19 septembre 2015

Une société sans croissance

Au début était le troc. Dans une opération comme cela, point n’était besoin de fixer un prix ni d’avoir de la monnaie. Dans un troc, chacun des acteurs estimait la valeur du bien qu’il voulait échanger, estimée en fonction du service rendu et, lorsque les acteurs étaient d’accord sur la valeur des biens, l’échange avait lieu. Le troc suppose la simultanéité pour les deux acteurs de l’achat et de la vente. L’apparition de la monnaie a supprimé cette simultanéité, les actes de vente et d’achat pouvant être différés dans le temps. Lorsqu’un des acteurs reçoit de la monnaie en échange de son produit, il peut différer son acte d’achat dans le temps. Ceci a été la première grande innovation dans le commerce. Mais ceci suppose que l’acteur vendeur décide du prix de vente de son produit sans avoir à rechercher un consensus direct avec un acheteur potentiel. La seconde innovation du commerce est d’avoir basé la fixation du prix sur la loi de l’offre et de la demande. Plus la demande est importante, plus le prix monte. Plus le prix descend, plus la demande augmente. Cela est du au fait que l’offre de produit est insuffisante pour satisfaire la demande de tous les acheteurs potentiels. Sans insister davantage sur ces deux principes du commerce, interrogeons nous sur ses conséquences. La désolidarisation de l’acte d’achat et de vente pose aux acteurs la question de savoir comment se procurer la monnaie d’échange. Les acteurs se partagent alors en deux catégories : ceux qui produisent et ceux qui vendent leur force de travail, c’est-à-dire les entrepreneurs et les salariés. La société, dans son ensemble, ayant une croissance démographique, doit donc produire et acheter en quantité croissante. C’est le début de la croissance économique. La création de la monnaie a eu une autre conséquence, celle d’ouvrir le choix des actes d’achats aux différents produits proposés par les fabricants. L’achat de survie est alors remplacé par l’achat de désir qui devient un étalon de mesure de la position sociale. La course à l’argent devient la source principale de la croissance. L’innovation devient, quant à elle, un facteur important de la production et de la vente. Se créé alors un cercle « bénéfique » : innovation, demande croissante, production croissante, croissance économique, enrichissement des acteurs, demande croissante. On entend aujourd’hui des voix s’élever pour prôner une société sans croissance. C’est-à-dire une société où l’enchainement vertueux ci-dessus serait arrêté. La question se pose alors de savoir ce qui doit être supprimé dans ce processus pour l’arrêter : L’innovation, c’est-à-dire la recherche et développement ? L’adéquation de l’offre et de la demande ? Faut-il trouver le moyen de supprimer l’achat de désir ? On saisit mal ce que serait une telle société. L’expérience montre à l’envi que la croissance faible ou nulle entraîne une augmentation massive du chômage. Alors, que veut-on : décroissance et chômage ?

