)
• ITER : 100 ans de recherche
24 août 2006
Une petite histoire de tomate
Ce fruit, car c’en est un, est originaire d’Amérique du Sud, mais il s’est rapidement répandu dans le monde jusqu’à compter près de 15.000 variétés différentes. Différentes par la couleur, la taille, le poids du fruit et surtout, par le goût.
Mais voilà : est apparue la Grande Distribution, grande organisatrice de nos habitudes (inculquées) alimentaires. Il fallait que l’on puisse acheter les tomates aux endroits les plus reculés parce que les moins chers. Il fallait donc que les tomates supportent, sans « broncher », de longs transports tout en conservant la seule couleur qui, d’après les experts marketing de la même Grande Distribution, est la seule acceptée par les consommateurs, c’est-à-dire le rouge. Les semenciers se sont alors mis à l’œuvre avec l’acharnement et l’imagination qu’on leur connaît lorsqu’il s’agit de faire de l’argent « à tout prix » ! Le guide du savoir-faire de la sélection génétique en main, ils proposèrent très vite une espèce de tomate supportant très bien des voyages de trois semaines et rouge à souhait… et tant pis si ces tomates n’avaient plus de goût ! L’important était de susciter l’acte d’achat du consommateur devant une tomate bien ronde, bien rouge, bien ferme. Il est vrai que le goût ne se découvre qu’après l’achat ! Le résultat est que les 15.000 espèces naturelles ont été remplacées par une dizaine d’espèces industrielles. Mais le jeu n’est pas fini. Il faut aussi, pour rentabiliser les coûts marketing exorbitants investis par les semenciers, que le rendement à l’hectare soit le plus élevé possible. Donc : suppression de la culture de plein champ, dont le rendement est d’une vingtaine de tonnes à l’hectare, par les cultures hors sol en serres, dont le rendement peut atteindre (au Canada) 400 tonnes à l’hectare ! Il faut, cependant, encore polliniser les fleurs femelles. En plein champ, les abeilles et les papillons s’en chargent. Mais dans les serres ? Qu’à cela ne tienne ! Il suffit de construire de petites ruches en carton et d’y introduire des bourdons qui vont se charger de la pollinisation... Résultat : de belles tomates sans aucun goût mais « agréables » à l’œil et résistantes aux chocs et aux manipulations. Il reste cependant un problème : ces tomates « artificielles » ne comportent pas d’oligo-éléments, indispensables à notre santé. Encore une fois, qu’à cela ne tienne : il suffit d’aller acheter, au frais de la Sécurité Sociale, les médicaments contenant les oligo-éléments manquants. C’est pourquoi la même compagnie internationale possède, à la fois, un laboratoire pharmaceutique et une industrie de fabrication de semences industrielles ! La boucle est bouclée…
Nous sommes donc en présence d’un monde où toutes les tomates ont le même goût, c’est-à-dire qu’elles n’en ont plus. Qu’à cela ne tienne, une fois encore : l’INRA se lance dans la recherche de fabrication de goûts artificiels par sélection et manipulations génétiques, pour donner aux tomates industrielles le goût des tomates naturelles disparues !! On croit rêver.
Et, tant qu’à recréer un mode disparu, les semenciers font des recherches pour obtenir hors-sol des espèces de tomates ressemblant aux espèces naturelles disparues. Ces entreprises dépensent ainsi de fortunes pour créer des espèces artificielles ressemblant aux espèces naturelles qu’elles ont fait disparaître !!
Mais voilà : est apparue la Grande Distribution, grande organisatrice de nos habitudes (inculquées) alimentaires. Il fallait que l’on puisse acheter les tomates aux endroits les plus reculés parce que les moins chers. Il fallait donc que les tomates supportent, sans « broncher », de longs transports tout en conservant la seule couleur qui, d’après les experts marketing de la même Grande Distribution, est la seule acceptée par les consommateurs, c’est-à-dire le rouge. Les semenciers se sont alors mis à l’œuvre avec l’acharnement et l’imagination qu’on leur connaît lorsqu’il s’agit de faire de l’argent « à tout prix » ! Le guide du savoir-faire de la sélection génétique en main, ils proposèrent très vite une espèce de tomate supportant très bien des voyages de trois semaines et rouge à souhait… et tant pis si ces tomates n’avaient plus de goût ! L’important était de susciter l’acte d’achat du consommateur devant une tomate bien ronde, bien rouge, bien ferme. Il est vrai que le goût ne se découvre qu’après l’achat ! Le résultat est que les 15.000 espèces naturelles ont été remplacées par une dizaine d’espèces industrielles. Mais le jeu n’est pas fini. Il faut aussi, pour rentabiliser les coûts marketing exorbitants investis par les semenciers, que le rendement à l’hectare soit le plus élevé possible. Donc : suppression de la culture de plein champ, dont le rendement est d’une vingtaine de tonnes à l’hectare, par les cultures hors sol en serres, dont le rendement peut atteindre (au Canada) 400 tonnes à l’hectare ! Il faut, cependant, encore polliniser les fleurs femelles. En plein champ, les abeilles et les papillons s’en chargent. Mais dans les serres ? Qu’à cela ne tienne ! Il suffit de construire de petites ruches en carton et d’y introduire des bourdons qui vont se charger de la pollinisation... Résultat : de belles tomates sans aucun goût mais « agréables » à l’œil et résistantes aux chocs et aux manipulations. Il reste cependant un problème : ces tomates « artificielles » ne comportent pas d’oligo-éléments, indispensables à notre santé. Encore une fois, qu’à cela ne tienne : il suffit d’aller acheter, au frais de la Sécurité Sociale, les médicaments contenant les oligo-éléments manquants. C’est pourquoi la même compagnie internationale possède, à la fois, un laboratoire pharmaceutique et une industrie de fabrication de semences industrielles ! La boucle est bouclée…
Nous sommes donc en présence d’un monde où toutes les tomates ont le même goût, c’est-à-dire qu’elles n’en ont plus. Qu’à cela ne tienne, une fois encore : l’INRA se lance dans la recherche de fabrication de goûts artificiels par sélection et manipulations génétiques, pour donner aux tomates industrielles le goût des tomates naturelles disparues !! On croit rêver.
Et, tant qu’à recréer un mode disparu, les semenciers font des recherches pour obtenir hors-sol des espèces de tomates ressemblant aux espèces naturelles disparues. Ces entreprises dépensent ainsi de fortunes pour créer des espèces artificielles ressemblant aux espèces naturelles qu’elles ont fait disparaître !!
22 août 2006
Le téléphone portable
Ridicule serait celui qui nierait au téléphone portable la qualité d’avancée technique incomparable. La doxa pare cet instrument de toutes les vertus en transformant l’homme « erectus » en homme « connecticus » ! A l’image d’un banc de dauphins, l’homme est devenu un mammifère connecté en permanence avec ses semblables. Il possédait déjà la liberté de mouvement, il possède aujourd’hui celle d’être localisé à tout moment. L’homo-connecticus a subi les effets de l’évolution et il naît maintenant avec un appendice greffé généralement à sa ceinture, son téléphone portable qui fait désormais partie de son habitus. Cette excroissance lui permet de marcher dans les rues, le nez dans son ustensile, sans un regard pour son environnement ni bien sûr avec ses semblables avec lesquels il se vante pourtant d’être connecté. Il ressemble à ces touristes qui préfèrent regarder à travers l’œilleton de leur appareil photo plutôt que de jouir de la réalité. Tant qu’à être connecté avec ces derniers, l’homo-connecticus n’a plus besoin de leur cacher quoi que se soit et il fait ainsi profiter tous ceux qui l’entourent de ses conversations intimes, toute pudeur disparue. On peut ainsi, aujourd’hui, remarquer dans la rue les effets des mutations de l’espèce. Il arrive souvent de croiser des individus parlant haut et fort en marchant seul ou bien ayant une main solidement accrochée à l’oreille, certains d’entre eux ayant la malchance d’être atteints des deux pathologies en même temps … les pauvres !! C’est ainsi qu’il est devenu courant, dans les transports en commun, de bénéficier de trois ou quatre monologues simultanés.
Qu’on le veuille ou non, l’instrument est l’expression du mépris affiché et assumé. En effet, au cours d’une conversation où l’un des deux protagonistes est affligé de cette pathologie, lorsque le téléphone portable se met à sonner, ou bien le propriétaire de l’appareil décroche au milieu de la conversation et affiche ainsi son mépris pour son interlocuteur, ou bien il ne décroche pas et il signifie ainsi son mépris à son correspondant qui sait pertinemment que celui qu’il appelle est porteur d’un téléphone portable (…justement !). Donc, dans tous les cas, quelqu’un se sent, à juste titre, méprisé.
Les sonneries sont également un point intéressant. Il faut savoir décoder leur signification cachée. La lettre à Elise signifie « je suis un mélomane », un staccato signifie « Voyez comme je suis dynamique », un rire gras signifie « Je suis un rigolo plein d’humour ». La simple sonnerie classique est devenue le signe extérieur d’une ringardise insoutenable.
Les individus les plus atteints par cette addiction sont les jeunes qui ne se rendent pas compte que cet instrument recrée un cordon ombilical qu’ils ont tant voulu coupé ! Les parents peuvent ainsi les joindre partout et tout le temps, leur adresser à tout moment des conseils parentaux ou des injonctions familiales. L’ »homo connecticus » est moins libre qu’avant.
