29 novembre 2013

Idées simples dans un monde complexe

La science économique est bien particulière. En effet, elle comporte un nombre considérable de règles dont la plupart sont contradictoires. Les relations entre chômage et inflation en sont un exemple. Si les prix augmentent, la demande de biens et services diminue. Dans une économie tirée par la demande, la production diminue, la demande de main d’œuvre diminue et le chômage augmente. On peut dire également que si les prix augmentent, l’offre a tendance à augmenter car les prix deviennent plus attractifs, donc la production augmente et le chômage diminue, à condition que le marché du travail ne soit pas rigide, ce qui est un frein à l’embauche. De tels exemples sont légion en matière de politique économique. Les interactions sont, parfois, plus complexes. Un choc pétrolier, par exemple, diminue la profitabilité de l’offre donc tend à diminuer la production. Si le gouvernement, obnubilé par une politique de la demande, cherche à relancer celle-ci par une politique monétaire ou budgétaire qui se traduit par une baisse des taux d’intérêts ou par des transferts directs aux ménages, l’augmentation de la demande aura comme conséquence une augmentation des prix dans un environnement où la production est déficiente. Cette augmentation des prix entrainera, à terme, une diminution de la demande rendant la politique gouvernementale inefficace. C’est pourquoi, abordant un domaine complexe, il faut le faire avec des idées simples (Ch. De Gaulle) : pour qu’un pays ne s’appauvrisse pas, il doit s’enrichir ! Et un pays ne peut, globalement, s’enrichir que si sa balance commerciale est bénéficiaire, c’est-à-dire s’il gagne plus de devises qu’il n’en dépense ou, autrement dit, si ses exportations sont supérieures en valeur à ses importations. Pour cela, la stratégie diffère selon l’état de développement du pays. Pour un pays développé et industrialisé, la seule stratégie gagnante consiste à abandonner les industries de main d’œuvre, excepté celles qui ne sont pas délocalisables, car le contraire entraine le pays dans une concurrence perdante par les prix avec les pays en voie de développement. La seule voie restante consiste à développer une stratégie de l’offre appuyée sur l’innovation et la qualité, comme l’industrie automobile allemande en offre un exemple magistral, de même que, dans une moindre mesure, celle du Royaume-Uni. Il n’y a pas d’autres voies pour que les exportations trouvent leurs marchés et se développent en rendant positive la balance commerciale. Importer des produits à faible coût de main d’œuvre (sous conditions environnementales) et exporter des produits à haute valeur ajoutée, telle est la condition de sortie de crise. Le problème est qu’il faut du temps pour qu’une telle stratégie devienne opérante et il n’est pas sûr que la France en ait encore ! Il faut aussi que les entreprises aient les moyens d’investir dans l’innovation, ce qui veut dire que leur potentiel d’investissement ne soit pas confisqué par l’impôt. Et il est à craindre que les mesures gouvernementales actuelles, comme le CICE, soient très loin d’être à la hauteur, apportant une réduction des charges de 20 milliards d’Euros alors qu’il en faudrait 100. Et pour financer cet investissement, il faudrait réduire réellement les dépenses de 200 milliards d’Euros et non pas se contenter d’une réduction de l’augmentation (sic !). Malheureusement, nos gouvernants devenus aveugles à la réalité, cherchent par idéologie à endormir le peuple français en tenant un discours lénifiant sur une reprise qui serait censée revenir et un chômage qui serait enfin en diminution. On a assisté au show d’un ministre du « redressement productif » (re-sic !) qui exulte pour avoir « sauvé » quelques centaines d’emplois par ci- par là alors que le pays compte plus de 3 millions de chômeurs et près de 10 millions de pauvres ! Finalement, deux idées simples : il faut gagner plus qu’on ne dépense et ce sont les entreprises qui créent l’emploi productif.