29 juillet 2015

Tragédie grecque

La Grèce est le pays qui a inventé la Démocratie, cette organisation politique qui fait, aujourd’hui, la fierté des pays européens. Nous ne devrions jamais l’oublier. C’est pourtant ce qui a bien failli arriver lors des dernières négociations sur l’aide à apporter à ce pays en ruine. La seconde guerre mondiale a plongé effectivement ce pays dans le chaos administratif, mis en place un régime qui a porté la concussion et la corruption au rang de sport national. Au moment de son entrée dans l’Union Européenne et dans la zone euro, le gouvernement a honteusement menti aux européens sur la sincérité de ses comptes. Il a dilapidé les fonds européens en embauchant massivement des fonctionnaires pour faire artificiellement baisser le niveau de chômage et pallier au fait que personne ne payait ses impôts. En fait, l’Europe le savait pertinemment mais a lâchement fermé les yeux. Lorsque la situation est devenue insupportable, les plans d’aide se sont multipliés, portés par l’Europe, le FMI et la BCE. Ces plans n’avaient qu’un seul objectif : faire entrer la Grèce dans les rangs de l’austérité. L’objectivité consiste à admettre que la Grèce est un pays sans aucune production industrielle, qui ne vit que grâce à ses importations. Les seules activités économiques du pays sont le tourisme et la consommation. Les armateurs ont depuis longtemps émigré à Londres pour éviter de payer l’impôt national. Le travail au noir est une calamité économique. Telle est la situation d’un pays avec une dette de près de 180% du PIB. Depuis que la Grèce va de plan d’austérité en plan d’austérité, son PIB a chuté de 25%. L’aide à apporter à un pays dans une telle situation n’est sûrement pas de la punir en la plongeant dans la décroissance. Or, c’est la conséquence inévitable du dernier projet de soutien apporté par les européens. Le plan de « sauvetage » ou d’austérité qui augmente fortement la TVA va faire chuter la consommation et l’augmentation des prix aura un impact négatif sur le tourisme. Le PIB ne peut que diminuer et la récession perdurer. Le prêt accorder par l’Europe ne servira, dans sa plus grande part, qu’à rembourser le FMI et les banques européennes. Sans impact sur la production nationale. Le véritable objectif du plan est de permettre à la Grèce de rembourser les banques européennes qui ont « acheté » de la dette Grecque à un taux supérieur à celui utilisé par la BCE envers les banques européennes pour acheter une partie de cette dette. C’est donc une escroquerie monétaire, voulue par l’Allemagne qui a cherché à faire un exemple de rigueur budgétaire, oubliant que la Grèce a accepté en 1953 l’effacement d’environ 50% de la dette de guerre allemande. La Grèce ne peut s’en sortir que si elle crée, pratiquement de toute pièce, une production industrielle, ce qu’elle ne peut faire seule et sans investissement. Ce n’est pas d’un prêt dont elle a besoin, mais d’investissements étrangers. Il faut donc annuler tout ou partie de la dette grecque, rééchelonner le reste pour donner du temps, que les européens investissent dans l’industrie grecque. Parallèlement, il faut que le gouvernement grec rétablisse la justice fiscale en faisant la chasse aux fraudeurs (principalement l’Eglise, les armateurs, le travail au noir). Unité d’action : la paupérisation, unité de lieux : la Grèce, unité de temps : les deux ans qui viennent …

25 mai 2015

Théorie du tout ?

Faisant suite à la Relativité restreinte qui est construit sur l’existence d’une vitesse limite, celle des photons lumineux dans le vide, A. Einstein s’est trouvé en contradiction avec l’hypothèse de Newton portant sur l’existence d’une force de gravité s’exerçant instantanément entre deux corps massifs, quelle que soit leur éloignement. C’est ainsi qu’il a remplacé cette force par l’influence d’une géométrie de l’espace due à son contenu massique. C’est la Relativité Générale, supprimant l’interaction instantanée entre deux corps et la remplaçant par l’effet d’une déformation de l’espace. Cela semblait supprimer une contradiction majeure de la théorie de Newton, la transmission d’une force à vitesse infinie, ce qui est incompatible avec la Relativité Restreinte. Or, voilà que la physique quantique démontre et prouve l’existence d’une action (faute de trouver un autre mot) à distance instantanée : l’intrication entre particules. Il arrive que se produisent (et on sait fabriquer) deux particules qui se comportent comme s’il s’agissait d’un même objet, entrainant le fait que toute modification apportée à l’une d’entre elles entraîne la même modification sur l’autre quelle que soit la distance entre ces deux objets, semblant ainsi contredire la notion de vitesse limite de la Relativité Restreinte. Une mesure sur l’un des systèmes influence instantanément l’autre système, même distant de plusieurs années-lumière. Ce phénomène d’intrication est l’un des plus troublant de la mécanique quantique. La physique n’est pas au bout du voyage ! Et la Théorie du Tout n’est pas pour demain …