À parler vrai, on peut voir, autour de cette technique, se déchaîner l’esprit inventif d’un marketing agressif et sans scrupule, se développer une industrie d’une rentabilité éhontée, se laisser « plumer » une clientèle sans jugement critique soumise à un effet de mode totalement artificiel. Au Japon et en Corée du Sud, la course aux dernières fonctionnalités à la mode réduit la durée de vie d’un téléphone portable à 6 mois à peine. Les opérateurs ont créé et font fructifier un énorme marché. Et les gogos sont nombreux !
Qu’on le veuille ou non, l’instrument est l’expression du mépris affiché et assumé. En effet, au cours d’une conversation où l’un des deux protagonistes est affligé de cette pathologie, lorsque le téléphone portable se met à sonner, ou bien le propriétaire de l’appareil décroche au milieu de la conversation et affiche ainsi son mépris pour son interlocuteur, ou bien il ne décroche pas et il signifie ainsi son mépris à son correspondant qui sait pertinemment que celui qu’il appelle est porteur d’un téléphone portable (…justement !). Donc, dans tous les cas, quelqu’un se sent, à juste titre, méprisé.
Les sonneries sont également un point intéressant. Il faut savoir décoder leur signification cachée. La lettre à Elise signifie « je suis un mélomane », un staccato signifie « Voyez comme je suis dynamique », un rire gras signifie « Je suis un rigolo plein d’humour ». La simple sonnerie classique est devenue le signe extérieur d’une ringardise insoutenable.
Les individus les plus atteints par cette addiction sont les jeunes qui ne se rendent pas compte que cet instrument recrée un cordon ombilical qu’ils ont tant voulu coupé ! Les parents peuvent ainsi les joindre partout et tout le temps, leur adresser à tout moment des conseils parentaux ou des injonctions familiales. L’ »homo connecticus » est moins libre qu’avant.
À parler vrai, on peut voir, autour de cette technique, se déchaîner l’esprit inventif d’un marketing agressif et sans scrupule, se développer une industrie d’une rentabilité éhontée, se laisser « plumer » une clientèle sans jugement critique soumise à un effet de mode totalement artificiel. Au Japon et en Corée du Sud, la course aux dernières fonctionnalités à la mode réduit la durée de vie d’un téléphone portable à 6 mois à peine. Les opérateurs ont créé et font fructifier un énorme marché. Et les gogos sont nombreux !
05 août 2006
Dérives
Un adolescent se fait prendre en photo pendant le viol d’une fille par un téléphone portable et diffuse les photos sur le net. Un serial killer envoie une lettre à la police pour donner des détails de son crime ou laisse volontairement des indices sur le lieu de son crime. Qu’y a-t-il de commun entre ces deux faits ? Qu’est-ce qui les rapproche ?
La télévision passe en boucle des films de violence, les séries policières ayant complètement envahi les écrans. Les jeux vidéo sont, le plus souvent, des jeux violents où l’exploit et la réussite consistent à tuer le plus grand nombre d’individus virtuels (heureusement !?). Qu’y a-t-il de commun avec les faits précédents ?
La télévision met en scène des individus qui viennent exposer, sans pudeur, leur vie et leurs sentiments, leurs problèmes et leurs fantasmes. La télévision grand public permet de voir un garçon et une fille faire l’amour en direct dans une piscine. Le « happy slaping » photographié et diffusé devient une nouvelle norme de comportement.
L’exhibitionnisme ne pourrait exister sans le voyeurisme. Susciter le premier exacerbe le second. Le pornographique s’étale sur tous les écrans (télévision, ordinateurs, consoles de jeux, téléphones portables) à la disposition d’enfants de plus en plus jeunes. On compte plus de 10.000 films pornographiques par an à la télévision, sans compter les DVD. Comment ne pas associer cette avalanche pornographique avec l’augmentation du nombre de viols collectifs ? Lorsque la violence s’ajoute à l’exhibition, alors la dérive sociale devient manifeste et la société devrait s’interroger sur elle-même. Pourquoi permet-elle cette violence permanente sur les écrans de toutes sortes ? Certes, les « blousons noirs », les « skinhead », les marginaux ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est l’exploitation commerciale de cette violence par les médias. Au nom de l’argent facile, la mise en scène de la violence suscite la violence. La société a les médias qu’elle mérite et les médias ont la société qu’ils souhaitent. Entre 2002 et 2006, les actes de violence sur les personnes et sans but crapuleux (la violence pour la violence) ont augmenté de 30%. Les violences de banlieues sont la conséquence d’une société qui perd ses repères, les médias portent leur part de responsabilité. La démission parentale également.
La télévision passe en boucle des films de violence, les séries policières ayant complètement envahi les écrans. Les jeux vidéo sont, le plus souvent, des jeux violents où l’exploit et la réussite consistent à tuer le plus grand nombre d’individus virtuels (heureusement !?). Qu’y a-t-il de commun avec les faits précédents ?
La télévision met en scène des individus qui viennent exposer, sans pudeur, leur vie et leurs sentiments, leurs problèmes et leurs fantasmes. La télévision grand public permet de voir un garçon et une fille faire l’amour en direct dans une piscine. Le « happy slaping » photographié et diffusé devient une nouvelle norme de comportement.
L’exhibitionnisme ne pourrait exister sans le voyeurisme. Susciter le premier exacerbe le second. Le pornographique s’étale sur tous les écrans (télévision, ordinateurs, consoles de jeux, téléphones portables) à la disposition d’enfants de plus en plus jeunes. On compte plus de 10.000 films pornographiques par an à la télévision, sans compter les DVD. Comment ne pas associer cette avalanche pornographique avec l’augmentation du nombre de viols collectifs ? Lorsque la violence s’ajoute à l’exhibition, alors la dérive sociale devient manifeste et la société devrait s’interroger sur elle-même. Pourquoi permet-elle cette violence permanente sur les écrans de toutes sortes ? Certes, les « blousons noirs », les « skinhead », les marginaux ont toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est l’exploitation commerciale de cette violence par les médias. Au nom de l’argent facile, la mise en scène de la violence suscite la violence. La société a les médias qu’elle mérite et les médias ont la société qu’ils souhaitent. Entre 2002 et 2006, les actes de violence sur les personnes et sans but crapuleux (la violence pour la violence) ont augmenté de 30%. Les violences de banlieues sont la conséquence d’une société qui perd ses repères, les médias portent leur part de responsabilité. La démission parentale également.
02 août 2006
Les mains sales
Aucune cause ne justifie l’épouvante muette dans un regard d’enfant qui a peur.
La guerre, la vraie, l’ignoble, perdure au Liban avec l’assassinat de jeunes enfants innocents qui n’ont pas compris pourquoi « les grandes personnes » veulent leur faire si peur et, finalement, si mal. La fureur s’est abattue depuis quatre semaines sur un petit pays qui se trouve, pour son plus grand malheur, être l’enjeu de luttes sans pitié qui le dépassent. Chacun des protagonistes, comme d’habitude, se cache derrière ses supplétifs : l’Iran derrière les chiites partout dans le monde et donc derrière le Hezbollah (la Syrie ne compte pas dans ce conflit, même si elle essaie désespérément de jouer un rôle), les USA sont derrière Israël. Les missiles qui tombent sur les civils en Israël sont iraniens et les bombes qui tombent sur les enfants au Liban sont américaines. L’Iran trouve dans ce conflit une contre-offensive à la pression américaine pour qu’il suspende ses prétentions nucléaires et les USA poursuivent l’offensive contre les chiites qu’ils mènent depuis plusieurs années en Irak. Il s’agit, pour les uns comme pour les autres, d’asseoir leur suprématie au Moyen-Orient par pays interposés.
Et pendant ce temps, la « communauté » internationale palabre dans les palaces et manie avec dextérité une langue de bois diplomatique ridicule qui permet à chacun de mener son jeu personnel sous une apparence de consensus qui ne trompe absolument personne, et sans vouloir regarder le sang des enfants martyrs qui leur salit les mains.
La guerre, la vraie, l’ignoble, perdure au Liban avec l’assassinat de jeunes enfants innocents qui n’ont pas compris pourquoi « les grandes personnes » veulent leur faire si peur et, finalement, si mal. La fureur s’est abattue depuis quatre semaines sur un petit pays qui se trouve, pour son plus grand malheur, être l’enjeu de luttes sans pitié qui le dépassent. Chacun des protagonistes, comme d’habitude, se cache derrière ses supplétifs : l’Iran derrière les chiites partout dans le monde et donc derrière le Hezbollah (la Syrie ne compte pas dans ce conflit, même si elle essaie désespérément de jouer un rôle), les USA sont derrière Israël. Les missiles qui tombent sur les civils en Israël sont iraniens et les bombes qui tombent sur les enfants au Liban sont américaines. L’Iran trouve dans ce conflit une contre-offensive à la pression américaine pour qu’il suspende ses prétentions nucléaires et les USA poursuivent l’offensive contre les chiites qu’ils mènent depuis plusieurs années en Irak. Il s’agit, pour les uns comme pour les autres, d’asseoir leur suprématie au Moyen-Orient par pays interposés.
Et pendant ce temps, la « communauté » internationale palabre dans les palaces et manie avec dextérité une langue de bois diplomatique ridicule qui permet à chacun de mener son jeu personnel sous une apparence de consensus qui ne trompe absolument personne, et sans vouloir regarder le sang des enfants martyrs qui leur salit les mains.
31 juillet 2006
Patriotisme économique ou protectionnisme ?
