28 septembre 2007

Impuissance ou hypocrisie ?

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit pour décider d’éventuelles sanctions économiques envers la junte militaire birmane. Et, finalement, non seulement aucune décision n’est prise à cause de l’opposition chinoise, mais la réponse de la junte est de tirer dans la foule. Ce qui montre à quel point les militaires se moquent non seulement de l’opinion mondiale mais de la faculté des pays occidentaux à prendre des mesures efficaces. L’Iran, dont l’objectif actuel est de « rayer Israël de la carte » grâce à la bombe atomique, se moque totalement des rodomontades occidentales et poursuit son programme nucléaire en toute impunité, malgré le traité de non-prolifération et malgré les menaces de sanctions économiques, là encore refusées par la Chine et par la Russie. Les exactions en Tchétchénie se poursuivent en toute impunité, les « puissances » occidentales n’osant affronter les réactions de Poutine. Le scandale palestinien perdure depuis des dizaines d’années, les occidentaux se contentant de bonnes paroles, de plans successifs sans lendemain, les « résolutions » de l’ONU restant lettre morte.
Les FARC (forces armées révolutionnaires de Colombie) retiennent des centaines d’otages, ce qui constitue une situation invraisemblable qui révulse tout être humain, depuis des dizaines d’années sans que la communauté internationale puisse obtenir du gouvernement colombien une attitude permettant de trouver une solution. La Syrie assassine méthodiquement les députés libanais qui pourraient contrecarrer ses projets impérialistes sans que le dit « Conseil de sécurité » ne proteste. En Afghanistan, les jeunes filles se suicident par le feu pour échapper à l’invraisemblable condition féminine sans qu’aucune protestation ne se fasse entendre. On assiste finalement au spectacle d’une « communauté » internationale qui « s’agite sur sa chaise » en clamant « droits de l’homme, droits de l’homme » et qui laisse les pires exactions se produire sans oser prendre les mesures qui s’imposent. La question qui se pose est de savoir si c’est par impuissance ou par hypocrisie.

27 septembre 2007

Le piège climatique

Le réchauffement climatique est, aujourd’hui, un fait admis par tous … sauf par G.W. Bush. Les études prospectives prévoient une élévation moyenne de la température d’environ 2 degrés Celsius due à la présence des gaz à effet de serre, le gaz carbonique essentiellement. Ce qui semble peu de choses. Et pourtant, les effets en sont déjà visibles avec l’augmentation de la fréquence des cyclones, le dérèglement des saisons dans les pays tempérés, les pluies cycloniques dévastatrices dans les zones tropicales, les effets sur la croissance des arbres, etc, etc …
Or, voilà qu’un fait nouveau est apparu : l’obscurcissement planétaire. Il s’agit de la réduction de l’ensoleillement due à la présence de particules en suspension dans la haute atmosphère. Des mesures réalisées en plusieurs endroits de la planète ont montré une diminution de cet ensoleillement pouvant atteindre 20 à 25 % depuis les années 60 (10% aux USA, 30% en Russie). La cause en est le réfléchissement des photons solaires sur les gouttelettes d’eau condensées sur les poussières en suspension dans l’atmosphère polluée. Il y a donc moins d’énergie solaire impactant le sol de la planète. Ceci contrebalance donc, en partie, l’effet de réchauffement dû aux gaz à effet de serre. Or, la lutte menée à juste titre contre la pollution diminue la quantité des poussières en suspension, ce qui va provoquer une augmentation de l’énergie solaire reçue par la Terre. Par conséquent, le réchauffement climatique a toutes chances d’être (beaucoup) plus important que ce qui est prévu aujourd’hui. Or, un réchauffement plus élevé aura des conséquences catastrophiques : augmentation considérable du niveau des mers, dégel du permafrost avec dégagement de méthane, réchauffement des eaux océaniques provoquant le dégazage de l’hydrate de méthane du fond des océans. Le méthane est un gaz à effet de serre beaucoup plus dangereux que le gaz carbonique ! Le risque d’un effet boule-de-neige est donc avéré. Pouvons-nous imaginer la vie de nos petits-enfants dans un pays qui ressemblera aux pays de Maghreb ? Sans parler de la vie des enfants des pays du Maghreb qui vivront dans le désert !!

22 septembre 2007

Les mots prétexte

Les conditions de travail font actuellement la une des interventions médiatiques des acteurs économiques. La doxa utilise abondamment deux mots qui servent de prétexte pour démontrer n’importe quoi. Ces deux mots sont « productivité » et « pénibilité ». Lorsqu’on s’interroge sur la corrélation évidente et incontournable entre la quantité de travail et la richesse du pays, les syndicats brandissent immédiatement la productivité pour justifier la réduction du temps de travail en avançant que les travailleurs français ont la meilleure productivité du monde, ce qui compense cette réduction. Ils n’hésitent pas, accompagnés en cela par certains politiques, à faire de la réduction du temps de travail une tendance lourde de l’avenir, dressant ainsi un tableau de la société future faite d’oisifs heureux de l’être. Mais la productivité française n’est pas, et de loin, la meilleure, se situant au cinquième rang européens seulement. De plus, si cette productivité était si grande, elle devrait avoir un effet immédiat sur le prix des produits français, ce qui devrait leur permettre de gagner des parts de marché. Or, la France perd, dans presque tous les secteurs, des parts de marché mondiales et, sur le marché national, les produits français ne sont que rarement les moins chers. Faire référence à la productivité pour justifier une réduction de la quantité de travail est un tour de passe-passe et un mensonge.
Au moment où le pays prend enfin conscience qu’il ne pourra bientôt plus assurer le paiement des retraites, les syndicats et les politiques font appel au concept de pénibilité pour justifier un départ à la retraite le plus tôt possible, ce qui revient à réduire encore la quantité globale de travail. Afin de sauvegarder, en faisant injure au plus élémentaire bon sens, le départ précoce en retraite de certains régimes spéciaux, n’entend-on pas dire que le travail sur une échelle justifie un départ à la retraite à cinquante-cinq ans !! Conscients, sans l’avouer, qu’il est difficile de soutenir que le travail des années 2010 est plus difficile que celui des années 50, les syndicats utilisent à l’envi la notion de « stress » : le travail est moins dur moins plus stressant !! Le stress au travail serait-il la marque de fabrique des régimes spéciaux ? Le conducteur de TGV est-il plus stressé qu’un pilote d’Airbus ou qu’un chauffeur de poids lourd ? Devant la faiblesse de l’argument, il est alors fait référence à la notion de contrat : lors de l’embauche, un salarié d’un régime spécial a reçu dans son contrat la garantie d’un départ anticipé à la retraite. Pourquoi cet argument n’a-t-il pas été utilisé lors de la modification drastique des règles de départ en retraite du privé (temps de cotisation allongé, mode de calcul du montant de la retraite) ? Ce qui s’est fait pour plusieurs millions de travailleurs ne peut-il se faire pour le million de salariés des régimes spéciaux ?
Les temps ont changé, la France n’a plus d’argent, l’espérance de vie s’allonge considérablement et le travail est la meilleure justification de la vie. Quand prendra-t-on sérieusement en compte ces simples constatations ?