13 mai 2015

L'Education Nationale est irréformable

Le cœur ému des contempteurs de la future réforme de l’enseignement s’en donnent a cœur joie, comme un poulailler en émoi ! Les critiques pleuvent et sombrent parfois dans l’attaque personnelle honteuse de la ministre. Les contre-vérités sont énoncés sans précaution de façon alarmiste. Il est temps de revenir à la raison et de prendre en compte que, chaque année, l’Education Nationale abandonne 150.000 enfants sans formation. Il s’agit là d’un flux annuel qui conduit à un stock d’environ 600.000 jeunes. Par exemple, il est faux de dire que les langues mortes ne seront plus étudiées. La réforme prévoit bien la fin de l’option de latin et de grec au collège, mais aussi l’introduction d’un enseignement consacré aux langues et cultures de l’Antiquité accessible à tous les collégiens. Et les élèves qui souhaitent aller plus loin pourront également suivre des enseignements complémentaires de latin ou de grec (une heure hebdomadaire en 5e, deux heures en 4e, deux heures en 3e). La réforme prévoit de supprimer les classes bi-langues en 6e (qui concernent 15% des élèves) et les sections européennes pour permettre l’apprentissage d’une deuxième langue dès la 5e à tous les élèves. Du coup, les contempteurs de la réforme crient à la disparition de la langue de Goethe. Mais pourquoi les familles qui choisissaient l’allemand en 6e, ne le feraient-elles pas en 5e ? De plus, pour répondre à ces inquiétudes, Najat Vallaud-Belkacem a déclaré que 515 postes seraient ouverts dans cette discipline à la rentrée prochaine et qu’elle nommerait un délégué ministériel chargé de la promotion de l’allemand. En ce qui concerne l’interdisciplinarité, dans le cadre de la réforme, des séances d’enseignements pratiques interdisciplinaires vont être introduites à partir de la 5ème dans plusieurs disciplines (langues et cultures étrangères/régionales, développement durable, sciences et société, santé, citoyenneté…). Ce qui va permettre à des enseignants de différentes disciplines de travailler ensemble en essayant d’intéresser les élèves à l’utilité des études. Mais, comme d’habitude, les syndicats estiment que ce système risque d'entraîner une concurrence entre les enseignants (sic) et engendrer des projets pédagogiques inaboutis (on se demande pourquoi). Comment dire de telles choses lorsqu’on n’a pas essayé ? On entend dire également que la réforme va tirer les élèves vers le bas. C’est l’argument choc des opposants UMP à la réforme, ainsi Bruno Le Maire qui estime que le gouvernement abandonne ainsi «l’excellence républicaine». Critique idéologique, s’il en est une ! Car les classes bi langues tout comme le choix des options latin et grec étaient l’apanage des meilleurs élèves et étaient utilisés par leurs parents pour faciliter l’accès de leurs enfants aux classes les plus élitistes. Or, cette réforme vise à rétablir davantage de mixité au sein des collèges et à améliorer le niveau général des élèves. Un accompagnement personnalisé est aussi prévu. Le projet est que ceux qui sont en retard puissent ainsi combler leurs lacunes, et ceux qui sont en avance approfondir leurs connaissances. Qu’est-ce qui permet de dire le contraire, sauf des a priori ? Quant aux programmes d’histoire, décriés sans les connaitre, ils sont encore à l'étude; Alors ?

12 mars 2015

La France et les traités européens

1 – Le Mécanisme européen de stabilité. Le Conseil européen a décidé le 17 décembre 2010 qu'il était nécessaire que les États membres de la zone euro mettent en place un mécanisme permanent de stabilité. Ce mécanisme européen de stabilité (MES) assure, pour autant que de besoin, une assistance financière aux États membres de la zone euro (Le 25 mars 2011). C’est pourquoi l’Europe est intervenue plusieurs fois pour aider la Grèce. En vue d'améliorer l'efficacité de l'assistance financière et de prévenir le risque de contagion financière, les chefs d'État ou de gouvernement des États membres, dont la monnaie est l'Euro, ont convenus, le 21 juillet 2011, d'augmenter la flexibilité du MES, assortie de conditions appropriées qui devront être mises en œuvre au moyen d'un accord international, le traité sur la stabilité portant sur la coordination et la gouvernance dans l'Union économique et monétaire (TSCG). Le 9 décembre 2011, les chefs d'État et de gouvernement d'États membres de l'euro ont convenu d'évoluer vers une union économique plus forte comprenant un nouveau pacte budgétaire. Il est reconnu et convenu que l'octroi d'une assistance financière dans le cadre des nouveaux programmes en vertu du MES est conditionné, à partir du 1er mars 2013, à la ratification du TSCG. La capacité de prêt maximale initiale du MES est fixée à 500 milliards d’euros. Le MES fixe la participation de chaque Etat membre à la constitution du fonds monétaire (France : 20,358 % - deuxième contributeur après l’Allemagne : 27,164%). La contrepartie de l’aide apportée par le MES est le Pacte budgétaire. 2 – Le Pacte budgétaire : L'article 3 du Traité fixe les principales dispositions ayant trait à la discipline budgétaire : Il pose le principe de l'équilibre ou de l'excédent des budgets des administrations publiques ; la limite du déficit structurel autorisé est portée de 1 % à 0,5 %, pour l'« objectif à moyen terme » que chaque pays de l'Union européenne se fixe en application du règlement européen no 1466/97 du 7 juillet 1997 modifié par le règlement no 1175/2011 du 16 novembre 2011. Il s'agit du déficit corrigé des variations conjoncturelles (à ne pas confondre donc avec le déficit nominal) ; chaque pays veille à assurer une convergence rapide vers son « objectif à moyen terme » respectif (trajectoire pluriannuelle d'ajustement). Notons que la France est encore loin de cet objectif. Deux exceptions à la règle sont posées : - Les circonstances exceptionnelles sur lesquelles le gouvernement n'a pas de prise ; - Les États dont la dette publique est inférieure à 60 % du PIB et qui peuvent avoir un déficit structurel de 1 %. 3 – Traité de Maastrich et critères de convergence Ce traité comporte deux aspects essentiels : 1 - Stabilité des prix : le taux d'inflation d'un État membre donné ne doit pas dépasser de plus de 1,5 point celui des trois États membres présentant les meilleurs résultats en matière de stabilité des prix. 2 - Situation des finances publiques : Interdiction d'avoir un déficit public annuel supérieur à 3 % du PIB [N-1]. Interdiction d'avoir une dette publique supérieure à 60 % du PIB [N-1]. Taux de change : interdiction de dévaluer sa monnaie. Depuis des années, la France est complètement hors des clous et passe son temps à créer un nuage de fumée pour faire croire qu’elle est sur la bonne voie. Qui peut le croire ?

