22 décembre 2013

Qui sommes nous ?

Il y a indéniablement, chez les hommes, une forte propension à étouffer, sous l’édredon de la honte, les souvenirs infamants. La reconnaissance de la collaboration de masse, active ou passive, durant la seconde guerre mondiale en France a été extrêmement longue à émerger et être reconnue. Les Présidents de la République successifs ont, eux-mêmes, fortement participé à cette reconstruction de l’histoire. De de Gaulle à Mitterrand, ils ont tous cherché à gommer cette sombre page de l’histoire nationale en arguant d’une fallacieuse distinction entre « l’Etat Français » de Vichy et la République Française assimilée à la France. Comment, en effet, préserver ou reconstruire la grandeur nationale et l’honneur de la Nation sur les exactions de la collaboration ? Une vraie sidération vous saisit lorsque l’on met en vis-à-vis ces énormes foules allemandes saluant avec hystérie Adolf Hitler, un fou meurtrier, lors de ses folles harangues et les foules françaises acclamant à grands cris Philippe Pétain, un dictateur sénile, lors de sa tournée nationale en 1940 après la honteuse entrevue de Montoire ? Quelle différence entre les bras tendus allemands devant Hitler et les drapeaux français frénétiquement agités devant Pétain ? Quelle est cette France qui tente de façon ridicule d’imiter les monstrueuses démonstrations de force des nazis, en faisant parader ses miliciens et une LVF qui intégrera finalement les Waffen-SS ? En France comme en Allemagne, on reste confondu devant cette propension des foules à acclamer les dictateurs. La foule est l’ennemie du peuple disait V. Hugo. Comment, au nom de quelques policiers ayant pris les armes aux dernières heures de l’occupation, peut-on oublier que la police de Vichy a raflé 4000 enfants juifs de trois ans, hurlant de peur, en les arrachant à leurs mères pour les enfermer au Vel d’Hiv avant leur transfert dans les camps d’extermination ? Comment peut-on oublier que les lois scélérates anti-juives ont été décrétées par la France sans que l’Allemagne ne demande rien ? Et que seule une minorité de français a combattu ces lois infamantes ? Comment comprendre qu’il existe encore aujourd’hui des individus qui recherchent ouvertement la réhabilitation de Pétain et vont se recueillir sur sa tombe à l’ile d’Yeu ? Les zones d’ombre de la libération sont également nombreuses, avec ses exécutions sommaires, ses lynchages et son rituel barbare de la tonte des femmes massivement approuvés par les résistants de la dernière heure. « Nous ne savions pas » ont dit les allemands, « nous avons cru au sabre et au bouclier » ont dit les français. L’horreur reste l’horreur et le quantitatif n’a pas sa place dans le jugement. Certes, la Résistance a existé et a lourdement payé son engagement contre l’occupant. Il n’en reste pas moins que le gros du contingent de ces résistants a rejoint le combat aux dernières heures de l’occupation, lorsqu’il était devenu évident que les nazis avaient perdu la guerre. La conscience pure nait d’une mauvaise mémoire.

15 décembre 2013

L’opium des peuples

De même qu’un enfant s’angoisse de ne pas comprendre les raisons de la colère de sa mère, l’inconnu et l’incompréhension ont, de tous temps, été des facteurs d’inquiétude pour les hommes. L’incompréhension des mécanismes de la nature les a poussé à peupler le monde d’un Panthéon riche et varié, chacun des dieux peuplant ce lieu mythique étant responsable d’un phénomène inexplicable. Expliquer que la foudre est la colère de Zeus apaise un esprit inquiet de ne pas comprendre. Parmi ces peurs ancestrales, la plus prégnante a toujours été la mort. « Pour les hommes c’est le temps qui passe. Pour le temps, ce sont les hommes qui passent ». Ce proverbe chinois dessine, à gros traits, l’angoisse de l’homme en face de la mort et son interrogation sur « l’après ». En quête d’une réponse, l’homme a trouvé, dans les religions de tous bords et de toutes inspirations, un moyen d’affronter cette peur. Toutes les religions sont faites pour le rassurer. Ce seul fait explique la pérennité des croyances, sous des formes extrêmement diverses, mais dont la constante est d’apporter une réponse à la peur du temps qui passe. Les chrétiens et les musulmans ont inventé la vie éternelle. Le soufisme des derviches tourneurs imagine une succession sans fin de morts et de renaissances. Le bouddhisme du Grand et du Petit Véhicule invente les incarnations répétées dans la recherche du Nirvana et la transformation progressive en Buddha ayant atteint un état d’apaisement éternel. D’une inspiration voisine, l’hindouisme propose des périodes de création, de conservation et de destruction se succédant sans fin. La Gnose considère que l’incarnation dans la matière est un piège tendu par un esprit malfaisant dont on ne peut s’échapper que par la connaissance initiatique qui permet à l’âme immortelle de se libérer de ce piège en rejoignant le divin. Toutes ces religions, en fin de compte, nient la mort et la disparition définitive, quitte à ignorer une des grandes lois de la nature, celle de l’Entropie. Nous vivons une période matérialiste où la recherche de l’explication rationnelle est devenue une nécessité. Les neurosciences du cerveau étudient actuellement l’éventuelle corrélation entre la constitution de la molécule ADN (le gène VMAT2) et l’apparition des émotions. Les croyances seraient-elles imposées par la biologie cérébrale ? Une étude statistique anglo-saxonne tend à montrer que la croyance s’accompagne d’un mal-être, comme si les gens prédisposés à la dépression se tournaient vers la religion, ce qui expliquerait pourquoi les religions cherchent à tout prix à rassurer les hommes sur leur devenir post-mortem dans un souci marketing assumé. Dans cette volonté de supprimer l’angoisse de la mort, les religions se comportent comme une drogue addictive. N’oublions pas que « les faits ne pénètrent pas là où règnent les croyances » (P. Valéry).

29 novembre 2013

Idées simples dans un monde complexe

La science économique est bien particulière. En effet, elle comporte un nombre considérable de règles dont la plupart sont contradictoires. Les relations entre chômage et inflation en sont un exemple. Si les prix augmentent, la demande de biens et services diminue. Dans une économie tirée par la demande, la production diminue, la demande de main d’œuvre diminue et le chômage augmente. On peut dire également que si les prix augmentent, l’offre a tendance à augmenter car les prix deviennent plus attractifs, donc la production augmente et le chômage diminue, à condition que le marché du travail ne soit pas rigide, ce qui est un frein à l’embauche. De tels exemples sont légion en matière de politique économique. Les interactions sont, parfois, plus complexes. Un choc pétrolier, par exemple, diminue la profitabilité de l’offre donc tend à diminuer la production. Si le gouvernement, obnubilé par une politique de la demande, cherche à relancer celle-ci par une politique monétaire ou budgétaire qui se traduit par une baisse des taux d’intérêts ou par des transferts directs aux ménages, l’augmentation de la demande aura comme conséquence une augmentation des prix dans un environnement où la production est déficiente. Cette augmentation des prix entrainera, à terme, une diminution de la demande rendant la politique gouvernementale inefficace. C’est pourquoi, abordant un domaine complexe, il faut le faire avec des idées simples (Ch. De Gaulle) : pour qu’un pays ne s’appauvrisse pas, il doit s’enrichir ! Et un pays ne peut, globalement, s’enrichir que si sa balance commerciale est bénéficiaire, c’est-à-dire s’il gagne plus de devises qu’il n’en dépense ou, autrement dit, si ses exportations sont supérieures en valeur à ses importations. Pour cela, la stratégie diffère selon l’état de développement du pays. Pour un pays développé et industrialisé, la seule stratégie gagnante consiste à abandonner les industries de main d’œuvre, excepté celles qui ne sont pas délocalisables, car le contraire entraine le pays dans une concurrence perdante par les prix avec les pays en voie de développement. La seule voie restante consiste à développer une stratégie de l’offre appuyée sur l’innovation et la qualité, comme l’industrie automobile allemande en offre un exemple magistral, de même que, dans une moindre mesure, celle du Royaume-Uni. Il n’y a pas d’autres voies pour que les exportations trouvent leurs marchés et se développent en rendant positive la balance commerciale. Importer des produits à faible coût de main d’œuvre (sous conditions environnementales) et exporter des produits à haute valeur ajoutée, telle est la condition de sortie de crise. Le problème est qu’il faut du temps pour qu’une telle stratégie devienne opérante et il n’est pas sûr que la France en ait encore ! Il faut aussi que les entreprises aient les moyens d’investir dans l’innovation, ce qui veut dire que leur potentiel d’investissement ne soit pas confisqué par l’impôt. Et il est à craindre que les mesures gouvernementales actuelles, comme le CICE, soient très loin d’être à la hauteur, apportant une réduction des charges de 20 milliards d’Euros alors qu’il en faudrait 100. Et pour financer cet investissement, il faudrait réduire réellement les dépenses de 200 milliards d’Euros et non pas se contenter d’une réduction de l’augmentation (sic !). Malheureusement, nos gouvernants devenus aveugles à la réalité, cherchent par idéologie à endormir le peuple français en tenant un discours lénifiant sur une reprise qui serait censée revenir et un chômage qui serait enfin en diminution. On a assisté au show d’un ministre du « redressement productif » (re-sic !) qui exulte pour avoir « sauvé » quelques centaines d’emplois par ci- par là alors que le pays compte plus de 3 millions de chômeurs et près de 10 millions de pauvres ! Finalement, deux idées simples : il faut gagner plus qu’on ne dépense et ce sont les entreprises qui créent l’emploi productif.