Une entreprise fonctionne grâce à des équilibres fragiles qui ont, généralement, mis très longtemps à se mettre en place et à être acceptés par l’ensemble des acteurs. La résistance au changement, antienne de toute tentative de modification, n’est que l’expression d’une peur quelque peu paranoïaque des salariés, craintes qui sont en partie également inconsciemment objectives. Ce fragile équilibre explique que les actions souvent brutales des cabinets de conseil en organisation sont rarement des succès.
La problématique est identique lorsqu’une entreprise se trouve confrontée à une OPA. Peut-on accepter sans réfléchir les risques du changement ? N’est-il pas légitime de rechercher une solution qui minimise les risques évoqués ? Bien entendu, l’analyse de ces risques n’est pas la même lorsque l’OPA provient d’un capitaliste ou d’une entreprise européenne ou lorsqu’elle a son origine à l’extérieur de l’Europe. Il est possible de prendre des risques au nom de la construction européenne qui sont inacceptables lorsque le danger vient de l’extérieur. Cela revient à poser la question : peut-on abandonner totalement un pays aux lois du marché ? L’expression « lois du marché » prête d’ailleurs à sourire, car ce qui caractérise le marché est justement l’absence de règles. Peut-on laisser dire que l’Etat n’est pas légitime lorsqu’il intervient dans un projet d’OPA au prétexte qu’une telle opération ne regarde que les actionnaires ? Pourquoi l’Etat ne se préoccuperait-il pas du risque encouru par les salariés, alors que le chômage est indemnisé par le contribuable ? Souvent, l’entreprise visée par l’OPA a bénéficié d’allègements fiscaux qui, là également, ont été payés par le contribuable. Cela ne justifie-t-il pas la légitimité de l’Etat ? D’autant plus que certaines de ces OPA ne sont que des opérations financières qui s’apparentent complètement à la pratique de « la vente à la découpe » qui sévit dans l’immobilier.
Ces interventions étatiques, désignées en France sous le vocable à la mode de « patriotisme économique », existent partout sans soulever autant de protestations indignées. Comment appeler le vote, réalisé en toute urgence, par le Congrès américain, d’une loi de circonstance pour empêcher le rachat de la gestion de quatre ports américains par P&O, société de DubaÏ ?
L’Europe est ouverte à tous les vents de la mondialisation contrairement au reste du monde et c’est un mauvais procès que de reprocher à un Etat européen de se préoccuper d’un raid en provenance d’un pays extra-européen. Le libre-échange n’est acceptable que dans une perspective gagnant-gagnant pour les deux parties. C’est pourquoi, lorsque des inégalités existent dans les risques encourus, il est absolument légitime que l’Etat intervienne. C’est, d’ailleurs, la même problématique pour les pays en voie de développement à qui les pays développés, par l’intermédiaire du FMI et de ses Plans d’Ajustement Structurel (PAS), tentent d’imposer des règles de gouvernance qui ne sont absolument pas adaptées. Il est alors légitime que ces pays mettent en place des protections qui les mettent à l’abri des raids économiques des multinationales.
La problématique est identique lorsqu’une entreprise se trouve confrontée à une OPA. Peut-on accepter sans réfléchir les risques du changement ? N’est-il pas légitime de rechercher une solution qui minimise les risques évoqués ? Bien entendu, l’analyse de ces risques n’est pas la même lorsque l’OPA provient d’un capitaliste ou d’une entreprise européenne ou lorsqu’elle a son origine à l’extérieur de l’Europe. Il est possible de prendre des risques au nom de la construction européenne qui sont inacceptables lorsque le danger vient de l’extérieur. Cela revient à poser la question : peut-on abandonner totalement un pays aux lois du marché ? L’expression « lois du marché » prête d’ailleurs à sourire, car ce qui caractérise le marché est justement l’absence de règles. Peut-on laisser dire que l’Etat n’est pas légitime lorsqu’il intervient dans un projet d’OPA au prétexte qu’une telle opération ne regarde que les actionnaires ? Pourquoi l’Etat ne se préoccuperait-il pas du risque encouru par les salariés, alors que le chômage est indemnisé par le contribuable ? Souvent, l’entreprise visée par l’OPA a bénéficié d’allègements fiscaux qui, là également, ont été payés par le contribuable. Cela ne justifie-t-il pas la légitimité de l’Etat ? D’autant plus que certaines de ces OPA ne sont que des opérations financières qui s’apparentent complètement à la pratique de « la vente à la découpe » qui sévit dans l’immobilier.
Ces interventions étatiques, désignées en France sous le vocable à la mode de « patriotisme économique », existent partout sans soulever autant de protestations indignées. Comment appeler le vote, réalisé en toute urgence, par le Congrès américain, d’une loi de circonstance pour empêcher le rachat de la gestion de quatre ports américains par P&O, société de DubaÏ ?
L’Europe est ouverte à tous les vents de la mondialisation contrairement au reste du monde et c’est un mauvais procès que de reprocher à un Etat européen de se préoccuper d’un raid en provenance d’un pays extra-européen. Le libre-échange n’est acceptable que dans une perspective gagnant-gagnant pour les deux parties. C’est pourquoi, lorsque des inégalités existent dans les risques encourus, il est absolument légitime que l’Etat intervienne. C’est, d’ailleurs, la même problématique pour les pays en voie de développement à qui les pays développés, par l’intermédiaire du FMI et de ses Plans d’Ajustement Structurel (PAS), tentent d’imposer des règles de gouvernance qui ne sont absolument pas adaptées. Il est alors légitime que ces pays mettent en place des protections qui les mettent à l’abri des raids économiques des multinationales.
23 juillet 2006
Ticket chic, ticket choc
Bien entendu, ce qui suit n’engage que moi. Lorsque je réfléchis à ce que je considère comme pouvant être la meilleure confrontation présidentielle pour 2007, il me semble que ce serait la suivante :
À droite, Michel Alliot-Marie comme candidate à la présidentielle avec François Bayrou comme Premier ministre, mais sûrement pas l’inverse.
À gauche, François Hollande comme candidat à la présidentielle avec DSK comme Premier ministre, mais sûrement pas l’inverse. La Ségolèno-mania n’est qu’une illusion médiatique sans avenir pour la France. Il n’y a pas plus populiste que de construire son programme par un melting-pot des desiderata du peuple. De plus, au prétexte d’être « près des préoccupations des Français », cette manière de faire ne fait que souligner un manque cruel d’idées et de convictions personnelles. Ceci me semble rédhibitoire pour un président de la République !
Malheureusement, le concept de « ticket » n’existe pas en France.
Le pari que je peux faire sans risque est que, quel que soit le candidat officiel du Parti Socialiste, il y aura des candidatures sauvages. Le constat que je peux faire également est qu’aucune candidature n’est enthousiasmante. La classe politique, contrairement au discours construit sur le nombre exponentiel des candidatures potentielles qui serait une mesure de la richesse de cette classe politique, est bien pauvre.
À droite, Michel Alliot-Marie comme candidate à la présidentielle avec François Bayrou comme Premier ministre, mais sûrement pas l’inverse.
À gauche, François Hollande comme candidat à la présidentielle avec DSK comme Premier ministre, mais sûrement pas l’inverse. La Ségolèno-mania n’est qu’une illusion médiatique sans avenir pour la France. Il n’y a pas plus populiste que de construire son programme par un melting-pot des desiderata du peuple. De plus, au prétexte d’être « près des préoccupations des Français », cette manière de faire ne fait que souligner un manque cruel d’idées et de convictions personnelles. Ceci me semble rédhibitoire pour un président de la République !
Malheureusement, le concept de « ticket » n’existe pas en France.
Le pari que je peux faire sans risque est que, quel que soit le candidat officiel du Parti Socialiste, il y aura des candidatures sauvages. Le constat que je peux faire également est qu’aucune candidature n’est enthousiasmante. La classe politique, contrairement au discours construit sur le nombre exponentiel des candidatures potentielles qui serait une mesure de la richesse de cette classe politique, est bien pauvre.
19 juillet 2006
Minorités visibles
Les médias ont organisé, orchestré, manipulé l’agitation autour de l’arrivée d’un présentateur noir du journal télévisé de TF1. Ils ont ainsi contribué, en toute conscience, à la manœuvre publicitaire et marketing de TF1. Quand donc, dans ce pays, ne s’étonnera-t-on plus de la présence d’un journaliste noir (ou juif, ou jaune, ou homosexuel, ou …) à la télévision ! Cet étonnement, cette curiosité malsaine, sont le signe évident d’un racisme qui ne veut pas dire son nom. Lorsque la « visibilité » des minorités passera inaperçue, alors le racisme aura vécu. Nous en sommes loin. Et tant que les médias rechercheront le sensationnel autour de tels évènements, l’échéance reculera.
17 juillet 2006
Liban, Liban !!
Le G8 est réuni en grandes pompes dans le théâtral décor de Saint-Pétersbourg pour s’assurer que leurs intérêts particuliers sont bien défendus. Comment ne pas évoquer le drame libanais, pays qui, depuis quinze ans, cherche à se reconstruire après plusieurs décennies d’une guerre civile terrible. Les grands du G8 ont donc abordé le sujet … en restant dans les généralités, la langue de bois, la défense de leurs petits intérêts. Personne ne désigne l’Iran comme principal responsable de ce qui se passe, la France parle de « ceux » qui arment les terroristes sans les nommer, la Russie marchande la pression qu’elle pourrait exercer sur l’Iran à l’aune de son admission au sein de l’OMC que refuse les USA, qui eux-mêmes marchandent leur accord en contrepartie d’une pression de la Russie sur le dossier nucléaire iranien (encore !). L’Europe envoie un représentant sur place … pour faire croire qu’elle fait quelque chose. L’ONU rappelle qu’elle a édicté une résolution vieille de quinze ans qui exige le désarmement des milices du Liban et qui n’a jamais été appliquée.