27 février 2015

Le propre de l’homme

Souvent la question se pose de savoir ce qu’est le propre de l’homme. Obnubilé par le besoin de se différentier de l’animal, l’homme cherche à identifier sa spécificité, son ipséité. Depuis François Rabelais, il est d’usage de dire que le rire est le propre de l’homme. Mais, depuis 1574, la connaissance des animaux s’est approfondie et il est apparu que le rire est aussi une caractéristique que possèdent les grands singes, les delphinés et d’autres encore. Vexé d’être dépossédé de cette différence, l’homme a alors avancé qu’il était le seul à avoir conscience de lui-même. Hélas, là encore il lui a fallu en rabattre. En effet, des expériences ont montré que certains animaux possèdent cette faculté, comme les éléphants, les singes, les delphinés, et d’autres. Que reste-t-il alors ? A bien y réfléchir, on serait tenté de penser que, seul, l’homme a conscience de sa mort et de sa finitude. A son détriment d’ailleurs : « Penser à la mort, c’est mourir deux fois » (Cioran). Mais, alors, que penser des animaux qui, sur la fin de leur vie, s’isolent pour mourir ? Qu’est-ce qui les poussent à cette démarche, si ce n’est le sentiment prémonitoire de leur mort ? Cela ne s’appelle-t-il pas la conscience de la mort ? Les croyants catholiques peuvent identifier le propre de l’homme dans le choix qu’il a fait à l’origine de choisir un destin plutôt que l’éternité. Mais ce choix originel fondamental n’est qu’une utopie, l’homme descendant des premières bactéries marines qui n’ont jamais fait aucun choix.

13 février 2015

Réseaux miroirs

La nature ne cesse de nous étonner. Les particules élémentaires de la physique quantique possèdent une étrange propriété qui se nomme l’intrication. Lorsque deux particules sont émises en même temps par un même dispositif, ces deux particules se comportent comme un objet unique. Toute modification sur l’une d’elle entraine une modification sur l’autre, quelle que soit la distance entre les deux particules. Cette modification étant instantanée, elle exclut la circulation d’une information qui se devrait se déplacer à une vitesse infinie et qui violerait alors la loi de la Relativité Restreinte. Les deux particules, au lieu d’avoir chacune une fonction d’onde spécifique, possèdent une fonction d’onde commune. La conséquence en est une sorte d’étrange téléportation. Rien d’équivalent ne s’observe dans notre monde macroscopique. On ne sait pas très bien, aujourd’hui, expliquer comment les lois de la physique subatomique se transforment en celles de la physique ordinaire, celle que nous vivons, et pourquoi l’intrication n’existe plus. Or, voilà que l’on a découvert en 1996 une étrange propriété du cerveau : l’existence de ce que l’on appelle « les réseaux miroirs ». Lorsque quelqu’un exécute une action devant un observateur, il active des neurones situés dans une région précise de son cerveau. Les mêmes neurones s’activent dans le cerveau de l’observateur sans qu’il exécute pour autant les mêmes gestes. Ces réseaux permettent à l’observateur de saisir l’intention de l’observé AVANT l’exécution du geste avec un décalage de 3 à 6 secondes. Ces neurones particuliers permettent de projeter une représentation de l’action, que celle-ci ait lieu ou non, de saisir l’intention avant l’exécution. Cela ressemble à une interaction entre les deux cerveaux, une sorte d’intrication temporaire. On ne peut qu’être frappé par la similitude avec l’intrication des particules élémentaires. Le fonctionnement des réseaux miroirs est différent des neurones impliqués, par exemple, dans la compréhension orale qui s’activent chez l’auditeur 3 à 4 secondes APRES la production du son par le conteur. Ces réseaux miroirs, permettant de saisir l’intention avant l’action sont à la base de l’empathie. L’impression de comprendre son interlocuteur avant même qu’il ne se soit exprimé. Le sentiment de comprendre ce qui se passe dans l’esprit de son interlocuteur. Décidément, la nature est pleine de profonds mystères.