19 novembre 2013

Démocratie en danger

Tout va mal, mais rassurez-vous, le pire est à venir. La France des Français est devenue folle. L’agitation bretonne, début de la contestation antirépublicaine, est un amalgame de mécontentements corporatistes d’un certain nombre d’acteurs qui refusent de prendre leur part dans l’effort national indispensable pour sortir le pays de l’ornière fatale dans laquelle il s’embourbe. La taxe sur les poids lourds, détonateur du mécontentement, est, une fois n’est pas coutume, une taxe intelligente. La France est submergée par les poids lourds étrangers qui, en passant par la France, évitent de s’acquitter d’une taxe identique existant en Allemagne et en Suisse. Prélever sur ce trafic des ressources utiles au développement de transports alternatifs moins chers et moins polluants, comme le ferroutage ou le transport fluvial, est évidemment une bonne idée. On objectera que la Bretagne n’est pas concernée par le trafic des poids lourds qui traversent la France du Nord au Sud. Cela est vrai, mais ne justifie en rien que les poids lourds bretons soient exonérés de cette taxe. Si ce trafic existe, sa raison en est que la production agroalimentaire bretonne, notamment porcine et volaillère, est de basse qualité qui ne peut supporter les coûts d’abattage des abattoirs bretons et qui est donc obligée d’aller rechercher des coûts plus faibles en Allemagne ou en Europe de l’Est où la main d’œuvre ne bénéficie pas d’un salaire minimum. La recherche d’une production intensive, soutenue contre vents et marées par la FNSEA, est une impasse de laquelle les bretons refusent de sortir. Profitant d’un effet d’aubaine, se sont amalgamées des revendications qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : les artisans, les routiers, les centres hippiques, les enseignants, les automobilistes, les footballeurs, les maires qui refusent le mariage homosexuel ou les rythmes scolaires, etc … Tout ce petit monde, corporatiste ou clientéliste jusqu’au bout des doigts, reste sourd et aveugle aux difficultés du pays, uniquement préoccupé par son pré-carré. Il est devenu à la mode de contester tous les changements que le gouvernement tente, maladroitement certes, de mettre en place. Sur ce corporatisme fleurit la démagogie, carburant essentiel de l’extrême droite qui flatte dans le sens du poil tous ces contestataires en espérant retirer de cette agitation désordonnée un avantage important aux prochaines élections, municipales et européennes. Il ne faut pas s’étonner, d’ailleurs, que sur ce fumier d’extrême droite fleurisse un racisme de plus en plus décomplexé et nauséabond. Cette situation est dangereuse et peut conduire aux plus graves débordements qui ne peuvent que plonger davantage le pays dans le chaos. L’inquiétant est que le gouvernement n’a pas la compétence requise pour trouver les voies de sortie d’une crise qui d’économique se transforme en crise sociale, porteuse de tous les débordements.

11 novembre 2013

Raz le bol

Il arrive un moment où le sentiment obsidional d’être cernés par les c… devient insupportable et angoissant. Où que l’on tourne le regard, on ne rencontre que médiocrité, égoïsme et incompétence. Sans ressasser les actions d’un gouvernement dont la logique échappe à tout le monde, voici quelques exemples qui ne font pas une liste exhaustive : Ces agriculteurs bretons qui vivent des subventions européennes depuis des années et qui, non seulement n’ont pas su se reconvertir vers une production de qualité, mais vandalisent, avec le soutien de quelques élus totalement irresponsables, le bien public qui sera finalement payé par le contribuable qui passe sa vie à les secourir (sans parler des banques !). Les éleveurs de porcs, enfermés dans un productivisme intensif, proposent des produits bas de gamme qui ne supportent pas les coûts d’abattage pratiqués en France et qui les obligent à transporter leur production à l’ étranger puis à faire revenir en France les carcasses ! Ces journalistes qui sont plus préoccupés par leurs questions populistes ou provocatrices que par les réponses de leur correspondant qui n’ont, souvent, pas le temps de s’expliquer avant d’être sommés de répondre à une autre question. Ces membres du gouvernement qui chassent tout ce qui peut être taxé plutôt que de prendre les mesures de réduction drastiques des dépenses qui s’imposent (suppression des départements, réforme fiscale profonde et retenue à la source, suppression des conseils généraux, ménage dans tous ces comités ad ‘hoc qui ne servent à rien, réduction du train de vie de l’Etat et des Collectivités locales, …). Ces associations attrape-tout qui se créent uniquement pour protester dès que la moindre réforme est envisagée, au nom d’un corporatisme sans vergogne. Cette administration qui passe son temps à se prétendre la meilleure du monde alors que le temps de traitement du moindre dossier est devenu au mieux courtelinesque, au pire kafkaïen (voir le fonctionnement de pôle-emploi ou le traitement du dossier d’un réfugié !). Ces hommes politiques professionnels plus préoccupés de leur réélection et de leur avenir que de celui du pays. Ces écologistes qui sont systématiquement contre tout changement (gaz de schiste, nucléaire, nanotechnologies, cellules souche, OGM, TGV, …). Ce racisme rampant tant dans la société que dans les partis politiques et dont l’odeur devient de plus en plus nauséabonde et qui s’étend sur l’Europe comme le nuage de Tchernobyl. Ces joueurs de football au discours débile qui gagnent des fortunes en se contentant de taper dans un ballon, applaudis par une bande de supporters décervelés, et qui vont cacher leur pognon à l’étranger pour ne pas payer d’impôts, avec leurs petits copains du tennis et autres sportifs. Ces syndicats qui refusent, par dogmatisme populiste, de voir qu’en raison de l’allongement de la durée de vie, il y a de moins en moins d’actifs pour payer les retraites et qu’il faut donc obligatoirement retarder l’âge de départ à la retraite, ce qui est du simple bon sens. Ces artisans qui, tout en se déclarant le premier employeur de France, utilisent abondamment des ouvriers des pays de l’Est dont certains sont en situation irrégulière, et sont incapables de respecter les coûts et les délais. Ces patrons d’entreprises qui augmentent leurs salaires déjà faramineux alors que leurs entreprises perdent en compétitivité depuis des années (voir la balance commerciale déficitaire depuis plus de dix ans et qui est la principale source de l’aggravation de la dette). Ces Français les plus riches qui fraudent massivement le fisc d’environ 20 milliards d’Euros, laissant la charge de l’impôt aux plus démunis. Tout ça fait d’excellents Français !!

30 octobre 2013

Que veulent-ils ?

Le monde est soumis à la violence de ceux que l’on nomme islamistes ou djihadistes. On ne peut qu’être consterné par cette addiction à la violence et on recherche avec difficulté les raisons profondes qui conduisent ces hommes à avoir des comportements qui n’ont plus rien d’humain. Utilisant leur religion comme un faux-nez justificatif, ils ont déclaré une guerre ouverte au monde entier. On peut proposer deux raisons à cette violence. La première est une énorme frustration des musulmans d’aujourd’hui en face du déclin de leur civilisation. L’islamisme a trouvé son terreau d’origine au sein d’une civilisation arabe qui, dès le IXème siècle avant JC, s’étendait de l’Arabie à l’Egypte, la Syrie, la Mésopotamie, la Palestine. Babylone fut occupée par les Arabes en 1400 avant JC. Au VIIIème siècle, les arabes s’installaient en Espagne et en Inde septentrionale. La religion musulmane s’est propagée au sein du peuple arabe dès 570, année de naissance du prophète Mahomet et s’est implantée dans le monde arabe, en Afrique et en Asie. Trouvant ses sources en Chine, en Perse, en Inde, la culture arabe s’est développée au cours d’un âge d’or qui perdura du VIIIème siècle au XIVème siècle. De grands noms ont, depuis cette date, laissé leur trace dans l’Histoire : al-Kindi, al-Farabi, Avicenne, Ibn Bajja, Ibn Tufayl, Averroès et bien d’autres. Ces hommes, trouvant leur inspiration dans les œuvres des penseurs grecs tels Euclide, Ptolémée, Archimède, Aristote, ont marqué les sciences et la philosophie, telles que la Logique, la Physique, la Métaphysique, la Médecine, l’Algèbre, la Géométrie, l’Astronomie, l’Analyse combinatoire, l’Optique, la Trigonométrie, la Géographie et leur influence s’est étendue dans l’Occident, depuis le XIIIème siècle, c’est-à-dire à l’aube de la Renaissance, jusqu’au XVIIème siècle. Depuis la Renaissance, on constate un lent mais inexorable déclin de l’influence de la culture musulmane dans le monde. Les musulmans se sont enfermés dans des ratiocinations religieuses qui ont épuisé la pensée. Plus aucun grand nom de philosophe ou de scientifique musulman ne figure alors dans le Panthéon des grands esprits. Il est probable que ce déclin a suscité une énorme frustration qui est à l’origine de la radicalisation religieuse que l’on constate aujourd’hui et que celle-ci a provoqué chez une partie des musulmans une volonté vengeresse. Nostalgiques du passé, ces musulmans rêvent de reconstruire l’Oumma qui existait dès 622, avant le schisme de 911 qui sépara chiites et sunnites. Cette emprise de la religion sur la pensée a provoqué des schismes meurtriers au sein des musulmans, aboutissant à une véritable guerre de religion, seconde cause de la violence que nous constatons aujourd’hui. La rupture entre chiites (et alaouites) et sunnites (et wahhabites et salafistes) trouve ses racines sur la désignation du successeur de Mahomet : Ali, le gendre du prophète pour les uns, Abou Bahr compagnon de Mahomet pour les autres. Pour les chiites, le Coran est une œuvre humaine alors que pour les sunnites, il s’agit d’une œuvre divine. Ces divergences, qui peuvent paraître anodines pour les occidentaux d’aujourd’hui, ont conduit les musulmans à des conflits permanents et sanglants qui perdurent encore aujourd’hui dans tous les pays du Moyen-Orient et au-delà. Ces véritables guerres ont permis la naissance d’hommes qui se sont perdus dans la violence extrême au nom d’une religion dévoyée dans son interprétation. La guerre est aujourd’hui déclarée contre les Occidentaux (les infidèles) et entre les deux grandes tendances islamistes. Les seuls noms célèbres islamistes sont aujourd’hui ceux de chefs de guerre pratiquant le terrorisme, le meurtre, la prise d’otage tels Ben Laden, Abou Anas al-Libi, Ayman al-Zawahiri, Abou Moussab Al-Zarqaoui, Abdelmalek Droukdel, Abou Nazir, etc … Du World Trade Center au mitraillage de 40 adolescents endormis dans leur dortoir, on tient les deux bouts de la chaine de l’horreur. Le plus étrange est que ces individus, qui ne méritent pas le nom d’homme, aient eu un père et une mère. Quand on les regarde, on regrette les singes. Tous sont engagés dans une guerre sans issue et sans solution, ce qui est, hélas, un gage de sa persistance. Ces horreurs développent dans beaucoup de pays une islamophobie grandissante qui enferme d’une manière infernale les musulmans citoyens entre ce rejet et la folie meurtrière des islamistes extrémistes, et qui favorise finalement la montée des extrêmes droites dans toute l’Europe.

26 octobre 2013

Enfin, une bonne nouvelle !