Liban, Liban, pourquoi empêches-tu le monde de ronronner tranquillement ? Pourquoi inquiètes-tu ce monde de la finance avec tes enfants meurtris par les bombes ? Pourquoi empêches-tu les grands de ce monde de « cuisiner » tranquilles entre eux avec tes hommes et tes femmes qui ne savent où aller pour fuir leur peur ? La conscience est une abstraction, la morale une utopie.
Liban, Liban, pourquoi empêches-tu le monde de ronronner tranquillement ? Pourquoi inquiètes-tu ce monde de la finance avec tes enfants meurtris par les bombes ? Pourquoi empêches-tu les grands de ce monde de « cuisiner » tranquilles entre eux avec tes hommes et tes femmes qui ne savent où aller pour fuir leur peur ? La conscience est une abstraction, la morale une utopie.
14 juillet 2006
Journalistes ou stars ?
Finalement, ce qui intéresse les journalistes qui interrogent une personnalité politique, ce n’est pas tellement les réponses apportées à leurs questions mais uniquement le fait de poser les questions.
10 juillet 2006
DSK et les Services Publics
Je viens de lire le dernier livre de DSK. En dehors des encensements narcissiques récurrents et de l’obsession permanente de Sarkozy dont cet ouvrage foisonne, DSK prend la défense des Services Publics en précisant que ces activités se doivent d’être soustraites aux lois du marché et aux critères de rentabilité. Il ne dit pas un mot sur les critères d’efficacité dont il me semble que ces Services Publics ne sauraient s’absoudre. Peut-on admettre que ces activités soient inefficaces alors qu’elles sont financées par l’impôt ? Peut-on admettre que le contribuable accepte l’inefficacité d’activités dont il finance le fonctionnement ? Sûrement pas. Je suppose que DSK serait d’accord avec moi là-dessus.
Mais, dans ce cas, peut-on écarter d’un revers de main les critères financiers et les coûts comme semble le faire l’auteur de « 365 jours » ? Autrement dit, peut-on parler d’efficacité à n’importe quel coût ? Prenons l’exemple de la protection parasismique et de son coût. C’est-à-dire que, pour protéger les populations des effets d’un tremblement de terre, il faut consentir des dépenses spécifiques. Le niveau de protection est directement attaché à la magnitude maximale contre laquelle on cherche à se protéger (sans garantie d’un succès total). Le malheureux (et dangereux) principe de précaution voudrait que l’on se protège contre le niveau maximal de magnitude. Hormis le fait que l’on ne connaît pas ce maximum et compte tenu du fait que les dépenses supplémentaires augmentent exponentiellement avec le degré de protection recherché, il arrive un moment où il faut se poser la question : faut-il dépenser une somme considérable à la protection parasismique ou n’est-il pas plus judicieux de se contenter d’une protection moindre et de consacrer les sommes économisées à construire un nouvel hôpital où seront soignées les victimes du tremblement de terre (car il y en aura toujours) ? Autrement dit, il n’y a pas de sécurité à n’importe quel prix. Ce qui veut dire que l’efficacité comporte nécessairement un aspect financier. Les Services Publics ne peuvent fonctionner sans que leur soient appliqués des critères financiers : pas de Services Publics à n’importe quel coût. Il faut donc mettre en place un contrôle de gestion de ces activités qui comporte obligatoirement des ratios construits sur le nombre d’unités d’œuvre réalisées et le coût correspondant. Mais il est tout aussi évident que les syndicats sont foncièrement opposés à ce type de contrôle qui risque de mettre en évidence, malgré la doxa de la meilleure administration du monde, l’inefficacité globale de celle-ci au sein de laquelle est d’ailleurs recrutée leur clientèle. Il est curieux qu’un homme qui se présente comme un économiste éminent oublie cet aspect des choses. Mais, pour conserver les voix potentielles d’une clientèle syndicale et fonctionnaire, que ne serait-on prêt à sacrifier !
Un dernier mot encore sur le livre de DSK. Je vous propose une petite expérience. Après avoir lu « 365 jours », lisez les mémoires du Général De Gaulle. Vous verrez immédiatement la différence entre un homme d’Etat et un politique. Une différence de style, de hauteur de vue, de grandeur dans les idées. C’est toute la différence entre un dessein et une ambition.
Mais, dans ce cas, peut-on écarter d’un revers de main les critères financiers et les coûts comme semble le faire l’auteur de « 365 jours » ? Autrement dit, peut-on parler d’efficacité à n’importe quel coût ? Prenons l’exemple de la protection parasismique et de son coût. C’est-à-dire que, pour protéger les populations des effets d’un tremblement de terre, il faut consentir des dépenses spécifiques. Le niveau de protection est directement attaché à la magnitude maximale contre laquelle on cherche à se protéger (sans garantie d’un succès total). Le malheureux (et dangereux) principe de précaution voudrait que l’on se protège contre le niveau maximal de magnitude. Hormis le fait que l’on ne connaît pas ce maximum et compte tenu du fait que les dépenses supplémentaires augmentent exponentiellement avec le degré de protection recherché, il arrive un moment où il faut se poser la question : faut-il dépenser une somme considérable à la protection parasismique ou n’est-il pas plus judicieux de se contenter d’une protection moindre et de consacrer les sommes économisées à construire un nouvel hôpital où seront soignées les victimes du tremblement de terre (car il y en aura toujours) ? Autrement dit, il n’y a pas de sécurité à n’importe quel prix. Ce qui veut dire que l’efficacité comporte nécessairement un aspect financier. Les Services Publics ne peuvent fonctionner sans que leur soient appliqués des critères financiers : pas de Services Publics à n’importe quel coût. Il faut donc mettre en place un contrôle de gestion de ces activités qui comporte obligatoirement des ratios construits sur le nombre d’unités d’œuvre réalisées et le coût correspondant. Mais il est tout aussi évident que les syndicats sont foncièrement opposés à ce type de contrôle qui risque de mettre en évidence, malgré la doxa de la meilleure administration du monde, l’inefficacité globale de celle-ci au sein de laquelle est d’ailleurs recrutée leur clientèle. Il est curieux qu’un homme qui se présente comme un économiste éminent oublie cet aspect des choses. Mais, pour conserver les voix potentielles d’une clientèle syndicale et fonctionnaire, que ne serait-on prêt à sacrifier !
Un dernier mot encore sur le livre de DSK. Je vous propose une petite expérience. Après avoir lu « 365 jours », lisez les mémoires du Général De Gaulle. Vous verrez immédiatement la différence entre un homme d’Etat et un politique. Une différence de style, de hauteur de vue, de grandeur dans les idées. C’est toute la différence entre un dessein et une ambition.
19 juin 2006
Presse en danger
France-Soir, Libération, l’Humanité, trois titres prestigieux et historiques qui se battent avec de très grandes difficultés financières et sont menacés de disparition. À quand le temps où d’autres journaux hebdomadaires seront menacés à leur tour ? À quand le temps où il n’y aura plus de presse quotidienne classique ? Cette situation coïncide avec l’apparition de la presse gratuite et des publications sur Internet. Le lecteur français se désintéresse de ce qui fait la différence entre la vraie presse et la presse fast-food (à consommer rapidement). Il y a pourtant la même différence entre un article de Libération et un résumé de journal gratuit qu’entre un sandwich MacDonald et un repas chez Lasserre. Consommer rapidement, sans effort de réflexion et de compréhension, voilà le lecteur du vingt-et-unième siècle. Le titre est suffisant, l’analyse est devenue superfétatoire. L’attrait pour le superficiel est une caractéristique de la civilisation d’aujourd’hui ? Le succès des émissions « trash » de la télévision en est une preuve. L’édition d’un nombre ahurissant de livres bibliographiques sans intérêt concernant tel acteur, tel homme politique, tel présentateur de télévision, relève du même goût du superficiel et du futile. Qui peut citer aujourd’hui le nom d’un philosophe contemporain ? Qui connaît (et a lu) les philosophes du milieu du siècle précédent ? La presse se meurt avec la culture.
Pour sauver le cinéma lors du développement de la télévision, il a été demandé à cette dernière de financer une part de la création cinématographique. Pourquoi ne pas exiger de la presse gratuite de participer au financement de la presse quotidienne de qualité ?
Pour sauver le cinéma lors du développement de la télévision, il a été demandé à cette dernière de financer une part de la création cinématographique. Pourquoi ne pas exiger de la presse gratuite de participer au financement de la presse quotidienne de qualité ?
17 juin 2006
Il est mort le poète
Raymond Devos est mort. Toute sa vie, il a su mettre en pratique ce conseil de Cervantes :
« Garde dans ta main la main de l’enfant que tu as été ».
« Garde dans ta main la main de l’enfant que tu as été ».