03 février 2015

Le scandale français

La future loi dite « loi Macron » a pour objet de faire sauter un certain nombre d’archaïsmes qui freinent le fonctionnement de l’activité économique. Le ministre ne présente pas sa loi comme la loi miraculeuse qui va relancer la croissance et faire disparaître le chômage mais veut simplement faire sauter un certain nombre de verrous qui créent plus d’inconvénients que d’avantages. Mais rien n’est simple en France. Rappelons-nous que, Vingt-cinq ans après la Révolution de 1789, les français ont rétabli la royauté. Aujourd’hui, un certain nombre de parlementaires s’oppose à la loi Macron au prétexte qu’elle « ne va pas assez loin » pour la droite ou parce qu’elle va trop loin pour la gauche !! Quant aux syndicats, ils s’opposent comme toujours au changement ! Martine Aubry, qui s’oppose elle-aussi à la loi Macron, confond l’économie et la lutte pour l’emploi avec la morale en vitupérant contre « une société qui risque de devenir encore plus consumériste ». Depuis que la France est en difficulté, les différents gouvernements ont lutté, avec le succès que l’on sait, contre le chômage de masse au lieu de tout faire pour favoriser l’emploi, ce qui n’est pas la même chose. Dans le premier cas , on créé des emplois dits aidés et non pérennes, dans l’autre on aide les entreprises à créer de vrais emplois marchands. Voilà quarante ans que le chômage de masse sévit en France. C’est donc bien qu’il y a quelque chose de pourri dans le fonctionnement du pays. La conjoncture a rarement était aussi favorable : dépréciation de l’Euro favorable aux exportations, baisse des taux d’intérêt favorable aux investissements et à la consommation, baisse du prix du pétrole favorable aux importations, activité en croissance aux USA favorable au monde entier. Malgré cela, le chômage augmente en France (3,5 millions de chômeurs fin 2014 en métropole, 5,5 millions avec l’outremer et les travailleurs ayant peu travaillé) et les emplois continuent à se détruire. C’est bien la preuve qu’il est structurel, c’est-à-dire que c’est bien l’organisation de la société qui est la cause du chômage de masse. Donc, tant que des réformes profondes sur le fonctionnement de l’Etat et de l’économie n’auront pas été prises, le chômage augmentera. Un prix Nobel d’économie, le français Jean Tirol, préconise des mesures structurelles pour réduire le chômage mais personne ne l’écoute ! Le gouvernement n’est pas le seul responsable. Les chefs d’entreprises également ont une grande responsabilité dans l’augmentation du chômage structurel. Ils transforment l’alternance et l’apprentissage en embauche de simples stagiaires affectés à la machine à café et à la photocopieuse. Partout ailleurs, en Europe, l’alternance est prise très au sérieux par les entreprises et a donné la preuve de son efficacité. Les syndicats également portent une lourde part de responsabilité par leur obstination à s’opposer à tout changement. Le marché de l’emploi est beaucoup trop rigide (en comparaison avec le reste de l’Europe) et la formation beaucoup moins performante, ce qui contribue à créer un chômage structurel important. Le chômage de masse devient un véritable scandale national.