Depuis des mois, le pays va de mauvaises nouvelles en mauvaises nouvelles et les français ont le moral au niveau des chaussettes. Et voilà enfin que l’on entend une bonne nouvelle : le dernier week-end de Novembre sera une fin de semaine sans football ! Qui s’en plaindra ? Les français vont avoir 48 heures sans que les médias ne les assomment avec des commentaires sans fin sur des matchs de football sans intérêt ou des élucubrations de joueurs à la limite de la débilité mentale. Peut-être aurons-nous, à la place, des émissions intéressantes ? On peut toujours rêver ! D’ailleurs on rêve déjà. Les dirigeants des clubs de football ont décidé une semaine de grève pour protester contre la taxation à 75% des salaires dépassant 1 million d’Euros par mois, s’il vous plait ! Je vous disais bien que l’on rêvait ! Ces mêmes dirigeants nous expliquent que cette taxe, que les clubs doivent acquitter, va les mener à la faillite. Pourquoi ne retiennent-ils pas, sur ces salaires invraisemblables, le montant de cette taxe ? Parce que, nous disent-ils, cela va faire fuir les joueurs ! Eh bien qu’ils partent !! Le pays n’y perdra rien puisque ces gentlemen sont domiciliés hors de France pour ne pas payer leurs impôts, alors que le contribuable paie pour la construction de leurs stades. Il est bien plus grave que le pays perde ses usines que ses footballeurs. Laissons-les partir et occupons-nous de notre industrie pour sauver les derniers emplois qui y survivent. Il est tout aussi invraisemblable que le Président de la République, ayant déjà oublié son intervention catastrophique sur le sujet « Leonarda », envisage de recevoir ces dirigeants de clubs de football, arrosés par l’argent des dictatures pétrolières, alors que l’idée ne lui vient pas d’en faire autant pour les agriculteurs bretons qui, eux, sont très loin d’être millionnaires et qui se suicident régulièrement !!

21 octobre 2013

La planète shadock

La prolifération des ronds-points en France est déjà une aberration que le monde regarde avec effarement, et qui cache vraisemblablement de petits arrangements financiers entre amis, mais il y a pire dans l’invention débridée de ceux qui nous gouvernent. Nous étions déjà habitué à leur imagination sans borne dans la mise en œuvre d’impôts nouveaux. Nous venons d’avoir une nouvelle preuve de leurs élucubrations : les quinze minutes d’attente obligatoire imposées aux clients des Voitures de Transport avec Chauffeur (VTC). Ces entreprises viennent combler un manque criant de taxis dans les grandes villes soumises au protectionnisme abusif de cette profession. Ces quinze minutes d’attente obligatoire (on croit rêver !) risque de faire perdre la moitié des clients de ces VTC, entrainant la fermeture d’une bonne partie de ces TPE, ce qui va nécessairement créer du chômage supplémentaire. Un comble ! Ce n’est pas avec des mesures de cet acabit que l’on verra l’inversion de la courbe du chômage, tant vantée par le pouvoir. Quel est le petit fonctionnaire bien assis au chaud dans son bureau et digne élève de Courteline, qui a pu inventer une telle mesure ? Tout le monde a connu ces attentes interminables et insupportables à la sortie des gares ou des aéroports pour obtenir un taxi. Tout le monde sait pertinemment qu’ils ne sont pas assez nombreux, en région parisienne tout au moins. Les taxis eux-mêmes le savent mais ils s’accrochent désespérément à un numerus closus protectionniste et imbécile. A leur décharge, il faut admettre que demander à un taxi de payer une licence à hauteur de 250.000 € pour avoir le droit d’exercer son métier est aussi une aberration courtelinesque. Les taxis, non seulement sont en nombre insuffisants, mais ils sont pénalisés par leur comportement parfois insupportables, comme le refus de prendre des clients à Roissy et désireux de se rendre dans un hôtel proche de l’aéroport, au prétexte que la course n’est pas assez longue ! Il n’en reste pas moins que l’intervention de l’Etat pour créer des contraintes légales artificielles au développement d’entreprises est une aberration incompréhensible. Il faut bien admettre qu’en fait de décisions aberrantes, l’Etat se lance dans la surenchère. Dans l’affaire « Leonarda », la décision du Président de la République est un véritable chef d’œuvre d’hypocrisie, de maladresse et d’incohérence. Dans un souci de ne prendre aucun parti, le Président, ancien spécialiste de la synthèse, a choisi de « couper la poire en deux », espérant ainsi satisfaire toutes les parties. Il a finalement créé un mécontentement général, sur tous les bords politiques. Comment pouvait-on envisager que la solution se trouvait dans la séparation d’un enfant de quinze ans d’avec ses parents ? L’incohérence atteint des sommets. La loi impose que l’on ne sépare pas un enfant mineur de ses parents lorsque ceux-ci sont expulsés légalement. Et voilà que le Président lui-même propose le retour d’une jeune fille de quinze ans, mais sans ses parents. Et l’incohérence est un poison qui s’insinue partout. On entend l’actuel secrétaire général du parti socialiste, habituellement invisible, inodore et sans saveur, prendre publiquement le contre-pied du Président en réclamant le retour de toute la famille. Est-ce le rôle d’un Président de la République de prendre parti dans une querelle qui reste picrocholine au regard des gigantesques problèmes auxquels le pays est confronté ? C’est la démonstration qu’une politique purement politicienne conduit à des absurdités indéfendables. Einstein disait déjà : « Il n’y a que deux infinis, l’Univers et la bêtise humaine. Et encore, pour l’Univers, je n’en suis pas sûr ».

10 octobre 2013

La physique a encore du travail

L’histoire a montré que régulièrement certains scientifiques ou philosophes annoncent gravement que la physique est aboutie et que plus rien ne reste à découvrir. Or, l’expérience montre que la résolution d’un problème a toujours engendré de nouvelles questions et de nouvelles recherches. Comme le disait P. Anderson, « il n’est pas de problème aussi complexe fut-il qui, abordé de façon adéquate, ne se soit révélé encore plus complexe ». Ainsi par exemple, si l’acquisition de leur masse par les particules élémentaires est aujourd’hui expliquée par la mise en évidence du boson de Higgs et du champ associé, il reste à élucider les phénomènes conduisant à la naissance de ce champ. La liste ci-dessous des problèmes non résolus actuellement n’est certes pas exhaustive, mais démontre uniquement que cet adage a gardé toute sa valeur et que l’ignorance se cache là où on ne l’attend guère. Pourquoi le champ magnétique de Mars a disparu ? Quelles sont les causes du champ magnétique terrestre ? Pourquoi le champ magnétique terrestre s’inverse-t-il périodiquement ? Qu’est-ce que la matière sombre ? Qu’est-ce que l’énergie noire ? Pourquoi les constantes fondamentales de la physique ont-elles leurs valeurs et sont-elles réellement constantes ? Pourquoi l’univers n’est-il pas constitué d’antimatière ? Quelle est la nature de la singularité initiale ? Les cordes cosmiques ont-elles une réalité ? Les multivers sont-ils une fiction ? Comment le temps est apparu ? Quel est le futur de l’univers ? Pourquoi les cellules biochimiques ont une chiralité particulière alors que les molécules de la chimie de synthèse n’en ont pas ? Comment interpréter la dualité onde-particule ? Comment interpréter la non-localité des particules ? Comment expliquer l’intrication des particules ? Comment concilier la mécanique quantique et la relativité générale ? Pourquoi, dans le monde macroscopique, n’observe-t-on pas de superposition d’états quantiques ? A partir de quelle échelle passe-t-on des lois de la physique quantique à celles de la physique classique ? La loi de grande unification existe-t-elle ? Le graviton existe-t-il et, si oui, comment expliquer son interaction instantanée ? Comment maîtriser le problème de la décohérence dans les grands systèmes ? Quelle est l’explication de l’effet Hall quantique ? Quelle est l’explication de la supraconductivité des oxydes ? Pourquoi les fils moléculaires conducteurs n’obéissent-ils pas à la loi d’Ohm ? Quelle est l’explication des propriétés magnétiques des supraconducteurs ? Pourquoi et comment se replie une grosse protéine ou une grosse molécule telle que l’ADN ? Qu’est-ce qui impose la forme d’un chromosome ? Quel est le rôle de l’ADN poubelle ? Par quels mécanismes les cellules souches se spécialisent-elles ? Quels sont les principes généraux de fonctionnement des états stationnaires des systèmes en interaction avec leur environnement ? Quelles sont les lois de la turbulence des systèmes ayant un grand nombre de degrés de liberté ? Comment expliquer les propriétés macroscopiques surprenantes de l’eau à partir de sa structure microscopique ? Comment se décolle un adhésif et comment coule une pâte ? Comment se forme la pointe arrière d’une goutte qui glisse sur une paroi ? Pourquoi faut-il 10 fois plus d’énergie pour réchauffer de 1° une certaine masse d’eau que pour la même masse de fer ? Pourquoi l’eau a-t-elle une densité aussi anormalement faible ? Pourquoi l’eau est-elle un solvant aussi performant ? Pourquoi la glace d’eau a-t-elle une densité plus faible que celle du liquide ? Comment la vie est-elle apparue ? Comment fonctionne le cerveau et comment nait la conscience ? La physique, et plus généralement la science, ont encore un long chemin à parcourir sachant que de nouvelles découvertes peuvent remettre en question ce que l’on croyait définitivement acquis. Ainsi, comme le dit A. Gide, « il faut suivre ceux qui cherche la vérité mais il faut fuir ce qui disent l’avoir trouvée ».