19 novembre 2013

Démocratie en danger

Tout va mal, mais rassurez-vous, le pire est à venir. La France des Français est devenue folle. L’agitation bretonne, début de la contestation antirépublicaine, est un amalgame de mécontentements corporatistes d’un certain nombre d’acteurs qui refusent de prendre leur part dans l’effort national indispensable pour sortir le pays de l’ornière fatale dans laquelle il s’embourbe. La taxe sur les poids lourds, détonateur du mécontentement, est, une fois n’est pas coutume, une taxe intelligente. La France est submergée par les poids lourds étrangers qui, en passant par la France, évitent de s’acquitter d’une taxe identique existant en Allemagne et en Suisse. Prélever sur ce trafic des ressources utiles au développement de transports alternatifs moins chers et moins polluants, comme le ferroutage ou le transport fluvial, est évidemment une bonne idée. On objectera que la Bretagne n’est pas concernée par le trafic des poids lourds qui traversent la France du Nord au Sud. Cela est vrai, mais ne justifie en rien que les poids lourds bretons soient exonérés de cette taxe. Si ce trafic existe, sa raison en est que la production agroalimentaire bretonne, notamment porcine et volaillère, est de basse qualité qui ne peut supporter les coûts d’abattage des abattoirs bretons et qui est donc obligée d’aller rechercher des coûts plus faibles en Allemagne ou en Europe de l’Est où la main d’œuvre ne bénéficie pas d’un salaire minimum. La recherche d’une production intensive, soutenue contre vents et marées par la FNSEA, est une impasse de laquelle les bretons refusent de sortir. Profitant d’un effet d’aubaine, se sont amalgamées des revendications qui n’ont rien à voir les unes avec les autres : les artisans, les routiers, les centres hippiques, les enseignants, les automobilistes, les footballeurs, les maires qui refusent le mariage homosexuel ou les rythmes scolaires, etc … Tout ce petit monde, corporatiste ou clientéliste jusqu’au bout des doigts, reste sourd et aveugle aux difficultés du pays, uniquement préoccupé par son pré-carré. Il est devenu à la mode de contester tous les changements que le gouvernement tente, maladroitement certes, de mettre en place. Sur ce corporatisme fleurit la démagogie, carburant essentiel de l’extrême droite qui flatte dans le sens du poil tous ces contestataires en espérant retirer de cette agitation désordonnée un avantage important aux prochaines élections, municipales et européennes. Il ne faut pas s’étonner, d’ailleurs, que sur ce fumier d’extrême droite fleurisse un racisme de plus en plus décomplexé et nauséabond. Cette situation est dangereuse et peut conduire aux plus graves débordements qui ne peuvent que plonger davantage le pays dans le chaos. L’inquiétant est que le gouvernement n’a pas la compétence requise pour trouver les voies de sortie d’une crise qui d’économique se transforme en crise sociale, porteuse de tous les débordements.

11 novembre 2013

Raz le bol

Il arrive un moment où le sentiment obsidional d’être cernés par les c… devient insupportable et angoissant. Où que l’on tourne le regard, on ne rencontre que médiocrité, égoïsme et incompétence. Sans ressasser les actions d’un gouvernement dont la logique échappe à tout le monde, voici quelques exemples qui ne font pas une liste exhaustive : Ces agriculteurs bretons qui vivent des subventions européennes depuis des années et qui, non seulement n’ont pas su se reconvertir vers une production de qualité, mais vandalisent, avec le soutien de quelques élus totalement irresponsables, le bien public qui sera finalement payé par le contribuable qui passe sa vie à les secourir (sans parler des banques !). Les éleveurs de porcs, enfermés dans un productivisme intensif, proposent des produits bas de gamme qui ne supportent pas les coûts d’abattage pratiqués en France et qui les obligent à transporter leur production à l’ étranger puis à faire revenir en France les carcasses ! Ces journalistes qui sont plus préoccupés par leurs questions populistes ou provocatrices que par les réponses de leur correspondant qui n’ont, souvent, pas le temps de s’expliquer avant d’être sommés de répondre à une autre question. Ces membres du gouvernement qui chassent tout ce qui peut être taxé plutôt que de prendre les mesures de réduction drastiques des dépenses qui s’imposent (suppression des départements, réforme fiscale profonde et retenue à la source, suppression des conseils généraux, ménage dans tous ces comités ad ‘hoc qui ne servent à rien, réduction du train de vie de l’Etat et des Collectivités locales, …). Ces associations attrape-tout qui se créent uniquement pour protester dès que la moindre réforme est envisagée, au nom d’un corporatisme sans vergogne. Cette administration qui passe son temps à se prétendre la meilleure du monde alors que le temps de traitement du moindre dossier est devenu au mieux courtelinesque, au pire kafkaïen (voir le fonctionnement de pôle-emploi ou le traitement du dossier d’un réfugié !). Ces hommes politiques professionnels plus préoccupés de leur réélection et de leur avenir que de celui du pays. Ces écologistes qui sont systématiquement contre tout changement (gaz de schiste, nucléaire, nanotechnologies, cellules souche, OGM, TGV, …). Ce racisme rampant tant dans la société que dans les partis politiques et dont l’odeur devient de plus en plus nauséabonde et qui s’étend sur l’Europe comme le nuage de Tchernobyl. Ces joueurs de football au discours débile qui gagnent des fortunes en se contentant de taper dans un ballon, applaudis par une bande de supporters décervelés, et qui vont cacher leur pognon à l’étranger pour ne pas payer d’impôts, avec leurs petits copains du tennis et autres sportifs. Ces syndicats qui refusent, par dogmatisme populiste, de voir qu’en raison de l’allongement de la durée de vie, il y a de moins en moins d’actifs pour payer les retraites et qu’il faut donc obligatoirement retarder l’âge de départ à la retraite, ce qui est du simple bon sens. Ces artisans qui, tout en se déclarant le premier employeur de France, utilisent abondamment des ouvriers des pays de l’Est dont certains sont en situation irrégulière, et sont incapables de respecter les coûts et les délais. Ces patrons d’entreprises qui augmentent leurs salaires déjà faramineux alors que leurs entreprises perdent en compétitivité depuis des années (voir la balance commerciale déficitaire depuis plus de dix ans et qui est la principale source de l’aggravation de la dette). Ces Français les plus riches qui fraudent massivement le fisc d’environ 20 milliards d’Euros, laissant la charge de l’impôt aux plus démunis. Tout ça fait d’excellents Français !!