L’Europe est moribonde
Les chefs d’Etat européens ont pris une courageuse décision : ne rien faire pour relancer la dynamique d’intégration pendant au moins deux ans. L’Europe s’endort pendant que le monde se métamorphose de plus en plus vite et de plus en plus profondément. Les pays émergents se transforment en véritables puissances économiques, les problèmes planétaires se multiplient et s’aggravent (énergie, sécurité, environnement, matières premières), le terrorisme étale ses tentacules sur la planète, les pays européens dits développés (pour combien de temps encore ?) décrochent dans la plupart des domaines. Mais « Courage, fuyons, tel est le mot d’ordre européen ; circulez, il n’y a rien à voir ». Au nom de quoi, de quelles peurs, de quels petits calculs égoïstes et nationaux, cette décision a-t-elle été prise ? Cet énorme recul, dont le rejet du projet de Constitution européenne par la France est la cause principale, se concrétise par cette décision qui en est la logique conséquence. Le refus de la Constitution oblige à fonctionner avec les règles du catastrophique Traité de Nice dont il était aisé de prévoir les suites. Par exemple, l’unanimité requise dans les décisions conduit immanquablement à la paralysie lorsque cette unanimité est à trouver parmi 25 membres (bientôt 27) qui ne partagent pas la même vision de l’Europe et dont la plupart sont davantage préoccupés d’intérêts nationaux que du bien commun. Compte tenu de l’évidence de cette constatation, on peut dire que les champions du « non » devaient en être conscients ; ou alors leur inconscience relève d’une grave pathologie. Ils savaient donc où nous mènerait le refus français. Ils portent donc, et eux seuls, la responsabilité du blocage actuel. Essentiellement devant les générations futures. Mais je suppose que cette responsabilité ne les effraie pas : après moi le déluge ! Leurs petits calculs politiciens et leur ambition personnelle ne s’attardent pas à de tels détails. Au prétexte de vouloir une Europe sociale, ils préfèrent conserver une Europe qui n’est qu’un marché libéral, ce qui est le comble de la contradiction.
Le vingt-et-unième siècle s’engage sous le signe de la médiocrité. D’ailleurs, la France n’est plus un acteur majeur du cénacle européen. Les « nonistes » lui ont fait perdre son importance et l’ont reléguée au rang de puissance secondaire. Merci, messieurs !
Il faut souligner que les causes de cette situation sont nombreuses. La technocratie qui a présidé au destin de l’Europe porte une lourde part de responsabilité dans le doute et la désaffection des peuples qui ont été tenus à l’écart de la construction européenne. Comment demander l’adhésion de ceux que l’on ignore tout le temps ? Le déficit démocratique est si grand qu’il ne faut pas s’étonner que les peuples se sentent agressés par les décisions des responsables européens. Croit-on vraiment que ces mêmes peuples se sentent démocratiquement et efficacement représentés par le Parlement Européen ? Il n’est que de constater l’ampleur de l’abstention lors de son élection. De même, cette fuite en avant dans l’adhésion de nouveaux pays avant que ne soient fixées les règles de fonctionnement, avant que ne soit précisée la vision partagée de l’Europe de demain, sans que soient consultés les européens, tout ceci ne peut qu’aboutir à la méfiance, voire à la défiance de ceux-ci. Lorsque l’on donne la priorité à la dérégulation de la concurrence avant de construire un projet politique, faut-il s’étonner des mouvements d’humeur de ceux qui se sentent menacés ?
Le vingt-et-unième siècle s’engage sous le signe de la médiocrité. D’ailleurs, la France n’est plus un acteur majeur du cénacle européen. Les « nonistes » lui ont fait perdre son importance et l’ont reléguée au rang de puissance secondaire. Merci, messieurs !
Il faut souligner que les causes de cette situation sont nombreuses. La technocratie qui a présidé au destin de l’Europe porte une lourde part de responsabilité dans le doute et la désaffection des peuples qui ont été tenus à l’écart de la construction européenne. Comment demander l’adhésion de ceux que l’on ignore tout le temps ? Le déficit démocratique est si grand qu’il ne faut pas s’étonner que les peuples se sentent agressés par les décisions des responsables européens. Croit-on vraiment que ces mêmes peuples se sentent démocratiquement et efficacement représentés par le Parlement Européen ? Il n’est que de constater l’ampleur de l’abstention lors de son élection. De même, cette fuite en avant dans l’adhésion de nouveaux pays avant que ne soient fixées les règles de fonctionnement, avant que ne soit précisée la vision partagée de l’Europe de demain, sans que soient consultés les européens, tout ceci ne peut qu’aboutir à la méfiance, voire à la défiance de ceux-ci. Lorsque l’on donne la priorité à la dérégulation de la concurrence avant de construire un projet politique, faut-il s’étonner des mouvements d’humeur de ceux qui se sentent menacés ?
12 juin 2006
À la manière de …
Le scorpion et la grenouille
Un scorpion, habité de morbides pensées,
De fort mauvaise humeur
Et prêt à tout dépenser
Sortit de son repaire en quête du bonheur.
Allant de-ci de-là, sa promenade
Fut arrêtée par le cours d'un ruisseau.
Or, le cœur battant la chamade,
Il n'osait se jeter à l'eau.
La vie, se dit-il,
Est bien difficile.
Elle ne vaut point d'être vécue
Si, à chaque moment, on se trouve déçu.
Sur le point qu'il était de retourner bredouille
Ne voulant endurer les angoisses d'un bain,
C'est alors que, dans l'herbe, il vit une grenouille
Faisant des moucherons véritable festin.
Mon amie, lui dit-il, à travers cette eau vive,
Pourriez-vous me porter jusqu'à l'autre rive ?
Du tout, je ne saurais
Répondit la reinette.
Qui me garantirait
Qu'étant votre estafette
Après être monté sur mon échine
Vous n'y planteriez point votre mortelle épine ?
Me prenez-vous pour un fou ?
Bougonna le scorpion.
Si, de mon dard, je vous piquais
Sitôt vous couleriez
Et, sur votre dos accroché
Du même temps, je me noierais.
Convaincue par cet argument
La grenouille accepta d'accomplir le transport.
Mais au milieu du gué, bien évidemment,
Repris par ses idées de mort,
Le scorpion piqua la grenouille.
Sans avoir le temps de dire "ouille",
Par le fond, elle coula aussitôt
Entraînant le scorpion dans les flots.
À croire que chacun
Avec raison se comportera,
Les plus grands risques
On encourra.
Un scorpion, habité de morbides pensées,
De fort mauvaise humeur
Et prêt à tout dépenser
Sortit de son repaire en quête du bonheur.
Allant de-ci de-là, sa promenade
Fut arrêtée par le cours d'un ruisseau.
Or, le cœur battant la chamade,
Il n'osait se jeter à l'eau.
La vie, se dit-il,
Est bien difficile.
Elle ne vaut point d'être vécue
Si, à chaque moment, on se trouve déçu.
Sur le point qu'il était de retourner bredouille
Ne voulant endurer les angoisses d'un bain,
C'est alors que, dans l'herbe, il vit une grenouille
Faisant des moucherons véritable festin.
Mon amie, lui dit-il, à travers cette eau vive,
Pourriez-vous me porter jusqu'à l'autre rive ?
Du tout, je ne saurais
Répondit la reinette.
Qui me garantirait
Qu'étant votre estafette
Après être monté sur mon échine
Vous n'y planteriez point votre mortelle épine ?
Me prenez-vous pour un fou ?
Bougonna le scorpion.
Si, de mon dard, je vous piquais
Sitôt vous couleriez
Et, sur votre dos accroché
Du même temps, je me noierais.
Convaincue par cet argument
La grenouille accepta d'accomplir le transport.
Mais au milieu du gué, bien évidemment,
Repris par ses idées de mort,
Le scorpion piqua la grenouille.
Sans avoir le temps de dire "ouille",
Par le fond, elle coula aussitôt
Entraînant le scorpion dans les flots.
À croire que chacun
Avec raison se comportera,
Les plus grands risques
On encourra.
06 juin 2006
Science fiction ?
En 2004, 15 pays étaient atteints par le virus de la grippe aviaire. Ils étaient 48 en 2006 et 72 en 2008. Mais, surtout, en 2006 il s’est produit un fait nouveau en Extrême-Orient : pour avoir veiller un membre de leur famille atteint par le virus, toute la famille est décédée, ce qui a été le premier signe d’une mutation du virus permettant la contamination d’homme à homme. Puis le phénomène s’est très vite accéléré et l’on compta rapidement des milliers de morts dans le Sud-Est asiatique. Ce fut le début de la pandémie. Parallèlement, la CIA fit une communication au Congrès des Etats-Unis pour signaler le risque avéré de voir le terrorisme international fabriquer des armes virales à partir du H5N2, mutant du H5N1. L’Université de Boston avait publié une étude prospective qui montrait que le risque de famine était avéré, mais personne ne voulut prendre cette étude au sérieux. Deux phénomènes se produirent alors simultanément : d’une part, la pandémie se développa de façon catastrophique dans les pays pauvres dénués de moyens de traitement préventif, d’autre part des attaques terroristes utilisant des armes à contamination virale se multiplièrent dans les pays occidentaux, premières cibles du terrorisme international. La peur accentua de façon considérable l’immigration sauvage des pays sous-développés vers les pays occidentaux, les immigrants croyant pouvoir accéder ainsi aux thérapeutiques antigrippales. Cette immigration, s’ajoutant aux effets de la pandémie et du terrorisme, créa une peur panique en occident, source de comportements irraisonnés conduisant d’abord chaque pays à la fermeture totale de ses frontières. Ceci eut pour conséquence une désorganisation complète de l’économie puis à la dislocation sociale. Les unités de production s’enfermèrent pour se protéger non seulement des actions terroristes de plus en plus nombreuses du fait de la désorganisation des moyens anti-terroristes, mais aussi de la contagion possible par des éléments extérieurs afin d’essayer de limiter le nombre de décès dans leur personnel. La production se mit à chuter drastiquement, la logistique de transport fit faillite et la faim fit son apparition dans les pays occidentaux qui se croyaient pour toujours à l’abri de ce fléau du Moyen Age. Les actions anti-OGM qui s’étaient généralisées depuis plusieurs années dans les pays développés avaient retardé dramatiquement la recherche génétique qui manqua ainsi de moyens pour mettre au point la fabrication d’un vaccin antiviral. Les décès dus au virus et la faim, les meurtres et les émeutes se multiplièrent. Le nombre de morts atteignit plusieurs centaines de millions sur la planète. Aucun pays ne fut épargné. Ce fut la fin de la prédominance de l’occident sur le monde.