03 octobre 2013

Le dogmatisme aveugle

Le comportement du personnel politique ou syndical a fait montre de sectarisme et de dogmatisme en maintes occasions. Le problème, si tant est qu’il y en ait un, de l’ouverture de certains commerces le Dimanche ou après 21 heures en est un parfait exemple. Si l’on conçoit que le travailleur ait besoin d’un repos hebdomadaire, ce qui constitue sans aucun doute une avancée sociale, on peut remettre en cause le fait que ce repos ait lieu exclusivement le Dimanche, ce qui est une tradition relevant de la culture judéo-chrétienne de la France et donc assez éloignée de la laïcité républicaine, revendiquée avec ô combien de vigueur par le gouvernement il n’y a pas si longtemps ! Cette tradition du repos dominical ayant des racines chrétienne remontant à plusieurs siècles, il n’est pas douteux que la société s’est organisée en fonction de celle-là. Comme il est illusoire de remettre en cause toute l’organisation de la société (les écoles ne fonctionnent pas le Dimanche par exemple), il est donc prudent de dire que la règle reste le repos dominical. Mais on ne voit pas pourquoi il ne pourrait pas y avoir des aménagements de cette règle ! Les syndicats, qui s’opposent à tout changement, disent agir au nom du bien-être des salariés et font mine de s’inquiéter de leur santé. Dans les faits, leur crainte est que le travail du Dimanche se généralise au détriment du volontariat des salariés. L’objectivité impose de dire que cette crainte a certaine légitimité, la recherche d’une productivité croissante étant une contrainte majeure des entreprises françaises. Il est donc impossible de généraliser par la loi le travail dominical, mais il reste tout aussi légitime de laisser les entreprises gérer ce problème qui touche directement leur chiffre d’affaire, donc le PIB du pays, sur la base irréfragable du volontariat qui, lui, doit être imposé par la loi. Cela évitera aux syndicats de parler au nom de salariés dont ils ignorent les besoins. Pour certains d’entre eux, le complément de salaire correspondant est absolument indispensable pour pouvoir payer leur loyer. La fermeture le Dimanche de l’enseigne Bricorama a eu pour conséquence le licenciement de 200 personnes : c’est ce que les syndicats appellent le bien-être des salariés ! Une des activités qui alimentent positivement la balance commerciale (déficitaire globalement) est le tourisme : est-ce favoriser le tourisme que de fermer les commerces le Dimanche ? Il y a déjà 6 millions de salariés qui travaillent le Dimanche (police, pompiers, spectacles, médias, hôpitaux, les travailleurs en 3x8, les agriculteurs, les cafés et restaurants, etc, …). Il n’y a qu’à écouter le discours alambiqué des syndicats qui tentent d’expliquer la raison de leur opposition pour être convaincu qu’il ne s’agit que d’une posture idéologique. Sans surprise, quelque parti marginal invoque, à grands cris, un complot du patronat et du Medef qui tenteraient de détruire le code du travail ! Il est ahurissant de constater que 4 ministres réunis autour du Président de la République n’ont pas été capables d’imaginer une solution acceptable et qu’ils ont renvoyé le ballon à une commission ad’hoc (une de plus) qui va rédiger un rapport dont le destin est de finir au fond d’un placard ! Ce problème du travail dominical n’est pas le seul exemple d’un dogmatisme qui prend le pas sur la raison. L’arrêt de l’énergie nucléaire civile demandée par les « écoloégoïstes » en est un autre exemple. Pour produire 5% de l’énergie française (environ 10 GW) il faudrait 30.000 éoliennes géantes, c’est-à-dire un rideau continue d’éoliennes sur 1500 km !! Cette atteinte à l’environnement ne semble pas gêner ces écologistes, au nom de leur dogmatisme. Il en est de même avec le cas de l’Allemagne qui a ouvert à nouveau ses centrales à charbon pour compenser l’arrêt de ses centrales nucléaires au détriment désastreux de l’émission carbonée. Hélas, les faits ne pénètrent pas là où règne les croyances et le dogmatisme. Le problème des « roms » est un autre exemple de l’influence désastreuse d’un dogmatisme obstiné au détriment de la réflexion. Ce peuple, venu majoritairement de Hongrie, de Bulgarie et de Roumanie appartient donc à l’Union Européenne ce qui lui donne le droit de libre circulation, mais en respectant la loi des pays où il s’implante. Ceux d’entre eux qui sont en situation irrégulière sont à traiter comme n’importe quel autre contrevenant à la loi. Oublier que la véritable raison de l’immigration de ces peuples est l’insupportable misère dans laquelle les maintient leur pays d’origine, c’est faire preuve d’un aveuglement incompréhensible. La véritable solution est donc dans ces pays d’origine qui, rappelons-le, font partie de l’Europe dont on comprend mal que celle-ci accepte de verser des sommes considérables aux gouvernements concernés sans se préoccuper de ce qu’elles deviennent puisque l’on ne constate aucune amélioration des conditions de vie des « roms » dans ces pays. Parler d’intégration de ces familles, qui ne représente en France que 20.000 personnes (200.000 en Angleterre), n’est surement pas un problème insurmontable. Mais cela ne veut pas dire que l’on peut accepter que l’implantation des camps de « roms » puisse se faire sauvagement sans prendre en compte l’impact sur l’environnement humain et oublier les préoccupations des maires qui voient leurs administrés subirent les nuisances d’une proximité insalubre. Dogmatisme et sectarisme sont les mamelles des combats inutiles.

29 septembre 2013

comités théodule

Il est rare que la France soit championne du monde dans un domaine. Pourtant, il en est un où elle excelle : celui de la création des structures ad’hoc. Les agences nationales, les hautes autorités, les groupements d’intérêt public, les commissions, les conseils supérieurs, etc, etc, sont foisonnants. La règle appliquée depuis des années est simple : un problème, un comité théodule ! Et, si par un extraordinaire hasard, le problème disparaît, le comité perdure. Sachant que chacune de ces structures représente des moyens matériels et humains, on imagine facilement la somme considérable que cela représente. Il est impossible de donner la liste exhaustive de ces structures, mais la liste qui suit donne une idée de l’ampleur du problème. Les agences : Agence Nationale de la Recherche - Agence pour le livre et la documentation - Agence utilitaire de la Francophonie - Agence Europe Education Formation France - Agence de la biomédecine - Agences françaises du développement (27 ?) - Agence française pour le développement de l’agriculture biologique - Agence Nationale de la technologie de l’information et de communication pour l’Education - Agences de l’eau (22 ?) - Agence Nationale des fréquences - Agence Nationale de l’habitat - Agence pour la création d’entreprises - Agence des aires marines protégées - Agence pour le développement de la recherche et de l’enseignement supérieur - Agence de l’environnement et de la maitrise de l’énergie - Agence biographique de l’enseignement supérieur - Agences sanitaires (22 ?) - Agence photos des musées nationaux - Agence pour la protection des programmes - Agence Nationale de la sécurité alimentaire - Agence du service civique - Agences régionales du développement durable (22 ?) - Agence ECOFIN (délinquance financière) - Agence pour l’enseignement français à l’étranger - Agence France Presse (AFP) - Agence Nationale pour la gestion des déchets radioactifs - Agence Nationale pour la rénovation urbaine - Agence Nationale pour l’information sur le logement - Agence de communication publique ANATOME - Agence des participations de l’Etat - Agence Nationale des services à la personne - Agence Nationale de lutte contre l’illettrisme - Agence française du programme européen « Jeunesse en action » - Agence Nationale de la recherche sur le SIDA - Agence de la biomédecine - Agence française pour les investissements internationaux - Agence des Services et de Paiements - Agence Nationale pour l’amélioration des conditions de travail - Agence française de lutte contre le dopage - Agences pôles emploi (92 ?) - Agences culturelles départementales (92 ?) - Agences régionales du développement (22 ?) - Agence pour le développement régional du cinéma - Agences économiques départementales (92 ?) - Agence du médicament - Agence Nationale de la sécurité des systèmes d’information - Agence d’aide à la coopération technique – Agence Nationale pour la biodiversité (à venir) - et bien d’autres … N’oublions pas non plus toutes les hautes autorités et les conseils dits supérieurs : Haute Autorité de la santé - Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et de la protection internet - Haute Autorité des primaires - Haute Autorité de la lutte contre les discriminations - Haute Autorité de la concurrence - Haute Autorité des médias - Haute Autorité de l’audiovisuel et de la communication - Haute Autorité de la transition - Espace national de la réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer - Conseil supérieur de l’Education - Conseil supérieur des programmes - Conseil supérieur de l’audiovisuel - Conseil supérieur de la Fonction Publique d’Etat - Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique - Conseil supérieur de la formation et de la recherche - Conseil supérieur de la Prévention des risques - Conseil supérieur de la Recherche et de la technologie Conseil supérieur de l’hygiène publique - Conseil supérieur de la Magistrature - Conseil supérieur de l’Administration territoriale d’Etat - Conseil supérieur de la Fonction Publique territoriale - Conseil supérieur de la langue française - Conseil supérieur du travail social - Commission supérieure Technique de l’image et du son - Conseil supérieur des sports de montage - Conseil supérieur de la prud’homie - Conseil supérieur de l’Economie sociale et solidaire - Conseil supérieur de l’Egalité professionnelle - Conseil supérieur de la pêche - - Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques et professionnels - Conseil supérieur de la recherche Stratégique - Conseil supérieur de la communication - Conseil supérieur des Français à l’Etranger - Conseil supérieur de la Forêt - Conseil supérieur des - Chambres régionales des comptes - Conseil supérieur de la Mutualité - Conseil supérieur de la marine marchande - Conseil supérieur de la fonction militaire - Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière - Conseil supérieur de l’Energie – Conseil d’Etat – etc, etc, … N’oublions pas tous les comités plus ou moins farfelus dont on ne sait ce qu’ils font : Comité National d’éthique, Comité National de la recherche scientifique, Comité National d’éthique, Comité National des pêches maritimes et des élevages marins, Comité National des Conseillers du Commerce extérieur, Comité National Coordination Action Handicap, Comité National de la conchyliculture, Comité National routier, Comité National de la bientraitance et des droits, Comité National de l’eau, Comité National olympique français, Comité National d’évaluation de l’enseignement supérieur, Comité National français de géographie, Comité National des retraités et des personnes âgées, Comité National contre le tabagisme, Comité National d’action laïque, Comité National des quilles de huit (sic !), Comité National d’action sociale, Comité National du tourisme équestre, Comité National interprofessionnel de la pomme de terre, Comité National d’information dur la drogue, Comité National du Diaconat, Comité National de la lutte contre la fraude, Comité National pour l’éducation artistique, Comité National des registres, Comité National de la biophysique, Comité National pour l’épilepsie, Comité National de l’Enfance, Comité National du numérique, Comité National Informatique et Libertés, etc, etc … Ajoutons une petite liste des Groupements d’Intérêt Public tels que : GIP Info retraite – GIP modernisation des déclarations – GIP Littoral aquitain – GIP Formation – GIP Recherche sur les écosystèmes – GIP Objectif Meuse – GIP Enfance en danger – GIP Aménagement du territoire – GIP Loire estuaire – GIP Recherche Droit et Justice – GIP Innovation et Développement – GIP de Grigny et d’Ivry – GIP Massif Central – GIP Seine aval – GIP Santé Protection sociale international – GIP Réseau des GRETA lorrains – GIP Réseau national des télécommunications pour la Technologie, l’Enseignement et la Recherche – GIP Ile –de-France – GIP Echanges et productions radiophoniques – GIP Politique de la ville – GIP Justice Coopération internationale – GIP Rectorat de l’Académie de Limoges – GIP Charente Solidarités – GIP Maison départementale autonomie – GIP Enfance en danger – etc, etc … Et n’oublions pas non plus les innombrables commissions ad’hoc, comme la Commission des plis cachetés (sic !). A toutes ces stuctures, ajoutons-en quelsques une peuplées d’observateurs attentifs : Observatoire Terre, Univers, Environnement – Observatoire des politiques culturelles – Observatoire des inégalités – Observatoire du numérique – Observatoire des sciences de l’Univers – Observatoire océanographique – Observatoire de la Fonction Publique territoriale – Observatoire de la santé des dirigeants des PME (sdic !) – Observatoire de l’islamisation – Observatoire sociologique du changement – Observatoire des bâtiments de basse consommation – Observatoire de la lecture publique – Observatoire du pain – Observatoire de la Métallurgie – Observatoire des discriminations – Observatoire des Territoires – Observatoire des Retraites – Observatoire national des zones urbaines sensibles – Observatoire des médias – Observatoire de l’Espace – Observatoire de la propriété intellectuelle – Observatoire du nucléaire – Observatoire de la réussite éducative – Observatoire interministériel de l’accessibilité et de la conception universelle ( ?) – Observatoire des résidus de pesticides – Observatoire des sondages – Observatoire des armements – etc, etc … L’Etat semble ne pas savoir où trouver des économies comme le prouve son silence assourdissant en la matière. Il recherche des moyens de faire des économies ? La liste ci-dessus (ô combien partielle !) devrait lui donner des idées !!