22 janvier 2015

Je ne suis pas Charlie

Nombreux sont ceux qui crient « je ne suis pas Charlie ». Qui sont-ils ? Que veulent-ils dire ? Les réactions virulentes, voire violentes, qui s’expriment en France et dans le monde interpellent. Les protestations internationales se sont développées dans des pays musulmans qui ne sont pas des parangons de la démocratie. La meilleure réponse est de continuer à défendre la liberté d’expression. Ils défendent leur prophète, nous défendons nos libertés. Mais on ne peut pas ignorer les « je ne suis pas Charlie » qui s’entendent en France. Ils proviennent de jeunes, le plus souvent, qui ne sont évidemment pas tous des terroristes en puissance. Mais ils sont déçus, inquiets, radicalisés ou en voie de l’être. Il est important de se poser la question : comment ces jeunes en sont-ils arrivés là ? Certains ont suivi une déviance délinquante, initiée dans les banlieues et les quartiers dits difficiles. La désertification de ces quartiers et leur abandon par les services publics ont créé un fort sentiment de déréliction et de rejet. Le chômage important de ces jeunes contribue fortement à nourrir ce sentiment de non-appartenance. Certains sombrent alors dans la délinquance, allant de petits délits au banditisme, augmentant ainsi les chances de trouver sur leur chemin des « recruteurs » radicalisés et prosélytes qui leur apportent les moyens d’une révolte contre une société qui les rejette. Comment se sentir français lorsque l’on est exclu de la vie économique, lorsque l’action policière devient de plus en plus insupportable et que l’on se sent stigmatisé ? Comment ne pas ressentir comme une discrimination le simple fait de vivre dans un ghetto ? Ces jeunes n’étaient pas présents lors de la manifestation du 11 Janvier. Pour ceux-là, « Je ne suis pas Charlie » veut dire « je ne fais pas partie de cette société qui me rejette ». Une autre voie de radicalisation est de nature plus politique. Devant l’immense défi d’une politique de la ville efficace parfois mais qui, dans certains quartiers, est un véritable échec, les jeunes de ces quartiers se trouvent isolés de la société, ressentent un ostracisme injuste et sont alors en recherche d’un cadre qui leur donne une perspective de vie. Ils deviennent la proie facile des « recruteurs » ou des imams radicaux officiant dans les mosquées de banlieue qui leur offrent une justification dévoyée de donner un sens à leur vie. La délinquance, évoquée ci-dessus, conduit un certain nombre d’entre eux en prison où ils rencontrent des individus radicalisés qui les entrainent dans leur délire. L’Islam qui leur est inculqué insiste sur la supériorité de la loi coranique sur la loi légale. Ils deviennent musulmans avant d’être français. Et l’interprétation du Coran qui leur est inculquée est dévoyée et violente. Ces jeunes sont alors prêts à prendre les armes en suivant des filières qui les envoient à l’étranger avant de revenir en France, transformés en véritables terroristes. Internet et les réseaux sont devenus, également, un moyen de recrutement, utilisés avec une efficacité dangereuse par les recruteurs djihadistes. On connaît l’attirance, allant parfois jusqu’à l’addiction, de nombre de jeunes pour Internet et les écrans. C’est à cause de ces moyens que, souvent, des parents désorientés, voient leur enfant se transformer petit à petit, jusqu’au jour où il disparaît parce que parti vers un camp djihadiste d’entrainement. L’Etat, l’ensemble des hommes politiques, les parents, les éducateurs, les enseignants, tout le monde doit se sentit interpellé par ce qui ne peut être considéré que comme un échec.