03 juin 2006
Un projet pour rien
La dernière intervention de S.Royal sur la sécurité tranche singulièrement avec l’angélisme ou le calcul politicien des « éléphants » du PS. Il est pourtant singulièrement évident que les premières victimes des violences de banlieue sont les habitants de ces quartiers !Et il est tout aussi évident que la politique du logement « ghetto » menée depuis plusieurs décennies a concentré dans ces banlieues une population modeste, à l’écoute des propositions de gauche. Le discours de S.Royal est donc parfaitement ciblé sur un électorat qui se sent abandonné depuis plusieurs années par les socialistes. L’indignation (feinte) des autres candidats socialistes à la candidature n’est que la marque d’un dépit de n’avoir pas su accaparer cet argumentaire pour leur propre compte. À quel titre Monsieur L. Fabius se permet-il de dire que les socialistes ne partagent pas les valeurs de la candidate ? Ses propres valeurs sont-elles inattaquables ? S’offusquer de l’utilisation du mot militaire (car il ne s’agit que de cela) relève de cet angélisme d’apparence qui ne trompe plus personne. Bravo, Madame. C’est un joli coup politique… mais ce n’est qu’un coup politique. Nous vous attendons toujours sur un vrai discours de future présidente. Le projet socialiste ne peut, en aucun cas, être une réponse à cette attente. Ce projet n’est pas un projet présidentiel, mais un projet de gouvernement ce qui n’est absolument pas la même chose. Reprocher par avance à S.Royal de tenir un discours qui ne se retrouve pas dans le projet des socialistes montre que ceux-ci n’ont pas compris ce qu’est un projet présidentiel pour la France. Il est à parier sans risque que ce projet ne sera qu’une liste des courses, c’est-à-dire un catalogue de mesures qui relèvent de la responsabilité d’un gouvernement mais qui ne diront rien sur « l’idée de la France » que se font les candidats.
30 mai 2006
La duperie de l’Europe sociale
Être de droite ou de gauche est une palinodie lorsqu’on est dans la pauvreté. Il ne saurait y avoir de social si l’on ne se préoccupe d’abord de l’économie. Répartir équitablement les revenus n’a aucun sens lorsqu’il n’y a rien à redistribuer. Les tenants du non au projet constitutionnel européen justifient leur choix en condamnant la tendance libérale du traité au détriment des aspects sociaux. Et, dans leur discours actuel, ces mêmes « nonistes » prônent la relance de la dynamique européenne, dont il faut bien dire qu’elle est moribonde, par la construction d’une Europe sociale débarrassée de toute tendance libérale, faute d’avoir le courage de parler de protectionnisme. Il y a, dans ce discours, un contresens majeur. En effet, pour « faire » du social, il faut d’abord trouver les moyens de relancer l’économie européenne qui sombre globalement sous le poids de ses déficits et de son chômage. Pour indemniser les chômeurs, encore faut-il que l’économie engendre des richesses susceptibles d’être redistribuées. Or, sur ce sujet, les thuriféraires et illusionnistes du non restent étrangement silencieux. La première obligation d’une construction économique européenne est que l’Europe fonctionne sans contrainte économique interne, sans barrière entre les pays s’appliquant aux activités productrices de richesses. Imagine-t-on que la France puisse fonctionner avec des octrois entre ses régions ? Peut-on imaginer la France sans la liberté de circulation des personnes, des services, des industries sur son territoire ? Cette libre circulation entre les régions n’est rien d’autre qu’un libre-échange à la dimension nationale ! Le projet de Constitution Européenne ne prévoyait rien d’autre entre les pays européens. La liberté de circulation n’a rien à voir avoir le libéralisme tel que le décrivent les « nonistes » si ce n’est la notion de liberté. Certes, la liberté n’est pas sans contrainte et la libre circulation intra-européenne doit s’accompagner de règles qui permettent, à la fois, d’avancer vers la construction de principes communs à tous tout en évitant les distorsions criantes entre les pays (ce qui, normalement, aurait dû conduire à davantage de précautions dans l’admission des nouveaux entrants pour ne pas créer des difficultés énormes dans l’harmonisation sociale et fiscale). Mais, pour cela, encore faut-il partir d’un cadre général commun. C’est ce que proposait le projet de Constitution. Dans ce traité, des améliorations sociales étaient apportées, notamment dans ses sections de la partie et les sections 1 et 2 du chapitre 3 de la partie 3, qui n’existent pas dans le traité de Nice, celui-ci restant en vigueur du fait du rejet du projet de traité. Aujourd’hui, l’Europe est maltraitée par des conflits minables et égoïstes entre des intérêts purement nationaux au détriment de l’intérêt général. C’est là le plan B des « nonistes » ! L’Europe est en panne pour une décennie. Ne soyez pas dupes du discours que ne manqueront pas de tenir les candidats « nonistes » à la fonction présidentielle, qui tenteront de vous faire croire qu’ils seront capables de relancer la dynamique européenne. Ils ont affaibli pour longtemps la place de la France en Europe et celle de l’Europe dans le Monde. Et leur discours tentant de « faire porter le chapeau » à un chef d’Etat qui n’aurait pas compris le message du 29 Mai 2005 n’est que l’expression de leur mauvaise conscience devant le fiasco dont ils sont responsables. Ceux qui se sont reconstruit une visibilité politique pour avoir une perspective présidentielle au détriment de l’Europe portent une responsabilité écrasante devant les générations à venir. Espérons que ces générations sauront les juger.
29 mai 2006
Noir Anniversaire
Il y a juste un an, le non au référendum sur le projet de traité constitutionnel de l’Europe l’a emporté en France ainsi qu’aux Pays-Bas. C’est un devoir de mémoire que de ne pas oublier les noms de ceux qui ont œuvré pour faire gagner ce sinistre non : A. Laguiller,
O. Besancenot, M.G. Buffet, R. Hue, J.P. Chevènement, L.Fabius, M.Vauzelle, X.Emmanuelli, J.L. Mélenchon, M.F. Garaud, C.Pasqua, P.de Villiers, J.M Le Pen, entre autres …Beau travail , messieurs.
Ils font semblant d’oublier qu’ils nous avaient promis une formidable relance du débat sur l’avenir radieux d’une Europe de rêve, un magnifique plan B ! M.G. Buffet se félicitait d’avance de la qualité des débats que le non français allait initier à travers toute l’Europe !
L. Fabius, pour redevenir visible au sein de son parti et aux yeux des Français, nous promettait un plan B « social » ! R. Hue, conforme aux réflexes archaïques du parti communiste, portait son non en bandouillère. X. Emanueli prévoyait la mort de l’économie de marché sans savoir par quoi la remplacer… Je n’ai pas gardé en mémoire les arguments des extrémistes de droite comme de gauche. Je ne m’encombre pas de souvenirs inutiles !
Où en sommes nous, un an après ? L’Europe ne fonctionne pas, elle n’a plus de projets autres que bureaucratiques. Le chômage grimpe à peu près partout, l’économie est globalement atone. Et l’influence française est pratiquement négligeable. Beau travail, messieurs !! Pendant ce temps, des géants économiques prennent leur essor : la Chine, l’Inde, la Thaïlande, le Brésil, l’Indonésie, entre autres. Et nous manquons cruellement de moyens et de projets européens pour nous défendre et pour répondre à ces défis. Rien n’est plus possible à l’échelle d’une nation isolée en face de ces géants. C’est pourquoi nous continuons irrémédiablement à nous appauvrir. Il ne faut pas être un grand devin pour prévoir des difficultés grandissantes pour une France recroquevillée sur elle-même, empêtrée dans ses craintes et ses fausses croyances.
À l’opposé de ce qui se passe aujourd’hui, il faudrait plus d’Europe, plus d’intégration, plus de cohérence, plus de projets communs, plus d’investissements à l’échelle européenne. Et le temps qui passe joue contre l’avenir des générations qui nous suivent. Beau travail, messieurs !!
O. Besancenot, M.G. Buffet, R. Hue, J.P. Chevènement, L.Fabius, M.Vauzelle, X.Emmanuelli, J.L. Mélenchon, M.F. Garaud, C.Pasqua, P.de Villiers, J.M Le Pen, entre autres …Beau travail , messieurs.
Ils font semblant d’oublier qu’ils nous avaient promis une formidable relance du débat sur l’avenir radieux d’une Europe de rêve, un magnifique plan B ! M.G. Buffet se félicitait d’avance de la qualité des débats que le non français allait initier à travers toute l’Europe !
L. Fabius, pour redevenir visible au sein de son parti et aux yeux des Français, nous promettait un plan B « social » ! R. Hue, conforme aux réflexes archaïques du parti communiste, portait son non en bandouillère. X. Emanueli prévoyait la mort de l’économie de marché sans savoir par quoi la remplacer… Je n’ai pas gardé en mémoire les arguments des extrémistes de droite comme de gauche. Je ne m’encombre pas de souvenirs inutiles !