19 septembre 2013

On nous prend vraiment pour des gogos

Le gouvernement trompe encore et toujours les citoyens. A peine le Président de la République a-t-il indiqué solennellement qu’en 2014 il n’y aurait pas d’impôts nouveaux … à part les impôts nouveaux déjà prévus (TVA et quotient familial), que le Premier Ministre s’empresse de préciser que la « pause » fiscale est reportée à 2015. Cela nous réserve quelques surprises ! Mais il y a encore plus hypocrite. Le Président nous a annoncé en grandes pompes que l’Etat allait faire un effort historique sur la réduction des dépenses … sans vouloir préciser de quelles réductions il s’agissait. Or, le ministre des Finances, Pierre Moscovici, celui-là même qui évoquait le « ras-le-bol fiscal », vient d'annoncer le lancement de la concertation pour la révision des valeurs locatives des locaux d'habitation. On comprend alors toute la beauté de la manœuvre. La réduction des dépenses va consister à supprimer une partie des dotations aux collectivités locales qui ont déjà du mal à équilibrer leur budget. Pour éviter la colère des élus locaux, en majorité socialistes, le gouvernement cherche une parade … et l’a trouvée ! En revalorisant la valeur locative des logements, la taxe d’habitation et la taxe foncière vont automatiquement augmenter. Il de faut pas oublier que le taux moyen de taxation est de 41% pour la taxe d’habitation et de 36% pour la taxe foncière. La valeur locative actuelle date de 1970. Si la revalorisation s’aligne sur les loyers actuels, et on peut estimer que la valeur locative est trois fois plus élevés qu’en 1970, l’augmentation des impôts locaux peut alors atteindre, voire dépasser, 300% !! Quel joli tour de passe-passe !! Les impôts sur le revenu ne changeront pas (ou presque !), mais les impôts locaux vont exploser. Pendant le même temps, aucune réflexion n’est engagée sur la suppression de la foule des Agences Théodule et autres Hautes Autorités dont personne ne sait à quoi elles servent. Une simple recherche sur Internet permet d’identifier prés de 400 de ces agences !! Connaissez-vous la Haute Autorité de la Transition, l’Espace National de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer, l’Agence Nationale pour l’enseignement français à l’étranger ou l’Agence Nationale pour la sécurité des systèmes d’information ? Combien de fonctionnaires se cachent, bien au chaud, au sein de ces organismes qui passent leur temps à rédiger des rapports qui finissent tous au fond d’un placard, voire à la poubelle. Une fois de plus, le gouvernement enfume les citoyens en prétendant mettre en œuvre une diminution « sans précédent » des dépenses de l’Etat, alors qu’il ne fait que jouer aux chaises musicales. Ce transfert de l’augmentation d’impôts sur les collectivités locales va vraisemblablement avoir un effet dévastateur sur les élections municipales, les élus actuels étant majoritairement socialistes … à moins que ce tour de passe-passe soit reporté après ces élections.

07 septembre 2013

L’honneur perdu de l’Occident

Les peuples occidentaux, en décidant préférable de ne rien faire, ont perdu ce qu’il leur restait comme honneur. Les palinodies politiques auxquelles nous avons assistées avec consternation ont durablement interdit aux pays occidentaux de parler des droits de l’homme avec la moindre crédibilité. Accepter sans réagir les agissements du pire boucher actuel de la planète, Bachar al-Assad, à égalité avec Hitler, c’est donner aux futurs criminels une impunité qu’il sera impossible de combattre. Hitler a gazé les Juifs, Bachar al-Assad a gazé des enfants et des bébés. Où est l’horreur ? Où est l’honneur perdu des Occidentaux, enlisés dans leur couardise égoïste et égocentriste ? Il se peut que le Congrès américain s’oriente vers un vote positif pour une intervention. Mais dans combien de temps ? Plus le temps passe et plus cette intervention devient problématique. Ne rien faire en face d’une violation des traités internationaux ouvrira aux Iraniens un boulevard vers le développement de l’arme nucléaire, sans le risque d’une quelconque rétorsion. Les massacres de populations civiles par des dictateurs à l’hubris démesuré resteront pour longtemps sans punition. Le terrorisme se verra également doté d’une impunité presque totale, conforté par la pusillanimité des occidentaux et des pays arabes. Mettre en avant la petite fiole de Colin Powell dans la guerre d’Irak n’est qu’une argutie nauséabonde car cela sous-entend que les preuves rapportées sur l’utilisation d’armes chimiques sont également des mensonges. Qui, de bonne foi, peut défendre un tel point de vue ? Cherchez-vous une preuve irréfutable de l’hypocrisie humaine ? La bourse se porte mieux depuis que l’intervention en Syrie est abandonnée !! Un obscur secrétaire du parti socialiste, timide voix de son maitre, a comparé l’attitude des non-interventionnistes avec l’esprit de Munich, soulevant l’indignation simulée et ridicule de l’opposition. Or, qu’est-ce que Munich, si ce n’est la reculade de l’Europe devant les risques d’une confrontation avec le pire tyran que l’humanité ait connu. L’Europe a abandonné la Tchécoslovaquie comme elle abandonne aujourd’hui la Syrie. Nous sommes bien en face d’un comportement identique. Les démocraties fonctionnent avec des lois et des principes, les dictatures n’en ont pas. Voilà pourquoi la Russie et la Chine sont deux dictatures, dont la première approvisionne l’armée syrienne en gaz de combat. Ainsi, objectivement et par couardise, les occidentaux se rangent derrière deux dictateurs qui veulent, à tout prix, sauver un tyran sanguinaire, le premier par pure vengeance de son humiliation pendant l’intervention en Libye, le second pour refuser toute intervention extérieure dans la politique d’un pays de peur que le monde se préoccupe soudain des droits de l’homme piétinés sans vergogne en Chine. De son coté, la majorité des Français, comme des occidentaux, refuse toute intervention militaire, préférant se battre pour leurs points de retraite plutôt que de s’engager pour sauver la vie des enfants syriens. Ils oublient allègrement que la France est membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU dont la mission essentielle et exigeante est de garantir la paix et les droits de l’homme dans le monde. Nous assistons à la mort du droit d’intervention pour raisons humanitaires et à l’impuissance grandissante de l’ONU qui devient réellement un « machin » inutile. Pourquoi faut-il tant de temps pour apporter les preuves objectives du gazage à l’ONU devant la Russie, ce dont absolument personne ne doute, et mettre ainsi Vladimir Poutine au pied du mur ? Si ce dernier refuse toujours d’intervenir, il apparaitra, aux yeux du monde, comme un allié objectif d’un criminel contre l’humanité. Peut-être alors hésitera-t-il à s’entêter dans une attitude qui heurte la raison.

23 août 2013

Horreur !

Des dizaines d’enfants morts, alignés sur le sol, sans aucune blessure apparente, les yeux clos et les bras jetés au hasard dans un geste d’abandon, telle est l’insupportable image que les massacres syriens nous ont livrée. Hitler n’est pas mort et il possède de nombreux supporters ! Dans la foulée génétique de son père, le bourreau syrien (le dégout interdit d’écrire ici son nom) assassine son peuple et ses enfants avec les moyens les plus abominables. La « ligne rouge » a été franchie, monsieur Obama !! La « ligne rouge » a été franchie, monsieur Hollande !! Le spectacle de votre impuissance, vos discours dilatoires, vous ôtent toute prétention d’une représentativité de la communauté internationale, je veux parler de celle que ces images fait vomir d’horreur et de honte. Votre silence gêné n’est guère plus admissible que le soutien absolu et immoral qu’apportent au bourreau syrien les dictateurs russe et chinois, les chiites iraniens, du Hezbolla et du Hamas. L’histoire devra retenir et transmettre aux générations futures la culpabilité incontournable et impardonnable des acteurs de ce drame et de ceux qui les soutiennent et les considérer à jamais comme des criminels contre l’humanité.

22 août 2013

L’avenir est devant nous !