19 janvier 2015

Je suis Charlie

Le 11 Janvier 2015 restera, quoiqu’en disent déjà ses contempteurs, une date historique dans l’histoire du peuple français. Cette manifestation est de même ampleur que celles de la Libération ou de la première élection de François Mitterrand. Ce fut une manifestation au sein de laquelle se sont côtoyés, dans le calme, dans un même élan, le 9-3 et le XVIe arrondissement, les juifs et les musulmans, les riches et les pauvres, les jeunes (et même les très jeunes) et les vieux, des parisiens et des provinciaux, des français et des étrangers, au total près de 1,5 million de citoyens (en tout dans la France 4 millions). Tous défilaient en portant le signe « je suis Charlie », en français, en arabe, en hébreux, en anglais, pour dire « je suis pour la liberté d’expression et de pensée ». Les 3 journées sanglantes de janvier 2015 ont vu l’assassinat de juifs, de musulmans, d’athées, de chrétiens, ce qui est la plus belle preuve de la diversité de la France et de l’immense aveuglement des assassins. Faisant l’impasse sur la sémantique, ce n’était certes pas un soutien unanime à l’hebdomadaire, mais c’était une protestation contre l’atteinte à une caractéristique essentielle d’une démocratie, la liberté d’expression et la laïcité. Il n’y a pas de démocratie sans cette liberté qui est d’ailleurs la première que suppriment toutes les dictatures du monde. Ces assassinats soulèvent le problème poignant de l’histoire personnelle des assassins. D’où viennent-ils, quel chemin ont-ils parcouru, quelles influences ont-ils subi ? Tous les ans, 150.000 jeunes sont déscolarisés et deviennent la des cibles potentielles de tous les djihadistes radicaux, dans les quartiers difficiles voire abandonnés, dans les prisons où échouent un certain nombre de ces jeunes qui chutent dans la délinquance à force de se sentir rejetés par la société. Le sentiment de déréliction dans lequel sombrent ces jeunes les transforment en des proies faciles. L’Education Nationale devra se sentir particulièrement impliquée dans la recherche d’une solution. Elle devra réviser la formation des enseignants pour leur apprendre comment expliquer aux jeunes les notions difficiles de République, de Démocratie et de laïcité. Elle devra revoir, avec le Ministère, la manière dont elle organise l’affectation les professeurs dans les collèges et lycées pour éviter d’envoyer dans les zones particulièrement difficiles, les moins expérimentés d’entre eux, réservant aux enseignants les plus anciens les établissements les moins difficiles et ayant le plus de moyens. Pour cela, les syndicats de l4education Nationale devront abandonner une attitude fermée, souvent, réactionnaire, et s’inspirer d’expériences locales trop peu nombreuses où les enseignants ont su instaurer un contact et un dialogue féconds avec leurs élèves. Le Ministère de l’Intérieur devra, de son côté, s’impliquer davantage dans la politique de la ville afin d’éviter la disparition des services publics dans les quartiers difficiles et trouver les moyens pour une véritable formation des imams. Les musulmans sunnites, qui sont les plus nombreux, n’ont pas de hiérarchie formalisée et n’importe quel musulman peut se déclarer imam. La contrepartie de cette anomie doit être compensée par une formation organisée et contrôlée. La mollesse assez générale des responsables musulmans envers les exactions islamiques est un réel problème. De même qu’il existe une « conférence des Evêques », pourquoi n’y aurait-il pas l’équivalent pour les imams ? Un des moyens utilisés par les recruteurs de futurs djihadistes est l’utilisation des réseaux sociaux qui sont devenu de grands filets de pèche aux candidats terroristes. Là encore, le Ministère de l’Intérieur doit trouver des solutions efficaces pour surveiller ce qui se passe sur ces réseaux, n’en déplaise aux tenants d’une liberté totale d’utilisation d’Internet. Un autre moyen qu’utilisent les « recruteurs » est le prosélytisme dans les prisons. Le Ministère de la Justice doit trouver les moyens pour isoler, au sein des prisons, les petits délinquants des prosélytes connus et emprisonnés. Les politiques doivent cesser de fuir ces quartiers au prétexte qu’ils ne sont pas « rentables » sur le plan électoral à cause de l’abstention. Toutefois, il ne faut pas tomber dans l’excès consistant à rejeter sur l’Education Nationale toute la responsabilité de la situation. Enseignement et Education ne sont pas à confondre. Normalement, l’éducation relève de la responsabilité parentale, l’enseignement de la responsabilité des enseignants. Or, la plupart de ces jeunes en déshérence vivent dans un milieu familial défavorisé, parfois acculturés. C’est un devoir de la politique de la ville de résoudre ce problème en s’appuyant sur des travailleurs sociaux aidés réellement par l’Etat. Enfin, l’origine des terroristes interpelle sur la politique d’intégration. On peut se demander si cette émigration massive des ressortissants des pays soumis aux exactions des islamistes n’est pas le fruit d’une politique volontaire des organisations terroristes qui cherchent, par ce moyen, à déstabiliser les démocraties occidentales en les submergeant d’un flot ininterrompu d’hommes, de femmes et d’enfants dans la détresse et fuyant l’horreur absolue. Les pays occidentaux doivent trouver des moyens plus efficaces pour mettre hors d’état de nuire ces associations de terroristes comme Boko Haram, Daesh, Al Qaida, Aqmi, Aqpa, et autres. Il ne reste qu’une seule certitude : certes, l’Etat n’est pas thaumaturge mais si la journée du 11 Janvier n’a pas de réelles suites politiques, la frustration du peuple risque d’être à la hauteur de son indignation devant le terrorisme.

12 janvier 2015

Vous avez dit fracture sociale ?