Où en sommes nous, un an après ? L’Europe ne fonctionne pas, elle n’a plus de projets autres que bureaucratiques. Le chômage grimpe à peu près partout, l’économie est globalement atone. Et l’influence française est pratiquement négligeable. Beau travail, messieurs !! Pendant ce temps, des géants économiques prennent leur essor : la Chine, l’Inde, la Thaïlande, le Brésil, l’Indonésie, entre autres. Et nous manquons cruellement de moyens et de projets européens pour nous défendre et pour répondre à ces défis. Rien n’est plus possible à l’échelle d’une nation isolée en face de ces géants. C’est pourquoi nous continuons irrémédiablement à nous appauvrir. Il ne faut pas être un grand devin pour prévoir des difficultés grandissantes pour une France recroquevillée sur elle-même, empêtrée dans ses craintes et ses fausses croyances.
À l’opposé de ce qui se passe aujourd’hui, il faudrait plus d’Europe, plus d’intégration, plus de cohérence, plus de projets communs, plus d’investissements à l’échelle européenne. Et le temps qui passe joue contre l’avenir des générations qui nous suivent. Beau travail, messieurs !!
22 mai 2006
Marketing et publicité (ou cynisme et hypocrisie)
Le marketing est aux actions commerciales ce que la stratégie est aux opérations militaires, et à la tactique de mise en œuvre correspond la publicité.
La stratégie consiste à définir les objectifs. De la même façon, le marketing identifie les cibles que l’on appelle pudiquement les segments de marché, c’est-à-dire les catégories d’acheteurs potentiels. Il définit ces catégories par leurs caractéristiques socio-économiques de même que la stratégie militaire définit ses objectifs par leurs caractéristiques (importance, capacités offensive et défensive). L’arme principale du marketing est le cynisme. Comment appeler autrement la volonté actuelle de cibler l’inquiétude des mères de famille devant le problème de l’obésité (que des actions commerciales autres favorisent par ailleurs !) en décidant de mettre sur le marché des produits censés combattre le surpoids, le cholestérol, les difficultés digestives et cardiovasculaires ? Comment appeler autrement cette stratégie « médica-menteuse » (sic) consistant à proposer des produits aux vertus soi-disant médicales ? Marketing et cynisme sont de parfaits synonymes.
La publicité, quant à elle, relève de la tactique, qui consiste à définir précisément les moyens d’arriver à ses fins, et ses armes principales sont l’hypocrisie et l’overdose. Elle met systématiquement en scène un monde merveilleux où les enfants sont en bonne santé, plus intelligents que leurs parents, où les femmes (et les hommes) tiennent des discours de demeurées mais joyeux, où la doxa environnementale est traduite en termes faussement scientifiques (exemples : les biscottes qui contiennent 97% de blé !! On se demande avec quoi d’autre on pourrait fabriquer des biscottes ! les rides sont réduites de 36 % !! 36% de quoi, on ne sait pas, de même qu’on ne voit pas très bien comment faire la mesure !). La flatterie, l’approximation calculée, le populisme, le matraquage sont autant d’armes tactiques utilisées par la publicité. Personne n’est dupe, dit-on. Ce n’est pas vrai. Sinon les budgets publicitaires n’atteindraient pas les vertigineux sommets actuels. Au cours d’une petite promenade de 15 minutes, j’ai compté 75 panneaux publicitaires (sans compter les enseignes de magasins), ce qui représente une belle moyenne de 300 panneaux publicitaires à l’heure ! Bien sûr, je n’ai fait que les voir, je ne les ai pas regardés. Après avoir subi cette avalaison de publicité graphique, il me reste encore à supporter la publicité à la radio, à la télévision, dans les journaux, sur les emballages de tout ce que j’achète. Il n’y a plus aucun espace qui ne soit « squattérisé » par la publicité : les murs de nos villes et ceux du métro, les voitures de la RATP avec l’apparition d’écrans miniatures numériques passant en boucle des vidéo publicitaires, les flancs des autobus, les panneaux ad hoc, les produits, les journaux et les magazines, les prospectus, les équipements sportifs, les vêtements, les fournitures scolaires, etc …Finalement, la publicité cherche à transformer un légitime désir d’achat en trouble obsessionnel compulsif. Nous vivons dans un monde de l’artificiel.
La stratégie consiste à définir les objectifs. De la même façon, le marketing identifie les cibles que l’on appelle pudiquement les segments de marché, c’est-à-dire les catégories d’acheteurs potentiels. Il définit ces catégories par leurs caractéristiques socio-économiques de même que la stratégie militaire définit ses objectifs par leurs caractéristiques (importance, capacités offensive et défensive). L’arme principale du marketing est le cynisme. Comment appeler autrement la volonté actuelle de cibler l’inquiétude des mères de famille devant le problème de l’obésité (que des actions commerciales autres favorisent par ailleurs !) en décidant de mettre sur le marché des produits censés combattre le surpoids, le cholestérol, les difficultés digestives et cardiovasculaires ? Comment appeler autrement cette stratégie « médica-menteuse » (sic) consistant à proposer des produits aux vertus soi-disant médicales ? Marketing et cynisme sont de parfaits synonymes.
La publicité, quant à elle, relève de la tactique, qui consiste à définir précisément les moyens d’arriver à ses fins, et ses armes principales sont l’hypocrisie et l’overdose. Elle met systématiquement en scène un monde merveilleux où les enfants sont en bonne santé, plus intelligents que leurs parents, où les femmes (et les hommes) tiennent des discours de demeurées mais joyeux, où la doxa environnementale est traduite en termes faussement scientifiques (exemples : les biscottes qui contiennent 97% de blé !! On se demande avec quoi d’autre on pourrait fabriquer des biscottes ! les rides sont réduites de 36 % !! 36% de quoi, on ne sait pas, de même qu’on ne voit pas très bien comment faire la mesure !). La flatterie, l’approximation calculée, le populisme, le matraquage sont autant d’armes tactiques utilisées par la publicité. Personne n’est dupe, dit-on. Ce n’est pas vrai. Sinon les budgets publicitaires n’atteindraient pas les vertigineux sommets actuels. Au cours d’une petite promenade de 15 minutes, j’ai compté 75 panneaux publicitaires (sans compter les enseignes de magasins), ce qui représente une belle moyenne de 300 panneaux publicitaires à l’heure ! Bien sûr, je n’ai fait que les voir, je ne les ai pas regardés. Après avoir subi cette avalaison de publicité graphique, il me reste encore à supporter la publicité à la radio, à la télévision, dans les journaux, sur les emballages de tout ce que j’achète. Il n’y a plus aucun espace qui ne soit « squattérisé » par la publicité : les murs de nos villes et ceux du métro, les voitures de la RATP avec l’apparition d’écrans miniatures numériques passant en boucle des vidéo publicitaires, les flancs des autobus, les panneaux ad hoc, les produits, les journaux et les magazines, les prospectus, les équipements sportifs, les vêtements, les fournitures scolaires, etc …Finalement, la publicité cherche à transformer un légitime désir d’achat en trouble obsessionnel compulsif. Nous vivons dans un monde de l’artificiel.
16 mai 2006
Peut-on encore s’appeler communiste ?
Peut-on concevoir un ministre de l’intérieur allemand qui créerait un service de police qu’il nommerait Gestapo ? Sûrement pas. Il est facile d’imaginer l’indignation populaire devant l’utilisation d’un tel nom. Indignation légitime au nom des atrocités perpétrées par l’organisation nazie qui se nommait ainsi. Les atrocités du régime nazi interdisent aujourd’hui d’utiliser tout signe et tout sigle rappelant ce régime. Porter la croix gammée est un délit. Et ce n’est que justice et morale.
Mais il a existé un autre régime ayant perpétré des atrocités au moins aussi monstrueuses. Un régime qui a utilisé des camps de concentration qui étaient aussi des camps d’extermination où sont morts des millions de prisonniers politiques et autres. Un régime qui a utilisé en esclavage ses propres prisonniers politiques, des religieux, ses intellectuels contestataires pour extraire et traiter, sans aucune protection et dans des conditions inimaginables de cruauté, l’uranium dont l’Etat avait besoin pour construire sa bombe atomique ; des camps où des milliers d’hommes sont morts et où des milliers de survivants sont morts des suites de l’irradiation. Un régime qui a envoyé à la mort plusieurs dizaines d’hommes pour tenter d’arrêter l’implosion du réacteur de Tchernobyl et qui sont morts dans la plus grande dissimulation et le plus grand mensonge d’Etat. Un régime qui détruit un océan entier (la mer de Barents) en y déversant sans aucun scrupule tous ses déchets radioactifs, polluant la planète de manière considérable et définitive. Ce régime est le Communisme Soviétique… c’est-à-dire le Communisme avec une majuscule. Dans ces conditions, comment peut-on admettre qu’un parti politique français, qui a adopté historiquement cette nomination par admiration pour celui qu’il appelait « le Grand Frère », puisse encore aujourd’hui avoir le droit de porter un tel nom ? Par quelle tortueuse justification ses membres peuvent-ils expliquer cette dénomination ? Si le communisme d’aujourd’hui en France n’a plus rien à voir avec ce Communisme épouvantable, alors pourquoi persister à garder ce nom ? Les ex-communistes italiens l’ont abandonné et ils ont eu raison.