La place de la France, l’innovation, l’évolution sociétale, telles sont les préoccupations de ceux qui nous gouvernent pour les dix ans qui viennent. Qui peut critiquer raisonnablement de tels projets ? Il faut avoir le gout de la polémique stérile de l’opposition actuelle pour trouver ridicule qu’un gouvernement s’interroge sur le devenir de la Nation, au prétexte fallacieux que le pays connaît des difficultés conjoncturelles ? A ce titre, il ne serait jamais opportun de réfléchir à l’avenir, tant il est vrai que chaque jour apporte son lot de difficultés. On reproche si souvent au microcosme politique de ne se préoccuper que du terme électoral ou de ne réagir qu’à l’actualité immédiate, c’est-à-dire de ne vivre que dans le court-terme, que nous devrions tous nous réjouir de voir un gouvernement essayer enfin, dans la mesure du possible, de tracer les voies d’une évolution à dix ans. Mais, encore faut-il que cet exercice ne soit pas seulement une figure de style électoral permettant au gouvernement de se donner, à bon compte, une image de visionnaire ! Encore faut-il que derrière chaque concept énoncé soit identifiés les voies et moyens d’atteindre des objectifs clairs, sinon chiffrés. Par exemple, comment faire pour que la France, actuelle cinquième puissance mondiale, ne régresse pas inexorablement dans ce classement économique ? Ou encore, quelles initiatives prendre pour que l’innovation dans l’industrie, les services, la formation et l’éducation permette au pays de redresser sa balance commerciale, inexorablement déficitaire depuis des décennies, creusant chaque jour la dette nationale ? Quel cadre de vie donner aux Français pour que l’individualisme et l’égoïsme, l’isolement créé par le développement des technologies informatiques, ne fassent pas du pays un simple conglomérat d’individus enfermés dans leur bulle et indifférents aux autres ? Comment favoriser l’esprit entrepreneurial pour que l’innovation se développe et participe au redressement de la balance commerciale ? Même tardive, cette initiative est louable mais restons vigilant sur la traduction qui va en être donnée. La première année du septennat nous a montré que la chasse aux impôts était profondément inscrite dans les gènes socialistes. Ce n’est surement pas la voie pour atteindre les objectifs énoncés. Hélas, la deuxième année ne s’annonce pas moins dévastatrice. Piétinant les affirmations gouvernementales récentes, une augmentation de 12 milliards d’impôts est annoncée pour l’année 2014, moitié par augmentation de la CSG, moitié par augmentation de la TVA. La déviance génétique de la gauche socialiste et son tropisme fiscal n’ont pas fini de s’exprimer et de détruire à petit feu les bonnes volontés nationales. Le plus décevant dans cette politique est que les contribuables les plus modestes sont les plus touchés, contrairement aux fanfaronnades de l’élection présidentielle et aux affirmations péremptoires de l’actuel ministre des finances dont le double discours est devenu un paradigme électoral. Encore une fois, la voie facile de la pression fiscale est favorisée à la recherche de la diminution des dépenses, pour de fausses raisons purement électoralistes. Il est certes plus facile d’augmenter la CSG des retraités que d’aligner, de simplifier et de rendre équitables les régimes spéciaux de retraite ! Mais, au bout du compte (du conte ?), les Français subissent la politique de ceux qu’ils ont portés au pouvoir !

26 juillet 2013

Les drones

Depuis que les hommes sont sur Terre, ils se combattent comme le fait la plupart des animaux. Et, étant peu favorisé par la nature en ce qui concerne les moyens de défense naturels, l’homme s’est pourvu d’armes qui n’ont cessé d’évoluer dans le perpétuel combat entre la lance et le bouclier. Après le bouclier et l’armure, les hommes ont recherché les moyens d’atteindre leurs ennemis du plus loin possible, afin de se protéger de l’arme adverse. La distance entre les agresseurs n’a cessé d’augmenter, depuis le combat au corps à corps imposé par le pieu et l’épée en passant par la fronde, l’arc et sa flèche puis par le fusil et ses projectiles. Le propulseur a été inventé environ 20.000 ans avant notre ère et l’arc est apparu au cours de la préhistoire. Ce dernier s’est perfectionné tout au long du Moyen-Age sous trois formes principales: le longbow, l’arc bourguignon et le turquois. C’est l’arc longbow qui a fait la différence entre les Français et les Anglais à la bataille du 26 Août 1346 à Crécy-en-Ponthieu. Afin d’atteindre l’ennemi de plus en plus loin et de plus en plus rapidement, fut inventé le fusil à poudre noire au début du XIVe siècle et le mousquet au XVIe siècle. Le fusil s’est continuellement perfectionné pour devenir le Chassepot en 1866, puis à répétition et à pompe à la fin du XIXe siècle. La portée des fusils a augmenté de façon constante jusqu’aux fusils mitrailleurs et aux célèbres Kalachnikov d’aujourd’hui. Parallèlement à cette évolution de l’arme du fantassin, se sont développées de nouvelles armes dont le but était d’atteindre l’ennemi toujours plus loin. Ainsi furent créés le canon et le char d’assaut, dont le premier inventeur fut Léonard de Vinci. La Grosse Bertha, tristement célèbre, pouvait propulser un obus de 420 mm et de 800 kilos à 10 kilomètres. Mais c’est surtout l’aviation qui augmenta d’une manière spectaculaire la distance entre les combattants. Les fameux B52, toujours opérationnels, sont capables de voler à 15.000 mètres d’altitude en emportant 13 tonnes de bombes. Cependant, l’homme restait toujours « attaché » à son arme et le pilote à sa machine volante. Malgré des protections et des blindages de plus en plus performants, la course entre l’épée et le bouclier était provisoirement gagnée par l’épée. Même les avions ne sont pas à l’abri des missiles sol-air. Il ne restait donc qu’un moyen d’assurer la protection du servant de l’arme, c’était de les désolidariser en les éloignant le plus possible l’un de l’autre. Furent donc développées les armes téléguidées que sont les robots. Le plus spectaculaire de ces robots est le drone qui permet d’atteindre un objectif, le servant de l’arme se trouvant à des milliers de kilomètres de son arme. Il est toujours possible de détruire le drone, mais son servant reste inaccessible. L’arme absolue conventionnelle (c’est-à-dire non nucléaire … pour le moment !) était-elle enfin inventée ? Surement pas, l’imagination des hommes dans le domaine de la destruction étant sans limite. C’est pourquoi il est surprenant de voir se développer une réticence offusquée devant l’utilisation des drones armés au prétexte qu’il serait immoral de pouvoir détruire son ennemi sans risquer sa vie. Or, cet objectif a toujours existé, comme cherche à le démontrer le résumé de la course aux armements évoquée ci-dessus. La possibilité de bavures est avancée comme argument pour condamner ce type d’arme. Mais cette possibilité n’existe-t-elle pas avec l’utilisation des bombes et autres missiles ? Depuis des décennies, le pilote de l’avion de chasse ne voit plus son objectif qu’à travers un écran numérique et rien n’empêche ses bombes de provoquer des victimes innocentes. Les bombardements des villes durant la seconde guerre mondiale sont le témoignage irréfragable que ce que l’on appelle des bavures n’ont jamais arrêté l’homme dans ses œuvre de destruction. D’ailleurs, les bombardements et les morts du Havre (5.000 civils) ou de Berlin (125.000 civils) n’ont jamais été qualifiés de crime de guerre. Pourquoi cette soudaine et étrange « moralité » hypocrite au sujet des drones tueurs ? La bombe d’Hiroshima (environ 250.000 morts) n’est-elle pas la preuve que rien n’arrêtera jamais les hommes dans leurs œuvres de destruction ?

04 juillet 2013

Grandes oreilles indignes ?

Depuis qu’Edward Snowden a publié des documents explicitant les habitudes d’espionnage des USA à travers le monde, le microcosme politique européen s’indigne en découvrant ces pratiques. En tête des indignés, on trouve les Anglais, les Allemands et les Français. Cette indignation soigneusement simulée tend à faire oublier qu’il existe, depuis des décennies, un système anglo-saxon d’écoute du monde entier, connu de tous, qui s’appelle ECHELON. Initialement appelé UKUZA (United Kingdom - United States), ce système d’écoute a été mis en place dès la fin de la seconde guerre mondiale dans un traité secret passé entre les Anglais et les Américains. Il s’agit d’un réseau d’écoute et d’analyse des informations recueillies qui regroupe le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Australie, le Canada et la Nouvelle Zélande et qui couvre ainsi la totalité du monde. Ce système surveille trois milliards de communications quotidiennes, comprenant les appels téléphoniques, les courriels, les fax, les transmissions par satellite et hertziennes, les téléchargements sur Internet. Ce réseau est dirigé par la « National Security Agency » (NSA). Déjà, en l’an 2000, le Parlement Européen s’est préoccupé de l’existence de ce réseau de surveillance et a publié un rapport sur le sujet en 2001. Il est donc difficile de prendre au sérieux l’indignation actuelle devant les « révélations » d’Edward Snowden. La seule certitude que nous pouvons avoir est que le système ECHELON s’est renforcé au cours de ces années et que les câbles transcontinentaux en fibres optiques sont aussi surveillés que tous les autres moyens de communication. Le soi-disant « Cloud » qui n’est autre qu’un ensemble de serveurs installés aux USA est, bien entendu, lui-aussi espionné par la NSA. Les grands opérateurs d’Internet, Google, Yahoo, Facebook, Microsoft, Apple, Amazon, sont tous américains. Il est évident qu’ils sont ouverts à toute demande provenant de la NSA et que les données dont ils disposent sont à la disposition de cette dernière. Dire le contraire ne serait cru par personne. Il est tout aussi naïf de croire qu’un tel système d’écoute ne serve exclusivement qu’à la lutte anti-terroriste et que la tentation de l’utiliser pour l’espionnage commercial et industriel n’existe pas. Depuis 2007, ce système est remplacé par le système PRISM qui n’est que la continuation d’ECHELON. Ce système est un mécanisme permanent de duplication totale des données mondiales circulant sur le Net. Tout courrier électronique et tout fichier en provenance de l’Europe est analysé par un système britannique appelé « TEMPORA », servi par 6000 employés et installé à Cheltenham en Angleterre. Cette surveillance touche, évidemment, les entreprises et les administrations. Les Anglais sont partie prenante de ces systèmes d’écoute depuis le début et leur étonnement indigné d’aujourd’hui n’est qu’une mise en scène. Quant aux Français, leur indignation est tout aussi factice, puisqu’ils ont mis en œuvre un système analogue sous le nom de FRENCHELON. La station d’écoute la plus importante est située à Domme, près de Sarlat en Dordogne. Les autres stations connues sont Alluets-Feucherolles, Mutzig, Le Mont Valérien, le Plateau d’Albion, Agde, Solenzara en Corse, Nice. Il serait étonnant qu’il n’existe pas d’autres stations d’écoute dans les Territoires d’Outre-Mer ! Le vrai problème est que les Européens se retrouvent en position de faiblesse avant les négociations commerciales de libre échange avec les Etats-Unis. Comment négocier quoi que se soit lorsque l’on est certain que la stratégie de négociation est déjà connue de l’interlocuteur ? Le véritable mérite des divulgations d’Edward Snowden est de mettre à jour l’hypocrisie politique de ceux qui gouvernent le monde. Jouer les indignés découvrant l’importance de cette surveillance mondiale est prendre le citoyen pour un demeuré !