Oui, il y a bien une fracture sociale. Mais elle n’est pas celle que l’on croit. Parmi les assassins djihadistes des évènements de Janvier 2015, on ne trouve aucun diplômé de l’ENA ou d’une grande école ! Ce sont des jeunes déstructurés, sans emploi, entourés par des « enrôleurs » qui ne sont que des laveurs de cerveaux, experts en cette matière. Ils ne viennent pas du XVIe arrondissement, mais des quartiers que l’on appelle pudiquement défavorisés pour ne pas dire laissés à l’abandon depuis des années. Là est la fracture. Entre ceux dont la naissance a eu lieu dans un milieu cultivé et relativement aisé et ceux qui naissent au sein d’une famille trop nombreuse, déstructurée, en déshérence, inculte. Entre ceux que l’argent a mis à l’abri des influences mortifères et ouvert des perspectives d’avenir mobilisantes et ceux qui, ayant quitté le milieu scolaire, deviennent des proies faciles pour les enrôleurs du djihad. Il ne s’agit pas du même mode opératoire que celui qui existait à l’époque de Carlos. Ce dernier était un véritable bandit de grand chemin, un représentant du grand banditisme. L’action de ces gens-là était de mettre en œuvre des assassinats anonymes en plaçant des bombes dans des valises ou des poubelles. Ce n’est pas le cas de ces jeunes gens d’une vingtaine d’années qui ne cherchent pas à voler ou violer la société mais qui agissent au nom d’un objectif, voire d’un idéal, que d’épouvantables individus leur ont incrusté dans la cervelle. Ils agissent les armes à la main que d’aucuns leur ont généreusement fournies. Ce sont ces derniers qui ont déclaré la guerre aux démocraties et qui se servent de ces jeunes déstructurés comme chair à canon. Là est la fracture. Ces jeunes ne sont que la main armée de fanatiques, experts en contrebande de drogue, d’armes, en prises d’otages. Ne nous trompons pas dans le diagnostic. Lorsque les démocraties sont combattues, ce sont leurs valeurs que l’on veut détruire. Ce sont donc ces dernières qu’il faut défendre à tout prix. S’il faut, bien sûr, mettre hors d’état de nuire les djihadistes français avec les moyens policiers et judiciaires nécessaires, il faut d’abord que l’éducation devienne une arme de construction massive pour inculquer les valeurs républicaines et démocratiques. Une Education Nationale qui produit chaque année 150.000 jeunes sans culture et en échec scolaire total, porte une responsablilité dans l’augmentation du nombre de ces assassins en puissance. Là est la fracture. Il devient de plus en plus insupportable de constater que, depuis des dizaines années, il est impossible de réformer l’Education Nationale que des soi-disant pédagogues ont conduit dans une impasse, sclérosée par ses syndicats et préoccupée uniquement de statut, de salaire et de temps de travail ! Espérons que les 3 journées sanglantes de Janvier 2015 feront prendre conscience aux hommes politiques de leur responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. La manifestation du 11 Janvier a été voulue et organisée par le Président de la République et son gouvernement. Le peuple français a répondu en masse et dignement, non pas pour défendre un hebdomadaire, mais bien pour défendre une liberté fondamentale démocratique, la liberté d’expression. Cette liberté est tellement fondamentale qu’elle est la première à être supprimée dans les dictatures. C’est donc une responsabilité impérieuse que les gouvernants et autres politiques donnent une vraie suite à la question qui se pose maintenant : et après ?

08 janvier 2015

CharLiberté

L’horreur d’abord. La sidération ensuite. La révolte enfin. C’est ce qu’ont démontré les rassemblements spontanés d’hier Mercredi 7 Janvier 2015, après les assassinats des journalistes, perpétrés dans les locaux du journal Charlie Hebdo. « Charlie est mort, Allah est vengé » ont crié les assassins. Est-ce là leur seule motivation ? Le mensonge est l’habit habituel des fanatiques islamiques. Il ne faut donc pas croire ces éructations. L’objectif est vraisemblablement ailleurs. Tout d’abord chercher à déstabiliser la nation française en diffusant la peur. La seule peur que nous puissions avoir est celle d’avoir peur. N’ayons pas peur ! Il est arrivé que la barbarie, dans les siècles reculés de l’Histoire, fasse basculer des régimes. Depuis le monde a changé et la barbarie n’a plus, comme seule arme, que la bêtise crasse. N’ayons pas peur de ces imbéciles ignares, incultes, sanguinaires. C’est cette même bêtise qui sera leur perte. Ensuite, gardons-nous de tout amalgame en rejetant la responsabilité de cet attentant sur l’ensemble des musulmans français. C’est là, en effet, l’autre objectif de ces assassins sans cervelle : diviser la nation et provoquer le désordre dans la démocratie qu’ils ont en horreur parce qu’elle véhicule des valeurs qui leur sont incompréhensibles. Espérons que ce choc émotionnel et national obligera les diverses autorités musulmanes de France et d’ailleurs sortent d’une attitude globalement passive devant les multiples horreurs perpétrés au nom de leur Dieu, qu’elles se structurent pour combattre vraiment et sans ambiguïté, l’islamisme radical, nouvelle peste de la planète.