Mais il a existé un autre régime ayant perpétré des atrocités au moins aussi monstrueuses. Un régime qui a utilisé des camps de concentration qui étaient aussi des camps d’extermination où sont morts des millions de prisonniers politiques et autres. Un régime qui a utilisé en esclavage ses propres prisonniers politiques, des religieux, ses intellectuels contestataires pour extraire et traiter, sans aucune protection et dans des conditions inimaginables de cruauté, l’uranium dont l’Etat avait besoin pour construire sa bombe atomique ; des camps où des milliers d’hommes sont morts et où des milliers de survivants sont morts des suites de l’irradiation. Un régime qui a envoyé à la mort plusieurs dizaines d’hommes pour tenter d’arrêter l’implosion du réacteur de Tchernobyl et qui sont morts dans la plus grande dissimulation et le plus grand mensonge d’Etat. Un régime qui détruit un océan entier (la mer de Barents) en y déversant sans aucun scrupule tous ses déchets radioactifs, polluant la planète de manière considérable et définitive. Ce régime est le Communisme Soviétique… c’est-à-dire le Communisme avec une majuscule. Dans ces conditions, comment peut-on admettre qu’un parti politique français, qui a adopté historiquement cette nomination par admiration pour celui qu’il appelait « le Grand Frère », puisse encore aujourd’hui avoir le droit de porter un tel nom ? Par quelle tortueuse justification ses membres peuvent-ils expliquer cette dénomination ? Si le communisme d’aujourd’hui en France n’a plus rien à voir avec ce Communisme épouvantable, alors pourquoi persister à garder ce nom ? Les ex-communistes italiens l’ont abandonné et ils ont eu raison.
12 mai 2006
La formation tout au long de la vie
Qui peut prétendre aujourd’hui que les connaissances acquises à un moment de la vie seront suffisantes pour le reste du parcours ? Qui peut prétendre qu’il n’aura pas besoin d’apprendre ou de réapprendre au cours de son existence pour pouvoir garder sa place au sein de la société ? Qui peut prétendre que le savoir possédé ne deviendra pas un jour obsolète et sans utilité ? Qui peut prétendre que ses connaissances seront suffisantes pour le restant de sa vie professionnelle ? Qui peut croire qu’il n’aura pas à changer de métier au cours de sa vie ?
Personne, bien sûr. Le « progrès » est une caractéristique de la société des hommes. J’entends par progrès cette curiosité insatiable de l’homme à chercher à comprendre le monde et les lois de la nature. Cette quête permanente a des répercussions sur la vie des hommes. Et c’est peut-être là que le mot « progrès » n’est pas adapté, en tout cas pas pour tous. Car les répercussions dont je parle ne sont pas positives pour tout le monde, c’est une évidence. Mais, dans une société qui se donne des règles humanistes, il appartient à la politique de gérer ces répercussions pour que l’équité (et non l’égalité) soit sauvegardée. Et l’équité impose, condition nécessaire mais non suffisante, que les hommes soient toujours en possession des connaissances indispensables pour pouvoir jouer le jeu de la vie dans des conditions acceptables. L’organisation de la société doit prendre en compte cette nécessité.
L’homme qui travaille est soit salarié soit indépendant. L’employeur devrait être pleinement responsable de la mise à niveau permanente des connaissances de ses salariés. L’objectif de cette mise à niveau est de préserver l’employabilité du salarié, c’est-à-dire de mettre en adéquation les compétences avec les exigences du monde du travail. Deux grands types de mise à niveau se distinguent : les compétences nécessaires à l’employeur qui voit son métier évoluer dans un environnement changeant, les compétences souhaitées par le salarié qui devra changer d’employeur, donc de métier. Le premier type de mise à niveau est de la responsabilité pleine et entière de l’employeur qui doit la concevoir, l’organiser, la mettre en œuvre, la maintenir. L’employeur doit fixer des objectifs de formation qui se déclinent à tous les niveaux hiérarchiques afin de motiver tous les managers à la formation de leurs collaborateurs. Il n’est alors plus nécessaire de séparer (ce qui se fait encore partout) le temps passé par le salarié en formation du temps opérationnel ; il suffit de s’assurer que les objectifs sont atteints dans les deux domaines. Un objectif de formation non atteint devrait entraîner, non seulement une pénalité pour le salarié, mais également une sanction pour le manager.
L’égoïsme naturel de toute organisation humaine fait que le second type de mise à niveau ne peut relever de la responsabilité unique de l’employeur. Il faut donc : 1°) qu’il soit organisé par les pouvoirs publics. 2°) qu’une partie du temps du salarié puisse être consacré au suivi de cette mise à niveau. C’est le seul temps de formation qui doit relever d’une contrainte réglementaire. La responsabilité du salarié est de savoir choisir la formation qui lui convient (à condition qu’il soit informé). La responsabilité des Pouvoirs Publics est de veiller à ce qu’il existe des propositions de formation crédibles et sérieuses tant dans leur contenu que dans les moyens mis en œuvre.
Le travailleur indépendant doit prendre en charge lui-même ces deux types de mise à niveau. Il doit constamment maintenir ses connaissances métier au meilleur niveau possible. Il doit aussi se préparer à un changement d’orientation de ses activités lorsque le marché sur lequel il se situe l’impose. Il doit donc organiser sa propre veille technologique et marketing pour pouvoir trouver une réponse aux deux questions suivantes :
- quelles seront les connaissances dont j’aurai besoin pour suivre les évolutions de mon métier ?
- l’évolution de mon marché imposera-t-elle un changement de métier et lequel ?
Pour lui également, il est vital de trouver des formations efficaces répondant à ses besoins. L’évaluation de la qualité et de l’efficacité de ces formations doit relever des Pouvoirs Publics. Il est de leur reponsabilité d’empêcher que les utilisateurs de ces formations perdent leur temps et leur argent au profit d’organismes peu scrupuleux.
Quoi qu’il en soit, les temps sont finis où l’on pouvait espérer passer toute sa vie dans le même emploi, sans remise en question de ses savoirs. Et il ne sert à rien de le nier.
Personne, bien sûr. Le « progrès » est une caractéristique de la société des hommes. J’entends par progrès cette curiosité insatiable de l’homme à chercher à comprendre le monde et les lois de la nature. Cette quête permanente a des répercussions sur la vie des hommes. Et c’est peut-être là que le mot « progrès » n’est pas adapté, en tout cas pas pour tous. Car les répercussions dont je parle ne sont pas positives pour tout le monde, c’est une évidence. Mais, dans une société qui se donne des règles humanistes, il appartient à la politique de gérer ces répercussions pour que l’équité (et non l’égalité) soit sauvegardée. Et l’équité impose, condition nécessaire mais non suffisante, que les hommes soient toujours en possession des connaissances indispensables pour pouvoir jouer le jeu de la vie dans des conditions acceptables. L’organisation de la société doit prendre en compte cette nécessité.
L’homme qui travaille est soit salarié soit indépendant. L’employeur devrait être pleinement responsable de la mise à niveau permanente des connaissances de ses salariés. L’objectif de cette mise à niveau est de préserver l’employabilité du salarié, c’est-à-dire de mettre en adéquation les compétences avec les exigences du monde du travail. Deux grands types de mise à niveau se distinguent : les compétences nécessaires à l’employeur qui voit son métier évoluer dans un environnement changeant, les compétences souhaitées par le salarié qui devra changer d’employeur, donc de métier. Le premier type de mise à niveau est de la responsabilité pleine et entière de l’employeur qui doit la concevoir, l’organiser, la mettre en œuvre, la maintenir. L’employeur doit fixer des objectifs de formation qui se déclinent à tous les niveaux hiérarchiques afin de motiver tous les managers à la formation de leurs collaborateurs. Il n’est alors plus nécessaire de séparer (ce qui se fait encore partout) le temps passé par le salarié en formation du temps opérationnel ; il suffit de s’assurer que les objectifs sont atteints dans les deux domaines. Un objectif de formation non atteint devrait entraîner, non seulement une pénalité pour le salarié, mais également une sanction pour le manager.
L’égoïsme naturel de toute organisation humaine fait que le second type de mise à niveau ne peut relever de la responsabilité unique de l’employeur. Il faut donc : 1°) qu’il soit organisé par les pouvoirs publics. 2°) qu’une partie du temps du salarié puisse être consacré au suivi de cette mise à niveau. C’est le seul temps de formation qui doit relever d’une contrainte réglementaire. La responsabilité du salarié est de savoir choisir la formation qui lui convient (à condition qu’il soit informé). La responsabilité des Pouvoirs Publics est de veiller à ce qu’il existe des propositions de formation crédibles et sérieuses tant dans leur contenu que dans les moyens mis en œuvre.
Le travailleur indépendant doit prendre en charge lui-même ces deux types de mise à niveau. Il doit constamment maintenir ses connaissances métier au meilleur niveau possible. Il doit aussi se préparer à un changement d’orientation de ses activités lorsque le marché sur lequel il se situe l’impose. Il doit donc organiser sa propre veille technologique et marketing pour pouvoir trouver une réponse aux deux questions suivantes :
- quelles seront les connaissances dont j’aurai besoin pour suivre les évolutions de mon métier ?
- l’évolution de mon marché imposera-t-elle un changement de métier et lequel ?
Pour lui également, il est vital de trouver des formations efficaces répondant à ses besoins. L’évaluation de la qualité et de l’efficacité de ces formations doit relever des Pouvoirs Publics. Il est de leur reponsabilité d’empêcher que les utilisateurs de ces formations perdent leur temps et leur argent au profit d’organismes peu scrupuleux.
Quoi qu’il en soit, les temps sont finis où l’on pouvait espérer passer toute sa vie dans le même emploi, sans remise en question de ses savoirs. Et il ne sert à rien de le nier.
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