27 juin 2013

La justice en eaux troubles

La Justice est un marqueur et un pilier fondamental de la Démocratie. C’est un contre-pouvoir essentiel au fonctionnement des pouvoirs législatif et exécutif. Aussi, lorsqu’elle dysfonctionne, c’est la Démocratie qui trébuche. Aujourd’hui, le citoyen ressent un malaise grandissant devant des dysfonctionnements, des erreurs, des comportements étranges de la Justice. Ces assassins récidivistes remis en liberté, sous avis d’experts approximatifs ou adventices, l’affaire Bettencourt, le procès d’Outreau, l’affaire de l’arbitrage Tapie et du Crédit Lyonnais sont autant d’interrogations. Dans la première affaire, le juge Gentil se base sur une expertise effectuée en 2011 par un expert de ses amis qui stipule qu’en 2006 Mme Bettencourt n’avait pas toute sa tête, pour mettre Sarkozy en examen !! Quels sentiments ont éloigné le juge du seul bon sens qui l’aurait normalement conduit à prendre les conclusions de cette étrange expertise rétroactive de six ans avec suspicion … à moins que le résultat n’ait été arrangé d’avance ? Il est reproché à l’un des juges de l’arbitrage de l’affaire du Crédit Lyonnais d’avoir eu des relations d’affaires avec l’avocat de B.Tapie, mis en examen pour cette seule raison. Il est donc normal, en retour, que l’on reproche au juge Gentil d’avoir des relations avec l’expert intervenu sur le dossier Bettencourt ! Le désastre de l’instruction du procès d’Outreau, dans lequel le syndicat de la Magistrature a fait preuve d’un corporatisme éffrayant, avait conduit N. Sarkozy à remettre en cause l’existence du juge d’instruction au profit d’une procédure anglo-saxone. Depuis cette proposition, les juges d’instruction sont en guerre ouverte avec l’ancien Président et semblent rechercher toutes les occasions pour le mettre en cause. L’affaire de l’arbitrage Tapie est tout aussi étrange. On a, tout d’abord, l’impression que la Justice cherche, par tous les moyens, à mettre en cause, là aussi, l’ancien Président de la République et B. Tapie en suspectant, sans aucune preuve, une connivence désignée comme une association de malfaiteurs. Dans cette affaire, qui peut contester, de bonne foi, que B. Tapie avait le droit de faire tout son possible pour gagner son procès contre le Crédit Lyonnais qui s’est conduit dans cette affaire de manière plus que douteuse ? Rappelons qu’il a revendu l’entreprise Adidas trois fois plus cher qu’il ne l’avait acheté à B. Tapie un an auparavant. Si les conclusions de l’arbitrage sont contestables, cela ne peut être reproché à B. Tapie, mais uniquement aux trois juges qui l’ont prononcé. Ce doit être, d’ailleurs, ce sentiment de malaise qui a conduit la Cour de Cassation, prompte à se défausser, à se laver les mains de cette affaire en s’affirmant incompétente ! Un des pourfendeurs les plus virulents de cet arbitrage est Mr. de Courson qui a, pourtant, en son temps, donné son accord pour cette procédure. Pourquoi l’instruction cherche-t-elle, à tout prix, à trouver un moyen de mettre en cause N. Sarkozy dans cet arbitrage en pointant une connivence supposée entre un des trois juges et l’avocat de l’ancien Président et en s’appuyant sur une simple dédicace découverte sur un livre ? Cette procédure n’est pas une procédure au rabais, plus de cinquante articles du code pénal traitant de ce moyen. Lorsqu’un procès dure depuis 16 ans, sans aboutir, comment ne pas comprendre que soit recherché un moyen d’en sortir enfin ! L’instruction se focalise sur des relations supposées frauduleuses entre les acteurs. Même si ces relations sont critiquables, il reste à démontrer qu’elles sont illégales, seul point de vue que doit retenir la Justice. N’a-t-on pas l’impression qu’il s’agit d’une chasse aux sorcières visant Sarkozy et Tapie, deux personnages atypiques et volontiers matamores qui manipulent fréquemment la provocation ? Mais est-ce suffisant ? Cette affaire est en train de glisser du domaine juridique au domaine politique, ce qui rend suspect, par avance, tout jugement futur. Enfin, nous savons que le temps de la Justice n’est pas celui de tout le monde, mais il est étonnant que nous soyons, aujourd’hui, submergés par les affaires, dont presque toutes datent de plus de dix ans, certaines de vingt ans.

13 juin 2013

La langue de bois, tout un art !

La langue de bois est un art qui devient essentiel lorsque les temps sont difficiles et la sincérité impossible. C’est l’outil majeur du « Story telling ». Je propose à tout homme politique de disposer librement du discours ci-dessous, valable en toutes occasions ! « « Chers compatriotes, Il faut bien constater que le développement des diverses difficultés actuelles incite davantage à la création de formes d’action nouvelles à mettre en œuvre immédiatement. Ainsi, l’avènement d’une action générale de reconstruction des attitudes nous oblige à la formulation et à l’analyse de nouvelles propositions. Nous avons rencontré un certain nombre de difficultés qui demandent des aménagements. Il n’est pas indispensable de polémiquer longuement et de façon stérile sur la signification de celles-ci, la garantie apportée par notre volonté de changement et d’information transparente nous obligeant à l’analyse des conditions d’intervention appropriées. Des principes exigeants de moralité, mais aussi une constante consultation des partenaires sociaux, dans un véritable souci de négociation et de main tendue, nécessitent de préciser et de construire un système de consultation largement étendu, à la recherche d’une participation consensuelle. Vous l’aurez compris, le consensus est mon combat. Cependant, n’oublions pas que la structure actuelle de l’organisation de la société moderne nécessite de préciser et de mettre en œuvre de nouvelles attitudes des intervenants envers leurs multiples devoirs, sans pour autant négliger leurs droits. Le souci du développement et de la croissance, mais surtout la complexité de la situation et la diversité des attitudes entraineront obligatoirement un processus de modernisation des projets de développement et des choix de gouvernement, pour ouvrir un avenir plus radieux. Nous passerons avec les partenaires sociaux un véritable pacte de croissance pour créer un choc de compétitivité. L’effort de redressement productif consenti sera demandé dans un souci constant de justice et d’efficacité. Il nous suffit, comme nous le voulons, d’augmenter notre efficience pour atteindre nos objectifs économiques et sociaux. La pente est rude mais la route est droite qui nous mènera vers un succès collectif. C’est donc avec confiance que nous aborderons ensemble, dans l’unité retrouvée, un avenir plein de promesses pour nous-mêmes et pour nos enfants. Vive la République et vive la France ! » ». N’avez-vous pas l’impression diffuse d’avoir déjà entendu ces mots-là ? Si vous êtes responsable d’une entreprise, il vous suffit de remplacer « gouvernement » par « conseil d’administration » ou « direction générale », « République » par « entreprise ». Ça marche tout-aussi bien.

04 juin 2013

L’Anglais en Université ?

L’idée d’officialiser l’utilisation de l’anglais dans certains cours des Universités françaises divise la société qui adore ce genre de polémique. Ceux qui s’offusquent et évoquent la mort programmée de la Francophonie (ceci rappelle certains opposants du mariage homosexuel qui avançaient le risque de la pédophilie !), oublient (ou font semblant d’oublier) que cette pratique existe déjà depuis de nombreuses années dans certains cours universitaires. La mondialisation n’est autre que la recherche, par les entreprises, de marchés sur l’ensemble de la planète. Et il se trouve que la langue internationale du commerce n’est pas l’esperanto ni le français mais l’anglais. Comment les commerciaux internationaux des entreprises pourraient-ils avoir une chance de succès s’ils ne maîtrisaient pas l’anglais commercial international ? On peut d’ailleurs se demander si certains échecs commerciaux de la France ne sont pas dus à la difficulté des français à parler correctement l’anglais. Par ailleurs, le Français est une langue difficile (le nombre de Français qui parlent leur propre langue de manière incorrecte est impressionnant) et il est probable qu’un certain nombre d’étudiants étrangers préfèrent se retrouver dans une université américaine où ils ne seront pas handicapés par une mauvaise compréhension des cours enseignés. Enfin, rien n’est plus frustrant pour un professeur que de se voir mal compris par ses étudiants. On rétorquera que, si les étudiants étrangers peuvent ainsi se sentir plus à l’aise dans un cours professé en anglais, cela se fera au détriment des étudiants français maîtrisant mal cette langue. La réponse à cet argument est simple. S’il y a des étudiants maîtrisant difficilement l’anglais en université, c’est que l’enseignement de cette langue dans le secondaire est inefficace et qu’il faut que l’Education Nationale se remette en cause dans sa pédagogie. Il y a longtemps déjà que l’univers scientifique et informatique utilise l’anglais comme langue véhiculaire. La très grande majorité des parutions, même celles dont les auteurs sont français, sont éditées en anglais. Si un chercheur français souhaite que le résultat de ses recherches soit connu de la grande majorité de la communauté scientifique, il n’a d’autre choix que de le diffuser en anglais. Les contempteurs de cette évolution avancent qu’une langue qui ne parle plus de science ne parle plus, non plus, d’avenir et donc est condamnée à devenir marginale. On peut le regretter, surtout si l’on est professeur de linguistique au Collège de France, mais il n’est pas possible d’ignorer la réalité. Ce réalisme devrait, d’ailleurs, s’exercer dans bien d’autres domaines en France. Plus que de s’opposer à l’usage de l’anglais dans les universités, un juste combat pour la langue française serait de lutter vivement contre l’usage abusif d’un « franglais » insupportable, utilisé à l’envi par les medias audiovisuels et qui se répand dans l’usage courant. Les mots comme forecaster, podcaster, en live, les geeks et les fautes de français abondantes entendues dans les discours de toutes origines est une menace bien plus grande pour la langue française.

22 mai 2013

De Lucrèce à la théorie des cordes

Comme une boucle qui se referme, la physique contemporaine a formulé une conjecture concernant l’existence des éléments ultimes de la matière, appelés cordes, dont les dimensions seraient de l’ordre de la longueur de Planck, c’est-à-dire à jamais invisibles (il faudrait une énergie hors de portée pour pouvoir espérer les « voir »). Or, cette hypothèse d’éléments invisibles constitutifs ultimes de la matière a vu le jour entre 460 et 370 avant notre ère, à la suite d’une intuition de Leucippe, fondateur de l’atomisme et du matérialisme, inventeur semble-t-il du mot « atome ». Il s’est opposé à la théorie existant à l’époque, celle d’Empédocle (490 à 430 avant notre ère), qui stipulait que toute chose est faite de quatre éléments fondamentaux : la terre, le feu, l’air et l’eau. La conjecture de Leucippe donnait naissance à une vision du monde qui devait, avec de longues périodes d’oubli, perdurer jusqu’à nos jours. Avec Leucippe, Démocrite, philosophe grec (de 460 à 370 avant notre ère) fut un grand propagateur de la théorie atomiste qui fournit à Aristote les éléments permettant à ce dernier de construire une œuvre qui devait devenir une référence durant plusieurs siècles, sans retenir pour autant l’hypothèse de l’atome. L’atomisme de Démocrite fut également la base de la physique dite épicurienne, développée par le philosophe grec Epicure (342 à 270 avant notre ère) pour qui seule cette vision du monde pouvait servir de fondement à l’éthique et libérer les hommes de la crainte des Dieux. Selon cet humaniste, le monde est constitué par un nombre infini d’atomes éternels dans un espace lui aussi infini, atome et espace étant les deux seules réalités éternelles. Les atomes « tombent » uniformément dans l’espace, mais ont la capacité de modifier leur trajectoire. Ces modifications de trajectoires permettent aux atomes de se rencontrer et de se combiner, le plus souvent de façon infructueuse, mais donnant parfois naissance à des « agrégats » momentanément stables, destinés à se défaire dans le temps. L’infinité du nombre des atomes et celle de l’espace conduit Epicure à penser qu’existent des mondes semblables ou différents du notre dans l’Univers. L’ensemble de la philosophie grecque épicurienne fut, ensuite, reprise et développée par le philosophe romain Lucrèce (98 à 55 avant notre ère) à une époque où Rome sombrait dans la décadence et l’anarchie, l’incohérence politique, la corruption, l’instabilité du pouvoir. Un krak financier marquera la fin de la République (cela sonne étrangement moderne !!). Lucrèce, au cœur de cette époque triste et confuse, est d’un grand pessimisme. Il s’acharne cependant à trouver un remède en identifiant l’origine du mal de l’époque et écrit un ouvrage majeur, « De natura rerum » (De la nature des choses), qui marquera toute la pensée latine. Cet ouvrage est la première œuvre philosophique de langue latine qui fut peut-être éditée par Cicéron. Dans cet ouvrage, il affirme, reprenant les idées d’Epicure, que dans le vide, les atomes (les semences indestructibles et en nombre infini) tombent et se déplacent de façon rectiligne et indéfiniment, puisque le temps n’a ni début ni fin. L’univers étant infini, la pluralité des mondes en est une conséquence et celui des hommes n’en est pas le centre. L’homme n’est plus au centre de l’univers. Les atomes subissent des déviations aléatoires (clinamen) qui permettent leur rencontre d’où naissent tous les corps, vivants ou inanimés. Même l’esprit de l’homme est matière. Ces déviations aléatoires suppriment ainsi le déterminisme absolu, une suite sans fin de cause à effet. Elles suppriment également le besoin d’un créateur ou d’un dessein intelligent. La conséquence en est l’évolution des espèces par les processus complexes que ce hasard permet. En résumé, les idées maitresses de Lucrèce sont le mouvement universel, l’indestructibilité de la matière (les atomes sont immortels), la pluralité des mondes dans un Univers infini, l’évolutionnisme. Cette vision du monde, étrangement moderne, fut violemment combattue pour finalement disparaitre, oubliée pendant quatorze siècles ! Elle fut remplacée par la vision de Ptolémée (90-168) qui impose la vision géocentrique aristotélicienne, basée sur l’existence de sphères célestes au centre desquelles se situent la Terre et les hommes, vision qui reçut l’approbation vigoureuse mais obscurantiste de l’Eglise catholique. Cette dernière refusait absolument les démonstrations de Lucrèce affirmant que l’homme était issu du néant et condamné à y retourner, corps et âme. D’après la philosophie de Lucrèce, l’âme disparaît en même temps que le corps et il n’y a rien après la mort. Pour ceux qui s’adonnent à la religion, la vie n’est qu’une course à l’illusion. Toutes les inventions religieuses sont des mensonges, ainsi les anges, les démons, les miracles. Ces illusions entraînent les hommes à préférer la douleur au plaisir. Toutes ces idées ne pouvaient que rencontrer une hostilité violente de l’Eglise qui trouvait dans la vision Ptoléméenne une explication du monde compatible avec ses enseignements, basés sur la centralité de l’homme, sur l’existence d’un Dieu qui sacralisait le repentir et la souffrance. L’exemplaire original de « De natura rerum » fut copié maintes et maintes fois et ces copies se sont retrouvées dans des bibliothèques dont beaucoup brulèrent, signe d’une barbarie persistante à travers les âges. Il fallut attendre 1417 pour que Poggio Bracciolini (1380-1459), humaniste florentin, découvre après de longues recherches, dans la bibliothèque de l’abbaye de Fulda en Allemagne ou dans celle de Murbach en Alsace, un exemplaire oublié de l’ouvrage de Lucrèce qu’il recopia aussitôt et diffusa auprès des intellectuels humanistes de son époque. Immédiatement, l’ouvrage eut des répercussions chez les philosophes et les physiciens de l’époque et des suivantes, jusqu’à nos jours. En 1530, Nicolas Copernic (1473-1563) achève « De Revolutionibus Orbium Coelestium » qui décrit un système solaire héliocentrique qui chasse l’homme du centre d’un monde soi-disant fait pour lui. Son œuvre fut combattue pendant deux siècles par l’Eglise et les fanatiques catholiques tel Jérôme Savonarole (1452-1498) qui brula l’œuvre sur le Bucher des Vanités, édifié à Florence en 1497. Là où l’on brule les livres, on finit par bruler les hommes. Les nazis ne l’oublieront pas, qui débuteront par l’autodafé de 1933 et termineront par la Solution finale ! Mais les physiciens également, qui n’acceptaient pas une théorie incompatible avec la physique d’Aristote, combattirent violemment l’œuvre de Lucrèce. En 1616, l’œuvre de Copernic est mise à l’index. Cela n’empêche pas des esprits éclairés comme Giordano Bruno (1548-1600) de se rebeller contre cet ostracisme. Refusant la théorie des sphères cristallines d’Aristote, il reprend l’idée d’Epicure et de Lucrèce d’un monde et d’un temps infinis, sans début ni fin. La Terre n’est pas au centre de l’Univers, pas même le Soleil. En 1592, il est emprisonné par l’inquisition vénitienne puis par le pape lui-même et, après un long procès, fut condamné au bucher à Rome sur le Campo de’ Fiori où se trouve actuellement sa statue. Bruler les hommes était alors l’arme favorite de l’Inquisition catholique. A la même époque, Galileo Galilei (1564-1642) reprend lui-aussi le modèle copernicien et fonde une physique également incompatible avec celle d’Aristote. Cependant, par prudence devant l’hostilité de l’Eglise, il décrira sa vision dans un ouvrage éristique « Dialogue sur les deux grands systèmes du Monde » (1632), sans vraiment prendre parti. Malgré tout, l’ensemble de son œuvre conduira finalement à la mécanique de Newton. Le système héliocentrique et l’atomisme ne furent admis définitivement qu’au début du XIXe siècle. Ce fut alors le début d’une physique moderne qui fut développée par des scientifiques tels que Lavoisier (1743-1794), Newton (1643-1727), Gay-Lussac (1778-1850), Avogadro (1776-1856), Riemann (1826-1866), Einstein (1879-1955), Friedmann (1888-1925), Hubble (1889-1953), Lemaître (1894-1966). En 1924, Hubble prouve pour la première fois que la nébuleuse NGC 6822 n’appartient pas à la Galaxie (La Voie Lactée) mais est située hors de celle-ci, ouvrant ainsi la voie à la découverte de l’infini d’un Univers en expansion et de sa centaine de milliards de galaxies. L’homme n’est vraiment plus qu’un accident cosmologique. Puis est apparue une nouvelle génération de physiciens, dont les grands nom furent Schrödinger (1887-1961) et Bohr (1885-1962), qui introduit une nouvelle physique dite « quantique » révolutionnant la vision du monde subatomique. Cependant, toute révolutionnaire qu’elle soit, cette nouvelle physique comporte, encore aujourd’hui, des contradictions avec d’autres conclusions physiques prouvées telles celles de la Relativité. C’est alors que Susskind (1940-), Nielsen (1941-), Nambu (1921-) et Schwarz (1941-) imaginèrent et développèrent ce qui s’appelle aujourd’hui « la Théorie des cordes ». Selon cette physique, les ultimes composants de la matière sont des « brins élastiques » en vibration et impossibles à observer à cause de leurs dimensions de l’ordre de la distance de Planck. La physique actuelle renoue étrangement avec l’idée de Démocrite et Leucippe, faisant de la matière un assemblage d’éléments infiniment petits et inobservables, les « semences » lucréciennes, et introduisant une version moderne du « clinamen » aléatoire, le hasard et l’incertitude de Heinsenberg (1901-1976).

17 mai 2013

Les hordes d’Attila

La foule est l’ennemi du peuple, disait Victor Hugo. Les véritables émeutes qui ont eu lieu sur le parvis des droits de l’homme en sont la démonstration. S’il en fallait une autre, les hordes qui se bousculent sauvagement dans les points de vente Virgin Megastore, en particulier sur les Champs Elysées, en sont une. Des soldes importantes annoncées par cette marque ont attirée une foule d’excités sauvages qui se sont rués dans les rayons, les pillant tout en insultant et molestant des vendeurs et vendeuses terrorisés, volant des dizaines de CD, partant en courant avec des iPad sous le bras, se battant comme des chiens pour s’arracher un disque ou un lecteur. Que peut-on espérer lorsqu’un peuple se conduit comme une horde de barbares ?

10 mai 2013

Le prix du sang

Vous connaitrez le prix du sang et des larmes, déclare le chant des Partisans. Point n'est besoin de faire de la Résistance pour connaitre le prix du sang. Le chaland est à la recherche permanente de l’objet au prix le plus bas. Les étalages sont bondés de produits en provenance de pays en voie de développement où la main d’œuvre travaille dans des conditions inhumaines pour des salaires de misère, au sens propre du terme. Qui prend conscience que la différence de prix entre un teeshirt fabriqué en France et celui fabriqué au Bengladesh est le prix du sang des milliers de morts qui travaillaient dans des ateliers illégaux installés dans des immeubles qui s’effondrent ou qui brulent ? Les fraises grecques sont moins chères que celles en provenance du Périgord. Qui prend conscience que la différence de prix est celle du sang versé par les travailleurs clandestins bangladais sur lesquels on tire à la chevrotine parce qu’ils réclament un salaire de misère, lui aussi, non versé depuis 6 mois ?